21 septembre / 4 octobre
18ème dimanche après la
Pentecôte
Clôture de la fête de l’Exaltation de la Croix
saint Codrat, apôtre, martyr à Magnésie (vers 130) ; saint prophète
Jonas ; saint Jonas le sabbaïte, prêtre, père de saints Théodore et
Théophane "les marqués", compositeurs d'hymnes (IX) ; saint Isaac et
saint Mélèce, évêques de Chypre ; saints Eusèbe et Prisque, martyrs ; saint
Castor, évêque d’Apt (vers 426) ; saint Daniel de Choujgorsk (XVI) ; saint
Joseph de Zaonikiev (1612) ; translation des reliques de saint Dimitri de
Rostov (en 1752) ; saints néo-martyrs de Russie : Alexandre
(Fedoseev), Alexis (Stabnikov), Constantin (Chirokinsky), Jean (Flerov)
(1918) ; Maurice (Poletaïev), moine, Basile (Kondratiev) (1937) ;
Valentin (Nikolsky), Alexandre (Beliakov), Jean (Lazarev), André (Benediktov),
Pierre (Sakharovsky), Jean (Nikolsky), prêtres (1937) ; Jean (Bystrov),
prêtre (1938) ; Basile (Krymkine), prêtre (1942).
Lectures : Dimanche après l’Exaltation de la Croix: Gal. II,
16–20. Мc. VIII, 34 – IX, 1. Dimanche : 2 Cor. IX, 6–11. Мatth. XVIII,
23–35.
S
|
aint
Codrat (Quadratus) vivait au temps des Apôtres. Il était sage et savant et,
devenu disciple du Christ, il reçut en abondance la grâce du Saint-Esprit. Il
fut consacré évêque d’Athènes où il amena de nombreux païens à la foi par ses
paroles divines, qui laissaient sans réponse les orgueilleux sophistes. Mais un
tel succès excita la jalousie des ennemis du Christ, qui le chassèrent de son
diocèse après l’avoir frappé à coups de pierres et lui avoir fait subir bien
d’autres tourments. Il se rendit alors dans la ville de Magnésie en Lydie
(aujourd’hui Manisa), où son enseignement lumineux fit merveille pour repousser
les ténèbres de l’idolâtrie. Il reçut la couronne du martyre sous le règne
d’Hadrien (vers 117). Son corps, qui était vénéré à Magnésie, procurait
guérison et réconfort à tous ceux qui s’en approchaient avec foi.
Vie du
saint PROPHÈTE JONAS
Jonas est un des douze « petits
prophètes » de l’Ancien Testament. Il était fils d’Amittay, qui était de
Gat-hahépher, situé près de la ville d’Azot, au bord de la mer, dans le territoire
des Philistins. Il vécut au cours du VIIIe siècle av. J.-C., et avait
prédit au roi d’Israël Jéroboam II (788-748) que son royaume serait rétabli
dans ses anciennes frontières. Un jour, le Seigneur lui ordonna d’aller
annoncer à Ninive sa destruction prochaine, si ses habitants ne se repentaient
pas. Pris de peur, et pressentant que la miséricorde divine allait démentir sa
prédication, car il savait qu’Il est un
Dieu de miséricorde et de compassion, lent à la colère, riche en grâce et se
repentant du mal (Jon 4, 2),
Jonas chercha à s’enfuir loin du Seigneur, aussi s’embarqua-t-il à Joppé en
direction de Tarsis (Espagne). Mais Dieu, qui est partout présent et remplit tout, déclencha une violente tempête, si
bien que le vaisseau menaçait de se briser. Les marins, ayant appris que Jonas
était la cause de cette tempête, le jetèrent à la mer qui se calma aussitôt. Au
moment où il tombait à l’eau, Jonas fut englouti par un monstre marin. Pendant
les trois jours et trois nuits qu’il passa dans le ventre de l’animal, en
prophétie du séjour du Christ dans les entrailles de la terre, il élevait vers
Dieu cette prière :
Dans ma tribulation, j’ai crié vers le Seigneur mon Dieu,
et Il m’a exaucé ; Il a écouté ma voix, ma clameur du sein des enfers (…)
Je suis descendu vers la terre
dont les serrures se ferment pour l’éternité ;
et Tu as fait remonter ma vie de la corruption,
vers Toi, Seigneur mon Dieu (Jon. 2, 3, 7)
et Il m’a exaucé ; Il a écouté ma voix, ma clameur du sein des enfers (…)
Je suis descendu vers la terre
dont les serrures se ferment pour l’éternité ;
et Tu as fait remonter ma vie de la corruption,
vers Toi, Seigneur mon Dieu (Jon. 2, 3, 7)
Au bout de trois jours, sur un ordre divin, la bête rejeta Jonas
sain et sauf sur le rivage. Il partit donc pour Ninive et parcourut la ville pendant trois jours en
proclamant : Encore quarante jours et
Ninive sera détruite ! À sa grande surprise, les habitants crurent à sa
parole, se repentirent et publièrent un jeûne universel, auquel ils soumirent
même leurs animaux, si bien que Dieu apaisa sa colère et ne les châtia point.
Dépité, Jonas reprocha à Dieu sa miséricorde et il se retira à l’orient de la
ville dans une petite hutte. Le Seigneur fit pousser un ricin pour l’abriter de
son ombre et lui procurer ainsi quelque consolation. Mais, le lendemain, à la
pointe de l’aube, un ver piqua le ricin qui se dessécha. Accablé par le soleil
et par un vent d’Est brûlant, le prophète demanda la mort. Dieu lui répondit
que si son serviteur s’affligeait pour ce ricin qui en un jour disparaît, à
combien plus forte raison ne devrait-Il pas, Lui, avoir pitié de cette cité de
plus de cent vingt mille habitants. Dieu enseignait ainsi à Jonas, et à toutes
les générations, qu’Il préfère la miséricorde à la justice, et qu’en tout
temps, Il attend la conversion des pécheurs pour les faire vivre et non mourir.
Tropaire du dimanche, ton 1
Tropaire de l'Exaltation de la Croix, ton 1
Спаси́, Го́споди,
лю́ди Твоя́ и благослови́ достоя́ніе Tвоé, побѣ́ды правосла́внымъ
христiáномъ на сопроти́вныя да́руя, и твое́ coxpaня́я Кресто́мъ твои́мъ
жи́тельство.
|
Seigneur, sauve Ton peuple et bénis Ton héritage ; accorde aux
chrétiens orthodoxes la victoire sur les ennemis et garde Ton peuple par Ta
Croix.
|
Kondakion du dimanche, ton 1
Воскpécлъ ecи́́
я́ко Бо́гъ изъ гро́ба вo сла́вѣ и мípъ coвоскpecи́лъ ecи́, и eстество́
человѣ́ческое я́ко Бо́гa воспѣва́ет
Tя́, и сме́рть изчезе́ : Aда́мъ же лику́ет, Влады́ко, Éва ны́нѣ отъ у́зъ
избавля́ема ра́дуется зову́щи : Ты́ ecи́ и́же вcѣ́мъ подая́, Xpисте́
Bocкреcéніe.
|
Ô Dieu, Tu es ressuscité du tombeau dans la gloire, ressuscitant le
monde avec Toi ! La nature humaine Te chante comme son Dieu et la mort
s’évanouit. Adam jubile, ô Maître, et Ève, désormais libérée de ses liens, Te
crie dans sa joie : « C’est Toi, ô Christ, qui accordes à tous la Résurrection
! »
|
Kondakion de l'Exaltation de la Croix, ton 4
Вознесы́йся на крéстъ
во́лею, тезо-имени́тому Твоему́ но́вому жи́тель-ству щедро́ты твоя́ да́руй,
Xристе́ Бо́же, возвесeли́ си́лою Tвоéю правосла́вныя христіа́ны, побѣ́ды дая́
и́мъ на сoпоста́ты, посо́біе иму́щымъ Твое́ ору́жіе ми́ра, непобѣди́мую побѣ́ду.
|
Toi qui T’es
volontairement élevé sur la Croix, ô Christ Dieu, accorde Tes miséricordes au
nouveau peuple qui porte Ton Nom. Réjouis les chrétiens orthodoxes par Ta
Puissance et donne-leur la victoire sur les ennemis, ayant pour secours Ton
arme de paix et trophée invincible.
|
HOMÉLIE DE ST JEAN
CHRYSOSTOME SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR
L’apôtre dit: « Que chacun donne
selon la détermination de son cœur». En effet, nous faisons plus
quand on nous laisse libres, que lorsque nous sommes contraints. Aussi insiste-t-il
sur ce point; car après ces mots : « Selon la détermination de son cœur », il ajoute : « Non avec chagrin, ni par force ». Et non
content même de cela, il y joint encore ce témoignage tiré de l'Écriture : « Car Dieu aime celui qui donne avec joie». Voyez-vous
quelle suite l'apôtre met dans tout cela « Je ne vous dis pas cela par manière
de commandement » puis : « Et je vous donne en cela un avis » ; ensuite : « À titre de bénédiction, et non pas comme arrachés à votre avarice »
et enfin : « Non avec chagrin, ni par force; car Dieu aime celui qui donne avec
joie ». Je crois qu'ici « avec joie » veut dire avec libéralité ; mais il s'est
servi de ce mot afin de les porter à donner de bon cœur. En effet, comme l'exemple des Macédoniens, et tous les autres,
étaient capables de les faire donner abondamment, il ne parle pas beaucoup de
cette qualité de leurs dons, mais il parle d'une autre: la spontanéité. Car si
c'est une œuvre de vertu, et que toute action provenant
de la contrainte perde sa récompense, il est bien fondé à s'y prendre ainsi. Et
il ne se borne pas à des conseils; mais, comme toujours, il fait des vœux pour eux: « Et Dieu », dit-il, « a le pouvoir de vous combler
de toute grâce». Par cette prière il fait tomber un argument où l'on se retranche
contre cette générosité, et qui encore maintenant arrête plusieurs personnes.
Bien des gens craignent de faire l'aumône, parce qu'ils se disent : J'ai peur
de devenir, pauvre moi-même, et d'avoir besoin des autres à mon tour. Eh bien !
Pour dissiper cette crainte, il ajoute cette prière : « Dieu a le pouvoir de
faire abonder toute grâce en vous ». Non pas simplement: de vous combler, mais
: « de faire abonder en vous ». Et qu'est-ce que « faire abonder la grâce?»
C'est-à-dire, vous enrichir de tant de faveurs que vous puissiez exercer
abondamment cette générosité. « Afin qu'en toutes choses et toujours ayant tout
ce qui vous suffit, vous abondiez en toute bonne œuvre
». Voyez encore dans ce souhait la grande sagesse de l'apôtre. Il ne leur
désire pas la richesse ni le superflu, mais « tout ce qui leur suffit ». Et ce
n'est pas seulement par là qu'il est admirable; car si d'une part il ne leur a
pas souhaité le superflu, il ne les surcharge pas non plus, il ne les force pas
à donner de leur indigence même, parce qu'il condescend à leur faiblesse; il
demande pour eux des ressources suffisantes, et il fait voir en même temps
qu'il ne faut pas abuser des dons de Dieu. « Afin », dit-il, « que vous
abondiez en toute bonne œuvre ». C'est-à-dire, je vous souhaite ces
biens afin que vous en fassiez part à d'autres. Et il ne dit pas seulement Afin
que vous en donniez, mais : « Afin que vous abondiez ». Oui, s'il leur souhaite
le nécessaire quant aux choses matérielles, il demande que dans l'ordre
spirituel ils aient même du superflu, non pas seulement en fait., d'aumône;
mais sous tous les autres rapports; car c'est le sens de cette expression : «
En toute bonne œuvre ». Ensuite, à l'appui de cette pensée,
et voulant un témoignage qui les détermine à la libéralité, il fait intervenir
la parole du prophète; c'est pourquoi il, ajoute : « Selon qu'il est écrit : il
a dispersé son bien, il a donné aux pauvres; sa justice demeure dans la suite
des siècles ». Cela revient à ce qu'il disait : « Afin que vous abondiez ». Car
l'expression : « Il a dispersé» ne signifie pas autre chose que donner avec
libéralité. Car si les richesses ne subsistent pas, leur résultat subsiste.
Chose admirable en effet, celles que l'on garde se perdent, et celles que l'on
disperse demeurent, et demeurent pour toujours. Ce que le prophète appelle ici
justice, c'est la charité envers le prochain : en effet la charité nous
justifie, parce que c'est un feu qui détruit nos péchés, quand nous répandons
largement nos aumônes. Ainsi, n'y
regardons point, mais donnons à pleines mains (…) Eh quoi ? direz-vous, quand
je vois des gens qui après avoir tout sacrifié, non-seulement ne reçoivent rien
en retour, mais ont ensuite eux-mêmes besoin d'autrui? A cela je répondrai :
Vous me parlez là de ceux qui ont donné tous leurs biens, tandis que vous; vous
ne donnez pas même une obole… Nous ne vous poussons pas jusqu'aux dernières
limites de l'indigence, nous vous prions seulement de vous retrancher le
superflu, et de vous contenter de ce qui suffit. Ce qui est suffisant, c'est ce
dont on ne peut se passer pour vivre.
Sur
le site Orthodoxie.com paraît désormais quotidiennement, sous la rubrique
« VIVRE AVEC L’ÉGLISE »,
la vie du saint commémoré avec son tropaire et son kondakion, ainsi que la
lecture de l’Évangile du jour et un commentaire de saint Théophane le Reclus.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire