"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 18 octobre 2015

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


5/18 octobre
20ème dimanche après la Pentecôte

Sainte martyre Charitine d’Amasée (304), saint hiéromartyr Denis, évêque d’Alexandrie (264), sainte martyre Malmecta de Perse (344), saint martyr Placide (541), saint Grégoire de Khandzta en Géorgie (861), saint Damien, prêtre, médecin (1071), saint Jérémie (1070) et Matthieu (1085) les clairvoyants, de la Laure des Grottes de Kiev, sainte Charitine, princesse de Lituanie (1281), saint Gabriel (Igrochkine), confesseur (1959), Synaxe des saints hiérarques de Moscou : Pierre, Alexis, Jonas, Macaire, Philippe, Job, Tikhon, Pierre, Philarète, Innocent et Macaire.

Lectures : Gal. I, 11–19. Lc. VI, 31–36. Saints hiérarques Hébr. XIII, 17–21. Мatth. V, 14–19.
LES SAINTS HIÉRARQUES DE MOSCOU

L
a célébration le même jour des saints hiérarques Pierre, Alexis et Jonas fut instaurée par le patriarche Job en 1596. St Philippe a été ajouté en 1875 et St Hermogène, en 1913. Les autres hiérarques ont été ajoutés au XXè siècle lors de leur glorification.

Saint Pierre de Moscou entra au monastère à l’âge de douze ans. Plus tard, après avoir été ordonné prêtre, il reçut la bénédiction de son higoumène pour vivre dans la solitude, et ses hauts faits ascétiques le firent connaître dans toute la Volhynie. En 1308, le patriarche de Constantinople Athanase l’éleva au rang de métropolite de Russie. Le saint dut faire face à nombre de difficultés en raison du joug tartare, affirmant la vraie foi et s’efforçant de réconcilier les princes russes. En 1325, St Pierre transféra le siège métropolitain de Vladimir à Moscou. Le saint prédit la libération de la Russie du joug tartare et s’endormit dans le Christ en 1326.
Saint Alexis de Moscou naquit en 1292 ou 1304, selon les sources. Dans son jeune âge, il reçut une vision. Alors qu’il avait déployé des filets pour capturer des oiseaux, il somnola et entendit une voix lui dire : « Alexis ! Pourquoi travailles-tu en vain ? Tu prendras au filet les hommes ! » Cela renforça sa piété et, à l’âge de quinze ans, il décida de devenir moine. En 1320, il entra au monastère de la Théophanie à Moscou, où il passa douze ans dans une ascèse stricte. Le métropolite Théognoste l’appela ensuite auprès de lui, pour être son vicaire épiscopal, tâche qu’il assuma durant douze ans. En 1350, il fut consacré évêque de Vladimir et, en 1354, il succéda au métropolite Théognoste, qui venait de décéder. Malgré l’époque troublée, St Alexis s’occupait de son troupeau, consacrant des évêques et fondant des monastères. A maintes reprises, le saint dut se rendre à la horde d’or. Le khan lui demanda de guérir son épouse qui était aveugle, ce que le saint accomplit par la grâce Divine. St Alexis vécut jusqu’à l’âge de septante-huit ans. Cinquante ans après son trépas, on découvrit que ses reliques étaient incorrompues.
Saint Jonas, natif de Kostroma, il devint moine à l’âge de douze ans, et vécut longtemps au monastère de Saint-Simon à Moscou. D’abord évêque de Riazan, il fut ensuite élu métropolite de Moscou et envoyé à Constantinople pour être confirmé dans sa nouvelle dignité. Mais un certain Isidore parvint plus vite que lui à Constantinople et réussit à se faire investir métropolite de Moscou à sa place. Jonas revint donc à Riazan. Quant à Isidore, il se rendit au Concile de Florence (1439), où il accepta l’union avec Rome et, de retour en Russie, le peuple fidèle à l’Orthodoxie le chassa. C’est alors que Jonas devint métropolite de Moscou, où il fut un pasteur bon et sage, doué du don des miracles et de clairvoyance. Lorsque les Agaréniens assiégèrent Moscou, Jonas les fit fuir par sa prière. Dans sa vieillesse, il pria pour être frappé par la maladie, afin de se présenter dans l’autre monde avec l’âme purifiée. C’est ainsi que le saint souffrit d’une plaie sur la jambe, en raison de laquelle il mourut le 31 mars 1461. De nombreux miracles se produisirent sur ses reliques.
Saint Philippe de Moscou naquit en 1507. Dans sa jeunesse, alors qu’il se trouvait à l’église, il entendit le prêtre lire ces paroles de l’Évangile : « Nul ne peut servir deux maîtres », et fut touché par ces versets, qu’il ressentait comme lui étant particulièrement adressés. Aussitôt, il partit au monastère de Solovki, où il devint moine après un noviciat long et difficile. Devenu par la suite higoumène, sa renommée s’étendit à toute la Russie. C’est pourquoi le tsar Ivan le Terrible le fit nommer métropolite de Moscou en 1566. Mais le saint ne pouvait rester indifférent aux méfaits du tsar, lui conseillant d’y mettre fin. Ses appels restant sans résultat, le saint fustigea publiquement le tsar qui, à l’aide de faux témoins chassa Philippe de son siège métropolitain, lui fit revêtir une simple soutane monastique, puis l’enferma à Tver. Le 23 décembre 1569, un confident du tsar vint dans la cellule de Philippe et l’étouffa avec un oreiller. Quelques années après, les reliques du saint furent trouvées incorrompues, dégageant un suave parfum, et elles furent transférées au monastère de Solovki.
Saint Hermogène fut d’abord prêtre à Kazan. Peu après, il prononça ses vœux monastiques et fut nommé archimandrite du monastère de la Transfiguration à Kazan. En 1589, il fut consacré évêque et devint le premier métropolite de Kazan où, durant son épiscopat, apparut l’icône miraculeuse de N.D. de Kazan. Le saint montra un grand zèle missionnaire, baptisant les Tartares. En raison de ses œuvres pastorales, le saint fut nommé patriarche de Moscou en 1606. Le saint exerça son ministère patriarcal au « temps des troubles », durant lequel le faux-Dimitri et le roi de Pologne Sigismond III cherchaient à convertir le peuple russe au catholicisme romain. S’adressant aux rebelles qui soutenaient l’imposteur, le patriarche les implora de rester fidèles à la foi orthodoxe et à l’État moscovite, et à se détourner du faux-Dimitri. Les lettres du patriarche, qui étaient distribuées dans les villes et les villages incitèrent le peuple russe à libérer Moscou de ses ennemis polonais et de leurs alliés. Ceux-ci, cependant, incendièrent la ville et incarcérèrent le patriarche qui, après neuf mois de captivité, mourut de faim le 17 février 1612.

Tropaire du dimanche, ton 3
Да веселя́тся небе́сная, да ра́дуются земна́я; я́ко сотвори́ дeржа́ву мы́ш-цею Cвое́ю Го́сподь, попра́ cме́ртiю cме́рть, пе́рвенецъ ме́ртвыxъ бы́сть, изъ чре́ва а́дова изба́ви на́съ и подаде́ мípoви ве́лiю ми́лость.
Que les cieux soient dans l’allégresse, que la terre se réjouisse, car le Seigneur a déployé la force de Son bras. Par Sa mort, Il a vaincu la mort ! Devenu le Premier-né d’entre les morts, du sein de l’enfer, Il nous a rachetés, accordant au monde la grande miséricorde.
Tropaire des saints hiérarques de Moscou, ton 4
Первопресто́льницы Россíйстіи, и́стинніи храни́теліе апо́стольскихъ преда́ній, столпи́ непоколеби́міи, правосла́вія наста́вницы, Пе́тре и Алексíе, Іо́но и Фили́ппе, и Ермоге́не, Влады́ку всѣ́хъ моли́те ми́ръ вселе́ннѣй дарова́ти и душа́мъ на́шимъ ве́лію ми́лость.
Primats de Russie, véritables gardiens des traditions apostoliques, colonnes inébranlables, maîtres de l’Orthodoxie, Pierre, Alexis, Jonas, Philippe, et Hermogène, priez le Maître de tous d’accorder la paix à l’univers et la grande miséricorde pour nos âmes.

Kondakion des saints hiérarques de Moscou, ton 3
Во святи́телехъ благоче́стно пожи́сте и лю́ди къ богоразу́мію наста́висте, и до́брѣ Бо́гу угоди́сте, сего́ ра́ди отъ Него́ нетлѣ́ніемъ и чудесы́ просла́вистеся, я́ко ученицы́ Бо́жія благода́ти.
Ô hiérarques, vous qui avez vécu dans la piété, vous avez guidé les hommes à la connaissance de Dieu, et vous fûtes fort agréables à Dieu ; aussi vous avez reçu de Lui l’incorruptibilité et avez été glorifiés par les miracles, comme disciples de la Grâce divine.
Kondakion du dimanche, ton 3
Воскре́слъ ecи́́ днесь изъ гро́ба, Ще́дре, и на́съ возве́лъ ecи́ отъ вра́тъ cме́ртныxъ ; дне́сь Ада́мъ лику́етъ и ра́дуется Éва, вку́пѣ же и проро́цы cъ патрiápxи воспѣва́ютъ непреста́нно Боже́ственную держа́ву вла́сти Tвоея́.
Aujourd’hui, ô Miséricordieux, Tu es ressuscité du Tombeau et Tu nous ramènes des portes de la mort. Aujourd’hui, Adam exulte, Ève se réjouit. Tous ensemble, prophètes et patriarches, ne cessent de chanter la force divine de Ta puissance !

HOMÉLIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR

« Ensuite, après un intervalle de trois ans, j'allais à Jérusalem pour visiter Pierre (18)». Quoi de plus modeste que cette âme? Après tant et de si beaux triomphes, sans avoir besoin de Pierre, sans avoir besoin de sa parole, et quoiqu'il fût son égal (pour ne rien dire de plus), il va le voir comme étant son supérieur et son ancien. La cause de sa démarche est seulement le désir de faire visite à Pierre. Voyez-vous comme il rend aux apôtres les honneurs qui leur sont dus, et que, bien loin de se regarder comme supérieur à eux, il ne se considère même pas comme leur égal? Cette visite même en est une preuve évidente. Aujourd'hui beaucoup parmi nos frères quittent la ville pour aller rendre visite à de saints personnages; il en était de même de Paul; il était poussé par un désir semblable quand il se rendait auprès de Pierre, ou plutôt il y était poussé par une humilité bien plus sincère. Ceux qui vont aujourd'hui consulter les saints, le font pour leur utilité, tandis que le bienheureux Paul en agissant ainsi n'avait en vue ni de s'instruire, ni de s'éclairer, mais seulement de voir Pierre et de lui rendre hommage par sa présence. Car « J'allais visiter Pierre», dit-il. Il n'a pas dit : J'allais voir Pierre, mais : J'allais visiter Pierre; ce qui se dit des villes grandes célèbres que l'on veut connaître : tant c'était pour lui une chose de grande importance que de jouir seulement de la vue de cet apôtre. Et ses démarches même prouvent avec évidence qu'il pensait ainsi. Quand il vint à Jérusalem, après avoir converti beaucoup de gentils, après avoir fait plus qu'aucun des autres, avoir ramené au bien la Pamphylie, la Lycaonie, la nation des Ciliciens, et tous ceux qui habitaient cette partie de la terre, et les avoir conquis à Jésus-Christ, il se présente d'abord devant Jacques avec une singulière humilité, comme devant un homme plus grand et plus respectable que lui. Ensuite il écoute ses conseils avec déférence, quoiqu'ils fussent en contradiction avec sa conduite présente. «Vous voyez, mon frère», lui dit Jacques, « combien de milliers de Juifs ont cru. Mais rasez-vous la tête et purifiez-vous ». (Act. XXI, 20, 24.) Et Paul se rasa la tête, et il se soumit à toutes les pratiques des Juifs. Toutes les fois que les intérêts de l'Évangile n'étaient pas en jeu, c'était le plus humble des hommes ; mais quand on abusait de son humilité pour faire mal, il savait renoncer à une modestie intempestive, car ce n'aurait plus été là être humble, mais gâter et corrompre l'esprit de ses disciples. «Et je restai quinze jours auprès de lui». Faire ce voyage à cause de Pierre était déjà la marque d'une grande déférence, mais rester pendant tant de jours à ses côtés témoignait d'une amitié; d'une affection bien vives. « Je ne vis point d'autres apôtres, si ce n'est Jacques, le frère du Seigneur ». Voyez comme il réservait pour Pierre la principale part de son amitié, car c'était à cause de lui qu'il avait fait ce voyage, à cause de lui qu'il était resté. Je ne cesse de revenir là-dessus, et je crois devoir y insister afin que vous n'alliez pas le suspecter quand vous entendrez ce qu'il semble avoir dit contre Pierre. C'est par précaution qu'il donne ici ces détails afin que, lorsqu'il dira : « Je résistai en face à Pierre », on ne croie pas qu'il agissait ainsi par haine ou par esprit de contradiction, lui qui avait pour cet apôtre une estime et une affection singulières, car il le déclare lui-même, il n'alla voir que lui parmi tous les apôtres. « Je ne vis point d'autres apôtres, si ce n'est Jacques ». — « Je le vis », dit-il, je n'appris rien de lui. Mais voyez avec quel respect il le nomme ! Il ne dit point simplement Jacques, il ajoute encore l'auguste qualification de frère du Seigneur : tellement il était étranger à tout sentiment de jalousie... S'il l'avait voulu, il aurait pu le désigner d'une autre manière en l'appelant : Fils de Cléopas, comme a fait l'évangéliste. (Jean, XIX, 25.) Loin de là, comme il pensait avoir droit aux mêmes honneurs que les apôtres, il parle avec un grand respect de celui-ci, afin d'augmenter d'autant son propre prestige.

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