"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mardi 31 mai 2016

Saint Païssios et les animaux


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"Quand j'étais à Stomio au petit monastère près de Konitsa, il y avait deux grands ours qui avaient l’habitude de venir à l'endroit où je déposais des ordures. Les pauvres bêtes avaient faim, donc j'allais leur donner du pain. 

Les animaux peuvent reconnaître votre disposition lorsque vous les approchez, [et reconnaître] si vous avez l'intention de les tuer ou si vous les approchez avec un véritable amour. "
À ce stade, le staretz ouvrit sa main et appela un robin rouge qui se reposait dans les branches d'un arbre, et le petit oiseau vint se percher tout heureux sur le doigt du staretz.
"Les animaux aiment être avec l'homme, et ils le considèrent comme leur roi. Au Paradis, Adam appela les animaux un par un et leur donna à chacun un nom selon son espèce. Les animaux reconnurent la supériorité de l'homme et ils furent heureux en sa présence. 
Après la chute cependant, cette relation fut détruite. L'homme regarda les bêtes avec l'intention de les tuer, et les animaux devinrent sauvages. Néanmoins, les animaux sauvages sont encore plus sincères que ne l’est l'homme. Si vous les approchez avec amour, ils retournent à cet  état primitif. 

L'homme a souillé les animaux. Même le chien qui vit en permanence à côté de l'homme a changé, acquérant une mentalité de policier et un caractère méfiant.
J’avais l'habitude de nourrir un petit chaton ici, il  venait se frotter contre ma jambe et ronronner. Bien qu'il ait été très docile, quand un jour, je lui ai jeté un morceau de pain, l'animal a reculé avec peur. Qu'est-ce qui lui était arrivé? Quelqu'un lui avait jeté des pierres et avait gâté l'attitude de l'animal envers les gens. Donc, vous voyez , cet état de choses mauvais commence avec l'homme."
 Version française Claude Lopez-Ginisty
 The Gurus, The Young Man, and Elder Paisios, 
by
Dionysios Farasiotis 
St. Herman of Alaska Brotherhood 
Platina/California/ USA 2008
(pp 251-252)

lundi 30 mai 2016

Saint Jean de Cronstadt: Les animaux

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Ne vous laissez pas aller à la malice, à la vengeance et au meurtre même envers les animaux, de peur que votre propre âme ne soit livrée à la mort par l'Ennemi spirituel insufflant en vous sa perversité, envers même les animaux muets, et de crainte que vous ne vous habituiez à vous laisser aller à la malice et à la vengeance envers les hommes aussi. 

Rappelez-vous, que les animaux sont appelés à la vie par la miséricorde de Dieu, qu'ils peuvent jouir de leur existence autant que possible au cours de leur courte vie. 

"Le Seigneur est plein de douce bonté envers tous, et sa compassion s'étend sur toutes ses œuvres." (Psaume CXLIV:9)

Ne pas les battez pas s'ils sont déraisonnables, ou s'ils vous jouent des tours, ou si l'un de vos biens est endommagé par eux. 

"Heureux l'homme qui est miséricordieux envers sa bête." (Proverbes 12:10/ Version des LXX)

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
MY LIFE IN CHRIST
Holy Trinity Publications
1979
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Jean-Claude LARCHET: Recension/ Père Séraphim Rose, « Genèse, création et premier homme »

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Père Séraphim Rose, Genèse, création et premier homme. Traduit de l’anglais par Thierry Cozon, Éditions des Syrtes, Genève, 2016, 254 p.
Le père Séraphim Rose est une grande figure de l’orthodoxie américaine, mal connue dans le monde francophone. Né en 1934 à San Diego (Californie) dans une famille protestante ayant des origines françaises, il termina ses études secondaires comme major au lycée de San Diego, sortit diplômé de l’université de Pomona (Californie), suivit ensuite les cours d’Alan Watts (grand spécialiste des religions extrême-orientales, mondialement connu dans les années 60) à l’Académie des études asiatiques de San Francisco, avant d’obtenir un doctorat en langues orientales à la prestigieuse Université de Berkeley. Après avoir examiné soigneusement les différentes religions de l’Orient, c’est l’Orthodoxie qui entraîna son adhésion. Il entra dans l’Église orthodoxe à San Francisco en 1962, où il devint le disciple de l’évêque (futur saint) Jean (Maximovitch) de Changhaï et San Francisco. Après avoir fondé une fraternité missionnaire sous le patronage de saint Germain d’Alaska, il créa un monastère dans les solitudes sauvages du Nord californien où, avec quelques frères, il mena un vie ascétique austère qui lui valut une réputation de sainteté (ce monastère, dédié à Saint Germain d’Alaska, à Platina, existe toujours, et ses moines continuent à y vivre dans une grande pauvreté et des conditions difficiles, notamment sans électricité). Là, il écrivit un grand nombre d’articles et de livres, ayant tous pour but d’exprimer le point de vue de la Tradition orthodoxe par rapport à des courants de spiritualité modernes (New Age) ou en vogue (Hindouisme, Bouddhisme) ou à des théories philosophiques ou scientifiques posant problème au christianisme. Ordonné prêtre en 1977, il fut emporté par une courte maladie cinq ans plus tard, à l’âge de 48 ans. Après sa mort, ses livres – L’âme après la mortL’Orthodoxie et la religion du futurLa révélation de Dieu au cœur de l’hommeRéalité du Royaume célesteGenèse, création et premier hommeLe nihilismeLa place du Bienheureux Augustin dans l’Église orthodoxe – connurent un succès mondial, étant traduits en russe, grec, serbe roumain, bulgare, géorgien, français, lituanien, polonais, italien, chinois et malayalam (langue de l’Inde du Sud). Une biographie de 1000 pages lui a été consacrée en langue anglaise : Père Séraphim Rose : sa vie et ses œuvres.
Le présent volume regroupe plusieurs études du père Séraphim qui critiquent la théorie évolutionniste.
Une première partie est plutôt méthodologique et concerne la nature et les rapports de la théologie, de la science et de la philosophie, et affirme la supériorité de la première comme mode de connaissance. La deuxième partie est une critique du modèle évolutionniste. La troisième partie est une critique des penseurs chrétiens qui ont cherché à intégrer le modèle évolutionniste et à le concilier avec la conception chrétienne des origines du monde et de l’homme. La quatrième partie, qui occupe près d’un tiers du volume, expose la doctrine patristique de la création au regard de la conception évolutionniste et argumente en faveur de l’incompatibilité des deux approches (c’est une longue réponse à un article d’Alexandre Kalomiros, orthodoxe grec évolutionniste).
Disons-le d’emblée, le Père Séraphim Rose est un fondamentaliste pur et dur, et ses positions paraîtront sans aucun doute surprenantes à des lecteurs européens, peu habitués à la querelle qui aux États-Unis oppose – depuis longtemps dans un débat devenu banal – les créationnistes (en majorité évangélistes) aux évolutionnistes. Selon lui, par exemple, « l’univers n’est pas âgé de plus de 7500 ans » (p. 193), et le monde a été créé par Dieu en 7 jours correspondant à nos journées actuelles, chacune ayant 24 heures, pas une de plus ni de moins. Une position manifestement intenable, car les notions de semaine et d’heure n’étaient pas universelles dans l’Antiquité et se sont imposées tardivement dans l’Histoire (sur l’histoire du découpage du temps voir l’excellent livre de P. Couderc, Le calendrier dans la collection « Que sais-je? »). La Bible elle-même n’entend pas que les sept jours de la création du point de vue de Dieu correspondent à nos journées (voir pas exemple le psaume 90, 4 : « Car mille ans sont à Tes yeux comme le jour d’hier qui passe, comme une veille dans la nuit »). Il n’y a pas a priori d’obstacle, du point de vue de la foi chrétienne, à considérer que les jours de la création aient correspondu à de très longues périodes, ni que l’univers ait plusieurs millions d’années. Le père Séraphim Rose fait de l’Écriture et des Pères une lecture exclusivement littérale et historique, proche de celle du fondamentalisme protestant. Dans plusieurs passages il affirme que les Pères privilégient ce type de lecture, ce qui n’est pas exact. Même saint Jean Chrysostome, qui est apparenté au courant exégétique dit antiochien qui accorde une grande importance au sens littéral et historique, ne se limite pas à ce sens premier, et les représentants de l’exégèse dite alexandrine considèrent qu’il y a quatre types de sens dans l’Écriture : le sens littéral ou obvie ; le sens allégorique ; le sens tropologique (ou moral) ; et le sens anagogique (qui indique ce vers quoi on doit tendre). Origène ou saint Maxime le Confesseur par exemple accordent très peu de place au sens littéral et historique, et privilégient le sens spirituel, considérant que l’Écriture a le plus souvent un sens symbolique.
Cela dit le livre du père Séraphim Rose a le mérite de montrer les failles de la théorie évolutionniste, devenue un article de foi de la pensée moderne et enseignée comme un dogme intangible et obligatoire dans notre système éducatif, de l’école primaire à la terminale.
Il démontre que cette théorie n’est pas purement scientifique, mais a une base et des visées philosophiques, et que dans sa dimension scientifique même, elle présente de nombreuses insuffisances et contradictions. Outre qu’elle comporte des variantes qui ne sont pas compatibles entre elles (lamarckisme, néo-lamarckisme, darwinisme et néo-darwinisme, avec plusieurs écoles), elle ne permet pas de rendre pleinement compte de l’évolution qu’elle postule. C’est un fait bien connu et reconnu qu’il y a entre les espèces supposées avoir évolué de l’une à l’autre de nombreux « chaînons manquants », ce manque étant particulièrement criant en ce qui concerne le passage des prétendus « hominidés » à l’homme.
Il faut dire qu’il n’y a pas que les fondamentalistes religieux qui critiquent l’évolutionnisme: dès son apparition et jusqu’à nos jours, la théorie évolutionniste sous ses diverses formes a suscité des réserves de la part de philosophes (parmi lesquels Marx qui voyait dans le darwinisme une couverture pseudo-scientifique apportée au système concurrentiel du capitalisme, qui élimine les plus faibles et renforce les plus forts), d’épistémologues (qui ont souvent souligné sa dimension idéologique), d’historiens des sciences, et de scientifiques (un certain nombre de ces critiques sont recensées dans cet article).
Cette théorie, et toutes celles qui sont relatives à la paléontologie et à la cosmologie ont, sur le plan scientifique même, la faiblesse de ne pas pouvoir trouver de confirmation dans une expérimentation, et d’être limitées à une observation indirecte et partielle de vestiges ou de traces comportant beaucoup de lacunes. L’évolutionnisme n’est qu’une hypothèse (c’est-à-dire une explication supposée) présentant de nombreuses zones d’ombre et de nombreux points de fragilité.
Le père Séraphim Rose en présente quelques-uns. Il note que le rejet de l’évolutionnisme n’amène à rejeter ni la variation, ni le développement, ni amélioration des espèces, car c’est à tort que l’on assimile ces trois notions à l’évolution pour justifier celle-ci. Il montre que la théorie évolutionniste est avant tout une philosophie. Et surtout – c’est l’un des buts fondamentaux de son livre – il rappelle quelle est la conception qu’ont les Pères de la création, souligne que celle-ci reste normative pour les chrétiens et montre pourquoi, selon lui, elle n’est nullement conciliable avec l’évolutionnisme. Il faudrait rappeler ici de manière plus développée que la science et la religion n’ont pas les mêmes bases ni les mêmes visées: le but de la première est de tenter de donner une compréhension rationnelle, aussi cohérente que possible, des phénomènes (c’est-à-dire, étymologiquement, des apparences), tandis que la seconde est de donner, en se fondant sur une révélation, une connaissance spirituelle de ce qui transcende les apparences et qui donne sens à la vie de l’homme non seulement en cette vie mais dans l’au-delà.
Contre la pensée unique, matérialisme et athée, que notre société impose de manière de plus en plus coercitive et intolérante, le livre du père Séraphim Rose a le mérite de rappeler que l’évolutionnisme n’est pas un dogme intangible, et que sur la question de l’origine du monde et de l’homme d’autres façons de voir se justifient à partir de cadres de référence différents.
Jean-Claude Larchet

dimanche 29 mai 2016

L'unité véritable n'est pas dans le compromis, le relativisme et l'esprit du temps et du monde... Elle n'est pas dans l'œcuménisme!


L'Église est en danger imminent d'être submergée par une tempête de compromis et de capitulation devant la doctrine et la pratique hétérodoxes, et aucun chrétien orthodoxe sincère, laïc ou autre, ne peut irréprochablement rester inactif alors que son chemin vers le salut est emporté.

Nous vous demandons de suivre la direction des Saints Pères et de vous détourner de cet oecuménisme dangereux et faux qui remplit nos âmes d'un sentiment d'importance et d'un engourdissement de l'âme et de la subjectivité du monde, malheureusement si répandus dans le catholicisme romain d'après-Vatican II.

Soyons attentifs à la guidance spirituelle des Saints Pères, qui nous dirigent à rechercher l'union que le Christ souhaite: loin de tous les usages du monde et de tous les compromis.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

L'œcuménisme... ( version anglaise)


samedi 28 mai 2016

Sur Parlons d'Orthodoxie: L’orthodoxie, comme la sainte Trinité est une et indivisible

L’orthodoxie, comme la sainte Trinité est une et indivisible

Le père Basile Pasquier, hégoumène du monastère orthodoxe de Tchéboksary, a accordé une interview à Pravda.ru. 

L’itinéraire du père Basile est surprenant : né en France, dans une famille catholique, c’est dans l’orthodoxie et en Russie que s’est réalisée sa vocation. Le père Basile s’engage pour Église du Christ une : « L’orthodoxie doit devenir universelle et une» 

Vers l’orthodoxie! 

— Vous êtes né catholique et êtes devenu hégoumène du monastère orthodoxe de Tchéboksary, la capitale de la république de Tchouvachie. Comment cela est-il arrivé ? Racontez-nous votre vie et vos recherches spirituelles. 

— L’homme ne choisit pas son lieu de naissance, il naît là où Dieu a voulu qu’il naisse. Je suis né en Vendée, à l’ouest de la France, dans une famille catholique. Il m’importait peu d’être catholique ou non, j’étais chrétien. Et j’ai été élevé chrétien dans une famille chrétienne, simplement le catholicisme était la religion dominante dans l’ouest de la France, et j’ignorais tout de l’orthodoxie.

À Paris il m’arrivait de regarder avec curiosité les dômes doré des églises orthodoxes, mais je n’y entrais pas, parce que je ne m’y sentais pas appelé. Aujourd’hui lorsque l’on parle des deux branches d’une Église une, on oublie de préciser que l’Église a été une durant de nombreux siècles, jusqu’au grand schisme. 
Il faut revenir à cette Église une, une en Christ, à la confession originelle du Christ pour apprécier justement l’Église et la rendre authentiquement Universelle. 

L’orthodoxie, comme la sainte Trinité est une et indivisible
Je n’ai pas choisi mon lieu de naissance, je n’ai pas choisi ma famille, mais je pense que Dieu m’a appelé, Il a porté un regard favorable sur moi. Les gens que j’ai rencontrés au cours de mes pérégrinations sont membres d’une communauté importante dans les années 1963 – 1970. Il y avait alors beaucoup de communautés de jeunes orthodoxes qui cherchaient à revenir aux sources du christianisme primitif, à la renaissance, au renouveau de l’Église, et cela me plaisait. 

Tout cela était original : pour les prières nous utilisions le rite orthodoxe oriental. Notre supérieur avait fait ses études en Grèce, y avait passé sa jeunesse et il voulait vraiment créer une communauté qui serait un pont entre l’Occident et l’Orient. Nous nous sommes assez rapidement rendu compte que c’était impossible. 

Nombreux étaient ceux qui voulaient devenir orthodoxes, mais très rapidement notre groupe social a connu une crise interne. Nous avons même senti une certaine menace de la part des autorités ecclésiastiques : notre prêtre a même été interdit d’officier, il a fait l’objet de pressions pour qu’il revienne à l’ordo du rite latin. 

Et nous voyions que, bien que nous soyons moines, on nous considérait comme des gens qui avaient franchi un certain pont. Prenant conscience que nous partagions en quelque sorte la foi orthodoxe, nous nous considérions comme initiés à cette approche juste des offices et des textes sacrés, nous n’avions plus besoin du rite latin. 

Notre monastère se trouvait en Terre Sainte, près de Jérusalem, nous étions sous l’autorité de l’Église melchite, proche des Arabes. Le patriarche local nous accueillit à bras ouverts, et nous qui venions de France sommes restés 20 ans en Terre Sainte, jusqu’à ce que les franciscains nous en chassèrent alors que nous avions avec eux signé un bail de 90 ans. 

L’orthodoxie, comme la sainte Trinité est une et indivisible
Au début des années 90 nous avons reçu la visite de hiéromoines du Mont Athos. L’un d’eux, le père Iéronime, qui avait passé plusieurs années à la Laure des Grottes de Pskov, puis sur la Sainte Montagne, resta à Jérusalem deux ou trois années. C’est ce père Iéronime qui m’a amené à l’orthodoxie et qui, ensuite, m’a pour ainsi dire tenu sur les fonts baptismaux. Tous les Russes de mon entourage à Jérusalem me disaient : « Père Basile, il faut que tu ailles en Russie, la Russie est faite pour toi, la Russie a besoin de toi. » Et moi je répondais : « Mais vous, vous l’avez quittée, pourquoi donc ? » Et ils me répondaient : « Non, non, tu dois absolument aller en Russie, on y a besoin de toi. » 

En Russie, à cette époque, c’était le chaos. C’était risqué de se rendre en Russie. Mais petit à petit je me rendais compte que c’était ce qu’il me fallait, que je devais aller en Russie. J’ai décidé de rendre visite à l’évêque de Tcheboksary pour Pâques 1993. 

Quand je suis arrivé à Moscou, le hiéromoine, par la suite évêque, Tikhon avait pris la décision de restaurer la maison de ville de la Laure des Grottes de Pskov. Je me suis mis à l’aider et nous sommes devenus amis, ce qui m’a ouvert le monde dans lequel je vis aujourd’hui. Je suis devenu ami d’Olessia Nikolaeva, du père Vladimir Viguiliansky et de tout le monde orthodoxe traditionnel qui me convenait beaucoup mieux. Ensuite je suis allé à Pskov. 

L’orthodoxie, comme la sainte Trinité est une et indivisible
L’Église une du Christ 
— Que pensez-vous de la rencontre des mondes catholique et orthodoxe à Cuba ? 

— Ça ne me perturbe absolument pas parce que j’ai ma propre vision de l’Église. L’Église une, c’est l’Église de Christ. Je suis convaincu que c’est dans le monde orthodoxe que se réalise la plénitude de la vie ecclésiale. Il y a beaucoup de gens qui pourraient devenir orthodoxes, mais pour cela je pense qu’on doit leur donner une chance et c’est dans le dialogue qu’elle se trouve. Je ne vois dans cette rencontre aucun œcuménisme. Il ne mène à rien, il ne peut pas être un pont. Je pense que l’orthodoxie doit devenir catholique, c’est-à-dire universelle et une. Elle est comme la Sainte Trinité une et indivisible, et à sa tête est le Christ. 

Si vous confessez cette vérité, rien ni personne ne peut vous détourner de cette voie de vérité ou vous faire douter. Il est indispensable que les catholiques s’engagent sur la voie que j’ai suivie et reconnaissent pleinement le Christ, comme je l’ai reconnu dans l’Église orthodoxe. 

J’ai parcouru un long chemin, j’ai traversé un pont, et, comme Abraham avant d’entrer en terre de Jérusalem, j’ai connu des tentations. Le Seigneur l’a raisonné, lui disant : « Va-t-en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai. » À moi aussi, le Seigneur m’a montré le chemin. 

Texte préparé par Youri Kondratiev. 
Interview recueillie par Alexandre Artamov

Pravda.ru  Traduction "PO"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 26 Mai 2016 à 18:32 0 commentaire Permalien

Solidarité Kosovo:Construction d’une exploitation horticole au Kosovo


C’est un projet qui compte bien faire florès. Une exploitation horticole en cours de construction au nord du Kosovo proposera à terme des fleurs à la vente dont les profits seront reversés au financement des emplois de la soupe populaire diocésaine. Cette nouvelle activité d’autofinancement s’inscrit dans le plan d’autonomie alimentaire des enclaves chrétiennes du Kosovo développé par Solidarité Kosovo en partenariat avec la soupe diocésaine et l’Église.
Sur le site horticole en construction,
Arnaud Gouillon, Directeur de Solidarité Kosovo est accompagné de Svetlana, Directrice de la soupe populaire diocésaine et d'un représentant de l'Église

Un nouveau projet agricole

Sous l’impulsion de Solidarité Kosovo, un site horticole est en cours d’édification en zone chrétienne, en bordure de territoire serbe. Implantée sur les terres de l’Église, l’exploitation s’articulera autour de trois serres agricoles déjà installées et d’un bâtiment technique en cours de construction. Ce domaine agricole assurera une production de végétaux d'ornement en vue de leur commercialisation. La rose, le freesia, le chrysanthème ou encore le gerbera figurent parmi les fleurs qui y seront cultivées.

Comme le rappelle Arnaud Gouillon, directeur de Solidarité Kosovo, «la production de fleurs coupées destinées à la vente est une tradition européenne. Elle prend un sens tout particulier au Kosovo où les Serbes n’y avaient pas accès. Prochainement, grâce à l’exploitation horticole, les fleurs pourront à nouveau accompagner les évènements qui jalonnent le cours de leurs existences, de la naissance à la mort en passant par le baptême et le mariage. »

Sous les serres agricoles. Silence ça pousse!

Des fleurs pour financer des emplois

En plus de son utilité sociale, l’exploitation horticole poursuit un objectif économique capital puisque la recette des ventes de fleurs sera intégralement reversée au financement des emplois de la soupe populaire diocésaine.

Afin d’amorcer les activités de production et de commercialisation, deux préalables doivent être remplis : la finition du bâtiment technique avec l’achat d’une chambre froide pour le stockage ainsi que l’acquisition d’un véhicule frigorifié pour le transport des fleurs.

 Sur le nouveau site agricole où les trois serres sont déjà installées

Toute l’équipe de Solidarité Kosovo est mobilisée pour mettre en œuvre ce nouveau agricole et vous invite à y participer par votre don qu’il est possible d’adresser à :
- Solidarité Kosovo, BP 1777, 38220 VIZILLE (chèque à l’ordre de « Solidarité Kosovo »)
- soit directement via Paypal en cliquant ici.

 Le bâtiment technique du site horticole en cours de construction

L'équipe de "Solidarité Kosovo"

PS : les personnes souhaitant nous aider peuvent contribuer au développement de nos activités en nous faisant un don. Par chèque à l’ordre de « Solidarité Kosovo », BP 1777, 38220 Vizille ou par Internet en cliquant sur paypal :

PS2 :« Solidarité Kosovo » étant reconnu d’intérêt général, chaque don ouvre droit à une déduction fiscale à hauteur de 66% du montant du don. A titre d'exemple, un don de 100 € vous permet de déduire 66 € sur la somme de vos impôts à payer. Ainsi votre don ne vous coûte en réalité que 34 €.
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vendredi 27 mai 2016

Père Anastasios [Gotsopoulos: Lettre au Secrétariat du Saint et Grand Concile Orthodoxe



Au Secrétariat Pan-orthodoxe du Saint et Grand Concile de l'Eglise Orthodoxe
à Genève.

Patras le 20 mai 2016

À
Sa Toute-Sainteté le Patriarche Œcuménique Bartholomée de Constantinople,
Aux Très Révérends Hiérarques des différentes Saintes Églises Orthodoxes.

Eminences, Révérends Pères,
J'attire respectueusement votre attention sur ce qui suit:

1. A l'entrée principale des installations de l'Académie orthodoxe de Crète [OAC] et juste devant la chapelle de l'académie, où le Saint et Grand Concile de l'Eglise Orthodoxe se réunira en juin prochain, un vitrail de R. Bleninger est exposé (œuvre rendue pour le projet Face à Face de l’OAC).

Comme on peut le voir sur les photos ci-jointes, cette œuvre représente trois silhouettes humaines parmi les flammes, qui, apparemment, figurent l'humanité lasse dans la fournaise de la vie.

Ces trois personnes ont les mains levées en signe de supplication vers des symboles religieux: l'une d'entre elles vers la Croix du Seigneur, l'autre vers un croissant de lune (à gauche de la Croix) et la troisième vers l'étoile de David (un hexagramme, à droite de la Croix )!

La Croix du Seigneur et les deux symboles des "religions monothéistes" (le croissant de lune et l'hexagramme) sont disposés et connectés en une unité conjecturale par un arc en ciel, symbole par excellence du Nouvel Age.

Il est tout à fait évident que cette pièce symbolise d'une manière claire et sans équivoque le syncrétisme inter-religieux de l'œcuménisme. Dans un endroit qui est maintenant le lieu officiel de l'Académie Orthodoxe de Crète, qui a été érigé pour être un témoin de l'Orthodoxie, qui est, un témoin de la «folie» et de la «pierre d'achoppement» de la Croix du Christ (voir 1 Cor. 1 : 18-25), la «parole de la Croix» est assimilée à ce que le croissant et l'étoile de David expriment!



Eminences, Révérends Pères,

On ne rencontre une telle créativité «artistique» et des œuvres avec ce type de contenu occulte profond, que dans les principaux bureaux de la Société Théosophique (de l’occultiste H. P. Blavatsky) à Adyar, en Inde!
Il est déplorable que, à l'entrée principale et directement à l'extérieur de la chapelle d'un institution ecclésiastique orthodoxe, qui est sous l'égide du Patriarcat Œcuménique de Constantinople, on puisse trouver la théorie blasphématoire des prétendues «religions abrahamiques» grossièrement et effrontément affichées.
En outre, ce travail syncrétique irrévérencieux a été imprimé sur des cartes postales par l'Académie orthodoxe (voir ci-dessous)!


C’est mon espoir que le Secrétariat du Saint et Grand Synode de l'Eglise du Christ compatisse avec la douleur et la préoccupation de nombreux membres du clergé et des laïcs, et veillera à ce que cette œuvre blasphématoire d'inspiration théosophique, non seulement soit retirée de l'entrée principale vers la chapelle et les installations de l'Académie Orthodoxe de Crète, pendant les jours où se tiennent les réunions du Grand et Saint Concile de l'Eglise du Christ, mais que la recommandation nécessaire soit faite à l'administration de l'Académie pour son retrait permanent des installations.



2. Permettez-moi de souligner une chose. Dans le hall principal de l'Académie (dans laquelle la session plénière du Saint Concile se réunira), il y a deux très grands tableaux et un bas-relief représentant Prométhée enchaîné dans le Caucase (voir l'image ci-joint). Certes, le mythe de Prométhée, interprété à travers "la prophétie" bien connue d'Eschyle* exprime l'attente d'un Rédempteur de l'humanité. Cependant, il ne doit pas nous échapper que Prométhée a également été utilisé d’une manière propre par l'occultisme, comme symbole de l'homme rebelle, qui, pour avoir volé la flamme de la connaissance secrète afin de la donner à l'humanité, a été puni éternellement par le dieu tyran et ennemi du développement spirituel de l'homme!

Malheureusement, l'absence totale, dans la grande salle principale, d'une icône de Jésus-Christ dans l'Académie Orthodoxe de Crète laisse l’attente du Rédempteur en suspens et inassouvie, Lui qui est venu et a été sacrifié afin de libérer «Prométhée» des liens. En effet, quel dommage! Que deux mille ans après le sacrifice de notre Seigneur, le malheureux «Prométhée» reste sans avoir goûté à la rédemption du Verbe incarné de Dieu... et que cela soit représenté dans un endroit qui devrait proclamer, même à travers l'utilisation de symboles, le témoignage de l'Orthodoxie, qui est l'exhaustivité et l'unicité du salut de l'homme déchu par Jésus-Christ.
Prométhée

Demandant vos bénédictions hiérarchiques, je prie filialement que la Grâce du Très Saint-Esprit vous donne la force d'accomplir votre service, de sorte que le Grand et Saint Concile se montre digne de ce nom, loin des dangers modernistes pour l'unité et le témoignage de notre Église.

Humblement

Père Anastasios [Gotsopoulos]

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après


NOTE :
* Eschyle, Prométhée enchaîné, vers 1026-1029:
« Τοιοῦδε μόχθου τέρμα μή τι προσδόκα,
πρὶν ἂν θεῶν τις διάδοχος τῶν σῶν πόνων
φανῇ, θελήσῃ τ᾽ εἰς ἀναύγητον μολεῖν

Ἅιδην κνεφαῖά τ᾽ ἀμφὶ Ταρτάρου βάθη.
(«Et ne crois pas qu'un tel supplice doive jamais avoir de terme, sinon lorsqu'un dieu s'offrira pour succéder à tes souffrances, et voudra bien descendre dans l'obscur séjour de l'luton et sur les bords ténébreux des abîmes du Tartare.") [Traduction française : A. PIERRON]