"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mardi 22 janvier 2008

Sainte Mère Stefanida de Serbie ( 1887-1945)


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Contemporaine de Ste Marie ( Skobtsova) de Russie et de France, cette sainte femme de Serbie fut connue à la fin de sa vie sous le nom de mère Stefanida. Elle se nommait Stefanida Jurcevitch dans le monde et était née à Vratka ( près de Skadr en Albanie) en 1887. Elle mourut en martyre en 1945, à l'âge de 58 ans. Bien qu'elle n'ait pas été formellement glorifiée, sa sainteté est reconnue de tous.

Mère Stefanida commença une vie de jeûne, de prière et de silence très tôt, quand elle était encore à Vratka. Ensuite, sa famille dut se réfugier à Drenovac au Kossovo. Elle vêcut seule une grande partie de sa vie, et poursuivit la vie ascétique entreprise, allant à pieds aux offices du monastère de Déchani. Saint Nicolas ( Vélimirovitch), évêque d'Ochrid la rencontra et lui demanda de s'installer dans un monastère, afin d'y encourager les moines et les moniales du monastère de Zitcha. Elle continua sa vie solitaire aussi longtemps qu'elle le put, mais étant donné que ses jambes étaient blessées à cause de ses longues stations de prière debout, elle accepta finalement l'invitation d'une amie qui luttait elle aussi spirituellement et elle rejoignit Sœur Nada ( Adjitch) près de Bitol. Elle y vécut dans une petite maison isolée dans le jardin de la pépinière de Bogday.

Les années de guerre apportèrent leur lot de souffrance, pour elle comme pour les autres moines et moniales, jeunes et vieux. Son martyr fut perpétré par les soldats allemands. Elle fut battue par des soldats allemands pour ne pas avoir éteint la lumière de sa veilleuse qui brûlait devant une icône, alors qu'il était interdit de laisser ses lumières allumées.

Sa lampade brûlait toujours dans sa chambre et elle ne voulut pas l'éteindre. Ceux qui furent témoins de sa souffrance, dirent que le sang de ses blessures aux jambes éclaboussa le sol et les murs de sa chambre. Tandis qu'elle mourait des coups reçus, un évêque bulgare la reçut dans le rang monastique sous le nom de Stefanida, ce qui signifie celle qui est couronnée. Ses reliques sont aujourd'hui près de Bitol au monastère de Saint Christophe.

Ses Confessions, œuvre spirituelle importante de notre temps, comprennent 92 lettres écrites à son père spirituel l'évêque Victor de Skandar. Elle y parle de sa vie organisée autour de sa foi et décrit son combat spirituel. Par ses lettres, nous savons qu'elle communiait une fois par semaine, quelquefois même deux fois. Elle jeûnait toute l'année, ne mangeant du poisson que pour la Nativité et les fêtes pascales. Toute huile dont elle disposait, elle l'utilisait pour sa lampade. Ses lettres sont remplies du "deuil joyeux" propre à l'orthodoxie.

Sa vie était centrée sur le Christ, Qui rayonnait pour elle comme un soleil. Il était sa vie et son compagnon le plus proche. Les lettres de Mère Stéfanida exprime un sentiment brûlant d'Amour. L'une d'entre elles est une litanie avec pour refrain " Tu es béni Seigneur!" et chaque verset est une invocation de Sa bénédiction pour son âme, son corps, sa parole, sa vue. ses rêves, la réalité, bref pour chacun des aspects de son être.

Une des ses lettres en forme de confession finit par les mots suivants: " Etends Ta chère main, ô Christ magnanime, afin que je Te donne secrètement cette sainte confession afin de me purifier, afin d'être prête pour Toi, afin que Tu deviennes mien mystiquement, ô cher Christ!"

Martyre inconnue de beaucoup d'orthodoxes, la moniale Stefanida rejoint les rangs des autres saintes femmes serbes ainsi que plus tôt le fit "la plus grande femme des Balkans", Staka Skanderova, dont la diligence et les bonnes œuvres lui obtinrent le respect même du Pacha de Sarajevo et des autres gouvernants turcs. Elle rejoint aussi les moniales Stoyna et Katarina, Mère Eufémia de Ravanitsa et Mère Anna qui n'était autre que son amie Nada (Adjitch). Ces femmes serbes exemplaires ont laissé une marque dans l'éducation, le soin apporté aux orphelins, le travail choral, les arts et même le travail en prison, mais plus spécialement par l'ardeur de leur profonde foi orthodoxe que ne purent éteindre les circonstances dures et extraordinaires de l'époque pendant laquelle elles vivaient.

Sainte martyre Stefanida, prie pour nous!

version française 
Claude Lopez-Ginisty 
d'après Orthodox Messenger 
( OCA) du Canada

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