16/29 janvier
31ème
dimanche après la Pentecôte,
après
la Théophanie
Vénération de la
précieuse chaîne de l'apôtre Pierre ; saint Danacte, lecteur, martyr en Illyrie
(IIème s.) ; Speusippe, Éleussippe, Méleussippe, et de leur grand-mère Néonille
(161-180) ; saint Maxime de Totma, fol en Christ (1650) ; saint Honorat, évêque
d'Arles (429) ; saint néomartyr Damascène (1771) ; saint hiéromartyr Jean
(Pettaï), prêtre (1919).
Lectures : I Тim. IV,
9-15. Lc. XIX,
1-10. Apôtre.: Actes XII, 1–11. Jn. XXI, 15–25.
VÉNÉRATION DE
LA PRÉCIEUSE CHAÎNE DE L’APÔTRE PIERRE
V
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ers l’an 43, le roi de Judée et de Samarie, Hérode
Agrippa Ier , voyant les progrès de la prédication des Apôtres, fut pris de
folie sanguinaire contre les chrétiens et fit périr par le glaive saint
Jacques, le frère de Jean [30 avr.]. Voyant que cela était agréable aux Juifs,
il fit aussi arrêter saint Pierre, le chef des Apôtres, et le fit jeter en
prison, jusqu’au moment de l’offrir en oblation pour le plaisir du peuple,
après la Pâque. De peur de le voir s’enfuir, on avait chargé l’Apôtre de deux
lourdes chaînes attachées aux deux soldats qui montaient la garde à ses côtés,
et des sentinelles avaient été postées à toutes les issues de la prison. Mais,
la nuit même, grâce aux prières de l’Église, Dieu envoya auprès de lui un ange
resplendissant qui remplit le cachot de lumière en apparaissant. Il secoua
l’Apôtre endormi pour le faire lever, et aussitôt les chaînes tombèrent de ses
mains. Sans trop comprendre ce qui se passait et se croyant encore endormi,
Pierre mit sa ceinture, chaussa ses sandales et, guidé par l’ange, il franchit
sans encombre tous les postes de garde. Quand ils parvinrent enfin en pleine
ville, l’ange, ayant accompli sa mission, quitta Pierre qui, sortant de sa
torpeur, rendit grâce à Dieu. Il courut alors vers la maison de Marie, mère de
Jean, surnommé Marc, où les chrétiens assemblés le reçurent avec grande joie
(Act 12, 1 -19).
Ces chaînes tombées des
mains du saint Apôtre furent ensuite recueillies par de pieux chrétiens et
transmises de génération en génération, jusqu’à ce qu’elles fussent transférées
par l’empereur byzantin à Constantinople et déposées dans l’église
Saint-Pierre, près de Sainte-Sophie, où elles accomplirent pendant des siècles
quantité de miracles et de guérisons.
Il n’y a rien
d’étonnant à ce que non seulement les ossements des saints opèrent des
miracles, mais aussi leurs vêtements ou les objets qu’ils ont touchés.
L’Écriture sainte rapporte que la grâce de Dieu accomplissait de tels miracles
par l’entremise de l’Apôtre saint Paul, et qu’il suffisait aux habitants
d’Éphèse d’appliquer sur les malades des mouchoirs ou des linges qui avaient
touché son corps, pour que la maladie les quitte et que les esprits mauvais
soient mis en déroute (Act l9, 11-12). La grâce incréée, qui remplit l’âme
purifiée des saints, déborde, en effet, sur leur corps, du corps sur leurs
vêtements et de leurs vêtements même sur leur ombre, pour accomplir des
prodiges. C’est ainsi que les Actes des Apôtres rapportent encore, à propos de
saint Pierre, qu’une multitude d’hommes et de femmes allaient jusqu’à
transporter les malades dans les rues et les déposaient à terre, de sorte que
l’ombre du saint les couvrant à son passage, leur procurait ainsi la guérison,
ou tout au moins la force de demeurer dans l’espérance (Act 5, 15). C’est ainsi
que l’Église Orthodoxe a hérité la pieuse coutume de ne pas vénérer seulement
le corps des saints, devenu porteur de la grâce, mais aussi leurs vêtements,
leurs objets familiers ou les instruments par lesquels ils ont souffert pour le
Seigneur.
Tropaire du dimanche, 7ème ton
Pазрyши́лъ ecи́ Кресто́мъ Tвои́мъ сме́рть, отве́рзлъ ecи́ разбо́йнику
pа́й, мироно́сицамъ пла́чь преложи́лъ ecи́ и aпо́столомъ проповѣ́дати
повелѣ́лъ ecи́, я́ко воскре́слъ ecи́, Xpистé Бо́же, да́руяй мípoви вéлiю
ми́лость.
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Tu as détruit la mort par Ta Croix, Tu as ouvert le
paradis au larron, Tu as
transformé le pleur des myrophores, et ordonné à Tes Apôtres de
prêcher que Tu es ressuscité,
Christ Dieu, accordant au monde la grande miséricorde.
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Tropaire du saint apôtre Pierre, ton 4
Ри́ма не
оста́вль, къ на́мъ прише́лъ еси́ честны́ми вери́гами, я́же носи́лъ еси́,
апо́столовъ первопресто́льне. Имже вѣ́рою покланя́ющеся, мо́лимся: твои́ми къ
Бо́гу моли́твами да́руй на́мъ ве́лію ми́лость.
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Sans quitter Rome tu es venu jusqu'à nous * par les
chaînes précieuses que tu portas; * et, nous prosternant devant elles dans la
foi, * nous te prions de nous procurer par ta divine intercession la grâce du
salut.
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Kondakion du saint apôtre Pierre, ton 2
Верхо́внаго и
пе́рваго апо́столовъ, Истины боже́ственнаго ученика́, Петра́ вели́каго
восхва́лимъ и того́ вѣ́рою цѣлу́емъ вери́ги, прегрѣше́ній разрѣше́ніе
пріе́млюще.
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Le premier des Apôtres, leur Coryphée, * Pierre, le
sublime interprète divin de la vérité, * acclamons-le et baisons ses chaînes
dans la foi, * pour recevoir le pardon de nos péchés.
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Autre
kondakion du saint apôtre, ton 2
Ка́мень
Христо́съ ка́меня вѣ́ры прославля́етъ свѣ́тло, ученико́въ первопресто́льника:
созыва́етъ бо вся́ пра́здновати, Пе́тре, чудеси́ твоея́ честны́я вери́ги и
подае́тъ согрѣше́ній проще́ніе.
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Le Christ, ce rocher qui glorifia splendidement la Pierre de la foi,
nous invite à fêter ensemble le Coryphée pour la merveille de sa précieuse
chaîne, afin de nous donner le pardon de nos fautes.
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Kondakion du dimanche, 7ème ton
Не ктому́ держа́ва смéртная
воз-мо́жетъ держа́ти человѣ́ки; Христо́съ бо сни́де, сокруша́я и разоря́я
си́лы ея́. Cвязу́емъ быва́етъ а́дъ, пpоpо́цы согла́сно ра́дуются: предста́,
глаго́-люще, Спа́съ су́щымъ въ вѣ́рѣ, изыди́те, вѣ́рніи, въ воскресéніе.
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Désormais l’empire de la mort ne
peut retenir les mortels, car le Christ y est descendu pour briser et défaire
sa puissance. L’enfer est enchaîné, les prophètes jubilent, disant d’une
seule voix : « Il est venu, le Sauveur, pour ceux qui ont la foi ; fidèles,
allez à la rencontre de la Résurrection ! »
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HOMÉLIE DE ST JEAN
CHRYSOSTOME SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR
« Cette parole est fidèle et
digne d'être reçue par tous. C'est pour cela que nous supportons les fatigues
et les outrages ». Paul supportait les outrages, et vous les trouvez
insupportables? Paul supportait les fatigues et vous voulez vivre dans la
mollesse? S'il y eût vécu, il n'eût pas obtenu ces grands biens. Car si les
biens précaires et corruptibles de cette vie ne s'acquièrent jamais sans
travaux et sans sueurs, à combien plus forte raison les biens spirituels ! — Mais, dira-t-on, il en est beaucoup
qui reçoivent ceux de cette vie par héritage. — Dans ce cas même, la garde et
la conservation des richesses n'est pas dépourvue de peines, et le riche
n'éprouve pas moins de fatigues et de chagrins que les autres. Et d'ailleurs
combien, après mille fatigues et mille soucis, ont vu s'évanouir leur fortune,
assaillis à l'entrée du port par un coup de vent subit et faisant naufrage au
plus beau de leurs espérances. Pour nous, rien de semblable : c'est Dieu qui
est l'auteur de la promesse et « l'espérance ne confond point ». (Rom. V, 5.)
Ne savez-vous pas, vous aussi, qui vous agitez dans les affaires de la vie,
combien, après d'innombrables travaux, n'en ont point recueilli le fruit, soit
parce que la mort les a enlevés auparavant, soit parce qu'un revers est survenu,
une maladie les a atteints, des calomniateurs les ont attaqués, soit que toute
autre cause des accidents humains, qui sont nombreux, les ait entraînés les
mains vides? — Mais, me répondra-t-on, ne voyez-vous pas ceux qui réussissent,
ceux qui, avec peu de peine, se procurent de grands biens? — Et quels biens?
Des richesses, des maisons, tant et tant d'arpents de terre, des troupeaux
d'esclaves, un grand poids d'argent et d'or ? C'est là ce que vous appelez des
biens? Et vous ne vous couvrez pas le visage? Et vous ne vous cachez pas sous
terre, homme instruit dans la philosophie du ciel et qui aspirez aux choses
terrestres, qui appelez biens ce qui ne mérite pas qu'on en parle? (…)
Considérez l'économie divine :
Dieu, pour faire rougir les hommes, a mis en commun certains objets, tels que
l'air, le soleil, l'eau, la terre, le ciel, la mer, la lumière, les astres, et
nous en a fait part également comme à des frères; le Créateur a donné
semblablement à tous des yeux, un corps, une âme, la même nature; tout provient
de la terr , tous proviennent d'un seul homme, tous ont une même demeure. Mais
rien de tout cela ne fait honte à notre avarice. Il a mis encore en commun
d'autres objets, les bains, les villes, les places, les promenades. Voyez, rien
de tout cela n'engendre de luttes, et l'on en jouit en paix; c'est quand un
homme essaie de tirer à lui et de s'approprier un objet que la querelle
commence; comme si la nature elle-même s'indignait de ce que Dieu nous ayant
réunis pour vivre en société, nous nous querellons pour nous diviser, et
dépeçons ces objets pour nous les approprier, pour user des mots le tien et le
mien. C'est alors qu'ont lieu la lutte et la souffrance. Mais, pour les biens
communs, ce fait ne se produit pas; on ne voit ni lutte ni querelle. C'est donc
là notre destinée la plus réelle et la plus conforme à la nature. Pourquoi
jamais personne n'a-t-il un procès au sujet d'une place publique? C'est parce
qu'elle est commune à tous; tandis qu'à chaque instant nous en voyons pour une
maison ou pour de l'argent. Ce qui est nécessaire nous est offert en commun,
mais nous ne savons pas maintenir la communauté dans les objets de mince
importance. Dieu nous a livré ceux-là en commun, pour nous apprendre ainsi à
jouir en commun des autres; mais cela même ne suffit point à nous instruire.
Et, comme je le disais, comment
celui qui possède la richesse serait-il bon? C'est impossible; il ne le devient
que s'il en fait part à d'autres; s'il s'en dépouille, c'est alors qu'il est
bon; tant qu'il la retient, il ne l'est pas (…) La richesse n'est donc pas un
bien, si la refuser, quand vous pouvez la recevoir, vous fait homme de bien. Si
donc nous le sommes, en faisant part à d'autres de la richesse, quand nous la
possédons, et en ne l'acceptant pas, quand on nous la donne; si nous ne le
sommes pas, quand nous la recevons ou l'acquérons, comment serait-elle un bien?
Ne l'appelez donc point ainsi. Vous n'êtes pas le maître de votre or, parce que
vous le regardez comme un bien, parce que vous vous laissez enchanter par lui.
Purifiez votre entendement, ayez un jugement sain, et vous deviendrez alors un
homme vertueux; apprenez à connaître les vrais biens. Et quels sont-ils? La
vertu, la bonté, voilà les biens; ce n'est pas la richesse. Suivant cette règle,
plus vous serez généreux en aumônes, plus vous serez homme de Dieu, en réalité
et dans l'estime des hommes; mais non, si vous gardez vos richesses. Devenons
vertueux, et afin de l'être et afin d'obtenir les biens futurs en le Christ
Jésus, Notre-Seigneur, avec qui soient au Père et au Saint-Esprit, gloire,
puissance, honneur, maintenant et toujours, et aux siècles des siècles. Amen
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