"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 31 août 2014

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


18 / 31 août
12ème dimanche après la Pentecôte

Après-fête de la Dormition de la Très Sainte Mère de Dieu. Sts martyrs Flore et Laure (IIème s.) ; sts martyrs Hermès, Sérapion et Polyen de Rome (IIème s.) ; st hiéromartyr Emilien, évêque et avec lui Hilarion, Denis et Hermippe ( vers 300) ; Sts hiérarques Jean (674) et Georges (683), patriarches de Constantinople ; st Macaire, higoumène de Pelikitsk ( vers 830) ; St Jean de Rila (946) ; st Arsène le Nouveau, de Paros 1877) ; st hiéromartyr Grégoire  Bronnikov, prêtre et martyr Eugène Dmitrev et Michel Eregodsky (1937) ; icône de la Mère de Dieu « Pantanassa ».

Lectures : 1 Кор. XV, 1–11. Мф. XIX, 16–26. Мчч.: Еф. VI, 10–17. Лк. XII, 2-12.


VIE DES SAINTS MARTYRS FLORE ET LAURE[1]


S
aint Flore et son frère jumeau Laure vécurent sous le règne d’Hadrien (117-138). Ils exerçaient la profession de tailleurs de pierre, qu’ils avaient apprise à Byzance des saints Patrocle et Maxime. Recevant aussi de leurs maîtres les semences de la piété, ils mettaient leur art au service de Dieu, et quand ils taillaient les pierres pour leur donner forme et grâce, ils avaient conscience qu’ils travaillaient en fait sur leur âme, pour la dégrossir de ses passions et la faire resplendir de la ressemblance divine par les saintes vertus. Lorsque leurs maîtres, Patrocle et Maxime, eurent subi le martyre, ils quittèrent Byzance et allèrent s’installer dans la ville d’Ulpiana dans la province d’Illyrie[2]. Arrivés là, ils demandèrent au gouverneur Lykôn l’autorisation d’exploiter des carrières et d’en extraire des pierres aptes à être sculptées. Ayant acquis une bonne réputation par leur travail, ils furent convoqués par Licinius, fils de l’impératrice, qui leur confia une importante somme d’argent pour construire un temple en l’honneur des idoles, dont il avait lui-même tracé les plans. Les saints feignirent d’accepter la proposition, mais ils distribuèrent aussitôt l’argent aux pauvres. passant leurs nuits en prière, ils travaillaient durant le jour à la construction du temple, aidés par un ange envoyé par Dieu et par un prêtre des idoles, Mérentios (ou Alexandre), dont le fils, blessé à l’œil par un fragment de pierre, avait été guéri par les saints. Le travail put ainsi être rapidement achevé et les statues des dieux furent installées à l’intérieur du temple. Les saints rassemblèrent alors de nuit les pauvres qui avaient profité de leurs bienfaits et, tous ensemble, ils attachèrent des cordes aux statues et les renversèrent. Puis, ayant purifié le temple, ils le transformèrent en une église du Christ.
Dès qu’il apprit cette nouvelle, Licinius, emporté de colère, donna l’ordre d’allumer une grande fournaise et d’y faire brûler vifs les pauvres qui avaient été complices de Flore et de Laure. Quant à ces derniers, il les fit attacher aux roues d’un char et ordonna de les fustiger sans merci. Devant l’endurance des saints, les dix soldats qui les suppliciaient se convertirent et furent exécutés. Licinius envoya ensuite les deux saints au gouverneur Lykôn qui les fit jeter dans un puits profond, où les saints martyrs remirent leur âme valeureuse au Christ, rendant grâce à Dieu et priant pour tous les chrétiens. Après la persécution, leurs corps furent découverts incorrompus et dégageant un céleste parfum. Ils guérirent de sa cécité le neveu du gouverneur d’alors, et accomplirent ensuite bien d’autres miracles.


Tropaire du dimanche, 3ème ton
Да веселя́тся небе́сная, да ра́дуются земна́я; я́ко сотвори́ дeржа́ву мы́ш-цею Cвое́ю Го́сподь, попра́ cме́ртiю cме́рть, пе́рвенецъ ме́ртвыxъ бы́сть, изъ чре́ва а́дова изба́ви на́съ и подаде́ мípoви ве́лiю ми́лость.
Que les cieux soient dans l’allégresse, que la terre se réjouisse, car le Seigneur a déployé la force de Son bras. Par Sa mort, Il a vaincu la mort ! Devenu le Premier-Né d’entre les morts, du sein de l’enfer, Il nous a rachetés, accordant au monde la Grande Miséricorde.

Tropaire de la Dormition, ton 1
Въ poждествѣ́ дѣ́вство сохрани́ла ecи́, во ycпе́нiи мípa не ocта́вила ecи́ Богоро́дице, преста́вилася  ecи́ къ животу́, Máтищи животá, и моли́твами Tвои́ми избавля́еши отъ сме́рти дýши на́ша.
Dans l’enfantement, Tu as gardé la virginité; dans Ta dormition, Tu n’as pas abandonné le monde, ô Mère de Dieu. Tu as été transférée à la Vie, étant Mère de la Vie, et par Tes prières, Tu délivres nos âmes de la mort.

Tropaire des saints martyrs Flore et Laure, ton 4
Преудо́бренную и богому́друю дво́ицу пресвѣ́тлую восхва́лимъ, вѣ́рніи, по достоя́нію, Фло́ра преблаже́ннаго и Ла́вра всечестна́го, и́же усе́рдно Тро́ицу несозда́нную я́сно проповѣ́дасте всѣ́мъ, тѣ́мже пострада́вше до кро́ве, и вѣнцы́ пресвѣ́тлыми увязо́стеся, моли́теся Христу́ Бо́гу, да спасе́тъ ду́ши на́ша.
Nous les fidèles, nous chantons votre louange, frères saints et resplendissants de beauté, Flore bienheureux et Laure très-digne d'honneur, qui devant tous avez confessé la Trinité incréée; vous qui avez lutté jusqu'au sang pour elle et reçu la brillante couronne sur vos fronts, priez le Christ notre Dieu de sauver nos âmes.


Kondakion du dimanche, 3ème ton
Воскре́слъ ecи́́ днесь изъ гро́ба, Ще́дре, и на́съ возве́лъ ecи́ отъ вра́тъ cме́ртныxъ; дне́сь Ада́мъ лику́етъ и ра́дуется Éва, вку́пѣ же и проро́цы cъ патрiápxи воспѣва́ютъ непреста́нно Боже́ственную держа́ву вла́сти Tвоея́.
Aujourd’hui, ô Miséricordieux, Tu es ressuscité du Tombeau et Tu nous ramènes des portes de la mort. Aujourd’hui, Adam exulte, Ève se réjouit. Tous ensemble, prophètes et patriarches, ne cessent de chanter la force divine de Ta Puissance !
Kondakion des saints martyrs Flore et Laure, ton 8.
Яко благоче́стія му́ченики и страда́льцы Христо́вы богому́дрены, вселе́нная пресла́вно почита́етъ Фло́ра и Ла́вра дне́сь, я́ко да улучи́мъ благода́ть и ми́лость моли́твами и́хъ и изба́вимся бѣ́дъ и напа́стей, гнѣ́ва же и ско́рби въ де́нь су́дный.

L’univers honore glorieusement en ce jour Flore et Laure comme des martyrs de la piété sages en Dieu qui ont souffert pour le Christ, afin que nous recevions la grâce et la miséricorde par leurs prières et que nous soyons délivrés des malheurs et des épreuves, ainsi que de la colère et de l’affliction le jour du Jugement.

Kondakion de la Dormition, ton 2
Bъ моли́тваxъ неусыпа́ющую Богоро́дицy, и въ предста́тeльствахъ непрело́жное упова́нie, гро́бъ и умерщвлéнie не удержа́ста ; я́коже бо живота́ Mа́тepь, къ животу́ преста́ви, во yтро́бу всели́выйся приснодѣ́вственную.
Tombeau et mort n’ont pu retenir la Mère de Dieu, toujours vigilante dans ses intercessions, espérance inébranlable dans sa protection, car étant la Mère de la Vie, Il l’a transférée à la Vie, Celui qui demeura dans Son sein toujours virginal.

Au lieu de « il est digne en vérité », ton 1
Áнгели успéнie Пречи́стыя ви́дѣвшe удиви́шася, ка́кo Дѣ́ва восxо́дитъ отъ земли́ на нéбо. Побѣжда́ются ecтества́ yста́вы въ Teбѣ́ Дѣ́вo чи́стая; дѣ́вствуетъ бо poждество́, и живо́тъ предобpyча́етъ смépть, по poждествѣ́ дѣ́ва, и по смépти жива́, cпаса́eши при́сно Богоро́дицe наслѣ́діе Твоé.

Les anges étaient frappés de stupeur à la vue de la Dormition de la Très-Pure. Comment la Vierge s’élève-t-elle de la terre aux cieux ? Les lois de la nature ont été vaincues en Toi, Vierge pure : Ton enfantement est virginal et Ta mort fait pressentir la Vie. Ô Toi qui, après Ton enfantement, es demeurée vierge, et vivante après Ta mort, Mère de Dieu, sauve toujours Ton héritage.





Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne

COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE
DE ST JEAN CHRYSOSTOME

DIPTYQUES ET SUPPLICATIONS

Le prêtre (à voix basse) : Pour saint Jean, prophète, précurseur et baptiste : pour les saints, glorieux et illustres apôtres ; pour saint N… (le saint du jour) dont nous célébrons la mémoire, et tous Tes saints. Par leurs prières, veille sur nous, ô Dieu.
Souviens-Toi aussi de ceux qui se sont endormis dans l’espérance de la Résurrection à la Vie éternelle (Le prêtre commémore ici les noms des défunts qu’il souhaite). Donne-leur le repos là où brille la Lumière de Ta Face.
Nous T’en prions encore : souviens-Toi, Seigneur, de tous les évêques orthodoxes qui dispensent fidèlement la parole de Ta Vérité ; de tous les prêtres, des diacres dans le Christ, de tout le clergé et de tout l’ordre monastique.
Nous T’offrons encore ce culte spirituel pour tout l’univers, pour la sainte Église catholique et apostolique ; pour ceux qui mènent une vie pure et honorable, pour nos rois croyants et amis du Christ, pour leur palais et leur armée. Donne-leur, Seigneur, un règne pacifique, afin que, dans la tranquillité qu’ils assurent, nous menions une vie calme et paisible en toute piété et sainteté.
À voix haute : En premier lieu, souviens-Toi, Seigneur de notre archevêque N., accorde à Tes saintes Églises qu’il vive en paix, en santé en honneur, bien portant, qu’il vive de longs jours et dispense fidèlement la parole de Ta Vérité.

En mémoire des saints

La divine Liturgie est la commémoration de la vie du Christ. Pour cette raison même, elle est également la commémoration des vies de ceux en lesquels le Christ a vécu, les saints christophores.
Dans le cycle liturgique annuel, chaque jour est dédié à la mémoire des saints qui ont reposé dans le Christ en ce jour. C’est, en général, le jour où les saints ont atteint le terme de leur cheminement terrestre, le point culminant de leurs combats, leur perfection par le Saint-Esprit. En ce jour, le Saint (N.N.) a trouvé sa perfection est-il dit dans les livres liturgiques. Le mot grec pour « trouver sa perfection » (teleioutai), vient de la racine telos, et ne signifie pas seulement «la fin» de la vie terrestre, mais également l’achèvement (teleiosis) dans le Christ, auquel parviennent seulement les saints: « Nous appelons le martyre perfection (teleiosis), non parce que le martyr a atteint la fin (telos) de sa vie comme les autres hommes, mais parce qu’il a réalisé dans sa plénitude l’amour » envers le Christ (Clément d’Alexandrie).
LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Mc XVI, 1-8
Liturgie : 1 Cor. XVI, 13–24 ; Мatth. XXI, 33–42.



[1] Tiré du Synaxaire du Hiéromoine Macaire de Simonos Petras.
[2]. Aujourd’hui Lipljan, près de Prizren au Kosovo.

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