"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 18 mai 2014

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


5/18 mai
5ème dimanche de Pâques, de la Samaritaine

Ste mégalomartyre Irène (I-II) ; Invention des reliques de St Jacques de Jeleznoborovsk ; St Barlaam de Serpoukhov (1377). St Ephrem le Nouveau (1426). St Hilaire, évêque d'Arles (449).

Lectures : Actes XI, 19-26,29-30 / Jean. IV ,5-42

AU SUJET DE LA SAMARITAINE

 

L

e cinquième dimanche après Pâques, est commémoré le dialogue entre le Seigneur Jésus-Christ et la femme samaritaine. Cet événement, qui eut lieu lors de la Pentecôte juive, est commémoré ce dimanche parce qu’il constitue le témoignage manifeste de la gloire Divine du Sauveur ressuscité. En effet, après le dialogue avec le Seigneur, la Samaritaine et ses concitoyens furent convaincus que l’initiateur du dialogue, est réellement le Sauveur du monde, le Christ (Jn. IV, 41-42). Dans Ses paroles « L’heure vient et nous y sommes, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité », le Seigneur Jésus-Christ montre le caractère distinctif de l’office chrétien par rapport à l’office vétérotestamentaire : l’office chrétien est l’adoration la plus élevée et la plus parfaite, un service spirituel et véritable, contrairement au sacrifice vétérotestamentaire, sensuel et préfigurant. Prie Dieu en esprit celui qui, prononçant les paroles de la prière, les dit non pas seulement avec les lèvres, mais de toute son âme et de tout son cœur ; celui qui, se protégeant avec le signe de la Croix du Christ regarde en esprit le Seigneur crucifié Lui-même sur la Croix ; celui qui, inclinant son cou, incline son cœur et son âme devant Dieu ; celui qui, se prosternant à terre, se remet tout entier entre les mains de Dieu dans une profonde humilité et la contrition du cœur, dans la soumission complète à la volonté de Dieu ; celui qui, se tenant devant l’icône du Seigneur ou de Sa Très-Pure Mère, se tient devant le Seigneur ou la Mère de Dieu eux-mêmes. L’office de ce jour rappelle en outre que c’est par des « douces paroles », que le Christ amène la Samaritaine « à demander l’eau éternelle » (doxasticon des laudes).


Tropaire de Pâques, ton 5
Хpистócъ вocкpéce изъ ме́ртвыхъ, cме́ртію cме́рть попра́въ и су́щымъ во гробѣ́xъ живо́тъ дарова́въ.

Le Christ est ressuscité des morts, par Sa mort Il a vaincu la mort, et à ceux qui sont dans les tombeaux, Il a donné la Vie.
Tropaire du dimanche du 4ème ton
Свѣ́тлую воскресéнiя про́повѣдь отъ А́нгела yвѣ́дѣвша Го́сподни yчени́цы и пра́дѣднee осужде́нie отве́ргша, Áпостоломъ xва́лящася глаго́лаху : испрове́́pжеся cме́рть, воскре́сe Xpистócъ Бо́гъ, да́руяй мípoви ве́лiю ми́лость.

Les saintes femmes, disciples du Seigneur, ayant appris de l’Ange la radieuse nouvelle de la Résurrection, rejetèrent la condamnation des premiers parents, et, pleines de fierté, dirent aux Apôtres : « La mort a été dépouillée, le Christ est ressuscité, donnant au monde la grande miséricorde ! »
Tropaire de la Mi-Pentecôte, ton 8
Преполови́вшyся пра́зднику, жа́ж-дущую ду́шу мою́ благоче́стія напо́й вода́ми, я́ко всѣ́мъ Спа́се возопи́лъ ecи́ : жа́ждай да гряде́тъ ко мнѣ́ и да птъ, исто́чниче жи́зни на́шея Христе́ Бо́же, сла́ва Тебѣ́.
À la mi-fête, abreuve aux flots de la piété mon âme assoiffée, car Tu as, ô mon Sauveur, crié à tous : « Vienne à moi et boive quiconque a soif ! » Source de Vie, Christ Dieu, gloire à Toi !

Kondakion de la Samaritaine, ton 8

Bѣ́poю прише́дшая нa кла́дязь Caмapяны́ня, ви́дѣ Tя́ прему́дрости во́ду, е́юже напои́вшися оби́льно, ца́рствie вы́шнее наслѣ́дова вѣ́чно, я́ко присносла́вная.

Par sa foi, la Samaritaine, venue au puits vit en Toi l’eau de la Sagesse ; s’en étant abondamment abreuvée, elle reçut en héritage le Royaume d’en haut, elle qui est toujours digne de louanges.
Kondakion de la Mi-Pentecôte, ton 4
Пра́зднику зако́нному препо-ловля́ющуся, вcѣ́хъ Твópче и Влады́ко, къ предстоя́щымъ глаго́лалъ ecи́ Xpисте́ Бо́же : пріиди́те и подчерпи́те во́ду безсме́ртія, тѣ́мже Тебѣ́ припа́-даемъ, и вѣ́рно вопіе́мъ : щедро́ты Твоя́ да́руй на́мъ, Ты́ бо ecи́ исто́чникъ жи́зни на́шея.
Créateur et Maître de toutes choses, Christ Dieu, Tu as dit au milieu de la fête légale à ceux qui étaient présents : « Venez et puisez l’eau de l’immortalité ». C’est pourquoi nous nous prosternons devant Toi et crions avec foi : « Accorde-nous Tes miséricordes, car Tu es la Source de notre vie. 
Au lieu de « il est digne en vérité » (ton 1):
А́нгелъ вопiя́ше Благода́тнѣй: Чи́стая Дѣ́во, ра́дуйся, и па́ки реку́: Ра́дуйся! Тво́й Сы́нъ воскре́се тридне́венъ отъ гро́ба и ме́ртвыя воздви́гнувый: лю́дiе веселит́еся. Свѣти́ся, свѣти́ся Но́вый Iерусали́ме, сла́ва бо Госпо́дня на Тебѣ́ возсiя́. Лику́й ны́нѣ и весели́ся, Сiо́не. Ты́ же, Чи́стая, красу́йся, Богоро́дице, о воста́нiи Рождества́ Твоего́.

L’Ange s’écria à la Pleine de Grâce : Vierge pure, réjouis-Toi, et je Te répète « Réjouis-Toi », car Ton Fils est ressuscité le troisième jour du Tombeau, et, ayant redressé les morts, peuples réjouissez-vous. Resplendis, resplendis, nouvelle Jérusalem, car la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. Exulte maintenant et réjouis-toi Sion. Et toi, toute pure Mère de Dieu, réjouis-toi en la Résurrection de Ton Fils.


VIE DE LA SAINTE MÉGALOMARTYRE IRÈNE[1]
Au temps de saint Constantin le Grand, le roi de la province de Magédon, Licinius, avait une fille d’une grande beauté, nommée Pénélope. Pour la protéger de toute corruption du monde extérieur, il l’avait enfermée depuis l’âge de six ans dans une haute et inaccessible tour, dans laquelle on trouvait tout le luxe et le confort imaginables. Servie par treize suivantes, elle était instruite par un vieillard plein de sagesse, nommé Apellien. Un jour, la jeune fille vit une colombe entrer dans la tour, tenant dans son bec un rameau d’olivier, qu’elle alla poser sur une table en or. Ensuite un aigle vint y déposer une couronne de fleurs qu’il tenait dans ses serres, et enfin un corbeau noir et répugnant y apporta un serpent. Comme Pénélope demandait à son maître la signification de ces signes, celui-ci lui expliqua qu’elle devait recevoir le baptême, symbolisé par le rameau d’olivier, et qu’après avoir affronté épreuves et afflictions, elle remporterait la couronne royale du martyre.
Peu après cette vision, un ange vint l’instruire dans la foi chrétienne et lui donna le nom d’Irène (“paix”). Après avoir été baptisée, Irène renversa les idoles de son père et affronta avec une mâle résolution les menaces de ce dernier. Furieux, Licinius fit jeter sa fille sous les pattes de chevaux sauvages, mais l’un d’eux se retourna contre le roi et le piétina. Revenu à la vie par la prière de sa fille, Licinius se convertit, avec un grand nombre de ses sujets, et, après avoir abdiqué, il se retira dans la tour où il passa le reste de son existence dans les larmes du repentir. Sédécias, son successeur sur le trône, essaya de faire revenir la princesse au culte des idoles et, devant son refus obstiné, il la fit jeter dans une fosse remplie de reptiles. Mais, par la puissance de Dieu, Irène échappa à cette épreuve, comme aux autres tortures qu’on lui infligea, et elle convertit de nombreux païens à la vraie foi.
Sédécias ayant été détrôné par ses ennemis, son fils Sapor partit en guerre pour le venger. Mais, frappés d’aveuglement, lui et son armée se trouvèrent immobilisés. Rencontrant Irène à l’extérieur de la ville, ils furent guéris par la sainte, mais persistèrent dans la cécité de leurs âmes et la livrèrent à de nouveaux tourments : obligeant la jeune vierge à marcher sur une distance de trois milles, chargée d’un sac de sable et les pieds percés de clous. Indignée par cette injure faite aux saints, la terre s’ouvrit alors et engloutit un grand nombre d’infidèles. Parmi les survivants, plus de trente mille se convertirent ; seul le roi resta inflexible, aussi fut-il châtié par un ange.
Désormais libre, Irène parcourut la ville de Magédon en proclamant la Bonne Nouvelle, et elle gagna au Christ le plus grand nombre des habitants. Elle se rendit ensuite dans la ville de Callinikon, où, ayant triomphé des tortures auxquelles on l’avait soumise, elle amena la population à la foi, y compris le préfet qui avait été chargé par le roi de la torturer. La réputation de la sainte parvint ainsi jusqu’au roi de Perse Sapor, qui la convoqua et la fit décapiter. Mais un ange la ramena à la vie, pour qu’elle puisse achever sa mission. Elle se dirigea alors vers la ville de Mésembrie, tenant en main un rameau d’olivier, comme signe de victoire de la foi contre toutes les puissances de la mort. Après avoir baptisé le roi de cette région et ses sujets, elle retourna dans sa patrie, puis passa à Éphèse, où elle accomplit des miracles dignes des apôtres pour appuyer sa prédication. Une fois achevée cette œuvre missionnaire, sainte Irène prit avec elle son maître Apellien et six disciples et, entrant dans un tombeau nouvellement creusé, elle leur donna l’ordre de refermer derrière elle la pierre tombale et de ne pas revenir avant quatre jours. Deux jours plus tard, Apellien vint sur les lieux, et trouva la pierre roulée et le tombeau vide, c’est pourquoi on suppose que la sainte fut emportée au ciel, tout comme saint Jean le Théologien.

Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne

COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE
DE ST JEAN CHRYSOSTOME

Dans la grâce de la divine Liturgie, les choses à venir ont été accomplies, car le Christ est « au-dessus de l’espace et du temps et des propriétés des événements » (Clément d’Alexandrie). Dans la divine Liturgie, nous vivons le mystère du Christ, qui est venu, viendra et est maintenant (Jn. IV, 23).

Nous T’offrons ce qui est à Toi, de ce qui est à Toi

L’homme a reçu le monde des mains de Dieu comme un don rempli des bénédictions divines. Il veut exprimer sa gratitude et, n’ayant rien à offrir en retour, il retourne à Dieu Son don. Ainsi, le monde qui était le véhicule de l’amour Divin pour l’homme, revient maintenant à Dieu, et devient l’instrument de la gratitude de l’homme envers Dieu.

Nous offrons à Dieu le don qu’Il nous a donné, le marquant du sceau de notre gratitude. Le labourage du sol, l’ensemencement, la moisson, le pétrissage du pain, le foulage des raisins, sont le sceau de l’homme sur le monde donné par Dieu. Le pain de froment, le vin pur, l’huile vierge sont le monde qui revient à Dieu, chargé des peines, des soucis, des joies et des espérances de l’homme.

Cependant, ce don de Dieu n’est ni la seule, ni la plus grande bénédiction qu’Il nous accorde. En effet, si, par la première création, Dieu a manifesté Son amour à l’homme, lui offrant le monde comme don, dans la nouvelle création Il a manifesté Son amour, offrant comme don à l’homme Sa propre Personne ! C’est pourquoi maintenant, dans le Sacrifice nouveau, nous offrons à Dieu l’offrande même dont Il nous a fait don, celle du Christ.


LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Jean XX, 1-10
Liturgie : Actes XI, 19-26,29-30 ; Jean. IV ,5-42


[1] Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras

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