7/20 octobre
17ème dimanche après la
Pentecôte
Saints
martyrs Serge et Bacchus (290-303). Saint Serge l’obéissance, de la Laure des
Grottes (vers le XIIIème s.). Saint Serge de Vologda (1412). Invention des
reliques de saint Martinien du Lac blanc (1514). Saints martyrs Julien, prêtre
et Césaire, diacre (Ier s.). Sainte martyre Pélagie de Tarse (290). Saint
martyr Polychrone, prêtre (IVème s.). Saint Jonas, évêque de Hankou
(Mandchourie).
Lectures : 2 Cor. VI, 16 - VII, 1 ; Lc. VII, 11-16. Martyrs : Hébr. XI, 33 -
XII, 2 ; Lc. XXI, 12-19.
VIE DE SAINT JONAS DE HANKOU[1]
Saint
Jonas (Pokrovsky) naquit à Kalouga en 1888 et reçut le nom de Vladimir au saint
baptême. Devenu orphelin à l’âge de huit ans, il fut élevé par le diacre du
village, qui l’envoya étudier au séminaire de sa ville natale. De là, il poursuivit
ses études à l’Académie ecclésiastique de Kazan. Parvenu en troisième année, il
fut tonsuré moine au monastère d’Optino, et garda pendant le reste de sa vie un
lien spirituel avec les startsi. À
l’issue de ses études, on lui confia l’enseignement du cours sur le Nouveau
Testament, charge qu’il accepta contre son gré, sur la recommandation de son
père spirituel. Il fut ensuite ordonné prêtre et enseigna à l’Académie jusqu’à
l’âge de trente ans. Lorsque les bolcheviques s’emparèrent du pouvoir (1918), il
fut obligé de quitter Kazan pour Perm. Arrêté, il fut si cruellement frappé,
qu’il en perdit conscience. Pendant le voyage qui l’emmenait à Tobolsk pour y
être jugé, il réussit à s’échapper et à rejoindre les troupes de l’Armée
Blanche, où il servit comme chapelain. Il partagea les tribulations de son
détachement au cours de sa retraite à travers les montagnes du Turkestan et le
désert de Gobi, où de nombreux Russes avaient trouvé refuge. Parvenu à Pékin,
il fut bientôt ordonné évêque de Manchourie. Au moment de son arrivé en Chine
(1922), la ville frontière de Manjouria (aujourd’hui Manjouli) était remplie de
réfugiés russes, qui ne possédaient que les vêtements qu’ils portaient. Les
habitants leur venaient en aide autant qu’ils le pouvaient, mais le pain
manquait pour nourrir les enfants.
Pendant
les trois années de son épiscopat, saint Jonas, se faisant tout pour tous, devint l’ange gardien et l’inspirateur
de ses brebis spirituelles, qui retrouvèrent auprès de lui courage et
espérance. Il célébrait la Divine Liturgie comme s’il était déjà transporté au
ciel devant l’autel céleste, et ses sermons étaient dotés d’une telle force que
personne ne voulait en manquer un seul mot. Apôtre de la charité en ces temps
d’extrême misère, il nourrissait les affamés, accueillait les étrangers,
distribuait des vêtements et visitait les malades. Il organisa aussi la vie de
la communauté des exilés, répara les bâtiments de l’église, ouvrit une
bibliothèque, organisa une soupe populaire, fonda une clinique ainsi qu’une école
secondaire. Les enfants aimaient leur évêque plus que leurs propres parents, et
lorsqu’il leur enseignait le catéchisme, ils étaient tellement captivés par ses
paroles, qu’ils pouvaient ensuite les répéter de mémoire et sans effort.
Homme
de prière, qui n’avait en rien renoncé à ses devoirs monastiques, saint Jonas
avait su se transformer en homme d’action efficace, et tout ce qu’il
entreprenait pour le soulagement de ses ouailles réussissait, malgré les
énormes difficultés qu’il rencontrait. Ayant connu lui-même la condition
d’orphelin, il fonda un orphelinat qui, dès la première année, abritait
vingt-huit enfants, envers lesquels il faisait preuve d’une affection
paternelle. Il se donnait sans compter à sa tâche pastorale, à tel point
qu’après avoir pris soin d’un prêtre atteint de typhoïde, il contracta une
amygdalite chronique, mais il n’en cessa pas pour autant ses activités. Un
jour, il se rinça la gorge avec du kérosène, en pensant qu’il servirait
d’antiseptique, mais cela conduisit rapidement à un empoisonnement du sang.
Quand il devint évident que la mort approchait, le saint se prépara
imperturbablement à son passage à l’éternité. Dans son Testament, dont plusieurs milliers d’exemplaires furent distribués
lors de ses funérailles, il écrivait : « Je commencerai par ces mots
de l’Apôtre : Enfants, aimez-vous
les uns les autres… Et je finirai par ces mêmes mots : Aimez-vous les uns les autres. Tel est
le commandement de votre évêque. Ne laissez pas les enfants à l’abandon…
Pardonnez-moi, par amour du Christ, et ne m’oubliez pas dans vos prières… De
sorte que dans l’éternité, nous nous tenions tous avec confiance devant le
redoutable tribunal du Christ. »
Après
avoir dit adieu et avoir béni ceux qui étaient rassemblés autour de lui, il
revêtit l’épitrachilion et les
manchettes qui avaient appartenu au starets
Ambroise d’Optino, et commença à lire à haute voix, en faisant des
prosternations, le canon pour les
agonisants. On l’allongea ensuite sur son lit et, après qu’il eut rendu grâce à
Dieu, son âme fut transférée dans le monde qui ne connaît ni maladie, ni
affliction, ni gémissement, mais l’éternelle joie du Seigneur (7 octobre 1925).
Un enfant qui était paralysé depuis longtemps se mit alors à courir et
s’écria : « Maman, l’évêque Jonas m’est apparu et m’a dit :
“Voici, je te donne mes jambes, elles me sont désormais
inutiles ! ” »
Tropaire du dimanche, ton 8
Съ высоты́ снизше́лъ еси́, Благоyтpóбне, погребе́нiе прiя́лъ ecи́ тридне́вное, да на́съ свободи́ши страсте́й, животе́ и воскресе́нiе на́ше, Го́споди, сла́ва Teбѣ́ !
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Des hauteurs, Tu es descendu, ô
Miséricordieux ! Tu as accepté d’être enseveli trois jours afin de nous
libérer des passions : ô notre Vie et notre Résurrection, Seigneur, gloire à
Toi !
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Tropaire
des saints martyrs Serge et Bacchus, ton 5
Удобрéнiе Христо́выхъ
страстотéрпецъ и о́чи Христо́вы Цéркве, о́чи просвѣти́те ду́шъ нашихъ, Сéргiе многострада́льне и Ва́кxе пресла́вне: моли́теся ко Го́споду, я́ко да убѣжи́мъ тьмы́ грѣхо́вныя и Свѣ́та яви́мся о́бщницы
невечéрняго моли́твами ва́шими, святíи.
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Ornements des martyrs du Christ,
vous qui fûtes les yeux de l’Église du Christ, illuminez les yeux de nos
âmes, Serge le très-éprouvés et Bacchus le très-glorieux. Priez le Seigneur,
pour que nous fuyions les ténèbres du péché et que nous devenions
participants à la lumière sans déclin par vos prières.
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Tropaire
de St Jonas de Hankou, ton 4
Пáстырь дóбрый бы́лъ еси́ и рýсскимъ лю́демъ,
пристáнище обрѣ́тшимъ въ чýждей странѣ́, вся́ко наставля́я и́хъ, наипáче
же любви́ Христóвой,
óбразъ любви́ нелицемѣ́рныя во всéмъ
показýя, тѣ́мже, святи́телю óтче
Ióно, моли́ Христá Бóга
спасти́ся душáмъ
нáшимъ.
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Tu fus un bon pasteur et le havre
des Russes qui se trouvaient à l’étranger, les guidant vers l’amour du
Christ, te montrant en toutes choses un exemple d’amour sans hypocrisie,
aussi, saint hiérarque Jonas, prie le Christ Dieu de sauver nos âmes.
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Kondakion
des saints martyrs Serge et Bacchus, ton 2
Ра́зумъ на враги́ му́жески вооружи́вше, всю́ тѣ́хъ
лéсть разруши́сте, и побѣ́ду
свы́ше прiи́мше,
му́ченицы всехва́льнiи, единомы́сленно вопiю́ще: добро́ и красно́ о
éже бы́ти съ Бо́гомъ.
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Avec courage ayant affronté les ennemis, vous avez fait détruit leur tromperie et d'en haut ayant
reçu la victoire, illustres Martyrs, d'un même cœur vous vous êtes écriés: il est bon et agréable d'habiter avec
Dieu.
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Kondakion de St Jonas de Hankou, ton 3
Дѣ́темъ не возбрани́лъ еси́ приходи́ти къ тебé,
богоблажéнне, пекíйся о насýщныхъ ихъ, и хрáмину и́мъ создáл еси́, по кончи́нѣ же твоéй ихъ не остави́лъ еси́, óтрока бо
расслáблена въ сóнномъ видѣ́нiи исцѣ́ливъ. Сегó рáди
вопiéмъ ти: Рáдуйся,
чудодѣ́йственниче, Ióно
преслáвный.
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Tu n’as pas
empêché les enfants de venir à toi, ô bienheureux en Dieu, te souciant de
leurs besoins et leur créant un foyer ; après ton trépas, tu ne les as
pas délaissé, guérissant un enfant paralysé lors d’une vision nocturne.
Aussi, nous t’acclamons : Réjouis-toi, thaumaturge, Jonas le
très-glorieux.
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Кондак
воскресный 8-oго глаca
Воскpécъ изъ гро́ба, уме́ршыя
воздви́глъ ecи́ и Aда́ма воскреси́лъ ecи́, и Éва лику́етъ вo Tвое́мъ воскре-се́нiи,
и мipcтíи концы́ торжеству́ютъ е́же изъ ме́ртвыхъ воста́нieмъ Tвои́мъ
Mногоми́лостивe.
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Ressuscité du tombeau, Tu as relevé
les morts et ressuscité Adam ; Ève aussi exulte en Ta Résurrection, et les
confins du monde célèbrent Ton réveil d’entre les morts, ô
Très-miséricordieux !
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Hiéromoine
Grégoire de la Sainte Montagne
COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE
DE ST JEAN CHRYSOSTOME
Dans la Divine Liturgie,
nous offrons le sacrifice de louange
par excellence. Par le Christ, nous les fidèles «offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit
de lèvres qui confessent Son Nom » (Hébr. XIII,15).
Lors de la sainte Anaphore, les fidèles offrent des « prières, des hymnes,
des actions de grâces, car tel est le fruit des lèvres »… Et
« confesser Son Nom », « c'est l'action de grâces à Lui rendues,
en mémoire de tout ce qu'Il a souffert pour nous » (St Jean Chrysostome).
Le Seigneur aime ce sacrifice de louange, car c’est là que
se trouve la voie du salut de l’homme : « C’est le sacrifice de louange qui me rend gloire ; tel est le chemin
par lequel Je montrerai à l’homme le salut de Dieu » (Ps. 49,23).
« La communion au Corps et au Sang du Maître est à juste titre appelée Salut de Dieu… parce qu’elle a été
donnée comme rédemption des péchés » (St Hésychius de Jérusalem). À la
Divine Liturgie, nous offrons à Dieu un sacrifice de justice, et Dieu nous
offre Son salut, c’est-à-dire le Christ (cf. Luc II,30).
LECTURES DU DIMANCHE
PROCHAIN : Matines : Jn XX, 1-10; Liturgie : II Cor. IX, 6-11, Lc VIII, 5-15 ; Saints Pères :
Hébr. XIII, 7-16, Jn. XVII, 1-13
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