"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 2 juin 2010

Père Arnold James BERNSTEIN: Qu'est-ce qui exista d'abord, l'Eglise ou le Nouveau Testament? (2)



UNE LUTTE POUR LA COMPRÉHENSION
Peu de temps après ma conversion au Christianisme je me suis trouvé ballotté dans la marée d'esprit sectaire religieux, dans laquelle les Chrétiens ouvraient, question après question, des voies différentes. Il semblait, par exemple, qu'il y avait autant d'opinions sur la Parousie qu'il y avait les gens prenant part à la discussion. Alors nous faisons tous appel aux Saintes Écritures. "Je crois en la Bible. Si ce n'est pas dans la Bible je ne le crois pas," est devenu mon cri de guerre. Ce que je n'ai pas réalisé, c'était que tous les autres disaient la même chose! Ce n'était pas la Bible, mais l'interprétation privée de chacun, qui devenait notre autorité ultime. Dans une époque qui exalte hautement l'indépendance de pensée et la dépendance unique de soi, je devenais mon propre pape! Les directives que j'utilisais dans l'interprétation de la Sainte Écriture me semblaient assez simples : Quand le sens simple de Sainte Écriture est le sens commun, il ne faut chercher nul autre sens. Je croyais que qui étaient vraiment fidèles et honnêtes en suivant ce principe accompliraient l'unité chrétienne. À ma surprise, cette approche "de sens commun" ne menait pas à plus de clarté chrétienne et à l'unité, mais plutôt à une mêlée spirituelle générale! Ceux qui adhéraient le plus fortement au fait de croire 'seulement en la Bible' avaient tendance à devenir les plus factieux, les plus diviseurs et les plus combatifs de Chrétiens peut-être involontairement. En fait, il m'a semblé que plus ils tenaient à la Bible comme la seule source d'autorité spirituelle, plus factieux et sectaires ils devenaient. Nous nous disputions même avec véhémence sur les versets concernant l'amour! Dans mon cercle biblique d'amis croyants, j'ai été témoin d'une mini-explosion de sectes et de mouvements schismatiques, chacun prétendant être "fidèle à la Bible" et chacun était engagé dans un conflit amer avec les autres. Un conflit sérieux survenait pour chaque sujet imaginable : les dons charismatiques, l'interprétation des prédictions, la façon correcte d'adorer, la communion, le gouvernement de l'Église, l'apprentissage, le discipline dans l'Église, la moralité, la responsabilité, l'évangélisme, l'action sociale, le rapport de la foi et des œuvres, le rôle des femmes et de l'œcuménisme. La liste est sans fin. En fait n'importe quel sujet pouvait - et souvent faisait que les Chrétiens se séparaient. Le fruit de cet esprit sectaire fut littéralement la création des milliers d'églises indépendantes et de dénominations. Comme je suis devenu moi-même de plus en plus le sectaire, mon radicalisme s'est intensifié et j'en suis venu à croire que toutes les églises n'étaient pas bibliques : devenir un membre de n'importe quelle église c'était compromettre la Foi. Pour moi, "l'Église", cela voulait dire "la Bible, Dieu et moi." Cette hostilité envers les églises s'intégrait bien à mon fond juif. Je me méfiais naturellement de toutes les églises parce que j'estimais qu'elles avaient trahi les enseignements de Christ par avoir participé à ou avaient passivement ignoré la persécution des Juifs partout dans l'histoire. Mais plus je suis devenu plus sectaire - au point d'être odieux et asocial - plus j'ai commencé à me rendre compte que quelque chose était sérieusement incorrect dans mon approche du Christianisme. Ma vie spirituelle ne fonctionnait pas. Clairement, mes convictions privées concernant la Bible et ce qu'elle enseignait, m'emportaient loin de l'amour et de la communauté de mes frères chrétiens et donc loin de Christ. Comme Saint Jean l'Évangéliste l'a écrit, "Celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voir pas?' (1 Jean 4:20). Cette division et hostilité n'étaient pas ce qui m'avait attiré vers le Christ. Et je savais que la réponse n'était pas de nier la Foi ou de rejeter les Saintes Écritures. Quelque chose devait changer. Peut-être était-ce moi. Je me suis tourné vers l'étude de l'histoire de l'Église et du Nouveau Testament, en espérant trouver une lumière sur ce que devait être mon attitude envers l'Église et la Bible. Les résultats ne furent pas du tout ce à quoi je m'attendais. ( à suivre...)


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Aucun commentaire: