Icône peinte à Optina
En
novembre dernier, j'ai apporté un reliquaire contenant la relique du saint guerrier-martyr
Victor de Damas en Russie. Mon voyage a été organisé par un ancien député de la
Douma d'État, Victor Alexandrovitch Semyonov, membre principal de l'église de
Saint-Victor à Kotelniki, près de Moscou.
Le
23 novembre, à la veille de la Journée de commémoration de saint Victor, qui se
trouve également être le jour de la fête de l'icône de Montréal, le reliquaire,
ainsi qu'une copie laminée de l’icône de Montréal, ont été solennellement
accueillis à l'entrée de l'église de Kotelniki Prêtre Recteur Denis et sa congrégation.
Matouchka
et moi avons été surpris d'apprendre que la plupart des personnes de la
paroisse de Saint-Victor étaient bien informés de la vie ascétique de Frère
Joseph et de son martyre. Nous avons eu beaucoup de merveilleuses conversations
avec les paroissiens et, bien sûr, partagé avec eux des reproductions de l'icône
hawaïenne et des morceaux de coton avec du myrrhon et de l'huile de la lampade qui
est sur la tombe de Frère Joseph.
Quelques
jours plus tard, j'ai participé à la clôture officielle de la remarquable
exposition tenue au Musée historique d'Etat, « Mont Athos. Images de la
Terre Sainte ».
Victor
Alexandrovitch Semyonov, qui était responsable de la construction de l'église
de Saint-Victor dans la ville de Kotelniki, avait organisé l'événement. Le
principal objectif de l'exposition était l'icône miraculeuse de la Théotokos d’Iviron,
donnée par les moines athonites en 1648 au Tzar Alexis Mikhaïlovitch. Elle été apportée
à l'exposition depuis les trésors conservés par le Musée historique.
Particulièrement
frappant pour moi, c'était que la grande foule de fidèles rassemblés dans la
salle d'exposition devant l'Icône a tranquillement chanté des acathistes à la
Sainte Icône. Le ministre de la Culture, Alexandre Avdeev, a été invité à
donner un discours à la clôture officielle de l'exposition. Lorsque M. Avdeev s’est
approché de l'icône, il a sorti un portefeuille qu'il conserve toujours dans la
poche intérieure de sa veste, et en a sorti un tirage papier usé de l'icône de
Montréal avec accolé à elle, un morceau de coton avec du myrrhon, qui lui avait
été donné par Frère Joseph, et il l’a montré à M. Semenov. Il avait gardé l'icône
dans son portefeuille pendant 16 ans! M. Semenov était dans un état de stupeur
et il prit sa copie de l'icône hawaïenne avec du myrrhon de sa poche et l’a
donnée au ministre de la Culture. Ce fut un moment de grande émotion. J'ai été
appelé par M. Semenov et présenté au ministre Avdeyev et on m’a demandé de
raconter au ministre l'histoire de l'icône hawaïenne. Au cours de ma
conversation avec M. Avdeev, j'ai appris que le ministre avait rencontré le
Frère Joseph lorsque le gardien de l'icône était venu en Bulgarie en 1995. A
cette époque, M. Alexander Avdeev servait l'ambassadeur de la Fédération de
Russie en Bulgarie. Il se souvenait avec émotion de Frère Joseph et il posa de
nombreuses questions instruites sur son sort et sur ce qui était arrivé à
l'icône de Montréal. D'autres participants à l'exposition eurent vent de cela
et il en résulta que tous (des centaines) m'entourèrent et me demandèrent à
être oints du myrrhon de l'icône hawaïenne. J'ai été étonné que beaucoup de
ceux qui étaient présents lors de l'exposition, étaient au courant pour Frère
Joseph et ils demandaient à avoir de la terre de sa tombe et de l'huile de la
lampade qui s’y trouvait. Essayez d'imaginer qu’une telle chose se passe dans
un musée américain ou européen...
Six
mois plus tard, en mai 2012, cette même Icône d’Iviron du 17ème siècle, que
nous avons vénérée l’an dernier à cette exposition de Moscou, a été rendue à
l'Eglise et elle est maintenant à demeure au couvent de Novodievitchi. Coïncidence, ou autre
signe de Dieu?
Un
jour, j'ai demandé à Michel Andreyev, propriétaire de la Compagnie Jordanville Monument qui a été chargée
de faire la croix de granit sur la sépulture de Frère Joseph les raisons pour
lesquelles le cadre de marbre au sol n'a jamais été cimenté. Il m'a dit que le Métropolite
Laure, de bienheureuse mémoire, lui avait interdit de le faire, en expliquant
que ce serait plus facile pour exhumer les restes de Frère Joseph, le moment
venu. M. Andreyev raconta que, quand il préparait le fondement de la croix sur
le lieu de sépulture de Joseph, et qu’il avait dû creuser à plusieurs pieds de
profondeur, il avait ressenti le parfum du myrrhon...
***
Et
si les moines d’Optina et d'autres en Russie, en Ukraine, en Biélorussie, en
Bulgarie et en Grèce ont jeté les bases de la glorification du Frère Joseph.
Qu’en est-il de l’Amérique? Allons-nous les rejoindre? Peut-être pouvons-nous
commencer par nous rappeler de Frère Joseph le 31 octobre, jour de son repos en
Christ, et commencer à éduquer nos troupeaux le concernant et inciter les
fidèles à inscrire son nom en premier aux pannikhides publiques et privées,
comme c'était le cas dans les années précédant la glorification de Vladika Jean
(Maximovitch) et de la Bienheureuse Xénia de Saint-Pétersbourg.
Jusques
à sa mort même, Joseph est resté fidèle à Celle qu'il avait rencontrée en 1982
à la skite de son jardin précieux du Mont Athos. C'était vraiment un élu, une
âme prédestinée à une mission spéciale. Prenons soin de bien spirituellement apprécier
la suite de l'icône myrrhoblyte d’Iviron donnée à notre Eglise en l’icône
d’Hawaï et de continuer à bâtir sur la glorieuse unité ecclésiale, atteinte il
y a cinq ans en 2007.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Archiprêtre Victor Potapov
Washington, DC
8 octobre 2012
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