Par Marie Sentchoukova, agrégée de philosophie, professeur de culture orthodoxe et de l'histoire des religions
La Trinité
Aristote a écrit « la philosophie commence avec l’étonnement ». Cela se rapporte entièrement à la dogmatique chrétienne : comment pourrait-elle ne pas commencer avec l’étonnement ? Les univers bâtis par Tolkien, Carol Lewis et Michael Ende, avec toutes leurs énigmes féeriques, sont loin d’atteindre les profondeurs mystiques et paradoxales des dogmes chrétiens. Le christianisme se fonde sur le grand mystère de la Très Sainte Trinité.
C’est là le mystère de l’Amour Divin révélé en et par cette inconcevable unicité. Vladimir Lossky disait que nous voyons en la Trinité l’unité dans laquelle réside l’Eglise. De même que les Personnes de la Trinité ne sont pas fusionnées mais constituent un Tout, nous sommes tous réunis en un seul et unique Corps du Christ. Ce n’est ni une métaphore, ni un symbole mais une simple réalité, semblable à celle de la présence du Corps et du Sang du Christ dans l’eucharistie.
Traduction N.Krivocheine Pravoslavie i Mir
La Trinité
Aristote a écrit « la philosophie commence avec l’étonnement ». Cela se rapporte entièrement à la dogmatique chrétienne : comment pourrait-elle ne pas commencer avec l’étonnement ? Les univers bâtis par Tolkien, Carol Lewis et Michael Ende, avec toutes leurs énigmes féeriques, sont loin d’atteindre les profondeurs mystiques et paradoxales des dogmes chrétiens. Le christianisme se fonde sur le grand mystère de la Très Sainte Trinité.
C’est là le mystère de l’Amour Divin révélé en et par cette inconcevable unicité. Vladimir Lossky disait que nous voyons en la Trinité l’unité dans laquelle réside l’Eglise. De même que les Personnes de la Trinité ne sont pas fusionnées mais constituent un Tout, nous sommes tous réunis en un seul et unique Corps du Christ. Ce n’est ni une métaphore, ni un symbole mais une simple réalité, semblable à celle de la présence du Corps et du Sang du Christ dans l’eucharistie.
Comment expliciter un mystère ? Ce n’est envisageable qu’à travers un autre mystère. La joie mystique de l’incarnation a permis de représenter ce qui ne peut l’être. L’icône est en tant que telle un texte symbolique traitant de Dieu et de la sainteté. L’icône se situe dans l’éternité. L’icône révélée dans l’espace-temps évoque la forêt mystérieuse de « L’histoire sans fin » de Michael Ende, forêt créée par l’imagination du personnage principal, se met à exister, sans début et sans fin.
Un autre mystère de la dogmatique chrétienne nous aide à essayer de concevoir cette éternité : Dieu Lui-Même éclaire chaque chrétien en s’offrant Lui-Même en la personne du Saint-Esprit. Nous obtenons les dons du Saint-Esprit par le sacrement de la chrismation. Le Saint-Esprit imprègne l’univers entier et c’est grâce à Lui que l’univers est. Le Saint-Esprit nous fait ainsi entrevoir le mystère de la Trinité. Voilà pourquoi nous disons que la Pentecôte, jour de la descente du Saint-Esprit sur les apôtres est aussi celui de la Sainte Trinité.
La Trinité et l’hospitalité d’Abraham – sujet de l’icône de la Vivifiante Trinité
Représenter ce qui n’est pas représentable n’est possible que dans la mesure de l’appréhension que nous en avons. Ce qui fait que l’Eglise a interdit la représentation de Dieu le Père. La représentation la plus « fiable » de la Trinité se fonde sur le canon iconographique de l’hospitalité d’Abraham qui nous renvoie à l’époque vétérotestamentaire :
« Yahvé lui apparut aux chênes de Mambré, tandis qu’il était assis à l’entrée de la tente, au plus chaud du jour. Ayant levé les yeux, voilà qu’il vit trois hommes qui se tenaient debout près de lui ; dès qu’il les vit, il courut de l’entrée de la tente à leur rencontre et se prosterna à terre. Il dit : « Monseigneur ! Je t’en prie, si j’ai trouvé grâce à Tes yeux, veuille ne pas passer près de ton serviteur sans t’arrêter. Qu’on apporte un peu d’eau, vous vous laverez les pieds et vous vous étendrez sous l’arbre. Que j’aille chercher un morceau de pain et vous vous réconforterez le cœur avant d’aller plus loin ; c’est bien pour cela que vous êtes passés près de votre serviteur !
Ils répondirent : « Fais donc comme tu as dis ».
Un autre mystère de la dogmatique chrétienne nous aide à essayer de concevoir cette éternité : Dieu Lui-Même éclaire chaque chrétien en s’offrant Lui-Même en la personne du Saint-Esprit. Nous obtenons les dons du Saint-Esprit par le sacrement de la chrismation. Le Saint-Esprit imprègne l’univers entier et c’est grâce à Lui que l’univers est. Le Saint-Esprit nous fait ainsi entrevoir le mystère de la Trinité. Voilà pourquoi nous disons que la Pentecôte, jour de la descente du Saint-Esprit sur les apôtres est aussi celui de la Sainte Trinité.
La Trinité et l’hospitalité d’Abraham – sujet de l’icône de la Vivifiante Trinité
Représenter ce qui n’est pas représentable n’est possible que dans la mesure de l’appréhension que nous en avons. Ce qui fait que l’Eglise a interdit la représentation de Dieu le Père. La représentation la plus « fiable » de la Trinité se fonde sur le canon iconographique de l’hospitalité d’Abraham qui nous renvoie à l’époque vétérotestamentaire :
« Yahvé lui apparut aux chênes de Mambré, tandis qu’il était assis à l’entrée de la tente, au plus chaud du jour. Ayant levé les yeux, voilà qu’il vit trois hommes qui se tenaient debout près de lui ; dès qu’il les vit, il courut de l’entrée de la tente à leur rencontre et se prosterna à terre. Il dit : « Monseigneur ! Je t’en prie, si j’ai trouvé grâce à Tes yeux, veuille ne pas passer près de ton serviteur sans t’arrêter. Qu’on apporte un peu d’eau, vous vous laverez les pieds et vous vous étendrez sous l’arbre. Que j’aille chercher un morceau de pain et vous vous réconforterez le cœur avant d’aller plus loin ; c’est bien pour cela que vous êtes passés près de votre serviteur !
Ils répondirent : « Fais donc comme tu as dis ».
Abraham se hâta vers la tente auprès de Sarah et dit : « Prends vite trois boisseaux de farine, de fleur de farine, pétris et fais des galettes ».
Puis Abraham courut au troupeau et prit un veau tendre et bon ; il le donna au serviteur qui se hâta de le préparer. Il prit du caillé, du lait, le veau qu’il avait apprêté et plaça le tout devant eux ; il se tenait debout près d’eux, sous l’arbre et ils mangèrent (Gn, 18, 1-8) ».
Le thème du vieillard hospitalier ayant reconnu Dieu en les trois hommes est de par lui-même très touchant et édifiant pour tout croyant : en servant le prochain nous servons le Seigneur. C’est très tôt que nous rencontrons cette représentation dans l’iconographie.
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