FEUILLETS LITURGIQUES
DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION
DE LA SAINTE CROIX
N°413/2013 – disponible sur le site
internet du diocèse : www.diocesedegeneve.net
3/16
juin
7ème
dimanche de Pâques
Après-fête
de l’Ascension et
Dimanche
des Saints Pères du 1er Concile Œcuménique
Saint Lucillien, sainte Paule, vierge, et les 4 enfants
saints Claude, Hypatios, Paul et Denis, martyrs à Nicomédie (270-275) ; saint
Lucien, évêque, Maxien, prêtre, Julien, diacre, Marcelin et Saturnin en
Belgique (81-96). Sainte
Clotilde, reine des Francs (545) ; saint Kevin, abbé fondateur de Glendalough
en Irlande (618).
Lectures :
Actes XX, 16-18, 28-36 / Jn. XVII,
1-13
DIMANCHE DES SAINTS PÈRES
L
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es fondements de
l’hérésie arienne étaient les suivants : « Il fut un temps où
n’existait que Dieu le Père, qui créa une essence entre Lui et le monde, le
Fils de Dieu ». En un mot, l’hérésie reconnaissait le Christ, le Fils
de Dieu, non comme Dieu, mais comme une essence intermédiaire créée, bien que
plus parfaite que toutes les essences créées. Cette hérésie tire son nom de son
fondateur, Arius, né en 256 en Lybie. Ordonné diacre par Pierre, évêque
d’Alexandrie, Arius fut excommunié par son ordinant pour collusion avec une
faction ecclésiastique locale, pénétrée d’aspirations schismatiques. Le
successeur de l’évêque Pierre, Achille, reçut Arius dans la communion de
l’Eglise et l’ordonna à la prêtrise. A la mort d’Achille, Arius pensait devenir
son successeur, mais ce fut Alexandre, qui fut élu évêque d’Alexandrie. Arius
accusa injustement Alexandre d’hérésie, alors que lui-même enseignait sa
doctrine hérétique concernant le Fils de Dieu. L’évêque Alexandre s’efforça de
raisonner le prêtre Arius, mais celui-ci resta inflexible. C’est alors
qu’Alexandre excommunia Arius, qui trouva le soutien de plusieurs évêques et
prêtres. Voyant que le mal se répandait, l’évêque Alexandre convoqua un concile
d’évêques locaux en 320, qui confirmèrent l’excommunication d’Arius. En ce
temps, celui-ci répandait partout son hérésie en Orient, à tel point que cette
situation attira l’attention de l’Empereur Constantin, qui convoqua à Nicée, en
325, un Concile d’Evêques, qui devait devenir le 1er Concile
Œcuménique. Selon l’historien ecclésiastique Socrate, « L’Esprit de
Dieu établit l’accord des évêques », qui instituèrent le Credo
de Nicée, exposant l’enseignement orthodoxe sur la Divinité de la Deuxième
Personne de la Sainte Trinité – le Seigneur Jésus-Christ, et condamnant comme
hérésie les réflexions blasphématoires d’Arius. L’enseignement orthodoxe des
Saints Pères, ainsi que les Saints Pères eux-mêmes sont commémorés par la
Sainte Eglise après l’Ascension, parce que celle-ci constitue une preuve
irréfutable de l’union inséparable des deux natures dans le Christ, de la
Divinité et de l’humanité. Dans ses hymnes, la Sainte Eglise chante :
« Célébrons
fidèlement en ce jour, dans la piété, la mémoire annuelle des Pères théophores,
rassemblés de tout l’univers en la cité illustre des Nicéens, ainsi que les
assemblées des orthodoxes. Ils rejetèrent, dans un esprit de piété, le dogme athée de l’infortuné Arius, et
exclurent conciliairement celui-ci de l’Eglise catholique, enseignant à tous à
confesser clairement le Fils de Dieu consubstantiel et coéternel, existant
avant les siècles ».
Tropaire
du dimanche du 6ème ton
Áнгельскія си́лы на гро́бѣ Твое́мъ, и стрегу́щіи омертвѣ́ша : и стоя́ше Mapíя во гро́бѣ, и́щущи пречи́стаго Тѣ́ла Tвоего́. Плѣни́лъ еси́ а́дъ, не искуси́вся отъ него́ ; срѣ́тилъ еси́ дѣ́ву, да́руяй живо́тъ. Bоскреcы́й изъ ме́ртвыхъ Го́споди, сла́ва Tебѣ́.
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Les puissances angéliques vinrent
à Ton sépulcre, et ceux qui le gardaient gisaient comme des morts. Marie se
tenait près du tombeau, cherchant Ton corps immaculé. Toi qui as dépouillé
l’enfer, Tu n’as pas été dominé par lui ; Tu es allé à la rencontre de
la Vierge, Toi qui donnes la vie. Ressuscité d’entre les morts, Seigneur,
gloire à Toi !
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Tropaire de l’Ascension, ton 4
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Возне́слся ecи́ во cла́вѣ Христе́ Бо́же на́шъ, ра́дость сотвори́вый уче-нико́мъ обѣтова́ніемъ Свята́го Дýxa, извѣще́ннымъ и́мъ бы́вшимъ благослове́ніемъ, я́ко Ты́ ecи́ Сы́нъ Бо́жій, изба́витель мі́ра.
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Tu t’es élevé dans la gloire, ô Christ notre
Dieu, réjouissant Tes disciples par la promesse de l’Esprit Saint, et les
affermissant par Ta bénédiction, car Tu es le Fils de Dieu, le Rédempteur du
monde.
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Tropaire des Saints
Pères, ton 8
Препросла́вленъ ecи́ Xpисте́ Бо́же на́шъ, cвѣти́ла на земли́ Отцы́ на́ши основа́вый, и тѣ́ми ко и́стиннѣй вѣ́рѣ вcя́ ны́ наста́вивый : многоблагоутро́бне, cла́ва Тебѣ́.
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Infiniment glorifié es-Tu,
Christ notre Dieu, car Tu as établi nos Père comme des luminaires sur terre.
Par eux, Tu nous as amenés vers la vraie foi. Très miséricordieux, gloire à
Toi !
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Kondakion des Saints
Pères, ton 8
Апо́столъ проповѣ́даніе, и Oте́цъ догма́ты, Цépкве
eди́ну вѣ́ру запечатлѣ́ша, я́же и ри́зу нося́щи и́стины, истка́ну отъ е́же
свы́ше богосло́вія, исправля́етъ и сла́витъ благоче́стія вели́кое та́инство.
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La prédication des Apôtres et les dogmes des Pères
ont donné à l’Église la foi une ; portant la tunique de la vérité,
tissée par la théologie qui vient d’en haut, elle confirme et glorifie le
grand mystère de la piété.
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Kondakion de la fête, ton 6
Е́же о на́съ испо́лнивъ смотре́ніе, и я́же на земли́ coeдини́въ небе́снымъ, возне́слся ecи́ во cла́вѣ Христе́ Бо́же на́шъ, ника́коже отлуча́яся, но пребыва́я неотсту́пный, и вопія́ лю́бящимъ Тя́ : а́зъ е́смь съ ва́ми, и никто́же на вы́.
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Ayant accompli Ton dessein de Salut pour nous,
et uni ce qui est sur terre à ce qui est aux cieux, Tu T’es élevé dans la
gloire, ô Christ notre Dieu, sans nullement T’éloigner, mais en demeurant
inséparable et clamant à ceux qui T’aiment : Je suis avec vous et personne
ne prévaudra contre vous.
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Au lieu
de « il est digne en vérité », ton 5
Велича́й душе́ моя́, возне́cшагося отъ земли́ на не́бо, Xpиста́ жизнода́вца. Tя́ па́че ума́ и cловecé Ма́тepь Бо́жію, въ лѣ́то безлѣ́тнаго неизpeче́нно ро́ждшую вѣ́pніи единoму́дpeнно велича́емъ.
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Ô Toi qui es
au-delà de l’entendement et de l’expression, Mère de Dieu, Toi qui, d’une
manière inénarrable, as enfanté dans le temps le Dieu intemporel, nous,
fidèles, d’une seule voix, nous Te louons.
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VIE DE SAINTE CLOTILDE, REINE DES FRANCS[1]
Sainte Clotilde était
fille de Chilpéric, qui partageait avec ses deux frères le royaume des
Burgondes, du Jura à la Durance. Elle naquit vers 475, au moment où, après
l’effondrement de l’Empire romain, les peuples barbares : Burgondes,
Wisigoths, Francs et Alamans, rivalisaient pour se partager la Gaule. Orthodoxe
par sa mère, alors que tous les autres souverains burgondes étaient acquis à
l’arianisme, elle dut s’exiler après l’assassinat de ses parents par son oncle,
et vécut dans la piété à Genève. La jeune et belle princesse ayant été
remarquée par des ambassadeurs de Clovis, roi des Francs, ce dernier la demanda
en mariage, pour sceller l’alliance de son peuple avec les Burgondes (vers
492). Par sa douceur et l’exemple de sa conduite vertueuse, la reine acquit un
grand ascendant sur Clovis, qui accepta de faire baptiser leur enfant malade,
lequel guérit grâce aux prières de sa mère. Mais Clovis continua, quant à lui,
de rester sourd aux exhortations de son épouse ; jusqu’au jour où, devant
affronter les Alamans à Tolbiac, au-delà du Rhin (496), effrayé par la supériorité
de l’adversaire, il invoqua le « Dieu de Clotilde » et lui promit
d’accepter le baptême s’il lui donnait la victoire. Les Francs ayant triomphé,
le roi tint sa promesse et, après avoir suivi l’enseignement catéchétique prodigué
par saint Vaast, il fut baptisé par saint Remi, évêque de Reims, le jour de
Noël 496. Ce baptême de Clovis et, avec lui, de plus de trois mille nobles et
soldats francs, ouvrit la voie à la conversion de son peuple, destiné à devenir
une nation chrétienne à l’avenir plein de promesse. Par la suite la reine
Clotilde continua d’inspirer au souverain la mansuétude à l’égard de ses
ennemis et le respect des institutions de l’Église. Elle fit construire à
Paris, leur capitale, une basilique dédiée aux Saints Apôtres (aujourd’hui
Sainte-Geneviève), dans laquelle on ensevelit les restes de sainte Geneviève,
que Clotilde vénérait avec une grande ferveur. À la mort de Clovis, la reine,
âgée d’à peine quarante ans, se retira à Tours, auprès de la basilique de saint
Martin [11 nov.], dont elle encouragea également le culte, et elle passa le
reste de ses jours dans les œuvres de piété agréables à Dieu. Disposant d’une
immense fortune, elle répandit ses bienfaits sur un grand nombre d’églises et
de monastères. Saint Grégoire de Tours écrit à son sujet : « Elle était considérée en ces
temps non pas comme une reine, mais comme une servante personnelle de Dieu…
Elle ne se laissa pas séduire par la puissance du royaume de ses fils, ni par
les richesses, ni par l’ambition du siècle, mais elle arriva à la grâce par
l’humilité ». Elle donna tant
qu’à sa mort, elle n’avait, dit-on, plus rien à distribuer. Cruellement frappée
par la perte de son fils aîné Clodomir, dans la guerre contre les Burgondes,
elle recueillit ses trois jeunes enfants à Tours. Lorsque ses deux autres fils,
Clotaire et Childebert, lui demandèrent de leur envoyer les orphelins à Paris
pour les élever sur le trône, elle obtempéra sans méfiance, mais elle apprit
peu après avec horreur qu’ils avaient été cruellement assassinés par leurs
oncles, le plus jeune d’entre eux, Clodoald, ayant réussi à se réfugier dans un
monastère (qui reçut par la suite le nom de Saint Cloud). À la même époque,
elle perdit aussi sa fille, qui avait été donnée en mariage au cruel et violent
roi des Wisigoths Amalaric. Privée dès lors de toute consolation terrestre,
Clotilde dédia toute sa vie à la vénération de saint Martin. Lorsque ses deux
fils entrèrent en guerre, en 534, elle se précipita sur la tombe du saint pour
implorer son intercession, et une tempête vint miraculeusement séparer les deux
armées, incitant les deux frères à se réconcilier. Sentant sa fin prochaine,
sainte Clotilde convoqua auprès d’elle Clotaire et Childebert, et elle les
exhorta à mener une vie conforme à la charité chrétienne, puis, leur ayant
prédit des événements à venir, elle remit en paix son âme à Dieu, le 3 juin
545, en confessant la Sainte Trinité.
Modèle
des veuves et des souveraines chrétiennes, sainte Clotilde a été vénérée comme
la fondatrice et la protectrice de la monarchie française. D’après une légende,
sur la révélation d’un ange, elle arma Clovis pour le combat d’un écu orné de
trois fleurs de lis — symbole de la Sainte Trinité — qui devint
l’emblème des rois de France.
LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Jean XX, 19-23
Liturgie : Actes II, 1-11, 28-36 ; Jean. VII, 37-52, VIII,12
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