"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 12 mai 2013

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


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Saint apôtre Thomas
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29 avril / 12 mai 
 Dimanche de l’apôtre Thomas « Antipâques » 
 Les neuf Martyrs de Cyzique : saints Théognide, Rufus, Théostique, Antipater Artème, Magnus, Théodote, Thaumase et Philémon (286-299) ; saint Memmon thaumaturge ; saints martyrs Diodore et Rodopien, diacre (284-305) ; saint Basile évêque d'Ostrog au Monténégro (XVI°) ; saint Nectaire d’Optino (XX°). 
 Lectures : Actes V, 12 - 20 / Jn. XX, 19-31

AU SUJET DU DIMANCHE DE THOMAS 
 Nous commémorons ce dimanche l’apparition du Seigneur aux apôtres, après Sa Résurrection, et le toucher de Ses plaies par l’apôtre Thomas. L’apparition du Seigneur ressuscité à l’apôtre Thomas et aux onze autres disciples est fixée le premier jour suivant la semaine pascale, parce que les circonstances de cette apparition constituent une preuve incontestable de la Résurrection du tombeau, « comme de la chambre nuptiale, avec Sa chair immaculée ». Le huitième jour après Pâques, comme achèvement des solennités de la Semaine Lumineuse, constituait depuis les temps anciens une solennité particulière. Le dimanche de Thomas est également appelé « antipâques », ce qui signifie « au lieu de Pâques », parce que l’Église a transféré à ce dimanche une partie de l’antique office pascal, qui fut remplacé par celui de St Jean Damascène que nous célébrons de nos jours. Depuis ce jour commence le cycle des dimanches et des semaines de toute l’année. Selon l’usage de l’Église Russe, on commémore les défunts le mardi suivant le dimanche de Thomas. La raison en est que le typicon autorise de nouveau, la commémoraison des défunts à partir du lundi de Thomas. C’est ainsi que les croyants se rendent sur la tombe de leurs proches pour annoncer la joyeuse nouvelle de la Résurrection du Christ. De là vient l’appellation de ce jour « radonitsa » en russe (radost’ = la joie). La commémoraison des défunts après Pâques remonte aux temps les plus anciens. St Ambroise de Milan, dans l’une de ses homélies dit : « Il est digne et juste, après les solennités pascales que nous avons célébrées, de partager notre joie avec les saints martyrs, et de leur annoncer la joie de la Résurrection du Christ, à eux en tant que participants aux souffrances du Seigneur ». Ces paroles de St Ambroise, bien que se rapportant aux martyrs, peuvent confirmer notre usage de commémorer les défunts après Pâques, eu égard au fait que, dans les temps anciens, on enterrait les défunts parmi les martyrs. 

Tropaire de Pâques, ton 5

Хpистócъ вocкpéce изъ ме́ртвыхъ, cме́ртію cме́рть попра́въ и су́щымъ во гробѣ́xъ живо́тъ дарова́въ.
Le Christ est ressuscité des morts, par Sa mort Il a vaincu la mort, et à ceux qui sont dans les tombeaux, Il a donné la vie.

 Tropaire du dimanche de Thomas, ton 7

Запеча́тану гбу, живо́тъ отъ гбa возсія́лъ ecи́ Xpисте́ Бо́же, и двépeмъ заключе́ннымъ, учени-ко́мъ предста́лъ ecи́, вcѣ́xъ вocкpecéнie : ду́хъ пра́вый тѣ́ми обновля́я на́мъ, по вели́цѣй Твое́й ми́лости.

Le sépulcre étant scellé, Toi qui es la Vie, ô Christ Dieu, Tu t’es levé du tombeau, et les portes étant fermées, Toi, la Résurrection de tous, Tu t’es présenté devant Tes disciples, par eux renouvelant en nous un esprit droit, dans Ta grande miséricorde.


Kondakion, ton 8
Любопы́тною десни́цею, жизнопода́тельная Tвоя́ péбра Фомá испыта́, Xpисте́ Бо́же : coзаключе́ннымъ бо двépeмъ я́ко вше́лъ ecи́, съ про́чими апо́столы вопiя́ше Тебѣ́ : Го́сподь еси́ и Бо́гъ мо́й.
Voulant s’assurer de Ta Résurrection, Thomas scruta de sa droite curieuse Ton côté vivifiant, ô Christ Dieu ; aussi, lorsque Tu entras, les portes étant fermées, il Te clama avec les autres apôtres : Tu es mon Seigneur et mon Dieu.


Au lieu de « il est digne en vérité » ton 1:
А́нгелъ вопiя́ше Благода́тнѣй: Чи́стая Дѣ́во, ра́дуйся, и па́ки реку́: Ра́дуйся! Тво́й Сы́нъ воскре́се тридне́венъ отъ гро́ба и ме́ртвыя воздви́гнувый: лю́дiе веселит́еся. Свѣти́ся, свѣти́ся Но́вый Iерусали́ме, сла́ва бо Госпо́дня на Тебѣ́ возсiя́. Лику́й ны́нѣ и весели́ся, Сiо́не. Ты́ же, Чи́стая, красу́йся, Богоро́дице, о воста́нiи Рождества́ Твоего́.

L’Ange dit à la Pleine de grâce : Vierge pure, réjouis-toi, et je te dis à nouveau : réjouis-toi ! Car ton Fils est ressuscité du tombeau le troisième jour et a relevé les morts, peuples réjouissez-vous. Resplendis, resplendis, Nouvelle Jérusalem, car la gloire du Seigneur a brillé sur toi. Danse et crie de joie, Sion, et toi, Pure Mère de Dieu, réjouis-toi de la Résurrection de Ton Fils.



VIE DE SAINT BASILE D’OSTROG[1]

Notre saint Père Basile naquit, en 1610, de parents pauvres mais fort pieux, dans le village de Merkonitch en Herzégovine. La première école de piété fut pour lui la maison paternelle, où l’on se souciait plus des choses de Dieu que de

ce qui est terrestre et éphémère, et la seconde école où son âme put satisfaire ses aspirations spirituelles, fut la fréquentation régulière des offices liturgiques, prolongée par la prière personnelle dans la solitude. Après être entré dans l’église en se prosternant profondément à terre et en avoir pieusement baisé le sol, il suivait la Divine Liturgie, immobile et avec crainte, comme s’il se trouvait devant le trône de Dieu. Bien qu’il fût très pauvre, il partageait toujours son pain avec les autres enfants qui allaient avec lui paître les troupeaux. Pour échapper à l’influence perverse de voisins qui avaient apostasié la foi chrétienne pour se convertir à l’Islam, ses parents l’envoyèrent compléter son instruction au monastère de Zavala, dont son oncle était le supérieur. En lisant avec avidité les écrits des saints Pères son cœur s’enflamma pour la vie ascétique et il décida de devenir moine. Il fut tonsuré au monastère de Tverdoch et, quelque temps après, il fut ordonné diacre puis prêtre. Par la suite, il fut appelé au service du métropolite Mardaire à Tsétinié. En ces temps où les Serbes étaient opprimés sous le joug turc, la foi orthodoxe était par ailleurs mise en danger par la propagande des jésuites qui cherchaient à les convertir au catholicisme. Saint Basile attira l’attention du métropolite sur cette propagande sournoise et sur la nécessité de prendre la défense de l’Orthodoxie, mais celui-ci se montra indifférent et l’accusa faussement devant le peuple. Ces calomnies ne reçurent pas d’échos, car les chrétiens avaient pleine confiance en saint Basile, dont le mode de vie portait un éclatant témoignage de la Vérité. De retour à Tverdoch, le saint parcourut les villages, célébrant les offices et exhortant le peuple à garder la foi comme le plus précieux de ses biens. Cette œuvre apostolique souleva contre Basile la haine de ceux qui avaient adopté la religion musulmane et qui cherchaient à le tuer. Pour échapper à ce danger le saint dut s’enfuir en Russie. Il en revint quelque temps après, avec de nombreux livres et ornements liturgiques. Mais il découvrit que la haine des musulmans et des uniates à son égard ne s’était nullement apaisée, et il dut s’éloigner de nouveau pour faire un pèlerinage au Mont Athos. À son retour, il passa par Petch, où le patriarche serbe Païssi le consacra évêque et le nomma métropolite de Trébinié dans le Monténégro (1638). Le métropolite d’Herzégovine ayant été assassiné peu après par les Turcs, saint Basile fut désigné pour le remplacer. À cette époque, en effet, l’oppression turque redoublait de vigueur contre le peuple serbe, les églises, les monastères et les maisons étaient pillés, et tout le pays était dévasté sans pitié. C’est pourquoi le saint évêque fut contraint une nouvelle fois à prendre la fuite. Il se réfugia au monastère d’Ostrog et s’installa dans la grotte précédemment occupée par le saint higoumène Isaïe. De cette retraite, il dirigea pendant quinze ans son diocèse, en se guidant par la prière et les longues intercessions nocturnes devant Dieu. Il sortait parfois du monastère pour rendre visite au peuple affligé, compatir à ses malheurs et le fortifier dans l’espérance. Nombreux furent ceux qui bénéficièrent alors des pouvoirs miraculeux de sa prière et qui le vénéraient déjà comme un saint. Pendant les grandes vagues de persécution, le peuple venait en foule à Ostrog pour recevoir du saint évêque réconfort spirituel et corporel. Saint Basile dut affronter de surcroît la malice de certains orthodoxes, comme le prince Raïtch

et ses fils qui, inspirés par le démon, causaient beaucoup de tort au monastère et cherchaient à en chasser l’homme de Dieu. Basile prit patience et prédit au prince que tous ses fils trépasseraient en raison des méfaits commis envers le monastère. Lorsque cette prophétie s’accomplit, le prince se repentit profondément, et Dieu lui accorda une nouvelle descendance. Infatigable dans son ascèse et sa prière, par lesquelles il soutenait son peuple, saint Basile s’endormit paisiblement dans le Seigneur, le 29 avril 1671. Au moment où il expira, une lumière ineffable remplit sa cellule, et par la suite une vigne poussa sur le rocher près duquel il était mort, bien que cet endroit fût dépourvu de terre. De nombreux miracles commencèrent aussitôt à se produire sur sa tombe, et ils n’ont pas cessé jusqu’à ce jour. Sept ans après son trépas, saint Basile apparut dans son sommeil à l’higoumène du monastère de Saint-Luc à Joupa, vêtu de ses vêtements épiscopaux, tenant un encensoir à la main, et il lui intima l’ordre d’aller ouvrir sa tombe. Pendant que le saint encensait des morceaux de charbons tombèrent sur l’higoumène ; celui-ci se réveilla plein d’effroi et partit aussitôt avec ses moines pour Ostrog. Quand ils ouvrirent la tombe, ils découvrirent le corps du saint, qui avait la couleur de la cire et dégageait un parfum semblable à celui du basilic. On déposa les reliques dans une châsse dans l’église de l’Entrée de la Mère de Dieu au Temple, où les pèlerins purent dès lors les vénérer. Tout comme le saint, durant sa vie, n’avait pas connu la paix, de même ses reliques durent être cachées à plusieurs reprises pour échapper aux dévastations des Turcs. En 1942, le monastère d’Ostrog fut bombardé, mais grâce à la protection du saint, les projectiles tombaient sans endommager les bâtiments. Un obus tomba même à l’entrée de la grotte du saint transformée en chapelle, où ses reliques étaient déposées, mais il n’éclata pas et il reste exposé de nos jours à cet endroit. Saint Basile est un des saints les plus vénérés par le peuple serbe, c’est pourquoi les églises qui lui sont dédiées sont nombreuses, tant en Serbie qu’à l’étranger.



LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Marc XVI, 9-20
Liturgie : Actes VI, 1-7 ; Marc XV, 43 – XVI, 8


[1] Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras.

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