"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 21 février 2015

La première prière connue à la Génitrice [Θεοτόκος] de Dieu


La première prière connue à la Génitrice de Dieu (grec, Θεοτόκος, qui signifie «celle qui porte/enfante Dieu») est une prière trouvée sur un fragment de papyrus datant d’environ 250 après Jésus-Christ. En 1917, la bibliothèque John Rylands [1] de Manchester, en Angleterre, acquit un grand nombre de papyrus égyptiens. La prière est située sur le fragment enregistré sous le numéro de référence grec Papyrus 470. La prière semble provenir d'une liturgie copte de Noël ou de Vêpres écrites en grec koinè, bien que le fragment en question puisse être une copie privée de la prière. Cette prière est toujours chantée dans l'Église orthodoxe jusques à ce jour à la fin de presque tous les offices de Vêpres pendant le Carême. On la trouve aussi dans les offices religieux de l'Eglise catholique et des Eglises orientales.
La date précoce de cette prière est importante pour un certain nombre de raisons, dont l'une est qu'elle appuie notre compréhension que le terme Theotokos n’était pas seulement un concept théologique défendu lors du troisième Concile Œcuménique de l'an 431, mais était déjà en usage populaire et bien connu plusieurs siècles avant l'hérésie nestorienne.
Comme saint Grégoire de Nazianze l’a déclaré en l'an 379, "Si quelqu'un ne soutient pas que sainte Marie est Mère de Dieu, il est séparé de la divinité." (Lettre 101, PG 37, 177C) Les premiers chrétiens reconnaissait la Theotokos comme un puissant intercesseur pour ceux qui souffrent, et qui ont besoin de protection. Les chrétiens ont recherché ses intercessions dès l'époque de l'Eglise primitive, et depuis bien plus d'un millier d’années jusques à ce jour.

« Sous ta miséricorde nous accourons ô Mère de Dieu, ne méprise pas nos supplications dans l’adversité, mais délivre-nous des malheurs, seule pure, seule bénie »

Ecoutez l'hymne en grec: 
Υπο την σην ευσπλαγχνιαν καταφευγομεν Θεοτοκε. τας ημων ικεσιας μη παριδης εν περιστασει, αλλ 'εκ κινδυνων λυτρωσαι ημας, μονη αγνη, μονη ευλογημενη.



Ci-après, extrait de "la signification du terme Theotokos in "The Byzantine Fathers of the Fifth Century [Les Pères Byzantins du Ve siècle] (Père Georges Florovsky) Juin 1987.

"Le terme Theotokos - Θεοτοκος - ne signifie pas la même chose que «Mère de Dieu» en anglais ou dans la traduction latine commune. En anglais, il faut traduire Theotokos par «porteuse de Dieu." L'exactitude latine serait Deipara ou Dei génitrix, et non Mater Dei. Si Nestorius avait été plus prudent, il se serait rendu compte que le terme Theotokos avait connu une utilisation relativement longue : il avait été utilisé par Origène, par Alexandre d'Alexandrie, par Eusèbe de Césarée, Cyrille de Jérusalem, Athanase, Grégoire de Nazianze, Grégoire de Nysse, et Cyrille. En Occident latin, Tertullien avait utilisé le terme Mater Dei dans  De Patientia 3 et Ambroise l’a également utilisé dans son Hexaemeron V, 65 (Patrologia Latina. 14, 248A). Plus significatif est le fait que le théologien antiochien Eustathe (évêque d'Antioche de Circa 324 à 330 A.D.), si souvent considéré comme un précurseur de Nestorius, avait quelques tendances remarquablement antiochienne dans sa christologie, dont l'une était l'utilisation du terme de Theotokos. "



Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
citant

Voir aussi

Sources:

1. Image reproduite avec l'aimable autorisation du bibliothécaire en chef et directeur de la Bibliothèque John Rylands de l'Université de Manchester. Pour plus d'informations sur le fragment, voir: http://tinyurl.com/kh3fy5d

2. The Significance of the Term Theotokos” [La Signification du terme Théotokos] in The Byzantine Fathers of the Fifth Century [Pères Byzantins du Ve siècle] (Père Georges Florovsky) juin,1987.

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