27 mars / 9 avril
6ème dimanche de Carême – de sainte Marie l’Égyptienne
ENTRÉE DU SEIGNEUR À
JÉRUSALEM (dimanche des Rameaux)
Sainte
Matrone, martyre à Thessalonique (IIIème-IVème s.) ; saint Jean l'Égyptien,
ermite en Thébaïde (395) ; saints Manuel et Théodose, martyrs (304).
Liturgie de saint Jean
Chrysostome
Lectures : Phil.
IV, 4 - 9 / Jn. XII,1-18
SUR LA RÉSURRECTION
DE LAZARE ET L’ENTRÉE DU CHRIST À JÉRUSALEM
E
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n accomplissant la prophétie sur le doux Roi, le Roi
de la paix et de l’humilité, Jésus, le Seigneur de l’univers, monte sur un
ânon, tandis que les hommes Le glorifie comme Roi et thaumaturge de ce
monde ; « Hosanna ! Béni
soit… le Roi d’Israël ! ». Ce faisant, le Seigneur veut nous
montrer que Son Royaume « n’est pas
de ce monde », que Son œuvre n’a rien de politique (cf. Jn XI, 48),
que Son royaume est : la vérité, l’immortalité, la vie éternelle. Mais
personne ne le comprenait, pas même Ses disciples, jusqu’à ce que Jésus
ressuscitât des morts. Le peuple a seulement ressenti dans la résurrection de
Lazare la grandeur du miracle : « la
foule vint au devant de Lui, parce qu’elle avait appris qu’Il avait fait ce
miracle ». Les témoins oculaires attestent : « Tous ceux qui
étaient avec Jésus, quand Il appela Lazare du sépulcre et le ressuscita des
morts, Lui rendaient témoignage ». Et Lazare ? Comme un monument
vivant de l’immortalité et de la Résurrection, il est là, parmi eux. Un
témoignage plus convaincant et plus total ne peut exister. La nature humaine,
la logique sceptique dépose-t-elle les armes ? Oui, elle les dépose. Mais
la méchanceté humaine, la malice humaine, la jalousie humaine ne le peuvent. En
voici une preuve : « Les
pharisiens se dirent donc les uns aux autres : vous voyez que vous ne
gagnez rien ; voici, le monde est allé après Lui ». « Le
monde », tout le monde, pas seulement le peuple ou les hommes. Mais
cependant, ils maintiennent leur décision : tuer Jésus. C’est encore une
preuve du degré de la force du mal ennemi de Dieu dans l’homme. Vraiment, l’âme
humaine est dans le délire et la folie à cause du péché. Il s’agit d’une
maladie incurable, aucun remède humain ne peut aider ; il n’y a que ce
remède : le Dieu-homme et Son œuvre dépassant l’entendement humain, qui
sauve les hommes du péché, de la mort et du diable. C’est pourquoi le Verbe de
Dieu s’est incarné, car Il pouvait seul sauver l’homme. Lui-seul, et personne
d’autre parmi les anges ou les hommes.
St
Justin de Tchélié
1er
tropaire de la fête, ton 1
О́бщee вocкреcéніe пре́жде Tвоея́ стрácти увѣpя́я, изъ ме́ртвыхъ воздви́глъ ecи́ Ла́заря Xpисте́ Бо́же. Tѣ́мже и мы́ я́ко о́троцы побѣ́ды зна́менія нося́ще, Тебѣ́ побѣди́телю сме́рти вопіе́мъ: ocáнна въ вы́шныхъ, благослове́нъ гряды́й во и́мя Госпо́дне.
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Avant Ta Passion Tu t’es fait le garant de notre commune Résurrection,
en ressuscitant Lazare d’entre les morts, ô Christ Dieu. C’est pourquoi nous aussi
comme les enfants portant les symboles de la victoire, nous Te chantons, à
Toi le vainqueur de la mort : Hosanna au plus haut des cieux, béni est
Celui qui vient au nom du Seigneur.
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2ème tropaire de la fête, ton 4
Спогре́бшеся Тебѣ́ креще́ніемъ Xpиcте́ Бо́же на́шъ, безсме́ртныя жи́зни сподо́бихомся воскpecéніемъ Твои́мъ, и воспѣва́ющe зове́мъ: ocáнна въ вы́шныхъ, благослове́нъ гряды́й во и́мя Госпо́дне.
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Ensevelis avec Toi par le baptême, ô Christ notre Dieu, nous avons
été rendus dignes de la Vie Immortelle par Ta Résurrection et nous Te clamons cette
louange : Hosanna au plus haut des cieux, béni est Celui qui vient au Nom
du Seigneur.
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Kondakion de la fête, ton 6
Нa престо́лѣ на нeбecи́, на жребя́ти нa земли́ носи́мый Xpиcте́ Бо́же, áнгеловъ xвале́нie, и дѣте́й воспѣва́нie прiя́лъ ecи́ зову́щихъ ти́: благослове́нъ ecи́ гряды́й Aда́ма воззва́ти.
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Porté sur un trône dans le ciel et par un ânon sur la terre, ô
Christ Dieu, Tu as reçu la louange des anges et le chant des enfants qui Te
clament : bénis es-Tu, Toi qui viens rappeler Adam.
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Au lieu de « Il est digne en vérité », ton 4
Бо́гъ Го́сподь и яви́ся на́мъ, соста́вите пра́здникъ и веселя́щеся пріиди́те, возвели́чимъ Xpиста́, cъ ва́iями и вѣ́твьми, пѣ́сньми зову́ще: благослове́нъ гряды́й во и́мя Го́сподa Cпа́са на́шего.
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Le Seigneur est Dieu, Il nous est apparu. Organisez une fête et,
pleins d’allégresse, allons magnifier le Christ avec des palmes et des
rameaux, chantant cet hymne : « béni est Celui qui vient au nom du
Seigneur, notre Sauveur ».
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HOMÉLIE DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR
« Le Seigneur est proche; ne vous
inquiétez de rien ». Car quelle pourrait être, dites-moi, la raison de votre
découragement? Serait-ce parce que vos adversaires se dressent contre vous, ou
parce que vous les voyez vivre dans les délices? « Ne vous inquiétez de rien ».
L'heure du jugement va sonner; dans peu, ils rendront compte de leurs œuvres. Vous êtes dans l'affliction, eux dans les délices? Tout
cela finira bientôt. Ils complotent, ils menacent? Mais leurs coupables
desseins ne réussiront pas toujours; le jugement est suspendu sur leurs têtes,
tout va changer ! « Ne vous inquiétez de rien ». Déjà la part de chacun est
faite. Montrez seulement votre patience et modération envers ceux qui vous
préparent sans cesse les persécutions; et tout va s'évanouir comme un songe,
pauvreté, mort, fléaux de tout genre qui vous menacent, tout finira : « Ne vous
inquiétez de rien ». « Mais qu'en tout, par la prière et par la supplication,
avec action de grâces, vos demandes et vos vœux soient connus devant Dieu. Dieu
est proche; Je serai avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde » c'était
déjà une consolation; en voilà une seconde; voilà un antidote capable de
dissiper toute peine, tout chagrin, tout ennui. Mais quel est ce médicament?
Prier, en toutes choses rendre grâces. Ainsi Dieu ne veut pas que nos prières
soient de simples demandes; il les exige unies à l'action de grâces pour les
bienfaits que nous avons déjà reçus. Comment, en effet, demander quelques
faveurs pour l'avenir, si nous ne sommes pas reconnaissants des faveurs
passées? — « En tout », dit-il, c'est-à-dire en toutes choses, recourez à « la
prière et à la supplication ». Donc il faut remercier Dieu de tout, même de ce
qui paraît fâcheux. C'est vraiment là que se reconnaît le cœur reconnaissant. La nature des choses l’exige; ce sentiment sort
spontanément d'une âme vraiment reconnaissante et pleine d'amour pour Dieu.
Demandez-Lui donc des faveurs qu'Il puisse approuver et connaître; car il
dispose tout pour notre plus grand bien, même à notre insu ; et une preuve que
tout se fait pour notre plus grand bien, c'est cette ignorance même où Il nous
laisse du succès de nos prières. « Et que la paix de Dieu, qui surpasse toutes
nos pensées, garde vos esprits et vos cœurs en
Jésus-Christ ». Qu'est-ce à dire? Entendez, dit l'apôtre, que la paix de Dieu,
celle qu'Il a faite avec les hommes, surpasse toute pensée. Qui jamais, en
effet, attendit et osa espérer ces biens de l'avenir? Ils surpassent
non-seulement toute parole, mais toute pensée humaine. Pour Ses ennemis, pour
ceux qui Le haïssaient, qui Le fuyaient, pour eux Dieu n'a pas refusé de livrer
Son Fils unique pour faire la paix avec nous. Telle est la paix, ou, si vous
voulez, telle notre délivrance; telle la charité de Dieu ».
Tournez incessamment votre esprit
vers le Seigneur. Aimez la prière, la conversation avec le Seigneur… Pour ne
pas vivre dans l’obscurité, tournez l’interrupteur de la prière, afin que
vienne en votre âme la lumière divine. Tout au fond de votre être apparaîtra le
Christ. C’est là, dans cette profondeur, que se trouve le Royaume de Dieu.
« Le Royaume de Dieu est à l’intérieur de vous-mêmes » (Lc XVII,21).
La prière se fait avec le
Saint-Esprit. C’est Lui qui enseigne à l’âme la prière. « Nous ne savons
pas, en effet, comment prier, selon ce qui convient, mais c’est l’Esprit par
Lui-même qui manifeste Sa présence en notre faveur par des gémissements
ineffables » (Rom. VIII, 26). Nous, nous n’avons aucun effort à faire.
Nous devons nous adresser à Dieu sur le ton d’un humble serviteur, avec une
voix de prière et de supplication. C’est dans ces conditions que notre prière
sera agréable à Dieu. Tenons-nous avec vénération devant le Crucifié et
disons : « Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi ». Quand l’esprit
de l’homme se met en mouvement vers la prière, c’est en une infime fraction de
seconde que vient la grâce de Dieu. C’est alors que l’homme est saisi par la
grâce et qu’il voit tout avec d’autres yeux. Le tout est d’aimer Dieu, la
prière, l’étude [des
textes saints].
Prenons une quantité d’un million et coupons-la en tout petits morceaux :
l’effort de l’homme est un millionième.
Avant la prière, l’âme doit se
préparer par la prière. Prière en vue de la prière. Écoutez ce que dit le prêtre secrètement, dans sa prière avant la
lecture du saint Évangile : « Fais resplendir en nos cœurs, Maître, ami
des hommes, la pure lumière de Ta divine connaissance, et ouvre les yeux de
notre esprit pour que nous comprenions Ton message évangélique. Mets aussi en
nous la crainte de Tes bienheureux commandements, afin que, foulant aux pieds
tous les désirs de la chair, nous menions une vie selon l’esprit, ne pensant et
n’agissant que d’une façon qui Te plaise. Car Tu est l’illumination de nos âmes
et de nos corps, Christ Dieu, et nous Te rendons gloire avec Ton Père sans
commencement et Son très saint, bon et vivifiant Esprit, maintenant et
toujours, et dans les siècles des siècles. Amen »
Dans la prière, c’est sans nous
en rendre compte que nous entrons. Il faut encore nous trouver dans un
environnement favorable. C’est notre relation au Christ, la conversation,
l’étude, la psalmodie, la petite veilleuse, l’encens qui constituent cet
environnement favorable. De cette manière, tout devient simple, « en la
simplicité du cœur » (Jn XV,5). En lisant les psalmodies, les offices avec
amour, sans nous en rendre compte, nous devenons saints. Les paroles divines
nous remplissent d’allégresse. C’est cette allégresse, c’est cette joie qui
constituent notre propre effort, pour entrer facilement dans l’atmosphère de la
prière ; c’est notre « échauffement », comme on dit…
Saint
Porphyre
[1] Tiré
de : Père Porphyre, Vie et Paroles, Grands Spirituels orthodoxes du XXème
s. L’Âge d’Homme p. 154.
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