"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 18 mars 2010

Miracle de Saint-Nicolas à Kiev dans les années 1920


Saint Nicolas sauve un jeune homme du peloton d’exécution.
Il y a près d'un demi-siècle que j'ai entendu parler pour la première fois de ce miracle opéré par saint Nicolas. Jamais je n'avais lu quoi que ce soit à ce sujet dans les écrits de l'Église. Je ne voudrais pas que ce cas d'intervention du saint évêque parte avec moi dans la tombe.

Au milieu des années 1940 (je ne me rappelle pas la date exacte), j'ai dû passer la nuit dans la ville de Munich en Allemagne occidentale. La ville était en ruines après la guerre, et j’allais être forcé de passer la nuit dehors. Heureusement, il se trouva un "bon Samaritain" dans une église-maison de la ville, et on me donna son adresse.

Nous étions deux dans la pièce. Moi-même, et un homme inconnu de moi, âgé de 40 à 45 ans. Nous nous sommes présentés l’un à l'autre. Je ne me souviens ni de son prénom ni de son nom (et ils n'auraient probablement pas pu être «réels»), de toute façon. Nous devions dormir sur des bancs et chaises en bois. Alors, afin de passer la nuit plus vite, nous nous nous sommes mis à parler. Je ne me souviens pas pourquoi, mais mon interlocuteur, pour une raison ou pour une autre, me demanda si je connaissais le miracle de saint Nicolas qui avait eu lieu à Kiev en 1920. Je ne le connaissais pas, et il me raconta l'histoire suivante...

Dans Kiev, à Podol (la section nord de la ville), habitait une veuve âgée, avec son fils et sa fille. La vieille femme aimait beaucoup saint Nicolas et, dans tous les cas de difficulté, elle avait l’habitude d’aller dans son église pour prier devant l'icône du saint hiérarque, recevant toujours la consolation et l'adoucissement de son malheur. Son fils, apparemment étudiant, devint officier.

Les gouvernements de la ville changeaient fréquemment: blancs, rouges, un Hetman, un directoire, Polonais, Allemands, etc... Tous les anciens officiers avaient été arrêtés sur place, le fils de la vieille femme était parmi eux. Sa sœur se précipita d'un «ministère» de l'époque à l'autre. Elle épuisa ses jambes à courir, mais elle n’obtint rien.

Mais la vieille femme alla à l’église Saint-Nicolas. Elle pria longuement devant son icône, puis elle rentra chez elle, consolée - le saint évêque l’aiderait. Elle s'assit pour prendre un peu de thé, tandis que sa fille baissait les bras. Ô, malheur! son frère avait disparu!

Le fils rentra chez eux à l'aube du jour suivant. Affamé, battu, sale, fatigué. Selon lui, un groupe important d’officiers était envoyé sous bonne escorte à Petchersk. Cette section était la colline de la ville, en face de Podol, près des Grottes de la Laure de Kiev. Il y avait là un grand hippodrome, où les courses de chevaux avaient lieu. Au-delà, il y avait un bosquet, et des tranchées qui servaient de rempart, et qui avaient été creusées à l'époque de Pierre 1er, comme défense contre les Suédois.

C'est dans ce bosquet, près du rempart des tranchées, que les exécutions avaient lieu. Ils étaient arrivés à l'hippodrome, quand, soudain, un petit vieillard sortit du coin. Il s'approcha du commandant du convoi, et lui demanda: "Où les emmenez-vous?" Le commandant répondit brutalement: "Au Q.G. Doukhonine!" (ce qui signifiait, dans le jargon de l'époque, "être fusillé"). "Va-t'en, mon vieux"! Le vieil homme partit, mais, ce faisant, il prit le fils de la vieille femme par la main et dit: "Laissez-le partir. Je le connais."

Ni le commandant ni les gardes de l’escorte ne répondirent un seul mot, pas plus qu'ils ne l'empêchèrent de faire ce qu’il faisait. Le petit vieillard conduisit le jeune homme au loin et, lui disant: "Retourne chez ta mère", il disparut quelque part.

La vieille femme fut très joyeuse, et elle partit immédiatement remercier Saint Nicolas. Le fils, ne souhaitait que se coucher et dormir longtemps, mais sa mère l'a emmené avec elle à l'église. Il était probablement venu là à plusieurs reprises, mais n’avait pas prêté attention à quoi que ce soit.

La petite vieille le conduisit vers une immense icône du saint évêque. Le fils devint pâle comme de la cire et se mit à trembler. Il ne pouvait que murmurer: "Chère Maman, mais c'est ce même vieillard qui m'a conduit vers la liberté ..."

Admirable est Dieu dans Ses saints. Bien des détails de cette histoire étaient précis et animés. Qui était mon interlocuteur? Peut-être qu'il avait parlé de lui-même? Je ne sais pas ...


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
N.P.F. Californie, 1993

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