12/25 octobre
21ème dimanche après la
Pentecôte
Mémoire des Pères du VIIème Concile œcuménique
Saints martyrs Probus,
Tarachus et Andronique de Cilicie (303) ; saint Dismas, le bon larron (I) ;
saints Juventin et Maxime, soldats, martyrs à Antioche de Syrie (363) ; sainte
Domnine, martyre en Cilicie (303) ; saint Martin de Tour (397) ; saint
Cosmas de Maïouma, l’hymnographe (vers 787) ; saint Amphiloque, abbé de
Glouchitsa (1452) ; sainte Herlinde (vers 745) et sainte Relinde (vers
750), abbesses à Maaseik sur la Meuse ; saints néo-martyrs de
Russie : Jean (Letnikov), confesseur (1930) ; Laurent (Levtchenko),
moine (1937) ; Alexandre (Pozdeevsky), prêtre (1940) ; saint Nicolas,
métropolite d’Alma-Ata, confesseur (1955).
Lectures : Gal. II, 16–20. Lc. VII, 11–16. Saints
Pères : Hébr. XIII, 7–16 ; Jn. XVII, 1–13.
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orsque l’impératrice Irène
l’Athénienne assuma la régence de son fils, l’empereur Constantin VI, son
premier souci fut de mettre un terme à la persécution contre les saintes
images, qui avait été déclenchée depuis 726 par Léon III l’Isaurien
(717-741), et s’était poursuivie, de manière encore plus violente, sous
Constantin V Copronyme (741-775). Pour réaliser ce projet, elle fit élever
son conseiller, saint Taraise [25 fév.], sur le trône patriarcal en lui donnant
comme mission de préparer, pour le mois d’août 786, la réunion à Constantinople
d’un grand Concile qui statuerait sur la foi de l’Église en la matière. Mais
des troubles suscités par les iconoclastes les obligèrent à reporter la
convocation du concile à l’année suivante.
Transféré
à Nicée, le Septième Concile Œcuménique se réunit dans la basilique
Sainte-Sophie, où s’était déjà tenu le Premier Concile (325), du 24 septembre
au 13 octobre 787. Sous la présidence du patriarche saint Taraise, il rassembla
trois cent cinquante évêques orthodoxes, auxquels se joignirent ensuite
dix-sept autres hiérarques, qui abjurèrent l’hérésie iconoclaste. Aux côtés des
représentants du pape de Rome, des patriarches d’Antioche et de Jérusalem, les
moines — qui avaient été farouchement persécutés par les empereurs iconoclastes —
étaient fortement représentés par quelque cent trente-six d’entre eux.
Après une soigneuse préparation,
et après avoir entendu la lecture de nombreux témoignages patristiques, les
Pères du Concile jetèrent l’anathème sur les hérétiques, qui depuis près de
cinquante ans interdisaient aux chrétiens de vénérer les icônes du Christ et de
ses saints sous prétexte d’idolâtrie. Ils mirent ainsi fin à la première
période de l’iconoclasme, qui devait cependant reprendre vigueur quelques
années plus tard, sous Léon V l’Arménien (813-820), et n’être
définitivement réglé qu’en 843, grâce à l’impératrice Théodora et au patriarche
saint Méthode. Les saints Pères anathématisèrent les patriarches hérétiques
Anastase, Constantin et Nicétas, les métropolites Théodose d’Éphèse, Jean de
Nicomédie et Constantin de Nakoleia et tous leurs partisans. Ils réfutèrent le
prétendu concile œcuménique, réuni dans le palais de Hiéria sur l’initiative de
Constantin V (754), et proclamèrent la mémoire éternelle des défenseurs de
l’Orthodoxie : le patriarche saint Germain, saint Jean Damascène, saint
Georges de Chypre, et tous ceux qui s’étaient offerts à l’exil et à la torture
pour la défense des saintes icônes. Dans la définition qu’ils proclamèrent lors
de la septième et dernière session du Concile, les Pères déclaraient :
Nous définissons en toute exactitude et avec le plus grand soin
que, comme les représentations de la Croix précieuse et vivifiante, de même les
vénérables et saintes images, qu’elles soient peintes, représentées par des
mosaïques ou en quelque autre matière appropriée, doivent être placées dans les
églises de Dieu, sur les saints ustensiles et vêtements, sur les murs et les
tableaux, dans les maisons et le long des routes ; aussi bien l’image de
notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ, que celle de notre Souveraine
immaculée la Mère de Dieu, ou des saints anges ainsi que de tous les saints. En
effet, plus nous contemplerons ces représentations imagées, plus nous serons
amenés à nous souvenir de leurs modèles, à nous porter vers eux et à leur
témoigner, en les baisant, une vénération
respectueuse, sans que cela soit, selon notre foi, une adoration véritable, laquelle ne convient qu’à Dieu seul. Comme on
le fait pour la Croix précieuse et vivifiante, pour les saints Évangiles et les
autres objets sacrés, on offrira de l’encens et des cierges en leur honneur,
selon la pieuse coutume des anciens. Car l’honneur
rendu à l’image remonte jusqu’à son modèle, et qui vénère une icône vénère
en elle la personne (l’hypostase) qui
s’y trouve représentée. C’est ainsi qu’on gardera l’enseignement de nos saints
Pères et la tradition de l’Église catholique (i.e. universelle) qui a reçu le message de l’Évangile d’une
extrémité du monde à l’autre.
Ce n’était pas seulement le culte des saintes icônes que les
saints Pères défendaient ainsi, mais, en fait, la réalité même de l’Incarnation
du Fils de Dieu : « Je représente Dieu l’Invisible, dit saint Jean
Damascène, non pas en tant qu’invisible, mais dans la mesure où Il est devenu
visible pour nous par la participation à la chair et au sang. Je ne vénère pas
la matière, mais je vénère le Créateur de la matière qui pour moi est devenu
matière, qui a assumé la vie dans la matière et qui, par la matière
(c’est-à-dire son corps mort et ressuscité), a opéré mon salut ». En
assumant la nature humaine, le Verbe de Dieu la divinisa sans qu’elle perdît
ses caractéristiques propres. C’est pourquoi, bien que dans son état glorifié
elle ne soit plus accessible à nos sens, cette nature humaine du Seigneur peut
cependant être représentée. L’icône du Christ — dont la fidélité est
garantie par la tradition de l’Église — devient ainsi présence véritable
de la Personne divine et humaine de son modèle, canal de grâce et de
sanctification pour ceux qui la vénèrent avec foi.
Le
second Concile de Nicée est le septième et dernier Concile Œcuménique reconnu
par l’Église Orthodoxe. Toutefois, cela ne signifie pas que d’autres Conciles
Œcuméniques ne puissent se réunir dans l’avenir, mais plutôt qu’en prenant le
septième rang, le synode de Nicée a assumé le symbole de perfection et
d’achèvement que représente ce nombre dans la sainte Écriture (par ex. Gn 2, 1-3). Il clôt l’ère des grandes
querelles dogmatiques, qui ont permis à l’Église de préciser, en des
définitions excluant toute ambiguïté, les limites de la sainte Foi orthodoxe.
Désormais, toute hérésie peut et pourra être assimilée à l’une ou l’autre
erreur que l’Église, rassemblée en conciles universels, a anathématisée, depuis
le premier (325) jusqu’au second Concile de Nicée (787).
Tropaire du dimanche, ton 4
Свѣ́тлую воскресéнiя
про́повѣдь отъ Áнгела yвѣ́дѣвша Гoспо́дни yчени́цы и пра́дѣднee осужде́нie отве́ргша, Aпо́столомъ
xва́лящася глаго́лаху : испрове́́pжеся cме́рть, воскре́сe Xpистócъ
Бо́гъ, да́руяй мípoви ве́лiю ми́лость.
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Les saintes femmes, disciples du Seigneur, ayant
appris de l’Ange la radieuse nouvelle de la Résurrection, rejetèrent la
condamnation des premiers parents, et, pleines de fierté, dirent aux
Apôtres : « La mort a été dépouillée, le Christ est ressuscité,
donnant au monde la grande miséricorde ! »
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Tropaires des saints Pères,
ton 8
Препросла́вленъ еси́ Xpисте́
Бо́же на́шъ, свѣти́ла на земли́ Oтцы́ на́ши основа́вый, и тѣ́ми ко и́стиннѣй
вѣ́рѣ вся́ ны́ наста́вивый, Много-благоутро́бне, сла́ва Teбѣ́.
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Infiniment glorifié es-Tu, Christ notre Dieu, car Tu as établi nos
Pères comme des astres sur terre. Par eux, Tu nous as amenés vers la vraie
foi. Très miséricordieux, gloire à Toi !
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Kondakion du dimanche, ton 4
Спа́съ и изба́витель мо́й
изъ гро́ба я́ко Бо́гъ воскреси́ отъ у́зъ земноро́дныя, и врата́ а́дова
сокруши́, и я́ко Влады́ка воскре́ce тридне́венъ.
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Mon
Sauveur et mon Rédempteur, au sortir du Tombeau, a libéré les humains de
leurs chaînes et a fracassé les portes de l’enfer ; en Maître, Il est
ressuscité le troisième jour.
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Kondakion des
saints Pères, ton 6
И́же изъ Отца́
возсія́въ Cы́нъ неизрече́́нно, изъ жены́ роди́ся cyгýбъ естество́мъ, его́же
ви́дяще не отмета́емся зра́ка изображе́нія: но сіе́ благоче́стно начерта́юще,
почита́емъ вѣ́рно, и сего́ ра́ди и́стинную вѣ́ру це́рковь держа́щи,
лобыза́етъ ико́ну вочеловѣ́ченія Христо́во.
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Celui qui du Père a brillé ineffablement, est
né d’une femme, étant double selon la nature. Le voyant, nous ne nions pas la
représentation de la forme, mais la dessinant pieusement, nous la vénérons
fidèlement. Pour cela, l’Église, gardant la véritable foi, embrasse l’icône
de l’incarnation du Christ.
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HOMÉLIE DE ST JEAN
CHRYSOSTOME SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR
« Souvenez-vous
de vos conducteurs qui ont « annoncé la parole de Dieu ». Je crois que l'apôtre
recommande encore ici la charité reconnaissante et secourable; c'est là que
tend cette remarque : Ils vous ont annoncé la parole de Dieu; — « Et
considérant quelle a été la fin de leur vie, imitez leur foi ». — « Considérant
», qu'est-ce à dire ? Étudiant constamment, examinant avec réflexion, avec
raisonnement, avec scrupule, avec toute ardeur et bonne volonté. L'apôtre
choisit à bon droit l'expression : «Examinant la fin de leur vie »,
c'est-à-dire une vie jusqu'au bout sage et pure, une vie qui mérite une fin
heureuse. « Jésus-Christ était hier, il est aujourd'hui et sera le même dans
tous les siècles». C'est-à-dire : N'allez pas croire qu'Il ait fait des miracles,
et qu'Il n'en fasse plus aujourd'hui. Il est toujours le même; et parce qu'Il
est le même, on ne pourrait assigner aucun temps où pareille puissance ne soit
plus à Lui. C'est peut-être à cette perpétuité du Christ
que pensait l'apôtre en écrivant : « Souvenez-vous de vos conducteurs; et ne
vous laissez pas entraîner par des doctrines variées et étrangères ». — « Étrangères »,
entendez : à des doctrines différentes de celles que nous vous avons
enseignées; « variées », comprenez. à des enseignements de tous genres; qui, en
effet, n'ont rien de stable, mais qui se contredisent, surtout quand il s'agit
des aliments purs ou non. L'apôtre ajoute, en vue de ce dernier point : « Car
il est bon d'affermir son cœur par la grâce, et non par tels aliments »: car ici
surtout est la variété, ici l'étrangeté de doctrine. Il invective donc contre
ces discernements de viandes, et montre que cette vaine observance a précipité
les Hébreux dans une véritable hétérodoxie, puisqu'elle les a portés à admettre
des enseignements contradictoires et nouveaux. Remarquez toutefois qu'il n'ose
pas les accuser expressément, mais seulement par insinuation. Car lorsqu'il dit
: «Ne vous laissez pas entraîner à des doctrines variées et étrangères» ; et :
« Il est bon, en effet, d'affermir son cœur par la grâce et non par tels on tels aliments», il
ne fait que répéter équivalemment la maxime de Jésus-Christ : «Ce n'est pas ce
qui entre dans l'homme qui souille l'homme» (Matth. XV, 11); démontrant que
c'est la foi, au contraire, qui est tout au monde, et que si elle vous
affermit, elle vous met le cœur en sûreté. Oui, la foi seule donne à l'âme force et
fermeté; tandis que les raisonnements n'y jettent que le trouble : c'est
qu'aussi le raisonnement est l'opposé de la foi.
Sur
le site Orthodoxie.com paraît désormais quotidiennement, sous la rubrique
« VIVRE AVEC L’ÉGLISE »,
la vie du saint commémoré avec son tropaire et son kondakion, ainsi que la
lecture de l’Évangile du jour et un commentaire de saint Théophane le Reclus.
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