"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 5 août 2009

Saint Séraphim de Viritsa: Vie



Saint Séraphim de Viritsa (Basile Mouraviov dans le monde) est né en 1866 à Tchérémovsky, dans la province de Yaroslav. Ses parents, Nicolas et Chione étaient paysans. Quand il atteignit ses dix ans, son père mourut et il resta avec sa mère malade et sa sœur Olga.

Un voisin compatissant, l'amena avec lui à Saint Petersbourg et lui trouva un travail comme employé dans un magasin. Mais l'enfant avait le désir secret de devenir moine. Il alla donc un jour au monastère de Saint Alexandre Nevsky et il parla de sa vocation à un satretz. Ce dernier lui recommanda de rester dans le monde et de fonder une famille. Il retourna donc travailler au magasin, envoyant régulièrement de l'argent à sa famille.

A l'âge de vingt-quatre ans, il se maria avec Olga et eut deux enfants, Nicolas et Olga. Il s'établit à son compte comme fourreur. Il devint riche. Sa fille Olga mourut et les deux époux vécurent alors comme frères et sœurs. A l'âge de trente ans, il donna son argent à divers monastères et quand Nicolas fut grand, il décida d'un commun accord avec Olga qu'ils se sépareraient et iraient vivre la vie monastique. Avant d'accepter, avec son épouse de se séparer et d'entrer dans la vie monastique, il fit un jour un rêve que, plus tard, il lia à son père spirituel, le moine Barnabé de la skite de Gethsémani. Dans ce rêve, il était en pèlerinage pour rendre visite à un monastère de Saint Nicolas et en route, dont il perdit son chemin et s'aventura dans une forêt. Dans la forêt, un vieil homme lui a demandé des instructions pour aller vers ce même monastère; le vieil homme avait un sac sur le dos et une hache dans sa main. Il a réalisé que cet homme était Saint Séraphim de Sarov. Le vieil homme s'assit sous un arbre et fut très vite rejoint par le propre père spirituel de Basile, Barnabé. Dans cette vision, même si Basile put voir qu'il était assis entre les deux pères, il ne put pas entendre de la discussion qu'ils avaient.

À l'âge de cinquante-quatre ans, en 1920, lui et sa femme se sont discrètement séparés et sont entrés dans la vie monastique. Son épouse entra au monastère féminin de la Très Sainte Vierge Marie d'Iviron de Saint-Pétersbourg, et elle adopta le nom de "Christine" quand elle fut tonsurée moniale. Elle mourut en 1945. Il entra dans la Laure de Saint Alexandre Nevski comme un novice en Septembre 1920, et un mois plus tard, il fut tonsuré moine, prenant alors le nom de "Barnabé". Il fut ordonné diacre, peu après, et le 29 août 1921, Barnabas fut ordonné prêtre par le Métropolite Benjamin de Kazan.

Il fut rebaptisé "Séraphim" en 1927, en l'honneur de Saint Séraphim de Sarov, quand il prit le Grand Schème. Il devint le père spirituel de la Laure Saint Alexandre Nevski à Saint-Pétersbourg, où, comme staretz clairvoyant, il a également confessé des milliers de laïcs. Il a dit: "Je suis la salle de stockage où les épreuves des gens sont rassemblées." À l'imitation de son saint patron, il pria mille nuits sur un rocher devant une icône de Saint Séraphim de Sarov.
En 1927, l'évêque Alexis (Chimansky) vint le voir pour lui demander s'il voulait quitter la Russie. C'était le temps de lourdes persécutions. Avant que l'évêque n'ait pu dire un seul mot, saint Séraphim lui dit: "Beaucoup veulent maintenant quitter la Russie, mais il n'y a rien à craindre. On a besoin de vous ici. Vous deviendrez Patriarche et vous gouvernerez [l'Eglise] pendant vint-cinq ans."

Vinrent les persécutions généralisées...Les moines de la Laure furent arrêtés, exilés et envoyés au Goulag. Beaucoup furent exécutés. Depuis 1929, le staretz fut arrêté quatorze fois. Il continua à exercer son sacerdoce dans les camps où il encouragea se compagnons de captivité.
En 1933 il revint des camps et s'établit à Vyritsa.

Les fidèles commencèrent à venir le voir et à lui exposer leurs problèmes spirituels. Il fut inquiété à nouveau et faillit être arrêté, mais finalement on le laissa en paix.

En 1941 les Allemands envahirent la région, sans trop de mal pour les fidèles. Père Séraphim devint faible et un autre prêtre (Père Alexis Kibardine)dut venir servir dans l'église de la Mère de Dieu de Kazan.

En 1949, trop faible, il resta allité, mais le flot des visiteurs ne tarit pas.

Peu avant son natalice, la Très Sainte Génitrice de Dieu lui apparut et lui dit de recevoir la Sainte Communion tous les jours. Le père Alexis (Kibardine)lui apportait la Sainte Communion à deux heures du matin, mais un jour il s'endormit et n'arriva qu'à quatre heures du matin. Il s'excusa auprès du saint et remarqua une lumière qui l'entourait. Le père lui dit: "Père, ne t'en fais pas, les saints Anges m'ont déjà apporté la Communion!" Voyant son visage rayonnant, Père Alexis savait que c'était vrai.

Il demanda alors à Père Alexis d'aller avertir le Patriarche que dans deux semaines il irait rejoindre le Seigneur. Père Alexis alla informer le Patriarche. Le Patriarche se tourna vers les icônes et se signa. Quand il se retourna ses yeux étaient emplis de larmes qui coulaient le long de ses joues. "Je suis Patriarche depuis quatre ans. Il me reste vingt et un an. C'est ce que m'a dit le saint staretz!" Le Patriarche Alexis mourut en 1970, exactement comme saint Séraphim l'avait prédit.

Il reposa dans le Seigneur, le 21 mars/ 3 avril 1949. Dans les heures qui précédaient sa mort, il avait demandé que l'on lise les acathistes à la Très Sainte Mère de Dieu, à saint Séraphim de Sarov et à saint Nicolas. Une semaine après sa naissance au Ciel, une douce fragrance pouvait être sentie dans Vyritsa. Il fut enseveli dans l'attente de la résurrection au cimetière près de l'église de l'icône de Kazan de Vyritsa et sa tombe devint un lieu de pèlerinage.

l'Eglise de Russie le glorifia en août 2000. Il est fêté le 21 mars/3 avril.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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