"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 30 septembre 2009

Prêtre John Garvey: Typologie des convertis: Méfiez-vous des gens qui fuient...



Quand j'ai rejoint l'Église orthodoxe, il y a douze ans, j'ai pris une décision que j'avais mûrie pendant vingt-et-un ans. C’était devenu nécessaire parce que j'ai réalisé que ma seule raison de rester catholique était ce que les autres pourraient penser si je devenais orthodoxe, à cet stade, ce n'était plus vraiment un choix. Je croyais à l'orthodoxie, « j’adorais » aussi souvent que je le pouvais dans les églises orthodoxes et rester catholique n'était pas moralement possible.

En même temps, je craignais de devenir un converti. Laissez-moi vous expliquer ce que je veux dire: j'avais connu des gens qui s’étaient convertis au catholicisme, dans une version du catholicisme qui faisait passer Torquemada pour quelqu’un de décontracté. Cela ne ressemblait pas du tout au catholicisme, sain et bon-vivant avec lequel j’avais grandi. Il y avait un enthousiasme chez beaucoup de convertis dont je me méfiais. J'éprouvais une certaine consolation dans le fait de penser qu'il avait fallu tant de temps pour aller vers l’orthodoxie et que cela peut-être me protégerait. J'avais pris conscience de beaucoup de problèmes institutionnels de l’Orthodoxie, et, malgré mon désaccord avec l'ecclésiologie catholique, j'étais conscient des nombreux points forts du catholicisme. Mais il n'y avait pas d'ambivalence dans la mentalité de certains convertis, aucun sens du gris. Tout était ainsi « ou bien…ou bien ». Ce n'était pas moi.

Six ans après je suis devenu orthodoxe je suis allé au séminaire, et je fus plus tard ordonné prêtre. Cela m'a donné beaucoup de temps pour connaître des convertis à l'orthodoxie et une modeste capacité de généraliser à leur sujet, avec au moins un peu d'autorité. Mon intuition est que ce que j'ai vu s'applique aux nouveaux convertis de toute religions (ou, d'ailleurs, de tout système de croyances profondément ancrées, qu’elles soient politiques ou philosophiques).

La moitié des séminaristes orthodoxes que j'ai rencontrés provenaient de milieux non-orthodoxes, et l’éventail en était surprenant. Plusieurs étaient issus de milieux évangéliques ou fondamentalistes, quelques-uns venaient de foyers catholiques, il y avait deux Juifs, et un luthérien, il y avait quelques anciens anglicans, et un de mes camarades de classe passa la majeure partie de l'année dans un monastère bouddhiste avant de devenir orthodoxe. Plus tard, je devais rencontrer un certain nombre de convertis dans les paroisses, et je vis dans chacun d'eux, séminariste et paroissien deux types de modèles.
Le premier est que dans la plupart des convertis il y a un profond sentiment de gratitude: après des années de recherche, ils ont trouvé un lieu qui semble juste, ils ont connu une sorte de retour au bercail. Ce sens d ' «un lieu qui semble juste» peut être trouvé chez presque tous les convertis, mais pour un nombre significatif il ne s'agit pas tant de reconnaissance, mais d’une forme de fuite, un refuge, une nécessité pour ce sentiment de certitude qui est sans doute névrotique. Une chose est de chanter, comme l'Église à la fin de la liturgie: «Nous avons vu la vraie lumière! Nous avons reçu l'Esprit céleste! Nous avons trouvé la vraie foi, adorons la Trinité indivisible, car c’est Elle Qui nous a sauvés. " Autre chose est d’ajouter: «Et la vraie foi signifie ce que je dis que cela signifie, et toute question à ce sujet, ou tout désaccord avec moi, sont hérétiques."

Il y a certainement des enseignements chrétiens non négociables. Un orthodoxe qui propose une théologie unitaire, ou nie la présence eucharistique du Christ, n'est pas un orthodoxe. Mais personne ne semble se disputer au sujet de ces choses. J'ai, toutefois, vu une fureur presque hystérique visant des évêques qui osent dire que le fait que l'orthodoxie n’ordonne que des hommes à la prêtrise ne devrait pas être considérée comme un sujet fermé à la discussion, ou à ces prêtres qui utilisent "vous (YOU)" plutôt que " tu (THOU) "quand ils s'adressent à Dieu dans la prière liturgique.

Le problème ici c'est que certaines personnes ne se convertissent pas à une croyance autant qu'ils se convertissent pour s’éloigner d’une autre croyance. Il y a une certaine sorte de catholiques qui, en devenant orthodoxes, ont rejoint l'Église qui n’est pas passée pas par ce qu'on appelle souvent «le chaos» qui a suivi Vatican II. Ils sont parfois déçus quand ils rencontrent des évêques qui ne sont pas aussi autoritaires qu’ils pensent que les évêques devraient être, et ils sont particulièrement bouleversés à l'idée que la liturgie orthodoxe pourrait subir une modification de quelque sorte que ce soit. Il y a une certaine sorte d’épiscopaliens, qui en rejoignant l'orthodoxie, rejoignent l'Eglise qui n'a pas ordonné de femmes, et l'idée que le sujet pourrait être discuté les rend furieux, comme si la seule pensée signifiait une trahison de l'Orthodoxie.

Étant donné l'état de beaucoup d'églises de nos jours, je peux comprendre ce qui inquiète certains de ces gens. Se référer à Dieu comme "Père-Mère" semble et devrait sembler bizarre à toute personne possédant des oreilles pour entendre, et j'ai été dans certaines liturgies catholiques qui étaient carrément effrayantes. (Je suis aussi beaucoup allé dans certaines liturgies orthodoxes qui étaient, d'un point de vue esthétique, assez terribles.) Un grand nombre de gens qui défendent l'ordination des femmes le font pour des raisons qui ont plus à voir avec la politique culturelle que les besoins les plus profonds de l'Église. Beaucoup de gens dans les églises majoritaires d'Amérique acceptent une approche essentiellement laïque pour toutes les questions morales et éthiques (et les orthodoxes ne sont pas à l'abri de cela).

Dans le même temps, si nous croyons que le Christ a vaincu la mort elle-même, qu'avons-nous à craindre? Presque toute question peut être abordée avec clarté, et tout peut être abordé avec la charité. Là où la tradition de l'Église est manifestement contre la dérive de la culture, elle doit être ferme, mais elle doit aussi donner une explication à la culture ambiante, et cela doit être fait avec compassion. Le besoin d'avoir raison, qui alimente tellement la question débattue n'a rien à voir avec un véritable amour pour la vérité, mais plutôt avec la protection de l'ego.

Mon approche dans ce contexte a été de dire à tout candidat à la conversion de prendre un certain temps, de fréquenter l'Église pendant une année ou deux, de voir ce que c'est que d'être orthodoxe, et enfin de s'assurer que c’est vers l’Orthodoxie qu'il va venir, et non pas qu'il va fuir quelque chose d'autre. Le Baron von Hugel a déclaré à une nièce anglicane qui voulait devenir catholique qu'elle devait apprendre les forces de l'anglicanisme, et ne pas devenir catholique jusqu'à ce que cela soit à l'évidence un péché pour elle de rester dans sa propre tradition, jusqu'à ce qu'il soit complètement nécessaire pour elle de se convertir. Cela semble assez juste. Les gens qui passent d'une tradition à l'autre pour des raisons négatives apportent toutes ces raisons négatives avec eux.

Il y a quelques semaines, je parlais avec un ami prêtre des moments où il faut un peu plier les règles liturgiques pour accueillir les gens pastoralement. «Je pense que nous n’aurons pas de problème au jour du jugement», dit-il, «pour autant que Dieu ne soit pas un converti orthodoxe. »


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

(Le Père John Garvey est pasteur de l'Église Saint Nicolas, Jamaica Estates, NY, USA)

Prier (289)



Vis le présent de Dieu
Le passé n'existe plus
Le futur est au Royaume

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Les Romanov

mardi 29 septembre 2009

Saint Jean Maximovitch: La construction d'églises


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Saint Jean à Changhaï

Certaines personnes disent: "Le temps n'est pas venu de construire la maison du Seigneur." Parmi eux, nombreux sont ceux qui achètent des maisons pour eux-mêmes, qui vivent dans leurs propres maisons en pleine satisfaction de leurs besoins matériels, ou qui vendent leurs maisons pour emménager dans des logements de bien meilleure qualité, qui augmentent leurs avoirs. Il est compréhensible que ces paroles soient entendus venant d’incroyants... Mais comment peuvent-elles être répétées par les croyants qui eux-mêmes vont à l'église?

Une église est un lieu qui est consacré, saint, dans lequel demeure toujours la grâce de Dieu. Lors de la consécration du Temple de
Salomon, la gloire du Seigneur sous l’apparence d'une nuée remplit la maison de Dieu. Il en était ainsi dans le Temple de l'Ancien Testament. Combien plus puissamment agit la grâce de Dieu dans les temples du Nouveau Testament où est offert la véritable purification du péché, où nous participons au véritable Corps et du Sang du Christ, où, durant la Divine Liturgie, l'Esprit Saint descend continuellement sur les dons qui sont consacrés et sur les personnes présentes? On peut prier n'importe où, et Dieu entend partout les prières. Mais il est beaucoup plus facile de prier dans une église où tout est propice à la prière. De là, nos prières montent vers Dieu, ans la miséricorde de Dieu descend sur nous.

La construction d'une église est un sacrifice à Dieu, attribuer une parcelle de terrain pour les services religieux c’est sacrifier à Dieu une partie de vos biens propres, mais avant tout, c’est un don de votre amour, de votre zèle.
Les églises ne sont pas nécessaires pour Dieu dont le trône est le ciel et l’escabeau la terre, c'est nous qui en avons besoin. C'est nous qui bénéficions des dons pour la construction d'églises, bien que le Seigneur n’accepte pas tant les substances de nos aumônes autant
qu'Il ne le fait pour la qualité de notre effort. Le Christ a approuvé l'obole de la veuve, disant qu'elle avait donné plus que quiconque, car le riche donne beaucoup de son superflu, mais elle a donné tout ce qu'elle avait,elle, tous ses moyens de subsistance. Ces aumônes que nous donnons au Nom de Dieu sont reçues par Dieu lui-même. Spirituellement, nos aumônes sont entassées dans les trésors du ciel, des trésors de Dieu, où personne ne peut les dérober. Si quelqu'un vole quelque chose qui appartient à l’église, il vole de Dieu Lui-même.

A chaque Liturgie, ceux qui ont contribué à l'édification de l'église sont commémorés. En construisant des églises sur la terre, nous créons pour nous-mêmes des demeures éternelles dans le Ciel. Des décennies passeront, nos corps pourrirons, peut-être que nos os se transformeront en poussière, mais notre âme vivra éternellement. Heureux est celui qui a préparé pour son âme une habitation dans les demeures célestes. Même si les églises qui sont construites devaient tomber en ruines, les noms de ceux qui ont contribué à leur construction seront inscrits dans les livres éternel de Dieu, et les prières qui s’élèvent au sein de ces
Eglises seront scellées.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Saint Jean lors d'une Liturgie à Tunis

Prier (288)



Si tu avais totalement confiance en Dieu
Ta vie serait une longue prière
D'action de grâce

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

lundi 28 septembre 2009

Miracle de saint Nicolas


Николай Чудотворец

A côté du village où vivait ma grand-mère, coule la rivière Vélétma. De nos jours, la rivière est peu profonde et étroite, les endroits les plus profonds sont à hauteur de genoux pour les enfants, mais en ces temps-là, la Vélétma était profonde, et remplie d'eau. Les rives de la rivière étaient marécageuses. Et un jour, il arriva que le petit garçon de trois ans, Vanechka glisse sur une bûche dans cette tourbière devant sa mère et il s'enfonça vers le fond. Elizabeth se précipita vers lui, sauta dans la tourbière, et saisit son fils. Mais elle-même ne savait pas nager. Au moment où elle s'en souvint, il était trop tard. Tous deux ont commencé à couler.

Elle a fait appel à Saint Nicolas, le thaumaturge, demandant le salut de leurs âmes pécheresses. Alors un miracle s'est produit.

Un grand et fort courant, comme une vague, a soulevé la mère avec le bébé au-dessus de la tourbière et les a rejetés sur un arbre sec, qui était tombé dans l'endroit marécageux comme un pont.

Mon Oncle Vania [le petit garçon] est encore vivant, il a plus de septante ans.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Prier (287)



Ne parle pas
Lorsque Dieu
Par son Silence
Veut t'enseigner

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

dimanche 27 septembre 2009

Saint Jean Maximovitch: La garde spirituelle



Tenez ferme votre garde spirituelle, parce que vous ne savez pas quand le Seigneur vous appellera vers Lui. Dans votre vie terrestre, soyez prêts à tout moment à lui rendre compte. Méfiez-vous que l'ennemi ne vous prenne dans ses filets, qu'il ne vous trompe en vous faisant tomber dans la tentation. Examinez chaque jour votre conscience, essayez de purifier vos pensées, vos intentions.

Il y avait un roi qui avait un mauvais fils. N'ayant plus d'espoir qu'il changerait pour le mieux, le père condamna son fils à mort. Il lui donna un mois pour se préparer. Et tandis que le mois passait, le père convoqua le fils. À sa grande surprise, il vit que le jeune homme avait sensiblement changé: son visage était maigre et fatigué, et son corps tout entier était comme s'il avait souffert.

"Comment se fait-il qu'une telle transformation soit venue sur toi, mon fils?" demanda le père. "Mon père et mon seigneur, répondit le fils, comment aurais-je pu ne pas changer, lorsque chaque jour qui passait me rapprochait de la mort?" "Bien, mon fils, dit le roi. «Depuis que tu as de toute évidence repris tes esprits, je te pardonne. Toutefois, il faut entretenir cette disposition de l'âme vigilante pour le reste de ta vie." "Père, répondit le fils," c'est impossible. Comment puis-je résister aux innombrables séductions et tentations?

Alors le roi ordonna qu'un vase rempli d'huile soit apporté, et il dit à son fils: "Prends ce vase et porte-le le long de toutes les rues de la ville. Te suivant, il y aura deux soldats avec des épées tranchantes. Si tu en verses une seule goutte, ils te couperont la tête". Le fils obéit.

A pas légers et prudents, il marcha le long des rues, les soldats l'accompagnant, et il n'en a pas répandu une seule goutte. Quand il revint au château, le père demanda: «Mon fils, qu'as-tu vu lorsque tu marchais à travers la ville?" Le fils a répondu: "Je n'ai rien vu." "Que veux-tu dire,« rien »?" dit le roi. "Aujourd'hui est un jour de fête, tu as dû voir les étals de toutes sortes de bibelots, de nombreux attelages, personnages, animaux ..." "Je n'ai pas remarqué tout cela, dit le fils. "Toute mon attention s'est focalisée sur l'huile dans le vase. J'avais peur d'en verser une goutte et de perdre ainsi ma vie."

"Très bien, mon fils, dit le roi. "Garde cette leçon à l'esprit pour le reste de ta vie. Sois aussi vigilant pour ton âme que tu le fus aujourd'hui avec l'huile dans le vase. Éloigne tes pensées de ce qui sera bientôt passé, et garde-les concentrées sur ce qui est éternel. Tu seras suivi non par des soldats armés, mais par la mort dont nous nous rapprochons tous les jours. Veille à bien garder ton âme de toutes les tentations ruineuses". Le fils obéit à son père, et il vécut heureux. Veillez, demeurez fermes dans la foi, soyez des hommes, soyez forts. (I Corinthiens 16:13)

L'Apôtre donne aux chrétiens ce conseil important pour attirer leur attention sur le danger de ce monde, pour les amener à un examen fréquent de leurs cœurs, car sans celui-ci on peut facilement mener à la ruine la pureté et l'ardeur de sa foi et de manière imperceptible aller du côté du mal et de l'incrédulité.

De même qu'une préoccupation fondamentale est d'être attentif à tout ce qui pourrait être nocif pour notre santé physique, ainsi nos préoccupations spirituelles devraient se méfier de tout ce qui pourrait nuire à notre vie spirituelle et aux œuvres de la foi et du salut.

Par conséquent, évaluez soigneusement et attentivement vos pulsions intérieures: sont-elles de Dieu ou de l'esprit du mal? Méfiez-vous des tentations de ce monde et des gens du monde, méfiez-vous des tentations intérieures cachées qui viennent de l'esprit d'indifférence et de la négligence dans la prière, du déclin de l'amour chrétien.

Si nous tournons notre attention vers notre esprit, nous remarquons un torrent de pensées et des idées successives. Ce torrent est ininterrompu, il est court partout et en tout temps: à la maison, à l'église, au travail, quand nous lisons, quand nous conversons. Il est généralement appelé la pensée, écrit l'évêque Théophane le Reclus, mais en fait, c'est une perturbation de l'esprit, un éparpillement, un manque de concentration et d'attention. La même chose arrive avec le coeur.

Avez-vous déjà observé la vie du cœur? Essayez, même pour un court laps de temps et voyez ce que vous trouvez. Quelque chose de désagréable se produit, et vous êtes irrité, une affliction se produit, et vous vous plaignez, vous voyez quelqu'un que vous n'aimez pas, et l'animosité monte en vous, vous rencontrez l'un de vos pairs qui vous a maintenant distancé sur l'échelle sociale, et vous commencez à l'envier, vous pensez à vos talents et capacités, et vous commencez à devenir fier... Tout cela est pourriture: la vaine gloire, le désir charnel, la gourmandise, la paresse, la méchanceté, l'un sur l'autre, ils détruisent le cœur. Et tout cela peut passer par le cœur en quelques minutes. Pour cette raison, un ascète, qui était extrêmement attentif à lui-même, avait tout à fait raison de dire que le coeur de l'homme "est rempli de serpents venimeux. Seul les cœurs des saints sont exempts de ces serpents, des passions".

Mais une telle liberté ne s'obtient que par un processus long et difficile de connaissance de soi, de travail sur soi et de vigilance envers sa vie propre intérieure, c'est à dire envers l'âme.

Soyez prudent. Soyez attentifs à votre âme! Eloignez vos pensées loin de ce qui passera bientôt et tournez-les vers ce qui est éternel. Ici, vous trouverez le bonheur que recherche votre âme, et dont votre cœur a soif.

Version Française Claude Lopez-Ginisty
d'après

The holy Tomb of St. John (Maximovitch) at the Russian Orthodox Catheral of The Joy of All Who Sorrow,  located on Geary Boulevard,in San Francisco, California.

Châsse de saint Jean
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Offices/ Prières/ Acathistes

Saint Arnoult enseignant saint Adelphe de Remiremont enfant.

Sur



BRENDAN LE NAVIGATEUR


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Sainte Osmanne fêtée le 9/22 septembre
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Prier (286)



La paix est toujours proche
Au bout de ton chapelet
Et dans le silence orant

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

samedi 26 septembre 2009

Père Thomas HOPKO: Notre Frère est notre Vie



Le but de toute prière et de tout jeûne, de toute liturgie et de tous sacrements, de tous les exercices spirituels et de toutes les pratiques ascétiques, c'est d'arriver à connaître et à aimer Dieu en toutes les personnes et en toutes choses, en particulier nos ennemis et les "moindres de nos frères." Tel est l'objet du Carême de printemps et de la vie elle-même.

C'est le plus haut et plus grand mystère, la vérité la plus profonde: Dieu est vu, connu et aimé en tout et tous. Car le Fils unique de Dieu est venu sur terre sous forme de créature afin de réunir toutes choses en lui, les êtres célestes comme les terrestres (Éphésiens 1:10). Il est venu pour s'identifier à chacun et à chaque chose, en particulier aux pécheurs, aux êtres fantasque et à ceux qui sont perdus. Étant notre Dieu et notre Créateur, Il est devenu notre frère et notre esclave. Et donc, en Lui, nous rencontrons tout et tous. Et dans tout le monde et en tout, nous Le rencontrons.
Le staretz Silouane, moine du Mont Athos qui est décédé en 1938 et a été glorifié comme saint de l'Église en 1988, est parvenu à connaître ce profond mystère et cette vérité la plus profonde à travers sa propre expérience spirituelle. Il lui a rendu témoignage dans ses écrits, qui sont parfaits comme lecture en saison de Carême.

Ces quarante ans, depuis que le Seigneur par l'Esprit Saint m'a donné de connaître l'amour de Dieu, je me suis lamenté pour le peuple de Dieu.

O frères, il n'y a rien de mieux que l'amour de Dieu quand le Seigneur enflamme l'âme avec l'amour pour Dieu, pour notre prochain.

L'homme qui connaît le délice de l'amour de Dieu - quand l'âme, réchauffée par la grâce, aime à la fois Dieu et son frère -, sait notamment que "le royaume de Dieu est en nous."

Heureuse l'âme qui aime son frère, notre frère est notre vie. Si nous voulons aimer Dieu, nous devons observer tout ce que le Seigneur a prescrit dans les Evangiles.

Nos coeurs doivent déborder de compassion et ne pas sentir de la pitié uniquement pour nos congénères, mais pour toutes les créatures pour toute chose créée par Dieu.

L'homme qui a l'Esprit Saint en lui, à un degré si faible soit-il, s'afflige jour et nuit pour toute l'humanité. Son cœur est rempli de compassion pour toutes les créatures de Dieu, et plus spécialement pour ceux qui ne connaissent pas Dieu ou qui Lui résistent... Pour eux, plus que pour lui-même, il prie jour et nuit, que toutes puissent se repentir et connaître le Seigneur.

Je vous en conjure, mettez ceci à l'épreuve. Quand un homme vous fait affront ou apporte le déshonneur sur votre tête, ou prend ce qui est vôtre, ou persécute l'Eglise, prions le Seigneur en disant: «O Seigneur, nous sommes tous tes créatures. Aie pitié de Tes serviteurs et tourne leur cœur vers le repentir", et vous serez conscients de le grâce dans votre âme. Pour commencer, contraignez votre cœur à aimer ses ennemis, et le Seigneur, en voyant votre bonne volonté, vous aidera en toutes choses, et l'expérience elle-même vous montrera le chemin. Mais la personne qui pense avec malveillance à ses ennemis, n'a pas l'amour de Dieu en lui et ne connaît pas Dieu.

Saint Antoine le Grand, résume tout cet enseignement en quelques phrases courtes. "Notre vie et notre mort sont avec notre prochain ", écrit-il. "Si nous gagnons notre frère, nous avons acquis Dieu. Mais si nous scandalisons notre frère, nous avons péché contre le Christ". Et, comme nous l'avons vu, Saint Silouane dit tout cela en cinq mots brefs: "Notre frère est notre vie."
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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Prier (285)



Quoi que tu veuilles dire
Si cela ne pourrait être béni
Tais toi
Et prie

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Athos


ATHOS
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vendredi 25 septembre 2009

Père Vasile Catalin Tudora: "Les amants du corps"


À l'aube du christianisme, quand les religions païennes dominaient encore le monde, les quelques chrétiens qui vivaient dans l'Empire romain étaient appelés parfois avec le terme péjoratif "d'amants du corps". La raison n'était pas une prédisposition à se livrer au péché, dont ils étaient éloignés, mais le simple fait de prendre bien soin du corps des êtres chers qui avaient disparu. Le culte des personnes décédées était bien développé, même dès les premiers siècles et les cimetières avaient une grande importance, pensons aux catacombes! Le souci des défunts, ne s'exprimait pas cependant seulement dans les rites funéraires, mais quelque chose d'encore plus profond apparaissait. Pour le monde païen, qui considérait déjà avec méfiance et faussement cette petite "secte juive", le plus scandaleux était que les corps des chrétiens étaient confiés à la terre, au lieu d'utiliser les moyens les plus communs d'élimination des corps de l'époque: la crémation , la combustion des corps.

On peut se demander pourquoi je "déterre" cette vieille histoire, après 2000 ans? Ce thème est de la plus grande importance aujourd'hui, parce que la crémation est de plus en plus acceptée même dans les confessions chrétiennes. Par souci d'un profit rapide, les sociétés funéraires décrivent ouvertement dans leur publicité l'incinération comme un procédé rapide et abordable. Les panneaux publicitaires d'autoroute qui parlent d'une "crémation totale pour 995 dollars!" font partie de ce que l'on voit lors des déplacements quotidiens. On ne peut que se demander ce que serait une crémation partielle !

Si je dois être d'accord avec une chose que les gens disent, c'est que les funérailles aujourd'hui ne sont pas à bas prix, mais l'argent ne devrait pas être la raison pour laquelle les gens devraient choisir la crémation au lieu des enterrements traditionnels. D'autant plus que l'Église ne recommande que des soins appropriés et des funérailles modestes, rien d'extravagant ou qui sorte de l'ordinaire. Gardant la voie médiane, comme toujours, l'Église orthodoxe recommande l'enterrement non pas seulement comme un caprice, mais comme une véritable expression de notre foi dans le Christ et de Sa résurrection, avec de profondes racines théologiques.



Pour en revenir au début, nous nous rappelons que l'Homme a été façonné à l'image de Dieu par un acte spécial de création. "Dieu forma l'homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l'homme devint une âme vivante." (Genèse, 2:7). Toutes les autres créatures ont été amenées à l'existence d'un simple "Qu'il en soit ainsi!", mais Dieu a pris le temps de façonner l'homme de Ses propres mains dans ce que le saint apôtre Paul appelle "le temple de l'Esprit Saint" (1Corinthiens, 6:19). L'homme fut créé à la fois comme un être unique, corps et âme, une unité duelle: matérielle et spirituelle. saint Grégoire de Nazianze commente ceci en disant : "Dieu a mélangé de la terre à de l'esprit et a créé un être qui est visible et invisible, éphémère et éternel, terrestre et céleste en même temps ".

Pour mieux souligner l'importance du corps du Christ Lui-même, le Fils de Dieu, a choisi de se montrer à nous comme un homme, non comme un esprit, être né dans le monde, d'une femme, comme chacun de nous. Le Christ est aussi ressuscité des morts non pas comme un esprit, mais encore une fois avec le même corps qui a été crucifié et mis dans un tombeau. Son corps ressuscité était réel, même "spiritualisé", affichant toutes les marques des plaies pour saint Thomas et les apôtres afin d'annihiler tout doute possible.

De l'exemple du Christ, il nous faut réaliser que nos corps sont importants, même après que nos âmes les aient quittés. Remettre les corps à la terre, c'est laisser Dieu décider ce qui va leur arriver. Certains seront corrompus et se décomposeront en retournant à la terre d'où ils viennent, d'autres, choisis par Dieu, les saints, iront dans l'incorruptibilité. Les reliques miraculeuses des saints sont la preuve du lien entre nos corps et nos âmes. Dans la grâce de Dieu, les corps des saints demeurent dans un lien mystique avec leurs âmes et sont en mesure de continuer à faire des miracles, même après qu'ils aient quitté cette vie.

Si nous croyons en la seconde venue du Christ, les corps sont d'une grande importance. Les corps déposés en terre, font face à l'Est en attendant de répondre promptement à l'appel du Christ, Soleil de justice, à Sa seconde venue en gloire. Ils attendent d'être réunis avec leurs âmes afin, hommes à nouveau complets, corps et âme, d'entrer dans le Royaume des cieux.

La société d'aujourd'hui cependant, a un point de vue différent. Corrompue par l'athéisme et les croyances païennes, une partie importante de la population a cessé de croire en un Dieu personnel. Un récent sondage national publié au Dallas Morning News (le 24 Juin 2008) révèle que 30 pour cent de la population interrogée, y compris de nombreux chrétiens, croient en un Dieu impersonnel, une énergie, une force, en tout sauf en une personne. Beaucoup de gens aujourd'hui ne croient pas en l'au-delà, donc pour eux la mort est la fin de tout, un point de non retour. Les corps ne sont donc qu'une réminiscence inutile de ce qui jadis fut l'homme, rien de plus. La crémation est donc aussi un moyen pratique de disposer de la matière organique morte et inutile.

Pour nous, chrétiens orthodoxes, cependant, la mort n'est pas la fin mais un nouveau commencement. Dans tous les offices de funérailles orthodoxes, nous n'utilisons jamais le terme de "mort", mais nous disons plutôt "qui est allé vers le Seigneur". Les saints sont commémorés non à la date de leur naissance, mais à la date de leur mort, le moment où leurs efforts terrestres ont été acceptés dans le Royaume des cieux. Si nous mourons avec le Christ, nous croyons que nous serons ressuscités avec Lui, alors la mort ne nous effraie pas.

Nos corps se décomposent par le processus naturel de décomposition, mais c'est seulement pour détruire la nature corrompue de notre corps, donc ils peuvent encore s'élever dans l'incorruptibilité. "Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Le corps est semé dans la corruption, il ressuscite incorruptible; il est semé méprisable, il ressuscite dans la gloire, il est semé infirme, il ressuscite plein de force, il est semé corps naturel, il ressuscite corps spirituel. " (1Co 15:42-44).

La crémation n'est rien d'autre qu'une profanation délibérée de la création de Dieu, une chute de la grâce, un rejet du Dieu personnel qui Lui-même a revêtu le même corps humain que nous sommes si prompts à détruire. C'est pourquoi l'Église refuse un enterrement correct et des offices commémoratifs pour les gens qui ont choisi d'être incinérés. Ce n'est pas une punition, mais la reconnaissance attristée qu'une personne a coupé ses liens avec le Corps du Christ.

Remettre les corps à la terre en fonction de notre tradition, c'est en soi une déclaration de foi. C'est une croyance en un Dieu incarné, c'est une croyance en la Résurrection et dans le Royaume à venir. Amen!

(Père Vasile Catalin Tudora est prêtre de l'Eglise Grecque Orthodoxe d'Euless au Texas)

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
illustration/photo:
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Prier (284)



Le chant le plus pur
Naît dans ton cœur
C'est ce soupir de l'âme
Qui a la nostalgie du Royaume

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Mgr Kallistos(Ware) au Mont Thabor

jeudi 24 septembre 2009

Saint Nicolas et les trois enfants de Moscou



Ma grand-mère m'a raconté comment saint Nicolas avait sauvé notre famille en 1943, pendant la guerre, à Moscou.

Resté seul avec trois enfants, le ventre gonflé par la faim, ne pouvant pas obtenir de la nourriture, même avec des cartes de rationnement, elle a vu dans la cuisine l'icône de Saint Nicolas, noircie par le temps. En désespoir de cause, elle lui a adressé la parole: "Comment peux-tu voir cela [sans rien faire]?"

Après cela, elle est sortie en courant dans l'escalier, ayant décidé de ne plus rentrer à la maison. Elle n'avait même pas atteint la porte d'entrée principale, quand elle a vu deux billets de banque de dix roubles sur le sol. Ils étaient déposés en croix. Cet argent a sauvé la vie de ses trois enfants, dont l'un était ma mère.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Prier (283)



C'est le chemin du cœur
Ce sont les larmes de componction
Qui te montreront la Voie du Christ

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Prier (282)



Quand le monde entier
Sera devenu un oratoire
Où la prière coulera comme source
Le Royaume des Cieux sera proche

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)