"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 13 septembre 2015

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


31 août / 13 septembre
15ème dimanche après la Pentecôte

Déposition de la précieuse ceinture de la Très-Sainte Mère de Dieu en l’église des Chalkoprateia (395-408) ; Tous les saints de la terre d’Helvétie ; St hiéromartyr Cyprien de Carthage (258) ; St Gennade, patriarche de Constantinople (471) ; S. Aidan, évêque de Lindisfarne (651) ; Transfert des reliques du saint prince Pierre, appelé David dans le monachisme, et de la sainte princesse Fébronie, dans le monachisme Euphrosynie, thaumaturges de Mourom (1992) ; Synaxe des néomartyrs du camp oustachi de Jasenovac (1941-1944) ; saints hiéromartyrs Alexandre Lioubimov, prêtre, et Vladimir Dvinsky, diacre (1918) ; saints hiéromartyrs Michel Kosoukhine et Myron Rjenik, prêtre (1937) ; saint hiéromartyr Dimitri Smirnov, prêtre (1938).
Чтения : 2 Cor. IV, 6–15. Мatth.  XXII, 35–46. Pour la Mère de Dieu : Hébr. IX, 1–7. Lc. X, 38–42; XI, 27–28

LA DÉPOSITION DE LA PRÉCIEUSE CEINTURE DE LA
TRÈS-SAINTE MÈRE DE DIEU[1]

D’
après une ancienne tradition ecclésiastique, au moment de quitter ce monde pour rejoindre son Fils et son Dieu, la Très Sainte Mère de Dieu légua ses deux robes à deux pauvres femmes juives qui l’avaient servie. Ces dernières gardèrent précieusement ces reliques, qui furent transmises de génération en génération jusqu’à ce que Galbios et Candide s’emparent de l’une d’elles, au moyen d’une pieuse ruse, sous le règne de Léon Ier, et la déposent dans l’église des Blachernes [2 juil.]. La Ceinture de la Mère de Dieu, qui s’était retrouvée, on ne sait comment, dans l’évêché de Zèla, proche d’Amasée dans le Pont, fut transférée à Constantinople sous le règne de Justinien (vers 530), et déposée dans l’église des Chalkoprateia, qui était située non loin de Sainte-Sophie, à l’ouest, dans le quartier des chaudronniers. On y célébrait en ce jour la dédicace de l’église et les deux insignes reliques qu’elle contenait : la sainte Ceinture et les langes de notre Seigneur. De longues années après (vers 888), l’épouse de l’empereur Léon VI le Sage, Zoé, se trouvant gravement malade sous l’instigation d’un esprit malin, fut avertie au cours d’une révélation qu’elle obtiendrait sa guérison par l’imposition de la Ceinture de la Mère de Dieu. L’empereur fit aussitôt briser les scellés de la châsse (soros) qui contenait la relique, et il découvrit avec admiration la sainte Ceinture, aussi neuve et éclatante que si elle avait été tissée la veille. On trouva à côté un document indiquant exactement la date où elle avait été apportée à Constantinople, et comment l’empereur lui-même l’avait déposée dans la châsse qu’il avait scellée de ses propres mains. L’empereur Léon baisa la relique avec vénération et la remit au patriarche. Et dès que le prélat eut déployé la Ceinture sur la tête de l’impératrice, celle-ci fut délivrée de sa maladie. Tous rendirent gloire au Christ Sauveur et à sa Très-Sainte Mère, et la sainte relique fut replacée dans la châsse, après que l’impératrice reconnaissante l’eut rehaussée de fils d’or. On raconte que le tsar de Bulgarie Jean Asen (1187-1196), ayant vaincu l’empereur Isaac II Ange (1190), s’empara de la croix dans laquelle se trouvait un fragment de la sainte Ceinture, et qu’un prêtre avait jetée dans le fleuve pour qu’elle échappe à la profanation Reprise par les Serbes, la sainte relique fut ensuite offerte par le saint prince Lazare († 1389) au monastère athonite de Vatopédi, où elle se trouve encore vénérée aujourd’hui, dégageant un suave parfum et accomplissant quantité de miracles.

Tropaire du dimanche, ton 6
Áнгельскія си́лы на гро́бѣ Твое́мъ, и стрегу́щіи омертвѣ́ша : и стоя́ше Mapíя во гро́бѣ, и́щущи пречи́стаго Тѣ́ла Tвоего́. Плѣни́лъ еси́ а́дъ, не искуси́вся отъ него́ ; срѣ́тилъ еси́ дѣ́ву, да́руяй живо́тъ. Bоскреcы́й изъ ме́ртвыхъ Го́споди, сла́ва Tебѣ́.
Les puissances angéliques apparurent devant Ton sépulcre, et ceux qui le gardaient furent comme frappés de mort. Marie se tenait près du tombeau, cherchant Ton corps immaculé. Tu as dépouillé l’enfer, sans être éprouvé par lui ; Tu es allé à la rencontre de la Vierge en donnant la vie. Ressuscité d’entre les morts, Seigneur, gloire à Toi !
Tropaire de la déposition de la précieuse Ceinture, ton 8
Богоро́дице Приснодѣ́во, человѣ́ковъ покро́ве, ри́зу и по́ясъ пречи́стаго Твоего́ тѣлесе́, держа́вное гра́ду Твоему́ обложе́нiе дарова́ла еси́, безсѣ́меннымъ рождество́мъ Твои́мъ, нетлѣнна пребыва́ющи, о Тебѣ́ бо и естество́́ обновля́ется и вре́мя. Тѣ́мже мо́лимъ Тя́ ми́ръ гра́ду Твоему́ дарова́ти и душа́мъ на́шимъ ве́лiю ми́лость.
Mère de Dieu toujours Vierge, protection des hommes, tu as donné à ta Ville, en guise de puissant rempart, ta Robe et la Ceinture de ton corps immaculé, lesquelles, à cause de ton enfantement virginal, demeu-rèrent intactes. Car par toi la nature et le temps sont renouvelés. C’est pourquoi nous te supplions d’accorder la paix à ta ville et à nos âmes grande miséricorde.

Tropaire de tous les Saints d’Helvétie, ton 8
Я́коже пло́дъ кра́сный Твоего́ спаси́тельнaго сѣ́янiя, земля́ Елветі́йская прино́ситъ Tи́, Го́споди, вся́ святы́я, въ то́й просiя́вшыя. Тѣхъ моли́твами въ  ми́pѣ глубо́цѣ Це́рковь и отéчество на́ше  си́лою Креста́ Твоего́, coблюди́ Многоми́лостиве.
Comme le beau fruit de Tes semailles salutaires, la terre d’Helvétie T’apporte Seigneur, tous les saints qui l’ont illuminée. Par leurs prières, garde en paix profonde Ton Église et notre patrie, par la puissance de Ta Croix, ô Très-miséricordieux.
Kondakion du dimanche, ton 6
Живонача́льною дла́нію умéршыя отъ мра́чныхъ удо́лій Жизнода́вецъ воскреси́въ всѣ́хъ, Христо́съ Бо́гъ, воскресéніе подадé человѣ́ческому pо́ду; éсть бо всѣ́xъ Спаси́тель, воскресéніе и живо́тъ и Бо́гъ всѣ́хъ.
Par Sa main vivifiante, le Donateur de vie a ressuscité tous les morts de leurs retraites ténébreuses, Lui,  le Christ Dieu, qui a fait don de la résurrection à la race des humains, car, de tous Il est le Sauveur, la Résurrection et la vie et le Dieu de l’univers.
Kondakion de tous les Saints d’Helvétie, ton 3
Егда́ обрѣ́те мѣ́сто Га́ллъ éже на пощéнie ему́ предназна́чилъ ecи́ Влады́ко, воздви́же кре́стъ и Тебѣ́ воcпѣ́ : Го́споди Христе́ Бо́же и́же человѣ́чество спасы́й на Крестѣ́, благоволи́ да мѣ́сто сі́é Тебѣ́ посвяти́тся и не умолчи́тъ когда́  пѣ́ти Тебѣ́ хвалы́.
Lorsqu’il découvrit le lieu que Tu lui avais désigné pour son ascèse, le vénérable Gall dressa une croix et Te chanta : Seigneur Jésus-Christ, Toi qui a sauvé l’humanité sur une croix, permets que ce lieu Te soit consacré et retentisse à jamais du chant de Tes louanges.

Kondakion de la déposition de la précieuse Ceinture, ton 4
Чeстна́гo по́яса твоегó положе́нiе пра́зднуетъ дне́сь тво́й препѣ́тая хра́мъ, и прилѣ́жнo взыва́етъ ти́: ра́дуйся Дѣ́во христiа́нъ похвало́.
En ce jour, ton église fête la déposition de ta ceinture, toute-louée, et t’acclame constamment : réjouis-toi Vierge, louange des chrétiens.

Autre kondakion de la déposition de la précieuse Ceinture, ton 2
Бoгопрiя́тное твое́ чре́во Богоро́дице, oбъе́мшiй по́ясъ тво́й чeстны́й, держа́ва гра́ду твоему́ неoбори́ма, и сокро́вище е́сть блaги́хъ неoску́дно, eди́на ро́ждшая приснодѣ́во.
La précieuse Ceinture qui jadis entoura  ton sein porteur de notre Dieu  pour ta ville est un invincible trophée,  un trésor inépuisable de bienfaits, toi seule toujours vierge en enfantant.


 HOMÉLIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR
L’apôtre veut ainsi réprimer l'arrogance de ceux qui se glorifient eux-mêmes. Chose admirable, dit-il, non-seulement nous gardons ce trésor dans des vases d'argile, mais malgré tant de souffrances que nous endurons, tant de persécutions qui nous accablent, nous pouvons le défendre et nous ne le perdons point. Et ce serait encore un vase d'airain, qu'il ne suffirait pas à porter ce trésor, ni à résister à de telles attaques. Et cependant ce trésor, nous le portons, et la grâce de Dieu nous empêche d'éprouver rien d’inopportun. « Partout », dit-il, « nous avons des tribulations, et nous ne sommes point accablés ». Qu'est-ce à dire, « partout? » C'est-à-dire, de la part de nos ennemis, de nos amis, de nos proches; c'est-à-dire, par suite des besoins qui nous pressent de tous côtés, des dangers que nous suscitent nos parents comme nos ennemis. « Mais nous ne sommes point accablés ». Voyez comme il oppose les pensées aux pensées. « Nous sommes dans les tribulations », dit-il; « mais nous ne sommes point accablés : nous sommes dans le dénuement, mais nous ne succombons point » ; c'est-à-dire, nous ne tombons pas en défaillance : Dieu ne permet pas que nous soyons vaincus, mais seulement que nous soyons éprouvés. «Nous sommes persécutés, mais nous ne sommes, pas délaissés; nous sommes renverses, mais nous ne périssons point ». Les tentations viennent fondre sur nous, mais nous ne subissons pas les conséquences ordinaires des tentations; et c'est là un effet de la puissance de Dieu et de Sa grâce. Ailleurs, l'apôtre dit que Dieu permet tout cela, soit pour affermir l'humilité dans leurs cœurs, soit aussi pour assurer le bien des fidèles : « De peur que je ne m'enorgueillisse », dit-il, « un aiguillon m’a été donné ». (II Cor. XII, 7.) Et il dit encore : « De peur que l'on n'ait de moi une opinion plus haute que ce que l'on voit ou ce que l'on entend de moi ». Et ailleurs : « De peur que nous ne soyons pleins de confiance en nous-mêmes ». Ici Il permet ces tentations, afin de faire éclater Sa puissance. Voyez-vous combien les tentations sont avantageuses? Elles montrent la puissance de Dieu, elles font voir l'efficacité, de Sa grâce : « Ma grâce te suffit », dit le Seigneur. Elles affermissent l'humilité chez les uns, elles apaisent l'orgueil des autres et augmentent leur patience. « Car la patience », dit l'apôtre, « produit l'épreuve, et l'épreuve donne l’espérance ». (Rom. V, 4.) Quand on a couru de grands dangers, quand ensuite on en est sorti triomphant pour avoir mis en Dieu sa confiance, n'apprend-on point par là à s'attacher de plus en plus au Seigneur? « Sans cesse nous portons dans notre corps la mortification de Jésus, afin que la vie de  Jésus soit aussi manifestée dans notre corps». Quelle était donc cette mortification du Seigneur Jésus, qu'ils portaient dans leurs corps? C'est qu'ils mouraient, pour ainsi dire, chaque jour, et prouvaient ainsi la Résurrection du Sauveur. — Vous croyez que Jésus-Christ est mort, semblaient-ils dire, et vous ne croyez pas qu'Il soit ressuscité, jetez les yeux sur nous qui mourons tous les jours, et qui chaque jour aussi ressuscitons; alors vous croirez à la Résurrection. Voilà donc encore une nouvelle cause des tentations : « Afin que », dit-il, « la vie de Jésus soit manifestée dans notre corps », en ce qu'Il nous arrache au péril. Ainsi, ce qui semble être de la faiblesse, ce qui a l'air d'une défaillance, prêche la Résurrection de Jésus-Christ. Le manque de tribulations manifesterait moins bien cette puissance de Jésus-Christ que ne la manifestent ces souffrances dont nous triomphons. « En effet, nous qui vivons, nous sommes livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la  vie de Jésus soit manifestée en nous, dans notre chair mortelle ». C'est ainsi que procède ordinairement l'apôtre; son langage d'abord obscur, s'éclaircit ensuite.

LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Lc XXIV, 12-35 Liturgie: Gal. VI, 11–18 ; Jn. III, 13–17. 2 Cor. VI, 1–10;  Matth. XXV, 14–30. Еph. VI, 10–17 ; Jn. XV, 17 – XVI, 2.


[1] Tiré du Synxaire du hiéromoine Macaire du Mont Athos

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