"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mardi 15 juillet 2008

Moine Vsevolod:L'île de l'Amour Divin/ Patéricon de Jordanville


Site de construction de la Cathédrale  de Jordanville en 1947
Portrait spirituel de Jordanville (6)
Un jour, tandis qu'il visitait Jordanville alors qu'il était encore laïc, l'archiprêtre Gabriel KIin, professeur au séminaire du monastère de la Sainte Trinité, fut invité à lire au chœur pendant l'office. A l'époque Père Gabriel commençait seulement à apprendre à lire le slavon d'Eglise, il fit donc beaucoup de fautes. Le chef de chœur l'archimandrite Joseph ne cessait de lui chuchoter les corrections à l'oreille droite. Mais Père Gabriel avait perdu l'usage de l'oreille droite durant la guerre, c'est pourquoi il ne pouvait entendre ce que lui disait Père Joseph. Père Joseph finit par agiter son poing vers Père Gabriel qui alors se troubla, rougit et commença à bégayer encore plus. Quand il eut finit de lire, Père Joseph lui dit: " Que vous arrive-t-il? Vous êtes un homme éduqué et là, vous bafouillez." Père Gabriel expliqua qu'il n'avait pas entendu les corrections et qu'il s'était complètement troublé lorsqu'il avait vu le poing levé sur lui. Soudain l'archimandrite tomba à genoux et dit: "Pardonnez-moi de vous avoir rabroué!"

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Il y avait à Jordanville un moine du nom de Géronte ( Nèjnov). il était très nerveux et se fâchait facilement, ayant beaucoup souffert sous les communistes: tous ses parents avaient été tués. Il était connu pour son mauvais caractère. S'il pensait qu'ils faisaient une faute de typicon (ordo), il s'en prenait quelquefois aux acolytes de l'autel ou bien aux chanteurs du chœur pendant les offices. Un jour il jeta sa canne depuis la gallerie à un hiéromoine qui se tenant sur l'ambon, avait fait une faute.
Il semble que tout le monde savait quel type d'homme était Père Géronte. Pourtant, Dieu en décida autrement: quand Père Géronte rejoignit le Seigneur le 18 juillet ( calendrier julien), une des icônes de sa cellule fut renouvelée. Voici comment cela arriva. Ayant examiné les icônes de la cellule de Père Géronte, l'iconographe du monastère, l'archimandrite Cyprien décida de restaurer l'icône de la Sainte Trinité peinte sur un morceau de bois du Chêne de Mambré [où notre Père Abraham rencontra la Trinité sous le forme de trois anges]. Ayant cela en tête, il transporta l'icône dans sa cellule. Pourtant il n'y eut pas besoin de restauration. La nuit suivant la mort de Père Géronte, l'icône se renouvela miraculeusement.

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Le simple moine Hermogène ( Panaseiko) qui fut jardinier du monastère pendant plusieeurs années tomba gravement malade. On l'emmena faire un contôle et il fut découvert qu'il avait un cancer qui s'était propagé. De retour au monastère, Père Hermogène demanda la bénédiction de mourir. " Cueille d'abord les légumes du potager!" lui dit-on. Il accomplit son obédience et souffrant de terribles douleurs, mourut d'une mort paisible au monastère et non dans un hôpital laïc, ce qui est important d'un point de vue monastique. Il mourut le 2 octobre 1983 ( calendrier julien) âgé de huitante ans.
Père hermogène était un paysan de le province de Kharkov, il connaissait bien la vie villageoise d'avant la Révolution et son raisonnement était le suivant: "Vous voyez, dans le passé, un paysan allait travailler au champ et priait Dieu, et tout poussait bien. Puis vinrent les communistes qui dirent: Qu'est-ce que Dieu pour nous? Qu'est-ce que la sécheresse? Nous allons arroser nos plantes depuis les avions! Et ils arrosèrent beaucoup vous savez, et voyez combien de gens sont morts de faim!"
Tandis qu'il travaillait au potager, Père Hermogène ne cessait de s'émerveiller de la sagesse du Créateur, la trouvant en chaque plante... Et tout poussait bien sur ses plates-bandes...

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après le texte du site Rousky Inok 
( Le Moine Russe) de Jordanville
Русскiй Инокъ 

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