À côté de l'entrée du monastère de saint Côme d’Etolie, à Mega Dendron dans la ville de Thermo de la province de Trichonida, l'higoumène Euthymia a récemment construit une chapelle dédiée aux trois saints femmes anargyres Zinaïde, Philonelle et Hermione. Ces trois femmes martyres furent reconnues pour leurs capacités de guérison au cours de leur vie. Zinaïde et Philonelle étaient sœurs et sont commémorées ensemble le 11 octobre 24 octobre avec le calendrier des Pères), tandis qu'Hermione était la fille de l'apôtre Philippe, et elle est commémorée le 4 septembre ( 17 septembre avec le calendrier des Pères) . Le souvenir de ces trois femmes anargyres est célébré dans leur chapelle le 11 octobre.
La chapelle des 3 saintes anargyres
Saintes Zinaïde et Philonelle
Une tradition forte dans le monde chrétien orthodoxe fut celle des saints médecins anargyres. Cette catégorie de saints était composée de médecins qualifiés qui, en tant que chrétiens, ajoutaient non seulement une dimension holistique à leur pratique, mais traitaient les pauvres et les défavorisés sans frais pour leurs soins. Ils combinaient la médecine clinique avec la prière, ne dédaignant jamais les produits pharmaceutiques ni les pratiques médicales traditionnelles.
Il est intéressant de noter que cette tradition a été créée par trois femmes - la première de la longue série de «médecins anargyres». Autant que nous sachions, le premier de ces grands "médecins anargyres" était des femmes. Les sœurs Zinaide et Philonelle naquirent dans le district de Tarse au début du premier siècle.Elles étaient cousines de l'apôtre Paul et sœurs du premier évêque chrétien de Tarse, Jason. Elles sont nées dans une famille juive hautement éduquée. Les deux sœurs sont entrées dans la célèbre école de Tarse pour étudier la philosophie, mais elles ont été particulièrement attirées par les conférences des théoriciens de la médecine. Elles ont été converties au christianisme par leur frère Jason et ont été très attirées par l'Amour et la compassion du Christ. Après leur baptême, toutes deux se consacrèrent davantage à l'étude de la médecine et commencèrent à appliquer les principes et les idées chrétiennes à la philosophie médicale. Le christianisme orthodoxe enseignait que le salut est un processus de guérison. Les deux sœurs furent profondément impressionnées par la prise de conscience du fait que Christ liait la guérison de toute la personne, spirituelle et physique, à la présence du Royaume Céleste.
Lorsque Zinaïde et Philonelle finirent leurs études, elles se rendirent en Thessalie, où de nombreuses sources de minéraux médicinaux coulaient dans les nombreuses cavernes des montagnes de Felion. Les sœurs achetèrent une de ces sources médicinales et construisirent un petit logement et une clinique dans sa caverne.
Philonelle était une érudite patiente et attentive, déterminée à séparer la médecine des notions de magie et d’astrologie. Elle était également très intéressée par les problèmes de santé des femmes et elle devint une pionnière de la gynécologie.
Zinaïde, qui était davantage une femme contemplative, s'intéressait vivement à la souffrance des enfants et travaillait au développement des soins pédiatriques. Vers la fin de sa vie, Zinaïde s'intéressa à ce que nous appellerions maintenant "la médecine psychiatrique". Beaucoup de ceux qui venait à leur hôpital souffraient de dépression sévère et d'autres maladies psychiatriques. Zinaïde eut la sagesse de reconnaître ces maladies comme de véritables maladies et se préoccupa de leurs causes et de leur traitement. Dans l'Eglise orthodoxe, les deux sœurs sont appelées "les amis de la paix".
Sainte Hermione
L'autre pionnière de la sainte tradition anargyre était Hermione, fille de Philippe le Diacre (Actes chapitre 6). Elle naquit à Césarée de Palestine au début du premier siècle. Aux côtés de sa sœur Eukhidia, sainte Hermione acheta une maison et fonda une clinique médicale consacrée au traitement des pauvres et des sans-abri. Des chambres furent ajoutées pour les voyageurs pauvres qui étaient malades. De cette façon, Hermione initia la tradition des auberges hospitalières chrétiennes ou "xenodokhia" (ce mot devint en grec moderne le terme « hôpital), qui deviendront une partie intégrante de la fonction des premiers diocèses chrétiens orthodoxes.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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