"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 6 mars 2016

Le prêtre et la confession

Confession


Absolution/ Tableau russe du XIXe siècle
Pour beaucoup le plus grand obstacle à une bonne confession vient de ce que nous devions nous confesser à un prêtre. Ceci est peut-être plus effrayant encore, que ce que nous pourrions découvrir quand nous essayons de nous examiner à la lumière de ce que Dieu nous appelle à être.
Quelques mots sur le prêtre semblent nécessaires...

1) La fonction du prêtre

La première chose dont nous devrions nous souvenir est que nous ne nous confessons pas au prêtre; nous nous confessons au Christ. Dans les livres d'offices orthodoxes, le prêtre doit dire au pénitent: "Le Christ se tient ici invisiblement et reçoit ta confession... Je suis seulement un témoin." En confession, le prêtre est témoin de deux choses: du repentir du pécheur qui se confesse, et du pardon du Christ librement donné au pécheur. 

Ce pardon est donné au pénitent par le prêtre à qui notre Seigneur a confié le ministère de pardon, en accord avec Ses paroles: "Recevez le Saint Esprit. Ceux à qui vous pardonnerez les péchés , ils seront pardonnés et ceux à qui vous retiendrez les péchés, ils seront retenus." ( Jean 20:22-23)

Le prêtre sert, non de juge, mais de témoin de la sincérité du repentir. C'est pourquoi dans la pratique orthodoxe de la confession, le prêtre ne fait pas face au pénitent, mais le prêtre et le pénitent se tiennent tous deux face à l'icône du Christ. Pour montrer que le pardon vient, non du prêtre mais du Christ, le prêtre ne dit pas: " Je te pardonne..." mais " Que Dieu te pardonne..."

2) Que pensera-t-il de moi?

Nous voulons tous que les autres nous aiment et pensent du bien de nous, et ceci est particulièrement vrai de la figure d'autorité que représente notre prêtre. Je puis répondre à ceci de par ma propre expérience.

Quand j'ai vu quelqu'un lutter avec la peur et l'embarras et les vaincre pour faire une confession importante, j'ai été rempli d'admiration pour lui. Jésus a dit: " il y a plus de joie au ciel pour un pécheur qui se repent que pour nonante-neuf justes qui n'ont pas besoin de repentance." ( Luc 15:7) En tant que confesseur, j'ai souvent eu part à cette joie céleste.

Dans le même ordre d'idée, il y a aussi le sentiment que mon prêtre a utilisé ma confession dans son sermon. Je soupçonne que tous ceux qui se confessent ont de temps en temps ce sentiment. Mais ce que nous ne réalisons pas, c'est que vingt personnes ont confessé le même péché le mois écoulé, que l'Evangile du Dimanche est en rapport avec ce même péché, et que d'ailleurs le prêtre peut lui aussi lutter contre ce péché dans sa propre vie.

3) Pourquoi se confesser à lui? C'est aussi un pécheur!

Pourquoi aller voir un docteur? Il tombe aussi malade! En fait il serait plus facile de se confesser à un autre pécheur. A propos de Jésus, il est écrit: "Parce qu'il a Lui-même souffert quand il fut tenté, Il est capable d'aider ceux qui sont tentés." (Hébreux 2:18) 
Nous pouvons aussi dire qu'un prêtre peut utiliser sa propre expérience dans la lutte contre le péché pour aider ceux qui viennent à lui. A son tour, le combat du pénitent peut raffermir et instruire le prêtre qui doit aussi se repentir. Le présent le plus aimant que nous puisions faire à un prêtre, c'est une bonne confession.

En conclusion...

Nous pouvons dire que les deux plus grands obstacles à une bonne confession sont la paresse et la peur. La paresse nous empêche de prendre le temps et de faire l'effort de bien nous préparer. La peur nous empêche d'être ouverts et honnêtes avec nous-mêmes et notre Dieu devant un autre chrétien, notre prêtre. Nous devrions aussi confesser ces péchés!

Quand nous irons au-delà de notre paresse et de notre peur, nous découvrirons que le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, Qui est devenu notre Père aussi, est très semblable au père du Fils Prodigue. Il se tient dans les hauteurs, nous observant. Quand il voit que nous avons fait le moindre petit pas pour revenir vers Lui, il oublie Sa dignité et Sa réserve et Il accourt vers nous à notre rencontre. Il ouvre Ses bras et nous étreint et Il nous prend avec Lui dans le lieu où Il demeure. 

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après 
 Père Joseph Letendre,
 Preparing for Confession
Light and Life Publishing Company, 1987 
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