26 septembre / 9 octobre
16ème
dimanche après la Pentecôte,
Dormition de saint Jean le
Théologien, apôtre et évangéliste (début du II) ; saint Gédéon, juge en
Israël ; saint Éphrem de Novgorod (1492) ; saint Nil de Rossano
(1004) ; saints néo-martyrs de Moscou : Tikhon, patriarche de Moscou
et de toute la Russie (1925) ; Athanase (Dokounine), Alexandre (Levitzky)
et Dimitri (Rozanov), prêtres, Jean (Zolotov) et Nicolas (Goussev) (1937),
Vladimir (Viatsky), prêtre (1939) ; saint voïevode Neagoe Basarab (1521).
Lectures : 2 Cor. VI, 1–10. Lc.
V, 1–11. Apôtre : 1 Jn. IV, 12–19. Jn. XIX, 25–27; XXI, 24–25.
VIE DE SAINT JEAN LE THÉOLOGIEN[1]
S
|
aint Jean
était originaire d’un village de Galilée nommé Bethsaïde. Il était le fils de Zébédée et de Salomé la Myrophore,
fille de Joseph le
Fiancé de la Mère de Dieu. En effet, Joseph avait eu de son premier mariage quatre garçons
: Jacques, José, Judas et Simon (ou Siméon), et trois filles : Esther, Marthe et Salomé. C’est
pour cette raison que, selon le monde, notre Seigneur Jésus-Christ était l’oncle de saint
Jean le Théologien. Jean et son frère Jacques
exerçaient, avec leur père Zébédée, la profession de pêcheurs sur le lac de Galilée. Avec les
apôtres Pierre et
André, entendant la prédication de saint Jean le Baptiste, il devint Son disciple et Le
suivit en Judée.
Lorsque notre Seigneur vint à la rencontre du Baptiste, après avoir été éprouvé
au désert par les tentations, le Précurseur Le désigna à Jean et André en disant : « Voici l’Agneau
de Dieu ! ». Ils partirent à la suite du Christ pour la Galilée, avec Pierre,
Philippe et Nathanaël.
Ils assistèrent alors au miracle de Cana, puis revinrent à Capharnaüm, où ils
reprirent leurs occupations. Un peu plus tard, alors que Jean et Jacques réparaient
leurs filets dans leur barque, avec leur père, Jésus les invita à Le suivre, pour devenir pêcheurs
d’hommes. Ils abandonnèrent aussitôt tout ce qui les attachait à ce monde, pour suivre
Son céleste enseignement. Jean aimait à un tel point la virginité et l’ascèse que, plus que
tous les autres disciples, il fut digne du nom de « vierge ». Pierre, Jacques et Jean devinrent
les disciples les plus intimes du Seigneur, et ils furent témoins de Ses miracles les plus éclatants,
telle la résurrection de la fille de Jaïre ou sa Transfiguration sur le mont
Thabor, au cours de laquelle ils contemplèrent la divinité du Verbe resplendissant dans Son corps et
entendirent la voix venue du ciel qui déclarait: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute
ma complaisance: Écoutez-le. Mais, l’amour de Jean pour le Christ était tellement ardent, et sa conduite si
excellente, qu’entre tous il devint le disciple bien-aimé. C’est lui que le Maître
choisit pour s’asseoir à Ses côtés et qu’Il laissa reposer sur Sa poitrine lors de la Cène mystique. C’est lui encore qui, emporté par
son amour, demanda à s’asseoir à la droite du Seigneur et qui, lorsque le Christ fut
saisi par les Juifs, Le suivit jusque dans la cour du grand prêtre. Lorsqu’on
crucifia le Seigneur, Jean resta seul avec la Mère de Dieu au pied de la Croix. C’est alors
que le Christ, s’adressant à sa mère dit en montrant Jean : «Femme, voici ton fils ».
Puis il dit à Jean : « Voilà ta mère ». Et à partir de ce moment, le disciple vierge prit chez lui la
Vierge Mère. À l’annonce de la Résurrection par les femmes Myrophores, Jean devança
Pierre en courant vers le tombeau. Il se pencha le premier vers l’intérieur, et vit les
bandelettes qui gisaient à terre. L’après-midi du même jour, alors qu’il se
trouvait dans la chambre haute avec les autres disciples, il vit le Seigneur
ressuscité, qui leur donna pour mission d’aller prêcher la Bonne Nouvelle par toute la terre.
Jean assista aussi à
son Ascension et reçut le Saint-Esprit sous forme de flammes de feu avec les autres
disciples le jour de la Pentecôte. Après le départ des apôtres, il resta le dernier à
Jérusalem, en compagnie de la Mère de Dieu, pour la servir jusqu’à sa Dormition.
Comme Pierre et Jean
proclamaient sans crainte le message du salut dans les parvis du Temple, ils furent
arrêtés et jetés en prison. Le lendemain, ils montrèrent une telle assurance
devant le Sanhédrin qu’ils furent relâchés avec des menaces, auxquelles ils répliquèrent : «
Nous ne pouvons pas ne pas publier ce que nous avons vu et entendu ! ». Au moment de se séparer pour aller
prêcher dans toutes les régions du monde, les Apôtres tirèrent au sort pour savoir où
chacun devait se rendre. À Jean revint l’évangélisation de l’Asie Mineure, qui était à cette époque
tout entière vouée à l’idolâtrie et aux erreurs païennes. À
Éphèse,
lors d’une grande fête
en l’honneur de la
déesse Artémis, Jean monta sur la colline où se dressait la grande statue de
ladite déesse, pour
haranguer la foule. En le voyant, les païens, pris de fureur, lui jetèrent des
pierres pour le tuer. Mais, par la grâce de Dieu, aucune pierre ne
l’atteignit. Comme les lde Jean se multipliaient, La notoriété de Jean parvint
jusqu’à l’empereur Domitien (81-96), qui l’envoya quérir. En l’interrogeant, il
constata que l’assurance du saint auprès du Christ était plus forte que toutes
les puissances terrestres, aussi décida-t-il de l’exiler dans l’île de Patmos,
pensant ainsi réduire son influence. Pendant son voyage, Jean, toujours
accompagné de Prochore, manifesta la bienveillance de Dieu envers tous les
hommes en guérissant de la dysenterie un officier de son escorte, si bien qu’en
arrivant à Patmos tout l’équipage s’était converti. Hébergé chez un notable de
l’île, Myron, l’Apôtre guérit son fils Apollonide, d’un esprit impur. À la
suite de ce miracle toute la maisonnée crut au Christ et fut baptisée, ainsi
que, un peu plus tard, le gouverneur de l’île lui-même. Lorsque Trajan prit la
succession de Nerva (98), il rappela
saint Jean à Éphèse, à la grande douleur des habitants de Patmos qu’il avait
convertis. C’est également à Patmos qu’un dimanche, alors que Jean se trouvait
dans une grotte en prière, le rocher se fendit en trois et le Seigneur lui
apparut, au milieu de sept candélabres, sous l’apparence d’un jeune homme dont
le visage brillait plus que le soleil dans tout son éclat. Posant sa main sur
lui pour le rassurer, il lui dit : « Ne crains pas, je suis le Premier et le
Dernier, le Vivant ; je fus mort, et me voici vivant pour les siècles des
siècles, détenant les clefs de la Mort et de l’Hadès. Écris donc ce que tu as
vu : le présent et ce qui doit arriver plus tard ». Puis Il lui révéla en de
grandioses visions ce qui doit arriver à la fin des temps l’accroissement de
l’iniquité, la venue de l’Antéchrist, les bouleversements du monde, la
consommation de toute chose sous le feu divin et, enfin, le triomphe du Fils de
l’homme, la Résurrection de tous et le Jugement dernier. L’Apocalypse de saint
Jean, qui est aussi le dernier livre de l’Écriture Sainte, se termine avec la
scène sublime de la descente sur terre de la Jérusalem céleste, la Cité sainte
et éternelle, où Dieu demeurera pour toujours avec les hommes, comme l’Époux
uni à son épouse. L’Apôtre
Bien-Aimé passa paisiblement le reste de ses jours à Éphèse, amenant au Christ
un grand nombre de païens. Il avait cinquante-six ans lorsqu’il partit de
Jérusalem pour prêcher l’Évangile. Il prêcha pendant neuf ans jusqu’à son exil,
passa quinze ans à Patmos, et vécut encore vingt-six ans après son retour, de
sorte que la durée de sa vie fut cent cinq ans et sept mois. Lorsqu’il apprit
de Dieu que le moment de quitter cette vie était arrivé, il ordonna à ses
disciples de creuser dans le sable une tombe en forme de croix. Après les avoir
tous embrassés et consolés, il s’allongea de lui-même dans la fosse où il avait
étendu ses vêtements comme pour en faire un lit, et ordonna de le recouvrir
d’abord jusqu’aux genoux ; puis, après un nouvel adieu, ses disciples le
couvrirent jusqu’au cou, et lui recouvrirent enfin le visage au moment où le
soleil se levait. Lorsqu’ils revinrent en ville en pleurant, les autres
disciples du Saint voulurent se rendre à leur tour sur le lieu de la sépulture.
Ils creusèrent à l’endroit où se trouvait sa tombe, mais n’y trouvèrent plus le
corps. En effet, d’après une tradition sur laquelle l’Église ne s’est pas
prononcée officiellement, saint Jean serait ressuscité et monté au ciel, d’une
manière semblable à la Mère de Dieu, en réalisant la parole énigmatique du
Sauveur lorsqu’il répondit à Pierre qui l’avait questionné sur Jean : Si je
veux qu’il reste jusqu’à ce que je revienne, qu’est-ce que cela te fait ? Il ne
voulait pas dire par là que le Disciple Bien-aimé ne mourrait pas, mais plutôt
qu’il lui réservait un sort spécial, le mettant à part jusqu’à sa seconde
venue.
Tropaire du dimanche, 7ème ton
Pазрyши́лъ ecи́
Кресто́мъ Tвои́мъ сме́рть, отве́рзлъ ecи́ разбо́йнику pа́й, мироно́сицамъ
пла́чь преложи́лъ ecи́ и aпо́столомъ проповѣ́дати повелѣ́лъ ecи́, я́ко
воскре́слъ ecи́, Xpистé Бо́же, да́руяй мípoви вéлiю ми́лость.
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Tu as détruit la mort par Ta Croix, Tu as ouvert le paradis au
larron, Tu as transformé le
pleur des myrophores, et ordonné à Tes Apôtres de prêcher que Tu es
ressuscité, Christ Dieu,
accordant au monde la grande miséricorde.
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Tropaire
de St Jean le Théologien, ton 2
Апо́столе, Христу́ Бо́гу возлю́бленне, ускори́ изба́вити лю́ди безотвѣ́тны:
пріе́млетъ тя́ припа́дающа, Иже па́дша на пе́рси Пріе́мый. Его́же моли́,
Богосло́ве, и належа́щую мглу́ язы́ковъ разгна́ти, прося́ на́мъ ми́ра и
ве́лія ми́лости.
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Apôtre bien-aimé du Christ Dieu, hâte-toi de
délivrer un peuple sans défense. Celui qui t’a permis de te reposer sur Sa
poitrine t’accueillera tombant à Ses pieds afin d’intercéder pour nous.
Prie-Le, ô Théologien, de dissiper le nuage persistant du paganisme et
demande-lui pour nous paix et grande miséricorde.
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Kondakion
de St Jean le Théologien, ton 2
Вели́чія твоя́, дѣ́вственниче, кто́ повѣ́сть? То́чиши бо чудеса́,
и излива́еши исцѣле́нія, и мо́лишися о душа́хъ на́шихъ, я́ко богосло́въ и
дру́гъ Христо́въ.
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Tes hauts
faits, Disciple vierge, qui en fera le récit? * Tu répands les miracles, en
effet, * comme une source tu fais jaillir les guérisons * et pour nos âmes tu
intercèdes auprès du Christ, comme théologien et ami du Christ.
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Kondakion du dimanche, 7ème ton
Не ктому́ держа́ва смéртная
воз-мо́жетъ держа́ти человѣ́ки; Христо́съ бо сни́де, сокруша́я и разоря́я
си́лы ея́. Cвязу́емъ быва́етъ а́дъ, пpоpо́цы согла́сно ра́дуются: предста́,
глаго́-люще, Спа́съ су́щымъ въ вѣ́рѣ, изыди́те, вѣ́рніи, въ воскресéніе.
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Désormais l’empire de la mort ne
peut retenir les mortels, car le Christ y est descendu pour briser et défaire
sa puissance. L’enfer est enchaîné, les prophètes jubilent, disant d’une
seule voix : « Il est venu, le Sauveur, pour ceux qui ont la foi ; fidèles,
allez à la rencontre de la Résurrection ! »
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HOMÉLIE DE ST JEAN
CHRYSOSTOME SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR
Obéissez-nous
donc et prenez garde de ne pas recevoir en vain la grâce de Dieu… En effet,
l'apôtre ne veut pas que les Corinthiens s'imaginent que la foi leur suffit
pour être réconciliés ; il leur demande avec la foi le zèle dans leur conduite.
Si après s'être vu délivré de ses péchés, après être devenu l'ami de Dieu, on
se plonge, de nouveau dans ses anciens désordres, on redevient ennemi de Dieu,
la grâce de Dieu ne sert de rien désormais pour la vie éternelle. À quoi peut
en effet servir la grâce du baptême, si nous vivons dans l'impureté ?
Au contraire, elle nous devient funeste, elle aggrave nos fautes, puisque nous
retournons à nos péchés après avoir connu Jésus-Christ et après avoir joui de Ses
dons. Mais cette pensée, il ne l'exprime pas tout de suite, pour ne pas tenir
un langage par trop rebutant ; il se borne à dire qu'il ne nous en revient
aucun avantage. Il rappelle ensuite les paroles du prophète, pour les exciter davantage à
mettre la main à l'œuvre de leur salut. Car le prophète a dit : « Je vous
ai exaucés en temps favorable, et je vous suis venu en aide au jour du salut. Voici
maintenant un temps favorable, voici maintenant des jours de salut ». Un temps
favorable, quel est-il donc? Le temps du bienfait et de la grâce, temps où l'on
ne demande pas compte des fautes commises, où l'on ne subit point de châtiment,
mais où après avoir été réconcilié avec Dieu, on jouit de biens sans nombre, la
justice, la sainteté, et tant d'autres faveurs. Quels travaux ne
s'imposerait-on point pour trouver une occasion aussi précieuse ? Et voici que,
sans effort de notre part, elle s'offre à nous et nous apporte la rémission de
toutes nos fautes passées. C'est pourquoi l'apôtre appelle ce temps un temps
favorable; car il accueille les plus criminels, et non seulement il
les accueille, mais il les élève au sommet des honneurs. C'est ainsi que
l'arrivée de l'empereur annonce non pas un jugement, mais des bienfaits et le
salut; voilà le temps que l'apôtre appelle un temps favorable : c'est le
temps où nous sommes dans la carrière, où nous cultivons la vigne, c'est en un
mot la onzième heure, comme dit l'Évangile.
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