N°496/2014 – disponible sur le site internet du diocèse : www.diocesedegeneve
1/14 décembre
27ème dimanche après la
Pentecôte
St prophète Nahum
(VIIème s. avant Jésus-Christ) ; St Philarète le Miséricordieux (792) St martyr Ananias le
Persan ; St Joannice de Devitch (1430).
Lectures : Eph. VI,
10–17. Lc. XVIII, 18–27. St
Philarète : Col. III, 12–16. Lc. VI, 31–36
E
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n préparation de la fête de la
Nativité du Christ, l’Eglise commémore
en ce mois plusieurs Prophètes : Nahum, Habacuc [2 déc.], Sophonie [3
déc.], Aggée [16 déc.], Daniel [17 déc.].
D’après les anciens documents
hagiographiques de Jérusalem, on célébrait le 4 décembre à la Basilique de la
Résurrection une fête des Douze Prophètes.
Le saint prophète Nahum était
originaire d’Elqosh en Galilée et appartenait à la tribu de Syméon. Il vécut au
viie siècle avant notre
Seigneur et prophétisa l’anéantissement prochain de Ninive, la capitale du
royaume d’Assyrie, par le roi des Mèdes (en 612), et la restauration du royaume
de Juda. Septième des Petits Prophètes, son bref livre décrit avec grandeur le
déchaînement de la colère du Seigneur contre les ennemis de son peuple : Il a pour chemin la tempête et l’ouragan, et la nuée est la poussière
de ses pieds… Il fait trembler les montagnes et se fondre les collines ;
la terre se soulève devant lui, ainsi que le monde et tous ses habitants.
Mais le prophète proclame aussi la tendresse de Dieu pour ses élus : Le Seigneur est bon ; Il est un refuge
au jour de la détresse et Il connaît ceux qui se confient en lui. De loin,
il voit venir Celui qui doit apporter la paix définitive au peuple de
Dieu : le Christ. Voici sur les
montagnes, les pieds d’un messager de bonne nouvelle qui annonce la paix.
Le nom du prophète était lui-même une prédiction de la miséricorde de Dieu, car
il signifie « repos », « consolation ». Après avoir
accompli sa mission, le saint prophète Nahum s’endormit en paix et fut enseveli
dans la terre de ses pères.
SAINT PHILARÈTE LE MISÉRICORDIEUX
Au temps de la régence de
l’impératrice Irène, mère du jeune empereur Constantin VI (780), vivait
dans la ville d’Amnia, en Paphlagonie, un riche cultivateur nommé Philarète.
Dieu lui avait donné en abondance toutes sortes de biens et de richesses :
champs, vignes, troupeaux, dont s’occupait une foule de serviteurs. Déjà avancé
en âge, il vivait heureux, entouré d’une nombreuse famille, n’ayant pour seul
souci que de plaire à Dieu en mettant ses richesses au service de son prochain.
Philarète avait un tel amour pour ses frères, qu’il ne supportait pas de voir quelqu’un dans le besoin, distribuant sans compter à tous les nécessiteux qui se présentaient chez lui. Le Seigneur lui montrait d’ailleurs sa
faveur en faisant abonder ses richesses, dans la mesure même où son serviteur
les distribuait. Mais, par la jalousie du démon et la permission de Dieu, Philarète
fut éprouvé d’une manière semblable au juste Job. Des voleurs vinrent dérober
ses richesses, et une suite de malheurs laissa bientôt le riche laboureur dans
la plus complète pauvreté. Malgré cela,
l’homme de Dieu ne laissa pas sortir une plainte ou une parole de révolte de sa
bouche. Tout au contraire, rendait grâce à Dieu de l’avoir délivré du fardeau
des richesses, en se souvenant de ces paroles du Seigneur sur le riche
(Mt XIX, 24). Contraint dès lors à travailler de ses mains pour nourrir sa famille,
il fit encore don, par compassion, du peu
de biens qui lui restaient. Lorsqu’ils
apprirent cela, l’épouse de Philarète et ses enfants
versèrent d’abondantes larmes et lui reprochèrent de les avoir ainsi voués à
une famine certaine. Mais, rempli de foi dans ces paroles du Seigneur : Ne vous inquiétez pas pour votre existence
de ce que vous aurez à manger ou de ce que vous aurez à boire… Cherchez
premièrement le Royaume de Dieu et sa justice et tout cela vous sera donné en
surplus (Mt VI, 24-33), le valeureux
disciple du Christ les exhorta à prendre patience.
Dépouillé de tout bien, mort au
monde, et privé de toute consolation humaine, Philarète avait abandonné son
existence à la divine Providence, mais Dieu montra qu’Il ne l’abandonnait pas.
Le précepteur du jeune empereur envoya en effet, en ce temps-là, dans tout
l’Empire des émissaires chargés de rassembler des jeunes filles, belles et
distinguées, afin de choisir parmi elles une épouse pour le souverain. Parvenus
à Amnia, les envoyés impériaux furent reçus dans la maison de Philarète, qui
leur offrit une hospitalité digne d’Abraham,
malgré sa récente misère. Frappés
par la noblesse et la vertu du vieillard, qui rayonnaient sur son visage et
dans tous ses gestes, les émissaires lui demandèrent de leur présenter sa
famille et ils choisirent deux de ses petites-filles, Marie et Maranthée, pour
les amener à la cour. Lorsqu’elles furent présentées à l’empereur, la beauté
spirituelle de leur âme, qui avait été formée à la vertu par saint Philarète, fit qu’elles
l’emportèrent immédiatement sur toutes les autres prétendantes.
Constantin VI prit Marie comme épouse, unit sa sœur à l’un des personnages
les plus importants de sa cour et, ayant fait venir Philarète près de lui au
palais, il le couvrit d’honneurs et de richesses plus encore que précédemment.
Ne se laissant pas enivrer par cette nouvelle prospérité, le saint prépara
alors un somptueux festin, auquel il convia les pauvres, les vieillards et les
impotents de la capitale. Il passait dès lors son temps à faire
l’aumône aux dignes comme aux indignes,
ne mesurant
pas ses dons selon son propre jugement, mais
se faisant seulement l’instrument de la
miséricorde de Dieu, qui connaît les besoins de chacun. Élevé à la dignité
consulaire, l’humble et doux Philarète eut connaissance à l’avance de sa mort
prochaine. Il rassembla toute sa nombreuse famille autour de son lit, et leur
recommanda de distribuer avec joie tout le reste de ses biens aux pauvres et
aux nécessiteux, en ajoutant ces paroles : « Mes enfants, n’oubliez
pas l’hospitalité, visitez ceux qui sont malades ou en prison, veillez sur les
veuves et les orphelins, assurez la sépulture de ceux qui meurent dans
l’indigence, ne négligez pas la fréquentation de l’église, ne désirez pas les
biens d’autrui, ne dites du mal de personne et ne vous réjouissez pas des
malheurs qui surviennent à vos ennemis, agissez en tout comme vous m’avez vu me
conduire pendant ma vie, afin que Dieu vous garde sous sa protection. »
Puis, le visage rayonnant de joie et de lumière, il remit son âme à Dieu, en
s’arrêtant sur ces paroles de la prière du Seigneur : Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel (792).
Tropaire du dimanche, ton 2
Егда́ снизшéлъ ecи́ къ смéрти,
Животé безсме́ртный, тогда́ а́дъ умертви́лъ ecи́ блиста́ніемъ
Божества́: eгда́ же и yме́ршыя отъ преиспо́дныxъ воскреси́лъ ecи́, вся́ си́лы
небе́сныя взыва́ху : Жизнода́вче Xpисте́ Бо́́́же на́шъ, сла́ва Teбѣ́.
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Lorsque
Tu descendis dans la mort, Toi, la Vie immortelle, Tu anéantis l’enfer par
l’éclat de la Divinité. Lorsque Tu ressuscitas les morts des demeures
souterraines, toutes les Puissances des cieux s’écrièrent : « Ô
Christ, Source de Vie, notre Dieu, gloire à Toi ! »
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Tropaire du st prophète Nahum, ton 2
Проро́ка Твоего́ Нау́ма па́мять, Го́споди, пра́зднующе,
тѣ́мъ Тя́ мо́лимъ, спаси́ ду́ши на́ша.
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Célébrant la mémoire de Ton prophète Nahum,
nous Te supplions, Seigneur, par son intercession, de sauver nos âmes.
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Kondakion du st prophète Nahum, ton 4
Просвѣти́вшееся Ду́хом чи́стое твое́ се́рдце
проро́чества бы́сть свѣтлѣ́йшаго прiя́телище: зри́ши бо, я́ко настоя́щая,
дале́че су́щая, сего́ ра́ди тя почита́емъ, проро́че блаже́нне, Нау́ме
сла́вне.
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Illuminé par l’Esprit, ton cœur pur fut le
réceptacle de la prophétie la plus lumineuse, voyant comme s’ils étaient
proches les événements lointains. Aussi nous te vénérons, bienheureux
prophète, glorieux Nahum.
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Kondakion du dimanche, ton 2
Воскре́слъ ecи́ отъ гро́ба, всеси́льне Спа́се, и áдъ ви́дѣвъ чу́до, yжасе́ся, и ме́ртвiи воста́ша : тва́рь же ви́дящи сра́дуется Тебѣ́, и Ада́мъ свесели́тся, и мípъ, Спа́се мо́й, воспѣва́етъ Tя́ при́сно.
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Sauveur Tout-Puissant, Tu es
ressuscité du Tombeau : l’enfer, voyant ce prodige, est saisi de stupeur et
les morts ressuscitent. A cette vue, la création se réjouit avec Toi ; Adam
partage l’allégresse, et le monde, ô mon Sauveur, ne cesse de Te louer !
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Hiéromoine
Grégoire de la Sainte Montagne
COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE
DE ST JEAN CHRYSOSTOME
L’âme, en
atteignant les profondeurs insondables de Dieu, se donne entièrement à Lui,
« qui se sera Lui-même tout entier, introduit en elle toute entière,
impassiblement comme il sied à Sa Divinité, et Il l’aura tout entière divinisée »
(St Maxime). Tous les efforts humains pour faire ce qui est bien arrivent à leur
fin. L’âme n’est plus active, mais passive. Elle reçoit sans cesse de Dieu la
grâce de l’Amour infini. « Dans le siècle à venir, nous recevrons par
grâce la transformation vers la déification et nous ne serons plus actifs, mais
passifs. Et pour cette raison, nous ne cesserons d’être déifiés » (St
Maxime) par le Père qui aime l’humanité. Comme l’écrit saint Jean le
Théologien : Dès maintenant, nous
sommes enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté.
Nous savons que lors de cette manifestation nous Lui serons semblables
(I Jn III, 2).
Le prêtre :
Paix à tous.
Le
chœur : Et à ton esprit.
La Table de paix
Chaque
divine Liturgie est une nouvelle apparition du Christ ressuscité. Les premières
apparitions du Christ après la Résurrection ont été décrites par l’évangéliste
Jean : Le soir, ce même jour, le
premier de la semaine, et les portes étant closes, là où se trouvaient les
disciples, par peur des Juifs, Jésus vint et se tint au milieu et Il leur
dit : « Paix à vous ! »… Les disciples furent remplis de
joie à la vue du Seigneur… Huit jours après, Ses disciples étaient de nouveau à
l’intérieur et Thomas avec eux. Jésus vient, les portes étant closes, et il se
tint au milieu et dit : « Paix à vous ! » (Jn XX, 19-26). Lors de ces deux apparitions, le Seigneur se tint au milieu des Douze. La même
chose se répète à chaque Liturgie : Il se tient au milieu de l’assemblée et nous donne Sa paix. Car plus nous
approchons de la « Table de paix » (St Jean Chrysostome), plus grand
est le besoin de paix. « Tu vas recevoir un Roi par la divine Communion.
Et lorsqu’Il pénètre dans l’âme, il doit y avoir beaucoup de sérénité, beaucoup
de calme, une paix profonde dans nos pensées » (St Jean Chrysostome).
LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Lc XXIV, 36-53. Liturgie :
Col. I, 12-18. Lc XVII, 12-19.
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