La Guerre du Nord a eu un effet majeur sur la vie de la population du littoral de la Baltique et a causé de nombreuses réformes. Même avant le Traité de paix de 1721 de nouvelles églises orthodoxes ont commencé à émerger pour répondre aux besoins des populations locales ainsi que des militaires. Au moment où Tartu a été capturée par les troupes russes en 1704 il n'y avait pas là d'églises orthodoxes, alors le comte Cheremetiev a émis un décret demandant la restitution sur l'ex église luthérienne de Saint-Jean, où la Divine Liturgie eut lieu à l'occasion de la victoire de l'armée russe; y assista par l'empereur Pierre Ier. A Reval, le gouverneur général des provinces de Livonie et d'Estonie, le maréchal Alexandre Menchikov, a fait de même pour la restitution de l'Eglise Saint-Michel de l'ancienne garnison suédoise, église, qui était située dans l'ancien couvent cistercien. L'église a reçu l'icône du Grand Martyr Théodore Tiron et l'église prit le nom de Saint-Théodore.
Eglise de la Nativité
Les forces terrestres à Tallinn ont obtenu leur propre église en bois de la Nativité de la Sainte Mère de Dieu. Cette église a reçu une copie de l'icône de la Mère de Dieu de Kazan, et l'ancienne icône portable de l'armée du même modèle. En public, l'église prit le nom de Kazan. Pour la Marine l'impératrice Anne ordonna de construire une église en bois au Port de Tallinn. L'église fut consacrée sous le double patronage de sainte Anne la prophétesse, sainte patronne de l'impératrice et de saint Siméon le Théodoque. L'argent pour sa construction a été donné par les marins, et selon la légende, l'église a eu pour fondations le fond d'un navire qui avait échoué sur le rivage.
Il pourrait sembler qu'avec l'annexion de l'Estonie à l'Empire russe, l'orthodoxie, appuyée par un Etat orthodoxe, serait devenue une religion d'état, mais l'Eglise elle-même ne chercha pas à faire usage de la violence, et l'état très souvent ne lui apportait aucun soutien. Au contraire, pour des raisons politiques, on offrit à l'aristocratie allemande des privilèges exclusifs.
Pendant les premières années après la guerre du Nord, les églises orthodoxes ont été régies par le locum tenens patriarcal, le métropolite Stéphane (Yavorsky), mais en Mars 1725 les paroisses des provinces de Livonie et d'Estonie ont été remises au diocèse de Pskov dirigé par l'archevêque Théofane (Prokopovitch). L'éloignement du centre du diocèse et les particularités de la situation de la population orthodoxe dans l'environnement hétérodoxe rendaient la vie de paroisse très difficile. La région de la Baltique a été gravement à court de prêtres parlant les langues locales. Le niveau d'éducation de ceux qui ont servi dans les églises a été plutôt faible. Pour éviter tout malentendu, les évêques de Pskov ont dû très souvent mettre par écrit beaucoup de directives détaillées pour les différentes cérémonies ou même faire des visites spéciales pour "instruire" sur place.
En 1764, les paroisses de la province d'Estonie ont été remises au métropolite de Saint-Pétersbourg. En vue d'assurer le contrôle direct, un nouveau bureau du Conseil de l'Estonie a été créé. Les métropolites de Saint-Pétersbourg, accablés par les problèmes de la capitale, se sont rendus en Estonie deux fois seulement: en 1783, le métropolite Gabriel (Petrov) et en 1863, le métropolite Isidore (Nikolsky), qui a consacré une nouvelle église à Weisenstein (Paide), le 8 Septembre et a servi une Liturgie dans l'Église de la Transfiguration de Reval le 10 Septembre.
En 1817, le Vicariat de Reval du diocèse de Saint-Pétersbourg a été créé. Les évêques vicaires ont directement administré les paroisses orthodoxes en Estonie du nord, mais ils résidaient dans la capitale et visitaient très rarement le Vicariat.
Parmi les ecclésisatiques de Reval, il y eut certains évêques éminents, tels que le hiérarque saint Philarète (Drozdov), plus tard métropolite de Moscou, prédicateur et théologien, homme d'État et ascète; le métropolite de Saint-Pétersbourg, Grégoire (Postnikov) et Nicanor (Klementievsky) ainsi que le saint archevêque Nicolas (Kasatkin), Illuminateur du Japon.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Saint Nicolas Illuminateur du Japon
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