"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mardi 25 mars 2025

SAINT ÉTIENNE DE FILEIKA SUR LA PRIÈRE


Saint Etienne Près de sa cellule


 Comment apprendre la prière de Jésus

Pour ceux qui n'ont pas acquis la capacité de prier en esprit à tout moment, saint Etienne les exhorte à prier verbalement plus souvent et à renforcer cette prière avec des prosternations. « La prière noétique et la prière du cœur ne sont pas acquises du jour au lendemain ; maiselles sont le résultat d'une contrainte accrue et d'un exercice constant dans la prière », conclut le père Etienne.

Selon le saint, nous forcer à prier la nuit nous aide à acquérir la prière, qui ne s'arrête plus, même dans le silence du sommeil.

Mais en même temps, il est important de se rappeler que « le pouvoir de la consolation remplie de grâce de la prière ne réside pas dans les mots, mais dans la disposition de l'âme et l'union du cœur avec Dieu. 

Par conséquent, ne vous souciez pas de dire la prière de Jésus (appelée ainsi parce que le Nom de Jésus-Christ est répété) autant que possible, mais essayez de garder votre esprit et votre cœur fixés sur Dieu et de trouver toute la douceur en communion avec Lui.

« La meilleure façon de prier silencieuse - noétique ou spirituelle - est la suivante : attirer l'attention de l'esprit sur le cœur et le garder dans cet état sans aucune pensée, en disant intérieurement : « Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi. » Et cette simple action amène l'âme dans l'état le plus paisible, établit le Royaume de Dieu en son sein et produit une merveilleuse consolation et un repos ineffable en Dieu. »

Parlant des hauteurs de l'activité de prière, le saint réconforte souvent son lecteur avec de telles pensées : « Bien sûr, vous ne pouvez pas atteindre immédiatement l'état où vous priez avec la vraie prière ; les saints n'ont pas immédiatement atteint cette grande béatitude ; mais avec des efforts, s'engageant constamment dans la prière, ils ont produit des fruits dans la patience. »

St Etienne [Stephane]
de Fileika
Glorifié
au diocèse de Vyatka

***
Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

Tour virtuel de 360° du plus ancien monastère orthodoxe des USA

St. Tikhon's Monastery


Cliquez sur le lien ci-dessous
et faites la visite 
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https://www.orthodox360.com/tours/sttikhonsmonastery2024/

Métropolite Luc (Kovalenko) de Zaporojye et Mélitopol: L'AVERTISSEMENT SÉVÈRE DU PROPHÈTE ISAÏE


 

Le Christ est parmi nous, mes chers lecteurs !

Ce jeudi, pendant l'office de carême, nous avons entendu les paroles solennelles du Seigneur : Rends insensible le coeur de ce peuple, Endurcis ses oreilles, et bouche-lui les yeux, Pour qu'il ne voie point de ses yeux, n'entende point de ses oreilles, Ne comprenne point de son coeur, Ne se convertisse point et ne soit point guéri.

Je dis: Jusqu'à quand, Seigneur? Et il répondit: Jusqu'à ce que les villes soient dévastées Et privées d'habitants; Jusqu'à ce qu'il n'y ait personne dans les maisons, Et que le pays soit ravagé par la solitude;

Jusqu'à ce que l'Éternel ait éloigné les hommes, Et que le pays devienne un immense désert, (Isaïe 6:10–12).

L'indifférence à la foi et à la vie spirituelle a toujours été liée au déclin de la vie elle-même, tant pour un individu que pour toute une nation. Une nation est comme un vignoble - tant qu'elle produit des fruits mûrs, son existence est soutenue et renforcée par Dieu. Mais lorsqu'une nation dégénère, elle est sur le point d'être déracinée, tout comme un vignoble non fructueux.

Chaque personne est une cellule dans le corps de sa nation. Les valeurs morales que chacun de nous défend déterminent l'état de toute la société. Ce n'est pas seulement la foi, mais aussi la moralité universelle qui a une grande importance. On peut se vanter d'avoir la bonne foi, mais si on vit une vie immorale, notre confession de foi véritable n'apportera aucun bénéfice à notre âme.

À notre honte, je dois dire qu'il y a des pays entiers où la criminalité est pratiquement inexistante, où les prisons sont vides. Il y a des villages où les gens ne verrouillent pas leurs portes, où le vol et même le hooliganisme mineur sont inconnus. Ce sont des endroits où les gens ne professent pas la foi orthodoxe, mais leurs vies s'alignent sur la moralité de l'Évangile.

Comment se fait-il que des pays où l'Orthodoxie n'était pas seulement une force de formation de la culture, mais aussi une religion formant l'État, n'aient pas réussi à surmonter le chaos du péché qui détruit non seulement des âmes individuelles, mais aussi des nations entières ? Je n'ai pas de réponse à cette question. Mais j'ai de l'espoir - j'espère qu'il y aura un nombre suffisant de gens justes parmi nous qui pourront transformer la colère de Dieu en miséricorde et la punition en pardon.

Le jeûne est le meilleur moment pour montrer à Dieu que nous ne cherchons pas ce qui est terrestre, mais ce qui est céleste ; pas le temporaire, mais l'éternel.

Version française  Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

lundi 24 mars 2025

Instructions spirituelles de saint Alexis Goloseevsky

 

St. Alexis

Il est impossible de parcourir le chemin de la vie spirituelle sans connaître des tentations, mais le Seigneur n'envoie pas à une personne des tentations au-delà de ses forces.

Les larmes, la patience et la prière sont les seuls moyens d'atténuer les afflictions.

Dans les moments de tribulation, il faut faire preuve de patience et de générosité.

Nous adorons d'abord « Ta Croix », puis nous glorifions « Ta Résurrection ». Il en est ainsi dans la vie humaine : d'abord la souffrance, puis la joie.

L'ego doit être éliminé partout, et les blasphèmes et la méchanceté des autres doivent être considérés comme des avertissements de Dieu.

Que sa sainte volonté soit faite en toutes choses - « Que Ta volonté soit faite... »

Lorsque l'aide ne peut être attendue de nulle part, c'est l'aide céleste qui vient.

Nous devrions être stricts avec nous-mêmes et indulgents avec les autres. 

L'homme est aux prises avec des pensées impures ; cela passera - la colère attaque le cœur, puis le découragement, etc. L'un est remplacé par l'autre. Et tout cela pour notre humilité.

Faites le bien tant que vos mains sont chaudes [tant que vous êtes vivant.



L'argent est un ver.

Donnez votre surplus avec vos mains.

Le jeûne doit être fait de manière à ce que personne ne le sache.

Celui qui ne cherche pas le pouvoir n'a pas peur de le perdre.

Ayez la foi : de même que votre corps est propre après le bain, de même, après la confession, votre âme est purifiée des péchés par la Grâce de Dieu.

Reliques de saint Alexis


Il est nécessaire pour un chrétien d'être toujours en train de penser au Christ.

La maladie du corps fait naître l'humilité de l'âme, comme le dit l'Apôtre : « Si l'homme extérieur se dégrade, l'homme intérieur se renouvelle de jour en jour ».

En s'approchant de Dieu, l'homme s'approche de son bonheur ; en s'éloignant de Dieu, l'homme s'éloigne de son bonheur.

La miséricorde de Dieu par rapport à la miséricorde de l'homme, c'est comme la mer entière par rapport à une goutte d'eau.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'près

Pravoslavie.ru

dimanche 23 mars 2025

TROISIÈME DIMANCHE DE GRAND CARÊME


Gloire à Toi, ô Christ Dieu, notre espérance, gloire à Toi!

Que Dieu se lève, que ses ennemis soient dispersés, et que ceux qui le haïssent fuient devant lui. Comme la fumée se dissipe, qu'ils disparaissent ; et comme la cire fond devant le feu, que les démons périssent devant ceux qui aiment Dieu, qui se signent du signe de la croix et qui disent dans l'allégresse : « Salut, Croix très précieuse et vivifiante : Salut ô très précieuse et vivifiante Croix du Seigneur, car tu chasses les démons par la puissance du Seigneur Jésus-Christ crucifié sur toi, qui est descendu en enfer et a piétiné la puissance du Diable, et qui t'a donné sa vénérable Croix pour chasser tous les ennemis. Ô Croix du Seigneur, très précieuse et qui donne la vie, aide-moi, avec notre sainte Souveraine la Mère de Dieu, et avec tous les saints dans tous les siècles. Amen (Prière en l'honneur de la Croix)

Ce jour est généralement connu comme le dimanche de la Croix, car on y commémore la Croix précieuse et vivifiante du Christ. Les textes liturgiques d'aujourd'hui présentent de nombreuses similitudes avec le service du jour de la Sainte-Croix (14 septembre). Le passage de l'Évangile choisi pour ce jour est Marc 8,34 - 9,1 et il est également lu le dimanche suivant le jour de la Sainte-Croix. 


Ce jour est généralement connu sous le nom de Dimanche de la Croix, car la Croix précieuse et vivifiante du Christ est commémorée aujourd'hui. Les textes liturgiques d'aujourd'hui présentent de nombreuses similitudes avec l'office du jour de la Sainte-Croix (14 septembre). Le passage de l'Évangile choisi pour ce jour est Marc 8,34 - 9,1 et il est également lu le dimanche qui suit le jour de la Sainte Croix. 

Dans la lecture de l'Évangile, saint Marc nous donne un aperçu des implications du mode de vie chrétien. Il est utile de lire d'abord les versets 31-33, car ils donnent le contexte des paroles du Christ. La discussion portait sur la mort du Christ et saint Pierre avait été sévèrement réprimandé pour avoir exprimé un point de vue très humain. Il faut se rappeler que la mort en question était la crucifixion, qui était une chose honteuse réservée uniquement aux pires criminels condamnés. 



Le Christ dit : « Quiconque veut me suivre... ». C'est une condition importante car le Seigneur ne contraint personne. Se charger de sa croix pour suivre le Christ n'a de valeur que si c'est volontaire. Il est donc bon que nous fassions abstraction de nous-mêmes, de nos souhaits et de nos désirs, en pensant plutôt aux autres et à leurs besoins. Nous devrions être positifs à ce sujet, en incarnant la vertu. 

 C'est ce que signifie suivre le Christ. Théophylacte observe : Bien que le commandement de se livrer à la mort semble dur et cruel, le Seigneur montre immédiatement que ce commandement est donné par amour pour l'humanité. Ensuite, nous avons la mise en garde contre la recherche de la richesse et du pouvoir, car cela peut devenir une fin en soi. Nous pouvons voir de nombreux exemples dans l'histoire de ceux qui se sont consacrés à la gloire du monde, mais où sont-ils aujourd'hui ? Leurs richesses matérielles ne leur permettent pas d'acheter leur entrée au paradis. À ce stade du commentaire, il y a un aparté sur les idées de l'hérétique Origène qui enseignait qu'en fin de compte, toute l'humanité déchue serait réunie avec Dieu après avoir été punie ; une théorie condamnée par le 5e concile œcuménique. Théophylacte conclut ce point en disant : « Personne n'est gardé en enfer pour des raisons de sécurité : Personne n'est gardé en enfer en guise de punition. C'est plutôt le poids de ses propres péchés qui l'y retient. 

La lecture se termine par une mise en garde effrayante. On pourrait penser qu'elle ne s'applique qu'à tous ceux qui nient la divinité du Christ. En réalité, c'est plus grave que cela, car cela concerne tous ceux qui pourraient croire, mais qui le gardent pour eux comme un simple concept intellectuel. Nous sommes double : l'âme est sanctifiée par la foi et le corps est sanctifié en confessant ouvertement notre foi. Ceux qui ne verront pas la mort avant d'avoir vu le Seigneur dans la gloire fait référence aux apôtres Pierre, Jacques et Jean. Oui, ils sont morts, mais après avoir assisté à la Transfiguration, qui était une préfiguration de la Parousie [seconde venue du Christ]. Une préfiguration pourrait être décrite comme une prophétie en actes plutôt qu'en paroles. La seconde venue du Christ sera en contraste frappant avec l'Incarnation. Lorsque le Christ Dieu s'est incarné, c'était dans d'humbles circonstances. Seuls ceux qui avaient un cœur pur L'ont reconnu et accepté. La seconde venue ne laissera aucun doute, car elle se fera dans une gloire rayonnante, comme la Transfiguration, mais en plus grand.  



Dans les pages d'introduction au Triode, nous lisons : « Il n'y a pas de séparation entre le Christ et les autres : Aucune séparation n'est faite entre la mort du Christ et sa résurrection, mais la Croix est considérée comme un emblème de victoire et le Calvaire est vu à la lumière du Tombeau vide. Plusieurs éléments nous rappellent que nous ne voyons jamais la Croix de manière isolée. Dans la plupart des liturgies, nous chantons le trisaghion - Saint Dieu, Dieu fort, Dieu Immortel, aie pitié de nous - mais aujourd'hui, comme le jour de la Sainte-Croix, il est remplacé par - Nous adorons ta Croix, ô Maître, et nous glorifions ta sainte Résurrection. De manière encore plus frappante, les irmoi (les versets au début de chaque Ode du Canon à Matines sont les mêmes que ceux de la nuit de Pâques à Matines) - C'est le jour de la Résurrection...  Pour les Occidentaux, cela peut sembler étrange, car nous connaissons tous les représentations de la crucifixion qui mettent l'accent sur l'horreur et la souffrance. Si la crucifixion était une méthode d'exécution brutale, les textes liturgiques et l'iconographie de l'Église orthodoxe la présentent comme transcendant la simple manifestation physique de la douleur.

Une question souvent posée concerne la signification des trois barres de la croix. Celle du haut représente la planche, ou tout autre support, sur laquelle l'inscription de Pilate fut rédigée. La barre du milieu tient évidemment les bras tendus. La barre inférieure est le repose-pieds qui reposait sur un pivot. Les pieds étaient fixés séparément et, comme il s'agissait d'une barre basculante, le poids pouvait être placé sur l'un ou l'autre pied. Bien que cela puisse sembler une concession au confort, c'était en fait tout le contraire. La crucifixion était une mort lente qui pouvait parfois prendre plusieurs jours, contrairement à d'autres méthodes d'exécution telles que la pendaison ou la décapitation. Si, pendant qu'il était sur la croix, les jambes devenaient faibles au niveau des genoux ou douloureuses à cause de crampes, et si elles étaient attachées l'une à l'autre, le corps risquait de s'affaisser car seuls les bras supportaient le poids. Cela aurait exercé une pression sur la trachée, accélérant la mort par strangulation. L'idée n'était pas de hâter la mort, mais de faire en sorte que la punition dure le plus longtemps possible, et le fait de pouvoir déplacer le poids d'un pied à l'autre facilitait cette tâche... Lisez maintenant l'Évangile selon saint Jean, chapitre 19, 31-36, où il est question de briser les jambes, ce qui était la façon normale de mettre fin à l'exécution. La raison en est que les jambes ne supportaient plus le poids du corps et que la victime était ainsi étouffée. Dans l'Évangile de saint Marc - chapitre 15 : 43-44, Pilate s'étonne que Jésus soit déjà mort. La crucifixion avait commencé à midi et nous étions en début de soirée, au plus tard. Il est clair que Pilate fut surpris de recevoir cette nouvelle si rapidement.  


Dans Marc 8 : 34, nous lisons : « Celui qui veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive ». En tant que chrétiens orthodoxes, nous portons toujours notre croix de baptême. Nous pouvons également faire le signe de la croix, et nous le faisons. C'est ce que l'on appelle parfois se signer. Une personne que je connais appelle cela de manière un peu pittoresque « montrer la croix », ce qui est en fait une expression très significative. N'ayez jamais honte de la croix. Nous avons tous la capacité humaine d'être négligents, de faire des bêtises ou de provoquer des accidents. La conduite d'une voiture offre de nombreuses occasions de le faire, alors avant de commencer votre voyage, faites le signe de la croix. Il ne s'agit pas d'une superstition ni d'une protection magique, mais d'un geste symbolique qui place le voyage entre les mains de Dieu. En toute humilité, nous donnons une expression physique à la vérité des mots que nous utilisons chaque jour lorsque nous prions Dieu : que ta volonté soit faite...



En revenant au Canon d'aujourd'hui, nous constatons que la vénération de la Croix est inséparable de la Résurrection du Christ. Dans les 1er et 2e tropaire de l'ode 4, nous lisons : « L'Ange dit aux femmes portant des aromates : « Ne vous lamentez pas, mais allez à la rencontre du Christ ressuscité. « Ne vous lamentez pas, mais allez dire aux apôtres : Réjouissez-vous, c'est aujourd'hui le salut du monde, car par la mort du Christ la tyrannie de l'Ennemi a été détruite.

En célébrant aujourd'hui la joyeuse vénération de Ta Croix vivifiante, ô Christ notre Sauveur, nous nous préparons à Ta très sainte Passion, car c'est Toi qui, dans Ta toute-puissance, as réalisé le salut du monde.

Dans le troisième tropaire de l'ode 7, nous lisons : Ta Croix, Seigneur très miséricordieux, est honorée par le monde entier, car Tu as fait de l'instrument de la mort une source de vie. Sanctifie ceux qui la vénèrent, ô Dieu de nos Pères, qui seul est béni et grandement glorifié.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
in Mettingham. 

ENGLAND



« Nous adorons Ta croix, ô Maître, et nous glorifions ta sainte résurrection » 

Méditation :

Il n'y a pas une seule vie humaine qui n'ait pas connu d'épreuves, de luttes ou de chagrins. Et aucun d'entre nous ne peut s'attendre à ce qu'il échappe à tout cela. Mais tout notre être et toute la force de notre esprit doivent non seulement accepter ces épreuves et s'y soumettre, non seulement supporter tout ce qui est envoyé par le Seigneur, mais aussi vénérer cette croix, c'est-à-dire la porter avec amour, en regardant la croix du Sauveur, par laquelle nous avons été rachetés. 

Lorsque nous entendons ce chant à l'église, il me semble que nous devons tous, en nous inclinant devant la croix, l'accepter pleinement dans le présent, dans l'avenir et dans tout ce que le Seigneur a voulu que nous portions. 

Et, portant cette croix sans nous plaindre, souvenons-nous qu'elle a été suivie de la résurrection du Christ, la plus grande des joies que nous annonce l'Évangile. La croix nous conduira aussi à la victoire, à la résurrection de nos sentiments qui se refroidissent, à la résurrection de nos énergies faibles et dormantes.


***

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

St John the Baptist Cathedral 

Washington DC 

USA

samedi 22 mars 2025

Métropolite Néophytos: Apprenez à prier sans cesse en 3 étapes simples



« Comment prions-nous pendant la Divine Liturgie ? Je vous ai dit que nous n'y allons pas pour prier. Cependant, certains d'entre nous, du fait qu'ils prient beaucoup à la maison, ou dans leur voiture, ou au travail, lorsqu'ils assistent à la Liturgie, leur cœur continue à prier, sans cesse. Vous comprenez ce que je veux dire ?

 

Nous n'allons pas à la Liturgie en tenant un chapelet à la main. Pendant que le prêtre dit : « Pour la paix d'en haut et le salut de notre âme », nous disons : « Seigneur Jésus-Christ, ayez pitié de moi ». [Prêtre] : « Pour notre archevêque Chrysostome... » [Nous continuons], »Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi. » Ce n'est pas la bonne façon de faire, mon enfant. Ce sont des choses malsaines. 


Nous n'avons qu'une seule Divine Liturgie par semaine, pas deux. Nous avons notre chapelet et nous prions avec à la maison. Et je vous demande de prier beaucoup avec lui. Mais seulement à la maison. Au travail. Dans votre voiture. En marchant, au lit, comme vous voulez, comme vous pouvez. 


Saint Ephrem de Katounakia a dit : « Quand tu te lèves le matin, tu t'assieds, la première chose que tu dois faire, c'est de te signer ». D'une manière décente, pas en jouant d'un instrument de musique *! Tu fais un bon signe de croix en disant : « Gloire à Dieu ! » « Merci de m'avoir jugé digne de me réveiller de ma mort. » Car le sommeil est une petite mort. Tu ne te réveilleras peut-être pas. Tant de gens se sont endormis et ne se sont jamais réveillés. Ils ont dormi « du sommeil de la mort ». Alors, tu te lèves et tu dis : « Gloire à Dieu mon Christ, qui m'a donné la vie aujourd'hui. » « Que Ta force vienne pour ce jour aussi, mon Dieu. » C'est ce que les gens disaient autrefois. Je me souviens de mon père qui le disait le matin, lui qui ne savait pas comment signer un document. Ensuite, tu iras à la salle de bains.

 

Ce n'est pas l'évêque de Morphou qui dit ces choses, mais saint Ephrem de Katounakia. Un grand hésychaste du Mont Athos. Un disciple du grand saint Joseph l'Hésychaste. Il m'a dit : « Ensuite, tu iras te laver dans la salle de bains. » Tu continues, « Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi », tranquillement, doucement, le saint t’instruit. « Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi. » « Mon Seigneur Jésus, aie pitié de moi. » « Sainte Mère de Dieu, aide-moi aujourd'hui comme toujours. Et maintenant, vous allez à la salle de bains. Vous vous lavez les mains et au lieu de vous dire : « Est-ce que j'ai l'air bien aujourd'hui ? » « Et mes rides ? » « Comment est ma moustache ? » je ferais mieux de prier : « Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi. » Ou encore : « Aie pitié de tous les enfants de la terre et ensuite de mes enfants aussi. » C'est ainsi que les gens priaient autrefois. Et leurs prières étaient exaucées par Dieu parce qu'ils priaient d'abord pour les enfants des autres, puis pour les leurs.

 

Mais nous, nous prions pour notre Anthony, notre Dimitri, notre Maria et c'est tout ! Et c'est tout ! Personne d'autre. C'est tout notre monde. C'est ainsi que notre cœur commence à recevoir un signal. Un signal ou une fréquence avec notre Dieu trinitaire. C'est de là que part la Divine Liturgie. La Divine Liturgie commence dans votre lit, quand vous vous levez, quand vous allez au lavabo où vous vous lavez, puis quand vous allez vous rhabiller. La prière recommence. Commémoration des noms à nouveau. Si vous commémorez des noms, c'est aussi une prière. Vous n'avez pas besoin de dire « Seigneur Jésus-Christ, ayez pitié de moi » tout le temps. Par exemple, je sais qu'Irène va subir une opération difficile ce jour. « Mon Christ prend soin d'Irène aujourd'hui, saint Nicéphore, Saint Cyprien, intercèdez pour Irène aujourd'hui. Mon Anna passe un examen aujourd'hui : « Cher Christ, aide Anna qui passe un examen aujourd'hui ». C'est aussi une prière. Je sais qu'il y a eu une explosion dans la capitale du Liban [référence à l'explosion de Beyrouth en 2020]. « Je t’en prie, mon Christ, va à Beyrouth et aide les gens à ne pas désespérer après cette catastrophe. C'est ainsi que vous « ouvrez » [c'est-à-dire que vous élargissez] vos prières. Ne limitez pas vos prières à votre propre peuple ou même à ceux qui ont la même foi. Incluez également les croyants et les non-croyants. Vous avez entendu parler d'un tremblement de terre en Turquie. Priez pour eux.

 

Nous ne devrions pas penser à l'invasion de Chypre ou au fait qu'Erdogan a transformé Sainte-Sophie en mosquée. Priez aussi pour eux. C'est ce que notre Évangile nous dit de faire [Matthieu 5:44]. Ensuite, vous allez à la cuisine pour prendre votre petit-déjeuner. Signez-vous avant et après. Certaines personnes n'ont rien à manger pour le petit-déjeuner. Mais nous, nous avons quelque chose à manger, Gloire à Dieu ! Faites aussi de ces trois mots une partie de votre vie : « Gloire à toi, ô Dieu, notre espérance, Gloire à toi ». N'est-ce pas ? Ou encore, cette prière que saint Païssios m'a enseignée : « Grand est le nom de la Sainte Trinité. Très Sainte Mère de Dieu, protège-nous » [ou “mets un bouclier sur nous”]. Avant d'aller travailler, vous avez tous des téléphones qui se connectent à Internet, trouvez un site qui présente les saints du jour. Antonis dit : « Vimatarissa ». Il semble que ce soit un site. « Vimatarissa » dit notre caméraman. Et il y en a beaucoup d'autres. Trouvez le saint du jour. Vous n'êtes pas des prêtres ou des chantres [pour le savoir par cœur] mais vous devez savoir de quel jour de fête il s'agit.

 

Aujourd'hui, c'était la fête d'un grand saint chypriote, saint Spyridon « qui a fait le miracle contre les barbares » [c'est-à-dire l'intercession du saint pour la protection de la ville de Corfou contre le siège ottoman en 1716]. Puisse-t-il faire de même contre les barbares d'aujourd'hui. Continuez donc à commémorer le saint du jour. Savez-vous pourquoi ? Parce que c'est sa fête. Ce que je vais dire maintenant vient d'un autre saint, saint Iakovos [Tsalikis]. Il m'a dit : « Mon Néophytos, le saint aime avoir un jour de gloire le jour de sa fête ».

 

« Il veut aussi son office, son Doxasticon* et son Apolytikion***. « Le saint veut être invoqué, glorifié, remercié. » « Après avoir fait ces choses, heureux comme il l'est le jour de sa fête, » »le saint oubliera les fois où vous l'avez affligé. » « Et le saint vous accordera vos demandes. 

Si je sais qu'il y a une église saint Charalambos à Deneia [village voisin], le jour de sa fête, j'y vais et je vénère le saint. Je ne peux pas aller à la liturgie [le matin] parce que je dois aller travailler, d'accord. Je peux y aller l'après-midi pour l'honorer, ou trouver son icône [à vénérer].»




Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après



NOTES :  


*Certains fidèles semblent jouer du bouzouki en faisant mécaniquement le signe de croix et l'agitent comme un plectre sur leur poitrine!


(notes extraites de wikipedia) :

 

** Un Doxastikon (également doxasticon, pluriel : doxastika ; grec : Δοξαστικόν "stichère de Gloire ") est un type d'hymne que l'on trouve dans les services divins de l'Église orthodoxe.

Plus précisément, un doxastikon est un stichère qui est chanté entre :

·       "Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit." et

·       "Etmaintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen. »

***Les doxastika se trouvent normalement vers la fin d'une série de stichères. les Doxastika peuvent être trouvé aux Vêpres ("Seigneur, j'ai crié" et à l'Apostiche), aux Matines (Apostiche, Louanges) et à la Divine Liturgie (les Béatitudes).

 

*** L'Apolytikion (grec : Ἀπολυτίκιον) ou hymne de rejet est un tropaire (un court hymne d'une strophe) dit ou chanté lors des services de culte chrétien orthodoxe. L'apolytikion résume la fête célébrée ce jour-là. Il est chanté aux Vêpres, aux Matines et à la Divine Liturgie ; et il est lu à chacune des Petites Heures. Le nom dérive du fait qu'il est chanté pour la première fois avant le congé (grec : apolyse) du premier service du jour liturgique, les Vêpres, le jour liturgique commençant au coucher du soleil dans l'Église orthodoxe.

vendredi 21 mars 2025

TÉMOIGNAGE SUR UN MIRACLE INCONNU DE SAINT PAÏSSIOS L'ATHONITE


     

Un miracle auparavant inconnu du grand saint Païssios l'Athonite a été rapporté par Spyros Symeon, qui a lui-même appris l'histoire sur le Mont Athos, dans la cellule de Panagouda où le saint lui-même avait vécu. L'histoire a été publiée sur AgionOros :

Il y avait un couple à Athènes qui avait un conflit quotidien. Le mari était joueur et ivrogne, et sa femme malheureuse nettoyait les escaliers des immeubles d'appartements du matin au soir pour subvenir aux besoins de la famille. La situation s'aggravait chaque jour qui passait, puis un soir, la femme tomba dans une crise de folie, attrapa un couteau dans la cuisine et elle était sur le point de tuer son mari endormi. Soudain, il y eut un moine inconnu qui bloquait son chemin :

« Que comptes-tus faire ? Tu le regretteras. Sois patiente, et Dieu... »

La femme effrayée ne le laissa pas finir sa phrase :

« Qui es-tu ? Comment es-tu arrivé ici ? »

Le moine répondit : « Je suis de la Sainte Montagne. J'habite à Souroti, non loin de Thessalonique, et je passe aussi à Athènes. »

À ce stade, le mystérieux visiteur disparut.

La femme, remplie d'émerveillement et d'appréhension, cacha le couteau et commença à réveiller son mari. Il ne se réveilla pas immédiatement, parce qu'il s'était sérieusement saoulé la nuit précédente. Sa femme lui dit qu'elle venait de voir un moine inconnu dans la pièce :

« Il a dit qu'il vit à l'Athos et non loin de Thessalonique, mais qu'il vient parfois à Athènes. »

Le mari en colère répondit : « C'est le milieu de la nuit, et tu me racontes ces histoires. Qui peut entrer dans notre maison lorsque toutes les portes et fenêtres sont fermées ? Tu as tout imaginé. Laisse-moi tranquille avec tes bêtises. »

Il se retourna de l'autre côté et s'endormit.

La femme ne ferma pas les yeux de toute la nuit. Elle ne pouvait pas comprendre ce qui s'était passé, et cela la dérangea toute la nuit.

À l'aube, elle partit au travail. Non loin de sa maison, il y a un kiosque où ils apportaient les derniers journaux et magazines. Le regard de la femme tomba sur la couverture de l'une des publications - le moine mystérieux y était représenté. Les larmes aux yeux, elle lut un article à propos du moine qui ne l'avait pas laissée commettre ce terrible péché et qui avait empêché un meurtre.

Cette histoire est devenue connue des moines de la cellule athonite Panagouda de saint Païssios, et c'est là que je l'ai apprise.

Dieu est merveilleux dans Ses saints !


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

jeudi 20 mars 2025

Métropolite Luc de Zaporojye et Mélitopol: RÉVÉLER L'IMAGE DE DIEU

James Tissot. La drachme perdue.   

Le Christ est parmi  nous, mes chers lecteurs !

« Ô Sauveur, par les passions, j'ai enterré la première image de bonté, que Tu as cherchée et trouvée, comme la drachme perdue » Nous l'avons entendue aujourd'hui dans le canon de saint André de Crète. Chacun de nous porte l'image de Dieu en nous. 

En Lui, nous trouvons notre parenté avec Dieu. Grâce à cette image, notre âme est nourrie par le Saint-Esprit. Grâce à l'image de Dieu, contrairement aux animaux, nous vivons non seulement par instinct, mais aussi par raison, parce que les humains ont obtenu le libre arbitre, que les animaux ne possèdent pas. Mais la liberté, non limitée par l'abstinence et l'obéissance aux Commandements, conduit à la folie et nous mène directement à l'enfer. Le péché a assombri l'image de Dieu dans l'homme, et à cause de cela, notre esprit est devenu obscurci et notre cœur souillé. Et cela, à son tour, conduit à la fois à la mort spirituelle et physique.

Le Sauveur, dans la parabole de l'Évangile, est comparé à la femme qui cherche avec diligence la drachme perdue. Cette drachme est l'âme de chaque personne. Dans le passé, les pièces de monnaie portaient l'image du souverain qui dirigeait l'empire. De même, le sceau de Dieu est sur nos âmes, qui est l'image et la ressemblance qui nous sont données par le Créateur. 

Dieu n'abandonne aucun d'entre nous. Il cherche avec diligence notre salut et plus que nous-mêmes, Il désire que nous ne nous enfoncions pas dans l'enfer mais que nous héritions du Royaume de Dieu, préparé pour l'humanité depuis la fondation du monde.

Mais nous devons aussi lutter avec diligence pour le salut et purifier soigneusement l'image qui nous est accordée par le Créateur. En plus de la raison et de la liberté, il y a une autre qualité dans cette image à laquelle nous devons accorder une attention particulière. Seul un être humain est capable d'un amour sacrificiel et désintéressé, qui peut atteindre non seulement les amis, mais aussi les ennemis. C'est la véritable distinction entre l'homme spirituel et le reste du monde animal.

Poursuivant notre discussion sur l'image de Dieu dans l'homme, je tiens à dire que cette image est une partie inséparable de la dignité humaine. Les gens ne perdent pas l'image de Dieu même en enfer. Même là, il reste quelque chose chez l'homme qui le distingue du reste du monde créé.

Nous ayant créés à Son image, le Seigneur nous a donné la possibilité de devenir Sa ressemblance. Mais pour cela, des efforts sont nécessaires de la part de la personne elle-même. Les gens ont reçu la raison et la liberté afin de pouvoir les utiliser correctement ; afin qu'ils s'efforcent de développer l'amour dans leur âme, la sagesse dans leur esprit et la miséricorde dans leur cœur ; afin qu'ils puissent atteindre l'honneur de notre haute vocation en Jésus-Christ.

Mais tout le monde ne cherche pas cela. Beaucoup se contentent d'un mode de vie animal, basé sur l'instinct. Cela se voit clairement dans la façon dont une personne utilise un tel don divin que le discours. Certains l'utilisent pour s'adresser à Dieu, tandis que d'autres parlent grossièrement ; certains s'améliorent, tandis que d'autres se dégradent encore plus et deviennent non seulement comme des animaux, mais aussi comme un démon.

Le récit biblique de la création de l'homme nous donne une compréhension des lois fondamentales de l'existence. En prédisant que l'homme ne resterait pas ferme dans sa dignité et tomberait dans le péché, le Seigneur l'a doté d'un mode de reproduction partagé par la plupart des animaux. Il n'y a pas de péché à cela, car l'homme a reçu le commandement "d'être fécond et de se multiplier". 

Dieu a également donné Eve à Adam pour élever des enfants, afin que la race humaine ne cesse pas. C'est l'essence et le sens de la vie sexuelle. Lorsque les destructeurs d'âmes modernes enseignent qu'Adam peut aimer non seulement Eve mais aussi Steve, c'est une profonde distorsion de l'image de Dieu dans l'homme. 

Malheureusement, cette distorsion est soutenue par les médias de masse et toutes ces forces qui veulent que l'humanité, dans son ensemble, ne s'efforce pas d'aller vers la ressemblance avec Dieu, mais vers la ressemblance avec les démons et, en fait, vers l'autodestruction. 

Mais je suis convaincu que si une personne a choisi le chemin du salut, il n'y a aucune force au monde qui puisse l'empêcher de le suivre.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Orthochristian