"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 7 mai 2020

Olga Rozhneva, Olga Zatushevskaya: UNE MERVEILLEUSE PURETÉ D'ESPRIT/ LA BIENHEUREUSE GERONDISSA MACRINA (1921–1995)

Eldress Macrina
Gérondissa Macrina


Le 4 juin, nous honorons le jour du repos en Christ de la bienheureuse Gerondissa Macrina (dans le monde, Maria Vassopoulou), higoumène du monastère de la Panagia Hodigitria [ Mère de Dieu To ute Sainte qui montre le Chemin]près de Volos, en Grèce, et fille spirituelle du staretz Joseph l'hésychaste et du staretz Ephraïm [Moraitissa]de Philothéou (et d'Arizona). Gérondissa Macrina a acquis de nombreux dons spirituels et elle fut digne d'états spirituels très élevés.


Choisie par Dieu dans le sein de sa mère


La bienheureuse gérondissa a connut beaucoup d'épreuves : la mort prématurée de ses parents, des maladies mortelles, la faim, les horreurs de la guerre et le dur labeur physique.
Elle fut choisie par Dieu dès le sein de sa mère. Alors que Maria n'avait que sept ans, pendant les prières avec les autres enfants, elle entendit une voix intérieure l'appelant à la vie angélique du monachisme. À ce même moment, la jeune fille fit l'expérience d'une présence divine dans son cœur et se mit à pleurer abondamment. Elle quitta ses amis, courut à la maison et tomba en larmes devant les saintes icônes.

Le soir même, après le retour de son père, Maria lui dit qu'elle aimerait devenir moniale. Lorsque son père lui demanda si elle savait ce que cela signifiait de devenir moniale, sa petite fille ne répondit pas. Il comprit alors compris que c'était un appel de Dieu. Il sourit à Maria, et renforçant son saint désir, il lui dit : "Sois une bonne moniale, mon enfant !"


Comment Maria fut guérie d'une maladie mortelle


Dès sa plus tendre enfance, Maria eut toujours un grand respect pour la Très Pure Génitrice de Dieu. Pendant l'occupation allemande, on diagnostiqua une pleurésie chez la jeune fille. Un jour elle était assise seule dans une pièce sombre, mourant de faim et priant la Mère de Dieu, attendant paisiblement qu'elle l'arrache à cette vie. À un certain moment, la pièce se remplit de lumière, et Maria vit une religieuse qui s'approcha d'elle et lui promit avec amour de la guérir. En un instant, la douleur et la sensation de faim disparurent, et Maria eut l'impression d'avoir mangé un dîner satisfaisant. Après cette vision miraculeuse, elle fut également guérie de ce grave cas de pleurésie.

"Je n'ai jamais vu des pensées aussi pures chez une autre personne."


La bienheureuse gérondissa connaissait bien plusieurs pieux ascètes grecs, dont plusieurs ont récemment été glorifiés comme saints par l'Église. Lorsqu'elle rencontrapour la première fois saint Païssios l'Hagiorite, maintenant canonisé, et qu'elle seprosterna devant lui, le staretz réagit rapidement en se prosternant devant elle. Il ne se leva pas avant que la dame âgée ne se lève la première. Saint Païssios ne reposa en Christ que deux mois après que l'âme de la bienheureuse Macrina fut passée à l'éternité. Lorsqu'il entendit parler du repos de la bienheureuse moniale, le saint dit : "Il n'y en aura pas d'autre comme elle!"

Le staretz béni Jacques [Iakovos Tsalikis] d'Eubée a dit à certaines personnes qui vivaient près du monastère de l'higoumène Macrina : "Si j'étais vous, je marcherais tous les jours jusqu'au monastère pour recevoir une bénédiction de gérondissa Macrina avant d'aller travailler. Saint Porphyre de Kapsokalyvia et le sage Jérôme [Ieronymos d'Egine] de bienheureuse mémoire ont également parlé en termes très élogieux de Gérondissa Macrina.


Elder Ephraim of Arizona and Abbess Macrina.
Ephraim, staretz d'Arizona, et l'higoumène Macrina.
Le staretz Ephraim d'Arizona a écrit à propos de la bienheureuse Macrina : "C'était une personne extraordinairement vertueuse et elle se distinguait par son humilité, sa douceur, son attention et sa prière incessante. Elle avait une merveilleuse pureté d'esprit. Je n'ai jamais vu des pensées aussi pures chez une autre personne".


Le monastère de l'abbesse Macrina est devenu une "pépinière divine"


Grâce à l'higoumène Macrina, le monastère de Panagia Hodigitria devint une "pépinière divine", à partir de laquelle se développèrent plusieurs nouveaux monastères aux États-Unis et au Canada. Aujourd'hui, l'archidiocèse grec d'Amérique du Nord compte déjà dix couvents, dont l'histoire remonte pour tous à saint Joseph l'Hésychaste.

Abbess Macrina and sisters.
L'higoumène Macrina et les moniales.

Cinq histoires de la bienheureuse gérondissa Macrina.


Nous aimerions partager avec vous, chers lecteurs, plusieurs histoires de la bienheureuse Macrina liées à ses enfants spirituels pour leur édification.


Première histoire, sur la pieuse veuve

Un jour, une veuve entendit quelqu'un frapper à sa porte. Lorsqu'elle l'ouvrit, elle vit une jeune femme enceinte qu'elle n'avait jamais vue auparavant. La femme lui a dit en pleurant : "Tu es ma mère, tu es ma protectrice, tu es mon salut ! Sans aucune hésitation, la veuve laissa la femme entrer chez elle et, au cours des mois suivants, s'occupa secrètement d'elle. Chaque soir, quand il faisait sombre dehors, elle emmenait la femme faire une promenade pour qu'elle reste forte et en bonne santé, mais de manière à ce que personne d'autre ne la voit. Peu de temps avant que la femme n'accouche, la veuve trouva, avec son consentement, un couple pieux qui accepta d'adopter l'enfant.


Peu après, le fils de la veuve, qui vivait en Amérique, la contacta et lui demande de lui trouver une fille bonne et pieuse à marier. Sa mère lui demanda de venir en Grèce le plus vite possible, car elle lui avait trouvé une fille merveilleuse qu'il pouvait épouser. Avant de lui présenter la jeune femme, elle lui raconta comment elle avait rencontré la jeune fille et qu'elle avait accouché hors mariage.

Au début, le fils était perturbé, car il ne pouvait pas croire que sa mère allait choisir une épouse pour lui qui avait déjà perdu sa pureté. Mais elle a réussi à le convaincre que c'était la volonté de Dieu et qu'ils vivraient heureux ensemble. Le mariage  eut donc  lieu dans le village de la veuve, puis le fils rentra aux États-Unis avec sa jeune épouse.

En cette année 1919, une pandémie de grippe éclata en Europe, faisant 20 millions de morts, et la pieuse veuve devint l'une de ces victimes. Comme son fils ne pouvait pas arriver à temps pour les funérailles de sa mère, il décida de venir quand son corps serait exhumé après trois ans pour être déposé dans l'ossuaire (selon la tradition grecque).
Eldress Macrina, Elder Ephraim, and Fr. Joseph.
Gérondissa Macrina, staretz Ephraïm et Père Joseph.

Lorsque trois ans plus tard, ils s'approchèrent du lieu d'inhumation, l'air était rempli d'un merveilleux parfum que tout le monde remarqua. Mais ce n'était pas tout le miracle : Dieu avait recouvert les os de la veuve d'un filigrane d'or pur. Lorsque la femme de son fils vit cela, elle tomba à genoux, se mit à pleurer et dit à tous : "C'est parce qu'elle m'a protégée ! Lorsque cela fut connu, une multitude de gens vinrent de toute la Grèce pour vénérer la pieuse veuve, et ils devinrent les témoins de cet événement. Parmi eux se trouvaient de nombreux évêques et prêtres !

Combien d'âmes blessées Gerondissa Macrina "protégea" avec son amour inconditionnel ! Et combien d'autres encore continue-t-elle à protéger par son intercession constante et sa prière pour nous devant le trône céleste de Dieu !

La bienheureuse gérondissa a toujours enseigné à ses sœurs et à ceux qui venaient lui demander conseil sur le plan spirituel à rendre gloire à Dieu pour toutes choses : pour les soi-disant bonnes choses et les soi-disant mauvaises choses. Voici une histoire qu'elle a racontée à ce sujet :

Dans un des villages proches de son monastère vivait un couple pieux qui avait un fils de dix ans. Leur voisine d'à côté était une vieille femme à la personnalité insupportable. Elle réprimandait constamment tout le monde, grondant ses voisins avec colère et injustement, et lorsque leur fils revenait de l'école, elle lui lançait des bâtons et des pierres.

Un jour, le père se tournavers Dieu avec une prière fervente et décida de lui demander comment gérer le mauvais caractère de cette vieille femme. Le Seigneur lui répondit : "Elle vivra encore trente ans !" Et quelle fut la réaction de l'homme à cette nouvelle ? Il dit sans hésiter : "Gloire à Dieu !" Il partagea la réponse de Dieu avec sa femme et elle dit de même : "Gloire à Dieu !" Lorsque le fils rentra de l'école et qu'il entendit les nouvelles concernant la réponse de Dieu à la prière de son père, il dit également: "Gloire à Dieu !"
Elder Ephraim and Gerondissa Macrina.
Staretz Ephraim et Gerondissa Macrina.

Le lendemain, un silence total régnait dans la maison de la vieille femme. Elle ne  sortit pas pour déverser sa colère sur ses voisins. Le père alla voir comment elle allait et découvrit qu'elle était apparemment morte dans son sommeil. Il commença à prier Dieu pour comprendre comment cela avait pu arriver, et le Seigneur lui dit : "Quand tu as répondu : "Gloire à Dieu ! J'ai raccourci sa vie de dix ans. Lorsque ta femme a donné la même réponse, je lui ai enlevé dix ans supplémentaires. Et quand ton fils a dit la même chose et m'a aussi glorifié, je lui ai enlevé les dix dernières années de sa vie.

La troisième histoire, sur la nécessité de lutter contre l'esprit de contradiction


Il y a une autre histoire que gérondissa Macrina racontait souvent au sujet du prophète Moïse. Lorsque Moïse était avec les Israélites dans le désert, ils mouraient de soif. Dieu ordonna au prophète Moïse de frapper son bâton contre le rocher afin qu'une source d'eau en sorte. Le prophète doutait : "Est-il possible que de l'eau sorte d'un rocher ?"

Au cours de son pèlerinage en Terre Sainte, la bienheureuse gérondissa Macrina alla trouver cet endroit. Elle l'appela le "rocher de la contradiction".

Moïse n'a pas montré une obéissance immédiate au Seigneur - il l'a montré tardivement. Ensuite, le Seigneur lui a dit : "Parce que tu m'as contredit, tu n'entreras jamais en Canaan, la Terre promise".

Gérondissa a dit que nous devrions lutter contre l'esprit de contradiction et essayer de toujours faire preuve d'obéissance. C'est pourquoi l'obéissance est la première et la plus importante des choses enseignées dans un monastère.

Cette histoire a été racontée par la fille spirituelle de Gérondissa, Alexandra Lagou, professeur d'histoire médicale à l'Université de médecine de Ioannina en Grèce. L'un des enseignements préférés de la bienheureuse Macrina portait sur la grande bonté de Dieu - on le retrouve souvent dans ses conférences. Elle parlait souvent beaucoup de la patience. Je me souviens de la façon dont elle m'a enseigné avec sa douceur caractéristique. "Y a-t-il une fin à la grande bonté de Dieu ? Non ! La patience humaine devrait aussi être sans fin."

Je me souviens, après 1992, lorsque la bienheureuse Macrina est allée en Amérique pour voir Gerondissa Taxiarchia de mémoire bénie. Le vol au-dessus de l'océan qui dura de nombreuses heures produisit sur elle une telle impression que, plus tard, elle m'a dit : "Quel miracle cela représente : Tu voles et tu voles, et sous toi il n'y a rien d'autre que l'océan ! La grande bonté de Dieu est sans fin comme l'océan. La patience de l'homme devrait aussi être sans fin, comme l'océan".
Eldress Macrina with the sisters.
Gérondissa Macrina avec les sœurs
    
Souvent, à la fin de nos entretiens, j'inclinais la tête sur ses genoux pour qu'elle me bénisse, et elle me bénissait en disant : "Comme un océan énorme, comme de grands fleuves et des vallées, que le Seigneur nous accorde autant de patience". Avac mot "patience", elle utilisait le pluriel. Elle disait également : "La grâce de la patience est la grâce la plus forte", car la patience est à la base de toutes les vertus. Nous ne pouvons pas accomplir une seule vertu sans patience.

La cinquième histoire, sur la guérison miraculeuse de Maria


De nombreuses instructions de la bienheureuse Macrina soulignent l'importance primordiale de la prière, en particulier la Prière de Jésus. Gérondissa a souvent souligné le besoin aigu pour nous d'avoir une "affirmation spirituelle", dans la prière de Jésus et dans la lecture de notre règle de prière quotidienne. Voici l'une de ses histoires préférées, qu'elle racontait lorsqu'elle parlait de la prière.

Une femme nommée Maria eut une attaque, après quoi elle resta totalement paralysée en dessous de la taille et dans une certaine mesure sur le côté supérieur droit. Gérondissa Macrina lui avait appris, cinq ans avant son attaque, à répéter la prière de Jésus et la prière "Très Sainte Mère de Dieu, sauve-nous" aussi souvent que possible dans la journée, et lorsqu'un besoin essentiel se faisait sentir.

Alors maintenant, confinée dans son lit et immobile, avec son chapelet de laine dans la main gauche, Maria ne cessait, avec douleur et audace, de crier : "Très Sainte Mère de Dieu, aide-moi !" et "Très Sainte Mère de Dieu, sauve-moi, qui suis pécheresse !"
Eldress Macrina’s cell.
La cellule de Gérondissa Macrina.
  
Après plusieurs jours de cette prière sincère, la Très Sainte Génitrice de Dieu lui apparut une fois pendant ses prières. Elle était rayonnante, brillante comme le soleil, et suivie par une multitude d'anges et d'archanges ; et Maria sentit que la Mère de Dieu couvre et protège littéralement le monde entier !

La Très Sainte Génitrice de Dieu dit de sa voix céleste : "Maria, mon enfant, que puis-je faire pour toi ? Cette pieuse femme lui demanda d'abord de lui rendre sa capacité à se retourner d'un côté à l'autre, car elle souffrait beaucoup. Mais elle a ensuite commencé à la supplier : "En fait, je veux avant tout être sauvée. J'ai soif de salut, et c'est pourquoi je T'appelle". Et notre très aimable Protectrice a répondu : "Je te donnerai ce que tu demandes ; c'est pour cela que je suis venue, parce que tu m'asappelée jour et nuit. Je veux que vous m'appeliez tous ! Appelez-Moi constamment, et Je vous écouterai et viendrai à vous".

Toute la pièce et toute la maison furent remplies d'un rayonnement et d'un parfum céleste qui venait de la Mère de Dieu. Mais selon les paroles de la bienheureuse Gérondissa Macrina, tous les membres de la famille de cette femme furent témoins de ce miracle vivant. Le parfum céleste resta dans la maison pendant de nombreux jours, en particulier dans la chambre de la femme malade. Le visage de Maria brillait de la Grâce qu'elle avait reçue. Non seulement elle commença à se tourner progressivement d'un côté à l'autre, mais en quelques jours seulement, elle futcomplètement guérie et se releva de son lit de douleur.

À la fin de cette histoire, Gérondissa Macrina conclut que la Très Sainte Génitrice veut que TOUT LE MONDE fasse appel à elle pour l'aider. Gérondissa dit : "Qu'a-t-elle dit ? "Je veux que vous m'appeliez tous. Je veux que vous m'appeliez, et alors je vous écouterai et je viendrai. Je veux que vous m'appeliez ainsi: "Aide-moi, Très Sainte Génitrice de Dieu, Très Sainte Mère de Dieu, sauve-moi, Très Sainte Mère de Dieu, sauve mon enfant", et que vous me disiez tout ce que vous voulez du plus profond de votre cœur."

Par cette histoire, l a bienheureuse gérondissa montra que la Très Sainte Mère de Dieu SOUHAITE que nous nous tournions vers elle et elle nous promet qu'elle nous aidera par sa présence !

Par les prières de la bienheureuse Gérondissa Macrina, Très Sainte Mère de Dieu, sauve-nous !

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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