24 juin / 7 juillet
2ème dimanche après la
Pentecôte
Nativité du vénérable et glorieux prophète, précurseur et baptiste
Jean
Saint Antoine de Dymsk (vers 1224) ; saints
Jacques et Jean, enfants de Novgorod (1566) ; saint Orence et ses frères :
saints Pharnace, Eros, Firme, Firmin, Cyriaque et Longin, martyrs en Thrace
(IV).
Lectures : Rom. II,
10-16 ;; Rom. XIII,11 – XIV,4 : Matth. IV, 18-23 ; Lc. I, 1-25, 57-68, 76,
80.
LA NATIVITÉ DE SAINT JEAN BAPTISTE[1]
D
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ès que l’Archange Gabriel eut
quitté la Très-Sainte Mère de Dieu, après lui avoir annoncé la Bonne Nouvelle
de son enfantement virginal, en prenant pour preuve de ses dires la conception
de sa cousine Élisabeth, Marie se rendit en hâte en Judée, dans le village où
demeuraient Zacharie et Élisabeth. Elle salua sa cousine et, aussitôt, le fœtus
de six mois tressaillit d’allégresse dans le sein d’Élisabeth, se faisant
précurseur du Sauveur avant même sa naissance. Remplie de l’Esprit Saint,
Élisabeth prêta sa voix au prophète et s’écria : « Bénie es-tu entre toutes les femmes, et béni
soit le fruit de ton sein ! Comment m’est-il donné que vienne à moi la
mère de mon Seigneur ? » (Lc
1, 39-44). Marie lui répondit par son admirable cantique d’action de
grâces : « Mon âme exalte le
Seigneur… ». Elle resta trois mois auprès d’Élisabeth, l’assistant et
s’entretenant avec elle des merveilles de Dieu, puis rentra chez elle. Le temps
étant accompli où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils, qui fut
accueilli avec joie et allégresse par sa parenté et par tout le voisinage. Le
huitième jour, alors qu’on procédait à la circoncision du nouveau-né, on voulut
lui donner le nom de son père, Zacharie, selon la coutume. Mais Élisabeth prit
la parole et dit de manière catégorique : « Non, il s’appellera Jean ! » (Lc 1, 59). Les assistants lui objectèrent que personne de sa
parenté ne portait ce nom, et s’adressant par signes à Zacharie, qui était
resté sourd et muet depuis la visite de l’Archange Gabriel, on lui demanda son
avis. Celui-ci demanda une tablette et écrivit : « Jean est son nom. » À l’instant
même, délivré de son mutisme et rempli de l’Esprit Saint, il se mit à
prophétiser et adressa à Dieu cette hymne : « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, de ce qu’Il a visité et
délivré son peuple et nous a suscité une puissance de salut dans la maison de
David son serviteur, selon qu’Il l’avait annoncé à ses saints prophètes des
temps anciens… Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du
Très-Haut ; car tu marcheras devant le Seigneur, pour lui préparer les
voies et pour donner à son peuple la connaissance du salut par la rémission de
ses péchés. » (Lc 1, 68-79).
Celui qui était né contre toute
attente d’un sein flétri annonçait, par sa naissance, comme par un printemps
spirituel, que le Messie, dont il préparait la venue, allait renouveler les
lois de la nature humaine stérile et lui ouvrir la voie de la divinisation. Lui
qui était appelé par Dieu à devenir la Voix du Verbe, délia ainsi la langue de
son père, qui avait été liée par son manque de foi, et il mit fin aux figures
et aux ombres de l’Ancienne Alliance. Dernier des prophètes, Jean qui, selon le
témoignage du Seigneur, est le plus grand de tous ceux qui sont nés de la femme
(Mt 11, 11), est aussi le premier des
apôtres. Naissant en ce jour, il commence à luire dans le monde comme le
Flambeau de la Lumière véritable, comme l’Astre annonçant le Soleil de Justice
et comme le Héraut proclamant l’entrée du Verbe. La crainte et l’émerveillement
s’emparèrent de tous ceux qui étaient présents et la nouvelle se répandit dans
la Judée tout entière. L’enfant grandissait et son esprit se fortifiait, car la
main du Seigneur était sur lui. Dès qu’il fut sevré et capable de marcher, il
se retira de la maison familiale pour aller vivre dans le désert, vêtu d’une
peau de chameau, une ceinture de cuir à ses reins, et se nourrissant de
sauterelles et de miel sauvage. Celui dont le monde n’était pas digne, menait
là une vie sans soucis, sans tristesse, délivrée des passions et des assauts de
la volupté, contemplant Dieu dans son cœur et faisant de Lui ses délices et sa
consolation. Évidemment d’autres prophètes et hommes de Dieu avaient, avant
lui, séjourné au désert, tel Moïse ou Élie ; mais, vivant au désert comme
au ciel, Jean, qui leur était supérieur, manifestait par cette retraite le
renouvellement de la nature, dont il avait été institué le Précurseur, et il
inaugurait pour les hommes la possibilité de vivre comme des anges dans la
chair, par la virginité, l’ascèse et la contemplation. Il mena cette vie
angélique au désert jusqu’à l’an quinze du principat de Tibère César (Lc 3, 1). Alors la parole de Dieu lui
fut adressée, lui ordonnant de retourner vers les régions habitées pour y
annoncer la venue du Sauveur, et de préparer
ses voies en exhortant les hommes au repentir et en les baptisant dans le
Jourdain pour la rémission de leurs péchés. Comme tous se demandaient si Jean
n’était pas le Messie attendu par Israël, il prit la parole et leur dit :
« Pour moi, je vous baptise avec de
l’eau, mais vient plus fort que moi et je ne suis pas digne de délier la
courroie de ses sandales ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le
feu… » (Lc 3, 15-18). Et par
bien d’autres paroles, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle du Salut dans
le Christ Jésus, notre Seigneur. Bien que toutes les prophéties de
Jean-Baptiste aient trouvé leur accomplissement, son message reste cependant
permanent pour l’Église. Il ne cessera d’être, jusqu’à la fin des temps, le
Précurseur du Sauveur : annonçant à tout homme qui désire accueillir en
lui le Sauveur, que c’est par le repentir, le retranchement des plaisirs de ce
monde, la retraite dans le silence et la prière qu’il pourra préparer en lui la voie par laquelle le
Christ fera son entrée, dans la puissance du Saint-Esprit.
Tropaire du dimanche du 1er
ton
Кáмени запеча́тану отъ Iyде́й и во́иномъ стрегу́щымъ пречи́стое Tѣ́ло Tвое́, воскре́слъ ecи́
тридне́вный, Cпа́ce, да́руяй
мípoви жи́знь. Ceго́ ра́ди си́лы небе́сныя вопiя́xy Tи, Жизнода́вче : сла́ва Bocкреcéнію Tвоемý Xpисте́ ; сла́ва Ца́рствiю Tвоему́ ; сла́ва cмотре́нiю Tвоему́, еди́не Человѣколю́бче.
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La pierre étant
scellée par les Juifs et les soldats gardant Ton corps immaculé, Tu es
ressuscité le troisième jour, ô Sauveur, donnant la Vie au monde ; aussi, les Puissances des
cieux Te crièrent : Source de Vie, ô Christ, gloire à Ta Résurrection, gloire
à Ton règne, gloire à Ton dessein bienveillant, unique ami des hommes!
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Tropaire de St Jean Baptiste, ton 4
Проро́че и
Предте́че прише́ствiя Христо́ва, досто́йно восхвали́ти тя недоумѣ́емъ мы, любо́вiю чту́щiи тя: непло́дство бо ро́ждшiя и о́тчее
безгла́сiе разрѣши́ся сла́внымъ и честны́мъ твои́мъ рождество́мъ, и
воплоще́нiе Сы́на Бо́жiя мípoви проповѣ́дуется.
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Prophète et
Précurseur de la venue du Christ, nous ne pouvons te louer dignement, nous qui
t’honorons avec amour. Car par ta glorieuse et vénérable naissance, la
stérélité de ta mère et le mutisme de ton père ont cessé, tandis que
l’incarnation du Fils de Dieu était annoncée au monde.
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Kondakion de St Jean Baptiste, ton 3
Пре́жде
непло́ды днéсь Христо́ва Предте́чу ражда́етъ, и той есть исполне́нiе вся́каго
проро́чества: Его́же бо проро́цы проповѣ́даша, на Сего́ во Iорда́нѣ ру́ку положи́въ, яви́ся Бо́жiя Сло́ва
проро́къ, проповѣ́дникъ, вку́пѣ и Предте́ча.
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La
Stérile de jadis enfante en ce jour le Précurseur du Christ, celui qui est
l’accomplissement de toute la prophétie ; car à Celui que les prophètes
avaient annoncé il imposa la
main dans les flots du Jourdain et il se montra Prophète du Verbe de Dieu,
Prédicateur en même temps que Précurseur.
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Kondakion du dimanche du 1er ton
Воскpécлъ ecи́́ я́ко Бо́гъ изъ гро́ба вo сла́вѣ и мípъ coвоскpecи́лъ ecи́, и eстество́ человѣ́ческое я́ко Бо́гa воспѣва́ет Tя́, и сме́рть изчезе́ : Aда́мъ же лику́ет, Влады́ко, Éва ны́нѣ отъ у́зъ избавля́ема ра́дуется зову́щи : Ты́ ecи́ и́же вcѣ́мъ подая́, Xpисте́ Bocкреcéніe.
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Ô Dieu, Tu es ressuscité du tombeau dans la gloire, ressuscitant le
monde avec Toi ! La nature humaine Te chante comme son Dieu et la mort
s’évanouit. Adam jubile, ô Maître, et Ève, désormais libérée de ses liens, Te
crie dans sa joie : « C’est Toi, ô Christ, qui accordes à tous la
Résurrection ! »
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Hiéromoine
Grégoire de la Sainte Montagne
COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE
DE
ST JEAN CHRYSOSTOME
La mort (suite)
Nous lisons dans le Pré
spirituel, au sujet de la Dormition d’un Ancien : « Dans la région
d’Arselaon habitait Abba Michel. Lorsqu’il devint gravement malade et était sur
le point de mourir, il dit à son disciple Eustathe : « Mon enfant,
apporte-moi de l’eau pour me laver les mains, afin que communie ». Après
avoir communié, il lui dit : « Tu sais, mon enfant, que ce lieu est
dangereux et escarpé en raison de la pente où se trouve la tombe, et si je
meure en-haut, tu prendras des risques pour me faire descendre et m’enterrer.
Aussi, aide-moi et nous pourrons descendre lentement ». Lorsqu’ils
descendirent, l’Ancien pria, embrassa son disciple et lui dit :
« Sois en paix, mon enfant, et prie pour moi ». Et après s’être
étendu dans la tombe, il partit vers le Seigneur plein de joie et
d’allégresse !
Les saints qui ont
« accompli la liturgie de [leur vie] partent, pleins de paix, vers le
Seigneur. Ils s’approchent de la mort « pleins de joie et radieux »,
car celle-ci est « le commencement d'une vie meilleure, le prélude d'une
existence plus spirituelle, le passage d'un état inférieur à un état supérieur »
(St Jean Chrysostome). Pour les saints, la mort est « le commencement et
la voie du changement pour le meilleur » (St Grégoire de Nysse).
Le monde est « sujet
au changement… et à la corruption par le passage du temps ». Mais la mort
conduit le saint à « une stabilité continuellement en mouvement et à une
forme de mouvement sans changement générée éternellement autour l’inchangé, le
seul et unique Dieu » (St Maxime le Confesseur).
LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN :
Matines : Mc XVI,
9-20 ; Liturgie : Rom. V, 1-10 ; 1 Cor. XII, 27 – XIII,8 ;
Matth. VII, 22-33 ; Matth. X, 1, 5-8
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