"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

lundi 7 avril 2025

Le Dieu inconnu




Jadis, il y eut un homme dont la sainteté était si grande que même les anges s'en émerveillaient, et ils descendaient du ciel juste pour voir comment il étaitpossible d'être doté d'une telle sainteté tout en vivant encore sur terre.

Un jour, les Anges dirent à Dieu :
"Seigneur, accorde à cet homme le don des miracles !"
"Je ne le ferai", dit le Seigneur, que s'il le veut lui-même."

Alors les anges demandèrent au saint :
« Souhaites-tu accorder la santé juste par ton toucher ? »
"Non", dit le saint homme, "il vaut mieux que le Seigneur le fasse Lui-même."

« Et veux-tu avoir un pouvoir de parole si beau qu'il amènera les pécheurs à la repentance ? »
"Non, c'est entre les mains de Dieu, pas entre les mains d'un homme faible. Je prie pour la conversion des pécheurs, mais je ne me convertis pas moi-même."

"Peut-être désires-tu attirer les gens vers toi par le rayonnement de la vertu, glorifiant ainsi Dieu ?"
"Non, en attirant les gens vers moi-même, je les éloignerais de Dieu."

« Alors, que veux-tu ? » demandèrent les anges.
"Que puis-je vouloir de plus ? Je veux seulement que le Seigneur ne me prive pas de Sa miséricorde. Avec ça, j'aurai tout." 

Mais les Anges continuèrent à insister.
"Très bien", dit le saint, "je souhaite faire le bien d'une manière telle que je n'en sois pas conscient moi-même."

Les anges furent déconcertés, alors ils décidèrent : "Que l'ombre de cet homme, qu'il ne voit pas, guérisse les malades et soulage les peines et les souffrances."

Dès lors, partout où ce saint allait, son ombre couvrait de verdure les chemins bien fréquentés, elle renvoyait de l'eau aux sources asséchées, les fleurs poussaient en dessous [de son ombre] et les larmes humaines s'asséchaient sous elle. 

Et le saint marchait simplement sur la terre, répandant le bien autour de lui. comme la fleur répand son parfum, sans en être consciente.

Version française Claude Lopez-GInisty
d'après


dimanche 6 avril 2025

CINQUIÈME DIMANCHE DE GRAND CAREME

Sainte Marie d'Egypte

Annonciation 


Ce week-end, trois commémorations importantes se rejoignent. Dimanche, nous nous souvenons de sainte Marie d'Égypte et lundi, nous célébrons l'une des douze grandes fêtes, l'Annonciation. Mais ce n'est pas tout : lundi est aussi le centenaire de l'anniversaire céleste du patriarche saint Tikhon. 

Saint Patriarche Tikhon de Moscou


Ce noble hiérarque était un homme à la vision véritablement apostolique. Au début du 20e siècle, il servit en Amérique où il constata que les générations suivantes de jeunes issus de familles slaves risquaient de s'éloigner de l'Église s'ils ne recevaient pas une base solide dans la foi. À cette fin, la question de la langue était clairement un facteur majeur. C'est ainsi que Vladika Tikhon bénit la première traduction officielle des offices orthodoxes en anglais, connue sous le nom de Hapgood Service Book, d'après le nom du traducteur. Il connut plusieurs éditions au fil des ans. Aujourd'hui, nous sommes bien conscients des insuffisances de ce livre, car il tente d'être exhaustif en rassemblant tout en un seul volume, ce qui est en fait impossible. Mais son importance réside dans le fait qu'il s'agit de la première tentative sérieuse pour permettre de chanter les offices en langue anglaise. Le zèle missionnaire qui a inspiré cette politique pionnière sera toujours honoré et respecté avec la plus profonde gratitude.  Saint Tikhon fut élu patriarche en 1917, à une époque troublée pour la vie de l'Église. Il est honoré en tant que confesseur de la foi, plutôt qu'en tant que nouveau martyr. D'une certaine manière, il s'agit d'un détail technique, car sa vie fut un martyre quotidien en raison des traitements ignobles qu'il subit de la part des bolcheviks. 

Saint Patriarche  Tikhon - Prie Dieu pour nous.

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Ste Marie d'Egypte

Tropaire Ton 5

Éclairé par la grâce de la Croix, tu fus perçu comme une lumière brillante de repentir, dissipant les ténèbres des passions, ô très saint. Tu  apparus comme un ange enchair et en os à saint Zosime dans le désert. Intercéde auprès du Christ pour nous, ô Marie, notre juste Mère. 

Sainte Marie d'Egypte passa 47 ans seule dans le désert, se repentant de son ancien mode de vie. Dimanche dernier, nous pensions à saint Jean Climaque, modèle des ascètes, et ce dimanche, nous commémorons sainte Marie d'Égypte, modèle des pénitents. Le patriarche saint Sophrone de Jérusalem (634-638) relata sa vie avec force détails.

La première partie du récit nous parle de saint Zossime, hiérarque en Palestine au Ve siècle. Il avait été emmené dans un monastère dès son enfance et y avait passé toute sa vie. Comme il menait une vie ascétique très stricte, faite de prières et de jeûnes, les gens venaient lui demander des conseils spirituels.

Après avoir passé plus de 50 ans au monastère, il pensait avoir appris tout ce qu'il y avait à savoir sur la vie spirituelle. Le pèlerinage de sa vie le conduisit dans un autre monastère, près du Jourdain. La coutume des moines de ce monastère était d'aller passer tout le Grand Carême dans la solitude du désert, pour ne revenir au monastère que le dimanche des Rameaux.

Il se trouve que Zossime priait seul dans le désert lorsqu'il aperçut une silhouette humaine à quelque distance. Sa solitude étant envahie, il alla voir par qui. La personne s'enfuit et le moine fit de même. L'inconnue finit par révéler qu'elle était une femme et qu'elle était nue. Elle s'adressa au moine par son nom et lui demanda d'emprunter son manteau par souci de pudeur. Le fait qu'elle connaisse son nom choqua Zossime plus que son sexe et son état, mais il comprit qu'elle avait dû recevoir de Dieu le don de vision spirituelle. C'est ainsi qu'ils commencèrent à parler. Elle s'appelait Marie et était née en Égypte. À l'âge de 12 ans, elle avait abandonné ses parents et s'était rendue à Alexandrie. Dans cette ville, pendant 17 ans, elle avait vécu une vie de dépravation totale.  

Un jour, Marie vit des gens se presser au port pour embarquer sur des bateaux. En réponse à ses questions, elle découvrit qu'ils se rendaient à Jérusalem pour la Vénération de la Croix et elle décida de les accompagner. À Jérusalem, elle constate qu'une barrière invisible l'empêchait d'entrer dans l'église. Voyant l'icône de la Mère de Dieu à l'entrée de l'église, Marie pria et promit de se repentir de son ancien mode de vie. Ainsi, elle put entrer dans l'église et vénérer la précieuse Croix du Christ. Conformément à son vœu, Marie se rendit dans le désert au-delà du Jourdain et passa les 47 années suivantes, complètement seule, dans la prière et le jeûne, jusqu'à sa rencontre avec saint Zossime.

Saint Zossime communiant 
Ste Marie d'Egypte


L'Église utilise l'histoire de sainte Marie d'Égypte pour nous enseigner deux leçons. Dans le cas de Marie, à Alexandrie, elle menait une vie aussi éloignée que possible de la vertu chrétienne, mais elle se repentit et revint sur la voie du salut. Nous nous souvenons donc d'elle comme d'une sainte parce qu'elle nous montre que, même si nous nous éloignons de la vie chrétienne, il n'est jamais trop tard pour se repentir. L'exemple de Zossime est un avertissement pour nous. Il pensait avoir progressé dans la vie spirituelle, mais cela l'avait rendu orgueilleux. C'est alors qu'il rencontra une personne tout à fait improbable, mais qui était bien plus avancée que lui dans la vie ascétique. Cela lui apprit l'humilité. Si vous n'avez pas lu la vie complète de sainte Marie d'Egypte, nous vous recommandons de le faire.  

  

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Il y a deux passages de l'Évangile aujourd'hui, l'un pour le dimanche, Marc 10, 32-45, et l'autre pour le saint, Luc 7, 36-50. 



Dans le passage de saint Marc, le Seigneur commence à préparer les disciples à ce qui va se passer. Il le fait pour atténuer leur angoisse. Il a connu à l'avance Sa passion, il est donc clair qu'il pouvait y échapper, mais il montre qu'il accepte volontiers la souffrance et la mort. La consolation qu'il offre est qu'il ressuscitera le troisième jour. 

Nous lisons ensuite la question posée par Jacques et Jean. Dans son récit de cet incident, saint Matthieu dit que les disciples ont emmené leur mère avec eux et qu'elle posa la question au nom de ses fils. L'implication est qu'ils imaginaient que le Royaume était terrestre et qu'ils demandaient un statut mondain. Le Christ ne les appelait pas à l'honneur et à la gloire, mais à tout sacrifier pour Lui, et Il leur dit que c'est ce qui se passerait. Nous voyons que même les disciples sont sujets à la faiblesse humaine. Deux d'entre eux cherchaient à obtenir un avantage et dix étaient contrariés parce qu'ils se sentaient exclus. Il nous est facile d'imaginer que les saints étaient tous et toujours parfaits. Nous voyons ici qu'ils sont très humains et qu'ils souffrent des mêmes tentations et difficultés que le reste d'entre nous. La différence est qu'ils finissent par triompher alors que nous continuons souvent à lutter.

Comme le dit Théophylacte : Le Christ les guérit, d'abord en les calmant en les appelant à Lui, puis en leur montrant que la recherche des honneurs et le désir d'occuper la première place sont le comportement des Gentils. (Par Gentils, on entend généralement des païens).

L'onction de la femme pécheresse


Dans l'Évangile de saint Luc, nous rencontrons un pharisien qui, bien qu'il ait invité le Seigneur dans sa maison, n'a pas été franc et honnête dans ses intentions. Il a démontré son manque de foi lorsqu'il a dit de manière désobligeante du Christ : « S'il était prophète... » Le Seigneur accepte les services de la femme dont l'offrande venait de son cœur. Il confronte ensuite le pharisien à son manque de courtoisie envers un invité et lui montre qu'Il connaît le cœur de la femme, qu'Il compare favorablement à celui du pharisien. Le Christ ne dit pas à la femme : « Je te sauverai », mais Il lui dit : « Ta foi t'a sauvée ; va en paix ».

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
in Mettingham. 

ENGLAND



Métropolite Antoine [Pakanitch]:LES SAINTS, AVEC DES MILLIONS DE CROYANTS, SONT TOURNÉS EN DÉRISION




Tous nos croyants sont actuellement alarmés par une autre attaque contre l'Église, à savoir l'"inventaire" des saintes reliques dans les grottes de la Laure de Kiev, que le ministère de la Culture de l'Ukraine considère comme des "expositions de musée".
Il est assez ironique que la campagne proclamée de « décommunisation » en Ukraine ait conduit à une répétition des mêmes actions menées par le gouvernement communiste impuissant. Il y a un siècle, eux aussi ont enlevé les églises aux fidèles et ont fait des reliques de saints des expositions dans les soi-disant musées de l'athéisme.
Proclamez des slogans attrayants autant que vous le souhaitez, et faites des arguments qui semblent raisonnables, mais les actions impies restent impies sous tout slogan, parce que chaque arbre est connu par son fruit (Lc. 6:44).

Ces événements peuvent choquer un étranger, mais pour les croyants de l'Église orthodoxe ukrainienne, tout ce qui se passe n'est qu'un autre événement de la persécution systématique des chrétiens orthodoxes.
Maintenant, les reliques incorruptes des saints sont également tournées en dérision avec des millions de croyants.
Curieusement, cela ne sert qu'à accentuer le lien entre l'Église au Ciel et l'Église ici sur terre ; tous les saints des Grottes de Kiev sont avec nous. Bien qu'ils aient œuvré à différentes époques de notre histoire, ils vivent maintenant tout ce que nous vivons et ce qui nous est fait, à nous chrétiens du XXIe siècle.

Métropolite Antoine [Pakanitch]

Aujourd'hui, plus que jamais, nous pouvons ressentir notre unité avec nos saints ancêtres - avec les vénérables saints des Grottes, dont les reliques sont à nouveau soumises au blasphème ; avec nos grands-parents, dont beaucoup ont survécu aux années de domination impie en tant que confesseurs ; avec les nouveaux martyrs, dont beaucoup sont nos parents terrestres - et nous savons que cette unité est une force énorme. Les oppresseurs, cependant, ne s'en rendent pas compte.

Dieu gouverne le monde - c'est un axiome. Ce qui est le plus important, c'est de professer l'autorité de Dieu à tous, en particulier à ceux à qui le Seigneur a, pendant une courte période, donné ou permis son autorité sur des nations spécifiques. C'est la clé de la prospérité de toute nation et de tout État. 

Si ceux qui sont au pouvoir luttent contre Dieu et ses saints, ils se mettent en danger. Tout le monde peut se souvenir de l'histoire du pharaon biblique qui, malgré les avertissements du Seigneur, continua à persécuter le peuple de Dieu. Ceci est un avertissement à tous ceux qui oppriment les fidèles depuis des temps immémoriaux jusqu'à nos jours.

On ne se moque pas de Dieu. Les saints sont au dessus de tous les blasphèmes commis contre leurs reliques. Et vous et moi, dans un état d'oppression, devons nous rappeler que même si quelqu'un a le pouvoir sur nos corps terrestres, il n'a aucun pouvoir sur nos âmes immortelles. Car notre Seigneur est plus haut et plus fort que toute puissance terrestre, même si ce pouvoir imagine qu'il n'y ait pas de Créateur. Après tout, le fait que quelqu'un ne croit pas en Dieu ne nie en aucun cas son existence.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN


 

samedi 5 avril 2025

Archimandrite Iliy [Elie Nozdrine]: Sans le Christ le cœur est vide!

 

Staretz Iliy
Photo : Diocèse de Chelyabinsk/mitropolia74.ru

L'archimandrite mégaloschème Iliy (Nozdrine), staretz vénéré du monastère d'Optina qui a servi de père spirituel au Patriarche de Russie dans ses dernières années, a reposé en Christ le 15 mars. En l'honneur de ses décennies de ministère spirituel, nous offrons des paroles sélectionnées de ce grand staretz.

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Par ses souffrances, notre Seigneur Jésus-Christ nous a ouvert la voie pour revenir à la vie éternelle. Choisissez seulement de vivre avec Dieu et de vivre selon l'Évangile.

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Dieu nous a tout donné. La seule exigence de notre part est la volonté de retourner vers notre Père céleste.

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Lorsqu'un homme vit avec le Seigneur, prie, confesse et reçoit la communion, alors il glorifie Dieu en toutes choses.

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Nous devons vivre selon la volonté de Dieu, qui nous est révélée dans l'Évangile. La révélation divine fut donnée à toutes les nations, en tout temps. Comment pouvons-nous l'incarner dans nos vies ? Nous devons nous tourner vers l'expérience de notre Église orthodoxe. Les saints Pères, éclairés par le Saint-Esprit, nous ont expliqué la loi de l'Évangile et leurs vies nous donnent des exemples de la façon de l'accomplir. Et ainsi, en les regardant et en imitant leur foi (cf. Héb. 13:7), nous devons être vraiment des peuples orthodoxes.

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Ce n'est qu'en choisissant notre propre libre volonté de vivre avec Dieu et en adoptant les commandements de l'Évangile qu'un homme devient héritier de la béatitude éternelle. Et ici, dans cette vie, il est vraiment heureux.

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Lorsque vous agissez selon la loi morale établie par le Créateur, votre conscience approuve vos actions et vos actes et vous vous sentez satisfait. 

L'Évangile dit : Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, (Mt. 7:12). Si nous pouvions au moins accomplir ce commandement, nos vies seraient beaucoup plus calmes. Et ce n'est qu'un commandement !

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Il y a beaucoup de maladies maintenant. Après des décennies à s'éloigner de l'Église, les gens sont devenus faibles. À bien des égards, la faiblesse de la prochaine génération est également due au fait que les parents vivent par une inertie impie : les églises étaient autrefois fermées, mais maintenant, pourquoi ne se marient-ils pas à l'église et ne font-ils pas baptiser leurs enfants ? Pourquoi vivent-ils en dehors des sacrements de l'Église, à leur propre destruction ?

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Nous sommes des chrétiens orthodoxes. Vivons selon la loi de Dieu, et alors il y aura la paix et tout ce qui est nécessaire nous sera donné de surcroît (cf. Mt. 6:33).

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La mesure dans laquelle nous nous concentrons sur l'accomplissement de l'Évangile et la vie par celui-ci est la mesure dans laquelle nous nous rapprochons de Dieu. Notre esprit devrait nager dans les paroles de l'Évangile, comme St. Seraphim de Sarov l'a dit. Il n'y a pas d'Évangile spécial écrit pour les moines. L'Évangile fut donné à tous. Alors réfléchissez à qui plaire - à vous-même ou à Dieu. Dormez plus longtemps, mangez plus, planifiez votre temps libre - ou allez à l'église et faites preuve de pitié envers ceux qui en ont besoin ?

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Le Seigneur connaît l'âme de chaque homme et le guide vers le service où il manifestera les qualités de son âme données par Dieu et portera plus de fruits. Et Dieu taille chaque vigne qui porte du fruit, afin qu'elle puisse porter plus de fruits (cf. Jn. 15:2).

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Beaucoup recherchent le bonheur et la gloire. Ils perçoivent tout à travers le prisme de leur bien-être illusoire. Mais le bonheur et la paix authentiques dans ce monde turbulent ne sont donnés à l'âme que par le Seigneur, qui a dit de Lui-même : Je suis la porte :  si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé (Jean 10:9).

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Si nous prenons soin de notre corps, de sa nourriture, de ses vêtements et de sa protection, alors comment pouvons-nous ne pas prendre soin de notre âme ?

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La vie de l'âme est soutenue par la prière.

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Nous devons purifier notre âme pour nous rapprocher du Christ. Ou plutôt, si un homme s'efforce de trouver le Seigneur, Dieu Lui-même s'occupera de tout, y compris de la façon de purifier l'âme de l'homme qui s'est tourné vers Lui (cf. Jn. 15:2).

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Nous devons juste prier, vivre l'Évangile et être une personne d'Église, et le Seigneur dirigera tout dans nos vies pour le salut.

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Il n'y a pas une seule personne oubliée par Dieu. Par leurs péchés, les gens eux-mêmes permettent librement au Diable d'agir dans leur vie. Mais le Seigneur pourvoira. Les maladies, comme toutes les autres grandes et petites adversités, nous préparent à l'éternité, nous arrachent de la terre et enflamment le zèle et la prière en nous. Parce que sans peines, nous nous affaiblissons constamment dans notre poursuite du Seigneur.

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Ceux qui cherchent la Vérité, qui cherchent vraiment leur propre bien, apprendront certainement à prier. Il est dit : Demandez, et il vous sera donné ; cherchez, et vous trouverez (Mt. 7:7).

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La prière est une conversation avec Dieu. Tout comme nous réchauffons et nourrissons notre corps, l'âme a également besoin de conditions de vie, de développement. L'âme vit en communion avec Dieu, en renonçant aux péchés qui la tuent. Notre existence physique est limitée par la mort du corps, mais la vie spirituelle transcende les limites de ce monde - l'âme est destinée à l'éternité. Nous devons d'abord prendre soin de l'âme.

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La chose la plus importante est de savoir où la volonté d'un homme est dirigée : que veut-il ? Est-il à la recherche d'être né pour le monde spirituel ? Le Seigneur frappe à la porte de chaque âme. Il nous appelle à l'Eglise. Il veut nous sauver. Il nous donne tout pour la vie - pas seulement cette vie, mais surtout, la vie éternelle.

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Qu'est-ce que le Royaume des Cieux ? C'est la communion avec Dieu, la pureté de l'âme et la Grâce de Dieu. Se purifier de ses péchés et se tourner personnellement vers Dieu sont les principales raisons pour lesquelles un homme vient à l'Église.

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La vie d'un homme qui vit en harmonie avec Dieu maintient un équilibre de tous ses pouvoirs, à la fois spirituels et physiques. Peu importe à quel point le tourbillon du travail peut nous faire tourner, nous venons aux Vigiles le samedi soir et à la Liturgie le dimanche matin et nous avons à nouveau la paix et le calme dans nos âmes, surtout si nous nous sommes confessés et si nous avons communié.

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Sans le Christ, le cœur est vide. Ce n'est qu'en Dieu, qui seul est le chemin, la vérité et la vie (Jn. 14:6), qu'un homme trouve la paix et découvre le sens de sa vie.

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Nous avons non seulement besoin de nourriture et de boisson, mais nos âmes ont surtout besoin d'espoir et de joie dans les moments stressants. La Pâque arrive bientôt, et c'est un témoignage de la vérité de notre foi, basée sur la résurrection du Christ. Le Seigneur nous aime tous et veut nous ressusciter pour la vie éternelle.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN


vendredi 4 avril 2025

St. Grégoire de Shlisselburg: UN MOT SUR LA PRIÈRE


Il est naturel pour une âme chrétienne vivante d'aspirer à Dieu. L'aspiration à Dieu trouve son expression avant tout dans la prière à Dieu. La prière est un appel à Dieu, une conversation avec Dieu. Par conséquent, il est naturel pour un chercheur de se tourner vers ce qu'il cherche, pour celui qui aime de se rendre vers la personne qu'il aime.

Mais il est très difficile de bien prier. Qu'est-ce que cela signifie ? On pourrait penser que lorsque l'âme aspire à Dieu, la prière devrait en surgir librement, sans aucune tension, comme une expression naturelle de cette aspiration ; la prière devrait être le bonheur pour un homme, aussi naturel qu'il est pour un homme de se tourner vers sa bien-aimée dans les relations terrestres, et aussi naturel et facile qu'elle l'est pour celui qui aime. Évidemment, si la prière à Dieu est devenue une tâche insupportable pour un homme, c'est le résultat de ne pas avoir une telle aspiration vers Dieu ou d'être capturé par l'amour, comme nous le voyons dans les relations terrestres des hommes, lorsque l'adresse à l'objet de notre affection n'est pas du tout un labeur, mais bonheur et satisfaction.

C'est pourquoi la prière est laborieuse. Nous ne sommes pas conquis par l'amour, parce que notre âme ne peut pas rassembler sa force ; elle est malade et affaiblie.

Que devrions-nous faire ? Attendre que l'amour vienne, qu'il nous conquière, que l'âme rassemble des forces ? Vous pourriez le penser, mais non ! Si le corps souffre et est déréglé, alors nous le traitons pour qu'il reprenne des forces. Mais nous avons tendance à penser qu'il n'y a pas besoin de médicaments pour l'âme. Pour l'âme, Celui qui lui donne de la force et guérit son infirmité est Dieu. L'état déréglé de l'âme, le fait qu'elle n'est pas prise par l'amour, et la difficulté de la prière doivent être traitées avec le même appel au Donateur de sa guérison, c'est-à-dire par la même prière. Cela signifie que nous ne devons pas attendre que la prière vienne. C'est là que l'art de la prière entre en jeu. Quel grand art c'est ! Des hommes y ont consacré leur vie. Les expériences les plus profondes sont transmises afin de l'enseigner. Et elles sont conservés par l'Église dans le trésor des œuvres ascétiques.

L'un des plus grands ennemis de la bonne prière est la distraction, lorsque l'esprit humain, éphémère comme un cheval ailé, ne se concentre pas sur les mots de la prière mais flotte d'une pensée à l'autre. Ou il arrive qu'en plus des paroles de la prière, l'esprit poursuit sans relâche une idée obsessionnelle et qu'il n'y a pas d'échappatoire. Ou il arrive que les paroles de notre prière pénètrent à peine dans notre conscience, restant à la périphérie de la pensée et ne parviennent pas à capturer l'âme ; elles sont lues comme une affectation obligatoire, et la prière devient presque mécanique.

Comment pouvons-nous lutter contre cela ?

Les moyens de combattre les pensées pendant la prière se regroupent en deux groupes. La première comprend une liste de conditions générales qui assurent la concentration et la stabilité de la pensée dans la prière, ce qui en soi garantira un ordre ferme des pensées et contribuera à la lutte réussie contre les pensées indésirables qui ont pénétré notre conscience. Le deuxième groupe comprend une liste d'outils qui assurent conditionnellement la stabilité de la pensée, indiquant comment corriger notre conscience si l'Ennemi s'y est déjà introduit et a dispersé notre pensée orante.

La première condition pour des pensées bien ordonnées et une lutte réussie contre la tourmente des pensées est la fermeté de l'idéologie chrétienne.

Bien sûr, l'idéologie chrétienne est supposée pour un chrétien, et un croyant en a besoin à chaque étape de sa vie, en particulier dans la bonne prière. C'est nécessaire pour entrer plus profondément dans les paroles de la prière, pour les percevoir rapidement comme les vôtres, comme ayant un lien avec tout de vous-même. Avec une compréhension profonde, nous sommes naturellement capturés par la prière, du moins intellectuellement, car la conscience reçoit une nourriture qui lui est familière et vitale, qu'elle chérit et vers laquelle elle est naturellement attirée.

C'est pourquoi nous parlons d'une idéologie ferme ; c'est-à-dire qu'un croyant doit clairement avoir une vision du monde chrétienne complète et avoir la même clarté sur la raison pour laquelle il a personnellement accepté cette vision du monde et agit en conséquence, sans jamais en s'en éloigner un seul pas.

La deuxième condition pour une bonne prière est de traduire cette idéologie en vie - de cultiver une disposition chrétienne, des habitudes chrétiennes, le rejet de tout ce qui fait faiblir ; c'est-à-dire la création d'une vie chrétienne.

Encore une fois, il va sans dire que chaque chrétien vivant devrait avoir le désir d'une vie chrétienne. Ce lien entre la vie et la foi n'est ressenti nulle part plus que dans la prière. Plus le fossé entre l'adoption de l'idéologie chrétienne et la réalité est profond, plus notre prière est instable et, inversement, plus le lien entre la foi et la vie est étroit, plus notre prière est complète.

Favoriser une vie chrétienne sur le fondement de l'idéologie chrétienne est une entreprise de toute une vie, un exploit chrétien. Il a ses propres manières et moyens de réussir. La croissance de ce travail donne immédiatement la croissance dans la prière. Sans cela, il n'y a pas de fondement pour la prière.

Maintenant, sur les moyens de maintenir la stabilité de la pensée au milieu de la prière. Il y en a plusieurs.

1. Nous devons commencer la prière avec un esprit complètement calme (au sens habituel du terme) ; c'est-à-dire lorsque l'âme et l'esprit ne sont pas perturbés, pas distraits par des soucis ou des questions urgentes, ne sont pas plongés dans la colère ou une autre passion et ne sont pas captifs d'eux. Par conséquent, il est préférable pour la prière si nous fixons une certaine heure de la journée et un certain temps afin de ne pas être tentés par la pensée : « Quand aurai-je le temps de le faire ? » Lorsque chaque activité a son propre temps désigné, alors la pensée des soucis quotidiens n'aura aucune base sur laquelle déranger un homme à la prière. Lorsque l'âme elle-même aspire à Dieu pendant l'agitation spirituelle, par exemple dans le chagrin ou la joie, alors l'aspiration même de l'âme suggère la possibilité et même le désir de la prière.

2. Debout dans la prière, vous n'avez pas besoin d'alourdir votre esprit avec l'idée que vous devez accomplir une tâche de prière, une tâche, une règle spécifique. Si une telle pensée prévaut, l'Ennemi vous tentera avec les pensées : « Vais-je y arriver ? Je dois me dépêcher... Combien encore ? ... » L'Ennemi apporte ainsi de la confusion dans nos pensées et une hâte et une distraction superficielles.

Compte tenu de l'affaire de la vie quotidienne, il est préférable de penser à notre règle de prière en termes d'un certain temps plutôt qu'au nombre de prières lues. C'est-à-dire que vous devriez le faire comme ceci : Après une réflexion et une consultation approfondies avec votre père spirituel, établissez une règle quotidienne pour vous-même de lire pendant votre prière du soir. Supposons qu'une exécution attentive et sans hâte de cette règle nécessite une heure, alors vous allouez cette heure dans votre routine quotidienne.

Essayez de commencer la prière en pensant que vous devez pleurer devant le Seigneur pendant la prière, et peu importe le nombre de prières que vous parvenez à lire. Si vous n'êtes pas tenté par la pensée de : « Vais-je réussir à lire autant de prières ? » alors vous verrez que votre prière sera plus profonde, et que vous serez capable de tout faire, et même de dire vos propres prières de vous-même.

3. Lorsque vos pensées sont dispersées ou que vous êtes submergé par une pensée, lorsque votre conscience assimile mal les mots de prière et qu'elle devient mécanique, il est bon de s'efforcer d'atteindre une conscience complète en répétant la même phrase et la même pensée de prière, forçant la conscience à être imprégnée de cette pensée. De plus, nous devons répéter la même pensée avec une attention concentrée jusqu'à ce que toute notre conscience entre dans cette pensée, qui apporte à l'âme la satisfaction qu'elle a maîtrisé l'esprit, l'a maîtrisé et qu'elle est obéissante entre ses mains.

Lorsque vous y parvenez en répétant une phrase, vous pouvez continuer à lire vos prières. Cela se produit plus d'une fois pendant la prière. Nous devons immédiatement empêcher nos pensées de sauter quelque part et de forcer la conscience par la répétition persistante d'une phrase, d'une pensée, forçant ainsi notre pensée à revenir sur le bon chemin, puis à la soumettre à nouveau.

4. Lorsqu'il y a un assaut prolongé et persistant de la part d'une pensée, par exemple, lorsque la pensée d'un certain écart dans votre comportement, d'un intérêt pour quelqu'un ou quelque chose, de toutes sortes de plans pour l'avenir surgit de manière persistante, vous pouvez donner une satisfaction apparente aux pensées, comme si vous leur cédiez, mais en réalité, vous les désarmez et vous vous renforcez. Ensuite, vous pouvez interrompre votre prière et donner une idée à vos pensées, comme si vous entriez dans une conversation avec elles. « D'accord, et ensuite quoi ? Et alors ? » Et la pensée se mènera à l'autodestruction, parce que si l'idéologie du croyant est forte et que sa disposition est déterminée par la lutte ascétique de la vie, alors bien sûr, plus la pensée et ce qu'elle suggère comme quelque chose de nouveau et de séduisante progresse, plus la contradiction entre ce qui est suggéré et le mode de vie éprouvé que le chrétien maintient est évidente.

Ainsi, la pensée libérée se mènera à une impasse, révélant son mensonge intérieur, et ainsi s'affaiblira. Ensuite, la nature interdite de la pensée (elle a été satisfaite) et son attrait disparaîtront. Tout ce qui restera de la pensée est son mensonge, promettant la lune et les étoiles, mais destructeur dans son essence. Nous avons comme  cédés à l'Ennemi, mais avec le but "rusé" d'exposer ses "ressources" et de lui faire honte, tout en nous renforçant encore plus dans ce qui est éternel et inébranlable pour nous.

5. Pour la discipline mentale pendant la prière, il est bon d'utiliser la méthode qui, dans votre expérience, fournit la plus grande concentration et élève votre prière ; c'est-à-dire, si vous pouvez mieux vous concentrer lorsque vous avez le texte des prières devant vos yeux, alors priez toujours avec un livre de prières. Si vous priez mieux quand il n'y a rien pour vous distraire, pas même votre faculté de vue, alors enfermez-vous dans votre esprit et n'utilisez le livre qu'occasionnellement pour vous rappeler les paroles des prières (surtout lorsque les prières sont familières).

6. Afin d'inculquer la concentration dans la prière, il vaut également la peine de suivre cet ordre : Si vous commencez à ressentir la chaleur du cœur pendant la prière, le désir de l'âme pour Dieu, alors vous devriez vous concentrer sur les mots de prière qui ont particulièrement touché et qui ont capturé votre âme et y ajouter vos propres mots de prière ; lorsque la brûlure de l'âme est satisfaite, continuez avec les mots de prière écrits. Cependant, ici, vous devriez être guidé par cette considération : si vous suivez une prière prescrite, alors lorsque vous passez à une prière de vous-même, vous ne devez pas passer à d'autres sujets. Ainsi, évitez les troubles dans votre prière, mais approfondissez plutôt avec les soupirs de votre âme la pensée que la prière a évoquée en vous.

C'est une autre affaire lorsqu'après avoir accompli la prière prescrite, l'âme s'enflamme et demande sa propre prière. Ensuite, vous devez lui donner une liberté totale de prier avec des signes tels que Dieu place sur votre cœur. La prière sincère, non pas d'un livre, mais de vous-même, doit toujours être satisfaite, non limitée par les sujets ou le temps, car c'est une prière de concentration complète, lorsque le Seigneur est ressenti de manière invisible. L'âme alors comme si elle se tenait devant Lui et se donne à Lui sans distraction.

Ce sont les moyens, avec l'aide de Dieu, par lesquels vous pouvez vous diriger dans la prière et vous battre à la fois avec des pensées dispersées et une pensée obsessionnelle. Cependant, nous devons toujours nous rappeler que nous ne devons pas considérer ces moyens comme des remèdes médicaux, qui apporteront inévitablement le résultat souhaité même lorsqu'ils sont appliqués mécaniquement.

Il faut préciser que la prière est toujours une lutte ascétique, accomplie avec beaucoup de difficulté et seulement avec l'aide de Dieu.

Il est de notre devoir de prier humblement, de prier avec toutes les compétences spirituelles possibles, sans faiblir ou être troublés par le fait que, avec notre infirmité humaine, notre prière sera toujours insuffisante et incohérente.

Il y a des jours où le Seigneur, voyant notre travail sincère, nous donne une grande consolation dans la prière, quand l'âme déborde et s'envole, laissant le corps et la terre derrière elle. Et il y a des jours où l'infirmité d'Adam s'affirme... Parfois, il y a de la fatigue spirituelle, parfois de la maladie physique et de la fatigue, et puis l'esprit est enchaîné et ne peut pas entrer profondément dans la prière et nos soupirs sont sans vie et nos mots lents. Mais nous ne devons jamais pleurer ou perdre courage ! Nous devons toujours offrir constamment la prière au Seigneur, en en faisant confiance qu'avec Dieu, aucune parole élevée dans la foi n'échouera.

Amen.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN