14/27 novembre
23ème
dimanche après la Pentecôte
Saint Philippe, apôtre (I) ; Saint Grégoire Palamas, archevêque de
Thessalonique (1357) ; Saint Justinien, empereur (565) et Sainte Théodora,
impératrice (548) ; Saint Philippe d’Irap,
près de Novgorod (1527) ; Saint Constantin d'Hydra, néo-martyr grec (1800) ; saints
néo-martyrs de Russie : Dimitri (Benevolensky), Alexandre (Bykov), Victor
(Ilyinsky), Alexis (Netchaïev), Michel (Belyoustine), Michel (Nekrassov),
Théodore (Baklalinsky), Pierre (Titov), Alexis (Nikologorsky), Serge
(Znamensky), Nicolas (Dounaïev), Basile (Likharev), Alexandre (Pokrovsky),
Nicolas (Vinogradov), Dimitri (Lebedev), Porphyre (Kolovsky), Basile
(Nikolsky), Georges (Izvekov), Basile (Rozanov), Serge (Spassky), Alexandre
(Tchekalov), Serge (Roufitsky), prêtres, Nicolas (Bogorodsky), diacre,
Aristarque (Zaglodine-Kokorev), moine, Gabriel (Bezfamilny), Dimitri
(Roudakov), Anne (Zertsalov) (1937) ; Théodore (Groudakov),
prêtre (1940) ; Serge (Konstantinov), prêtre (1941).
Lectures : Éph. II,
4–10. Lc. X, 25–37 ; 1 Cor. IV, 9–16. Jn. I, 43–51.
SUR LA
PRÉPARATION DE LA NATIVITÉ DU CHRIST
L
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e jeûne de la Nativité est le dernier carême de l’année. Il commence le
15/28 novembre et se termine le jour de Noël. Il dure quarante jours et, pour
cette raison, il est appelé dans le Typicon « Quarantaine », à
l’instar du Grand Carême. Le jeûne de la Nativité a été institué pour que nous
arrivions au jour de Noël purifiés par le repentir, la prière et le jeûne, et
que nous puissions, le cœur, l’âme et le corps purifiés, aller à la rencontre
du Fils de Dieu venu en ce monde. Ce carême, de
jour en jour, approfondit dans l’âme du fidèle l’attente de la fête, oriente
continuellement ses pensées et ses sentiments dans sa direction, et lui fait
vivre cet événement de toute sa vie corporelle et spirituelle. Durant ce
carême, le typicon concède l’usage de poisson le samedi et le dimanche jusqu’au
20 décembre (le 2 janvier selon le nouveau calendrier), ainsi que le jour de
l’Entrée au temple de la Très Sainte Mère de Dieu, et aussi le mardi et le
jeudi si l’on fête un saint en l’honneur duquel on chante la grande doxologie à
matines. S’il n’y a aucune fête, le lundi, le mercredi et le vendredi, il y a
jeûne strict, tandis qu’il y a dispense d’huile et de vin le mardi et le jeudi.
En tout état de cause, chacun doit jeûner avec discernement, en se souvenant
que, selon les Pères de l’Église, le jeûne a pour but de tuer les passions et
non point le corps.
Saint
Philippe était originaire de Béthsaïde en Galilée, patrie des saints Apôtres
Pierre et André. Il était tellement attentif à méditer la Loi et les Prophètes
qu’il en méprisait tous les soucis du monde, c’est pourquoi il demeura vierge
toute sa vie. Peu après son baptême par Jean-Baptiste, notre Seigneur
Jésus-Christ appela Pierre et André à le suivre, et le lendemain, alors qu’il
se préparait à partir pour la Galilée, il rencontra Philippe et lui dit :
« Suis-moi ! »
Philippe obéit aussitôt et alla trouver Nathanaël auquel il annonça :
« Celui dont Moïse a écrit dans la
Loi et les Prophètes, nous l’avons trouvé : c’est Jésus, fils de Joseph,
de Nazareth » (Jn I, 45). Par la suite Philippe suivit et servit
fidèlement Jésus pendant toute sa prédication. C’est lui qui, au cours du
dernier entretien avec le Maître, interrogea : « Seigneur, montre nous le Père, et cela nous suffit. » Et le
Christ lui répondit avec tristesse : « Il y a si longtemps que je suis avec vous et tu ne me connais pas,
Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jn XIV, 9). Après
l’Ascension de notre Seigneur et la descente du Saint-Esprit, Philippe fut
désigné par le sort pour évangéliser la province d’Asie (partie occidentale de
l’Asie Mineure). Accompagné de l’Apôtre Barthélemy et de sa sœur selon la
chair, Mariamne, il traversa la Lydie et la Mysie en proclamant l’Évangile au
prix d’innombrables épreuves. Les saints disciples endurèrent coups,
flagellations, emprisonnements et lapidations de la part des païens, sans que
leur joie et leur espérance dans le Christ ne faiblissent, tant la force du
Seigneur les habitait. Par l’invocation du Nom du Sauveur, les malades étaient
guéris, les possédés délivrés et nombreux étaient ceux qui demandaient à être
régénérés dans le bain de la Nouvelle Naissance. Philippe baptisait les hommes et
sa sœur les femmes. Parvenus à Hiérapolis, les saints apôtres guérirent et
amenèrent à la foi la femme du proconsul d’Asie. Cette conversion déclencha la
fureur du magistrat qui fit bientôt appréhender Philippe et ses compagnons.
Traîné à terre jusqu’à la place centrale et crucifié la tête en bas en
compagnie de saint Barthélemy, le saint priait ardemment en ces termes :
« Mon Seigneur Jésus-Christ,
Père des siècles, roi de la lumière, Toi qui nous a rendus sages par Ta
sagesse, Toi qui nous as donné la haute connaissance, Toi qui nous as gratifiés
du dessein de Ta bonté ; c’est Toi qui délivres de la maladie ceux qui se
réfugient en toi… Viens, Seigneur, et accorde-moi la victoire et la couronne à
la face des hommes. Que l’ennemi ne trouve pas le moyen de m’accuser devant Toi
qui es le vrai juge. Revêts-moi plutôt de Ton étole lumineuse et donne-moi Ton
sceau glorieux. Fais que je Te rencontre dans les nuées et transforme la forme
de mon corps en le conformant à l’image de Ta gloire. Et accorde-moi de reposer
dans la gloire de Ta béatitude, en me faisant entrer dans ce que Tu as promis à
tous les saints, aux siècles des siècles. Amen. »
À la prière
du saint, qui était prêt à rendre l’âme, la terre s’ouvrit soudain et engloutit
un grand nombre de païens, leurs prêtres et même le proconsul. Effrayés, les
impies se précipitèrent vers Barthélemy et Mariamne, qui étaient encore
vivants. Ils les descendirent de la croix et leur demandèrent d’être reçus dans
la sainte Église du Christ. Après avoir enseveli dignement les restes de saint
Philippe et avoir placé comme évêque de la ville Stachys, qui avait été guéri
de sa cécité par l’Apôtre, saint Barthélemy et sainte Mariamne continuèrent
leur prédication, l’un en Inde et l’autre en Lycaonie. Finalement Mariamne se dirigea
vers le Jourdain, où elle remit son âme à Dieu, conformément à la prédiction de
saint Philippe.
Tropaire du dimanche du 6ème ton
Áнгельскія си́лы на гро́бѣ Твое́мъ, и стрегу́щіи омертвѣ́ша : и стоя́ше Mapíя во гро́бѣ, и́щущи пречи́стаго Тѣ́ла Tвоего́. Плѣни́лъ еси́ а́дъ, не искуси́вся отъ него́ ; срѣ́тилъ еси́ дѣ́ву, да́руяй живо́тъ. Bоскреcы́й изъ ме́ртвыхъ Го́споди, сла́ва Tебѣ́.
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Les
puissances angéliques vinrent à Ton Sépulcre, et ceux qui le gardaient
gisaient comme des morts. Marie se tenait près du Tombeau, cherchant Ton Corps
immaculé. Toi qui as dépouillé l’enfer, Tu n’as pas été dominé par lui ;
Tu es allé à la rencontre de la Vierge, Toi qui donnes la Vie. Ressuscité
d’entre les morts, Seigneur, gloire à Toi !
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Tropaire
du saint apôtre, ton 3
Апо́столе святы́й Фили́ппе, моли́
ми́лостиваго Бо́га, да прегрѣше́ній оставле́ніе пода́стъ душа́мъ на́шимъ.
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Apôtre du Christ Philippe, prie le Dieu miséricordieux afin qu’Il
accorde la rémission des péchés à nos âmes.
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Kondakion
du saint apôtre, ton 8
Учени́къ, и дру́гъ Тво́й, и подража́тель
стра́сти Твоея́ вселе́ннѣй Бо́га Тя́ проповѣ́да богоглаго́ливый Фили́ппъ;
того́ моли́твами отъ враго́въ пребеззако́нныхъ Це́рковь Твою́ и вся́къ гра́дъ
Тво́й Богоро́дицею соблюди́, Многоми́лостиве.
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Ton disciple et
ton ami, l'imitateur de ta Passion, l'apôtre Philippe, T’a prêché au monde
comme Dieu ; par ses prières
garde Ton Église et chacune de Tes cités des ennemis iniques par l'intercession de la Mère de
Dieu, Toi qui es très miséricordieux.
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Kondakion du
dimanche du 6ème ton
Живонача́льною
дла́нію уме́ршыя отъ мра́чныхъ удо́лій Жизнода́вецъ воскреси́въ всѣ́хъ,
Христо́съ Бо́гъ, воскресе́ніе подаде́ человѣ́ческому póду ; éсть бо всѣ́xъ
Спаси́тель, во-скресéніе и живо́тъ и Бо́гъ всѣ́хъ.
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Par Sa
main vivifiante, le Donateur de vie a ressuscité tous les morts de leurs
retraites ténébreuses, Lui, le
Christ Dieu, qui a fait don de la Résurrection à la race des humains, car, de
tous Il est le Sauveur, la Résurrection et la vie et le Dieu de l’univers.
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HOMÉLIE DE ST JEAN
CHRYSOSTOME SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR
« Car c'est la Grâce
qui vous a sauvés». De peur que la grandeur des bienfaits ne vous enfle le cœur, voyez comme l’apôtre vous rabaisse. C'est la Grâce qui vous a
sauvés par la foi ». Ensuite, de peur de porter atteinte au libre arbitre, il
fait mention de ce qui nous appartient. Mais aussitôt il revient sur ses pas et
dit: « Et cela ne vient pas de vous ». Pas même la foi ne vient de nous : car
si Dieu n'était pas venu, s'Il ne nous avait pas appelés, comment aurions-nous
pu croire? «Comment croiront-ils, s'ils n'entendent pas? » (Rom. X, 14.) De
sorte que notre foi même ne vient pas de nous. « C'est un don de Dieu : ni des œuvres ». Est-ce que la foi suffirait pour sauver? — Afin de ne
sauver ni les vaniteux, ni les nonchalants, Dieu a requis une foi agissante. Il
dit que la foi sauve, mais par Dieu ; car si la foi a sauvé, c'est que Dieu a
voulu. En effet, comment, dites-moi, la foi sauverait-elle sans les œuvres? Cela même est un don de Dieu, « Afin que nul ne se
glorifie», afin de nous inspirer de la reconnaissance au sujet de la Grâce.
Quoi donc ! dira-t-on, est-ce que Dieu a prohibé la justification par les œuvres? Nullement : mais Paul dit : « Personne n'a été justifié par
ses œuvres », afin de montrer la Grâce et la bonté
de Dieu. Dieu n'a pas repoussé ceux qui ont les œuvres;
mais Il a sauvé par la Grâce ceux qui étaient abandonnés des œuvres, afin que personne ne pût plus se glorifier. Ensuite, de
peur qu'en entendant dire que tout est l'effet de la foi et non des œuvres, vous ne vous abandonniez à là nonchalance, voyez ce qu'il
ajoute : « Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour les
bonnes œuvres que Dieu a préparées, afin que nous y
marchions ». Entendez bien ces paroles : il fait allusion ici à la
régénération. En réalité, c'est une création nouvelle qui nous a fait passer du
néant à l'être. Nous sommes morts à ce que nous étions autrefois, je veux dire
au vieil homme : ce que nous n'étions pas, nous le sommes devenus. C'est donc
une création, et une création plus précieuse que l'autre : car à la première,
nous devons de vivre; à la seconde, de bien vivre : « Pour les bonnes œuvres
que Dieu a préparées, afin que nous y marchions. Non afin que nous commencions,
mais afin que nous y marchions : car nous avons besoin d'une vertu constante et
soutenue jusqu'à notre fin. S'il nous fallait suivre une route conduisant à une
capitale, et si, après avoir fait la plus grande partie du chemin, nous nous
arrêtions lassés, au moment de toucher au but, il ne nous servirait de rien de
nous être mis en marche : de même l'espérance à laquelle nous sommes appelés
resterait inutile à ceux qui la possèdent, si nous ne marchions pas comme
l'exige la dignité de Celui qui nous a appelés.
Ainsi donc, appelés pour les bonnes œuvres, remplissons notre tâche avec persévérance. Car si nous
avons été appelés, ce n'est pas pour en faire une, mais pour les faire toutes.
De même qu'il y a en nous cinq sens, et que nous devons les employer tous à
propos, nous devons agir de même à l'égard des vertus. Être chaste et sans
charité, être charitable et injuste, s'abstenir du bien d'autrui, mais ne pas
faire l'aumône avec le sien, tout cela est inutile. Il ne suffit pas d'une
seule vertu pour nous faire comparaître avec confiance au tribunal du Christ :
il en faut beaucoup et de toute espèce, il nous les faut toutes.
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