N°490/2014 – disponible sur le site
internet du diocèse : www.diocesedegeneve.net
27 octobre / 9 novembre
22ème dimanche après la
Pentecôte
St martyr Nestor de Thessalonique (vers
306) ; St Nestor, le chroniqueur de la Laure des Grottes de Kiev (vers
1114) ; St Nestor l’illettré de la Laure des Grottes de Kiev (XIVème
s.) ; Invention des reliques du saint prince André de Smolensk
(1539) ; Stes martyres Capitoline et Erothéis (304) ; St martyr Marc
et ses compagnons ; St martyr Serge Tchernoukhine (1942).
Lectures : Gal. VI, 11–18. Lc. VIII, 26–39. Мartyr.:
Еph.VI, 10–17. Lc. XXI, 12–19.
VIE DU SAINT MARTYR NESTOR DE THESSALONIQUE[1]
A
|
insi
que le voulait la coutume, l’empereur romain Galère avait organisé dans
l’amphithéâtre de Thessalonique des jeux et des combats de gladiateurs. Il
avait amené avec lui un géant de la tribu des Vandales, à la force herculéenne,
nommé Lyaios. Celui-ci était si fort et d’une telle dextérité dans le combat
singulier que personne ne pouvait lui résister. Nestor, un jeune chrétien de la
ville, voyant le vain orgueil que tirait l’empereur des victoires de son
champion, décida de lui montrer que c’est au Christ seul qu’appartient la vraie
puissance. Il courut donc vers le bain où était enfermé le saint mégalomartyr
Dimitri et lui demanda l’assistance de sa prière pour aller affronter le géant.
Le martyr fit le signe de la Croix sur le front et le cœur du jeune garçon, et
l’envoya vers Lyaios, tel David au-devant de Goliath (cf. 1 Sam 17). Nestor arriva à l’amphithéâtre au moment où les
hérauts annonçaient l’invitation de l’empereur à affronter le géant. Il
s’avança alors devant la tribune où siégeait Galère, et jeta sa tunique à terre
en criant : « Dieu de Dimitri, viens à mon aide ! » Dès le
premier engagement, alors que le géant se ruait sur le frêle garçon, celui-ci
s’esquiva et le perça mortellement au cœur avec son poignard. Tous furent
saisis de stupeur à la vue de ce prodige et se demandaient comment l’invincible
barbare était tombé si facilement sous les coups d’un adolescent. En fait le
jeune chrétien, ne se confiant ni en sa force ni en ses armes, avait mis toute
son espérance dans le Seigneur, le « Maître du combat », Lui qui
livre leurs ennemis aux mains de ses fidèles. Au lieu de se soumettre devant ce
signe éclatant de la puissance souveraine de Dieu, l’empereur fut pris d’une
violente colère, et ordonna de saisir Nestor sur-le-champ et d’aller lui trancher
la tête en dehors de la ville. Comme il avait entendu le jeune garçon invoquer
le Dieu de Dimitri, Galère soupçonna ce dernier d’avoir usé de quelque
sortilège ; il donna donc l’ordre à ses soldats d’aller le transpercer de
leurs lances au fond de son cachot, sans autre forme de procès. Quelques
chrétiens, qui étaient présents lors de l’exécution de saint Dimitrios,
attendirent le départ des soldats pour ensevelir son corps avec dévotion. Lupus,
le serviteur de saint Dimitri, était lui aussi présent. Avant qu’on ensevelisse
le corps du martyr, il lui retira sa tunique baignée de sang et mit à son doigt
la bague royale qu’il portait. Par l’intermédiaire de ces deux trophées, Lupus
accomplit ensuite un grand nombre de miracles et de guérisons. Lorsque Galère
l’apprit, il envoya aussitôt ses soldats trancher la tête du fidèle serviteur.
VIE
DE SAINT NESTOR, CHRONIQUEUR DE LA LAURE DE KIEV
Lorsqu’à l’âge de dix-sept ans
Nestor se présenta aux Grottes de Kiev pour y devenir moine, saint Antoine
s’était retiré dans sa grotte et saint Théodose était occupé aux constructions
du monastère. Recevant toutes les paroles des deux Anciens comme des oracles
divins, le jeune novice s’efforçait de les imiter en toute chose, montrant de
plus une obéissance et une humilité exemplaires. Il reçut le saint Habit
angélique des mains de l’higoumène, saint Étienne, après le repos des deux
fondateurs, puis fut ordonné diacre. Il redoubla dès lors ses combats
ascétiques, et entreprit d’imiter la Passion vivifiante de notre Seigneur
Jésus-Christ au moyen de l’humilité et du mépris de soi-même. En 1080, à l’âge
de trente ans, il commença à rédiger la Passion
des saints Boris et Gleb ainsi que la Vie
de saint Théodose. Dieu lui montrait ainsi le ministère par lequel il devait
contribuer à l’édification de ses frères et de toute l’Église. Après
l’invention des reliques de saint Théodose, à laquelle Nestor contribua
activement, il se mit à écrire avec zèle et grand talent la vie et les exploits
des premiers moines de la Laure, écrits qui formèrent la première partie du
fameux Paterikon de Kiev, le
principal monument de la littérature monastique russe. Puis, en 1113, il
commença la rédaction de la Première
Chronique (Povest’ Vremennych Let) ou histoire du peuple et du
christianisme russe, allant de 850 à 1112. Il s’endormit en paix en 1114. Ses
précieuses reliques, restées incorrompues, reposent dans un reliquaire d’argent
dans la grotte de saint Antoine.
Tropaire du dimanche du 5ème ton
Собезнача́льное Сло́во Oтцу́ и Дýxoви, отъ Дѣ́вы ро́ждшeecя на спасе́нie на́ше, воспои́мъ вѣ́рній и поклони́мся, я́ко благоволи́ пло́тію взы́ти на кре́стъ, и cме́рть претерпѣ́ти, и воскреси́ти уме́ршыя сла́внымъ воскресе́ніемъ Cвои́мъ.
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Fidèles, chantons et adorons le
Verbe coéternel au Père et à l’Esprit, né d’une Vierge pour notre Salut :
car il Lui a plu, en Sa chair, de monter sur la Croix, de subir la mort et de
relever les défunts par Sa glorieuse Résurrection !
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Tropaire du martyr, ton 4
Му́ченикъ Тво́й, Го́споди,
Не́сторъ во страда́ніи свое́мъ вѣне́цъ прія́тъ нетлѣ́нный отъ Тебе́, Бо́га
на́шего: имѣ́яй бо крѣ́пость Твою́, мучи́телей низложи́, сокруши́ и де́моновъ
немощны́я де́рзости. Того́ моли́твами спаси́ ду́ши на́ша.
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Ton martyr Nestor,
Seigneur, par son combat, a reçu de Toi, notre Dieu, la couronne
incorruptible. Avec Ta force, il a renversé les tyrans et brisé même l’audace
impuissante des démons. Par ses supplications, ô Christ Dieu, sauve nos âmes.
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Коndакion du martyr,
ton 2
Страда́льчествовавъ
до́брѣ, безсме́ртную сла́ву наслѣ́довалъ еси́ ны́нѣ, я́ко во́инъ изря́дный
Влады́ки бы́лъ еси́, моли́твами Дими́трія му́ченика: съ ни́мъ у́бо, Не́сторе
му́дре, моля́ не преста́й о всѣ́хъ на́съ.
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Ayant mené le
bon combat, tu as acquis désormais
la gloire immortelle, toi qui devins un excellent soldat du Seigneur par les
prières du martyr Dimitri; avec lui, sage Nestor, à présent ne cesse pas
d'intercéder pour nous tous.
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Kondakion du dimanche du 5ème ton
Ko а́ду Спа́сe мо́й,
coшéлъ ecи́, и врата́ сокруши́вый я́ко всеси́ленъ, умéршиxъ я́ко Созда́тель coвоскре-cи́лъ ecи́, и cме́рти жáло сокруши́лъ ecи́, и Aда́мъ отъ кля́твы изба́вленъ бы́сть, Человѣколю́бче. Тѣ́мже
вси́ зове́мъ :
спаси́ на́съ, Го́споди.
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Ô mon Sauveur, Tu es descendu aux enfers, brisant
ses portes comme Tout-Puissant ; et avec Toi, Créateur, Tu ressuscitas
les morts, brisant l’aiguillon de la mort et libérant Adam de la malédiction,
ô Ami des hommes ! Aussi, tous nous Te clamons :
Seigneur, sauve-nous!
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Hiéromoine
Grégoire de la Sainte Montagne
COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE
DE ST JEAN CHRYSOSTOME
Ceux qui vivent dans l’unité de la foi saisissent l’amour de l’Église
pour l’humanité. Ils entendent battre avec compassion son cœur maternel pour
tout homme et le voient s’enflammer d’amour pour tous : pour les
incroyants et les catéchumènes, pour ceux qui sont loin de la foi et ceux qui
en sont proche.
Le prêtre
(à voix basse) : Nous Te confions
toute notre vie et tout notre espoir, Seigneur Ami des hommes, et nous
T’invoquons, nous Te prions et Te supplions : rends-nous dignes de participer
aux Mystères célestes et redoutables de cette table sacrée et spirituelle, avec
une conscience pure, pour la rémission de nos péchés, le pardon de nos fautes,
la communion au Saint-Esprit, l’entrée en possession de l’héritage du royaume
des cieux, pour plus d’assurance auprès de Toi, mais non pour le jugement et la
condamnation.
(à
voix haute) : Et rends-nous dignes,
Maître, d’oser en toute assurance et sans craindre de condamnation, T’appeler
Père, Toi le Dieu céleste, et Te dire :
Pour la communion au
Saint-Esprit
Rends-nous dignes de participer… pour la communion
au Saint-Esprit, demande
le célébrant dans sa prière. La communion au saint Corps et au Sang du Christ
est aussi la communion au Saint-Esprit : « Par ces deux Dons
nous avons été abreuvés d’un seul Esprit » (St Jean Chrysostome ; cf.
1 Co XII, 13). Le Christ Lui-même « nous a abreuvés de Son calice, Il nous
a abreuvés du Saint-Esprit » (St Jean Chrysostome). Réellement, lors de la
première célébration du Mystère, le Christ, « prit le calice et mélangea
le vin et l’eau, Il l’éleva aux cieux et le montra à Dieu le Père ; et
après avoir rendu grâces, l’avoir béni, sanctifié, rempli avec le Saint-Esprit,
Il donna [Son saint Sang] à Ses saints et bénis disciples » (Liturgie de
St Jacques).
Lors du Banquet
de l’Église, le célébrant occupe la place du Christ « alors qu’il élève
ses mains vers le ciel et invoque le Saint-Esprit afin qu’Il vienne et
sanctifie les Dons offerts » (St Jean Chrysostome). Alors, « le pain
[offert] devient le Pain céleste ». Et tous ceux qui partagent « le
saint Corps et le Sang du Seigneur deviennent l’habitation du
Saint-Esprit » (St Jean Chrysostome). Le Saint-Esprit « vivifie tout
l’univers… Il se tient dans le ciel et emplit toute la terre… Il demeure tout
entier en chacun, et est tout entier avec Dieu. Il ne dispense pas Ses dons à
la manière d’un serviteur [comme le font les Anges], mais distribue les dons de
la grâce avec autorité» (St Basile). Dans l’Église, les fidèles reçoivent les dons du
Saint-Esprit. Dans la Liturgie, tout particulièrement, nous recevons le
Paraclet Lui-même dans notre assemblée et dans nos âmes.
L’accès auprès de
Dieu
Le Christ
est le Grand-Prêtre qui amène l’homme, telle une offrande, au Père céleste,
parce qu’en offrant Sa Personne immaculée à Dieu, Il a offert l’homme tout
entier. Nous devenons « acceptables au Dieu et Père pour autant que c’est
le Christ comme Prêtre qui nous offre. Car c’est par le Christ que nous avons eu accès [Rm V, 2], et Il a
inauguré pour nous le passage dans la véritable existence, étant entré d’abord
dans le Saint des Saints [cf. He VI, 20] pour nous, et nous ayant montré la Véritable
Voie » (St Cyrille d’Alexandrie).
LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Matth. XXVIII, 16-20 Liturgie : Eph. II, 4–10. Lc. VIII, 41–56. Saints: Eph. VI, 10–17 ; Lc.
XXI, 12–19.
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