"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

lundi 19 janvier 2015

Sur l'excellent blog de Maxime: Saint Père Païssios


CANONISATION DE PÈRE PAÏSSIOS. ENFIN ! ET ENFIN UNE BONNE NOUVELLE 

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En hommage à notre très grand Saint ce texte  de la préface du livre de St Paissios :



Nous qui avons connu l'Ancien Païssios, nous pouvons affirmer qu'il se place dans la lignée de Hadji Géorgis, non seulement au sens le plus large, c’est-à-dire comme moine athonite, mais encore au sens plus restreint de grand «lutteur», ascète et jeûneur. Il fut en effet un moine, qui, ayant atteint la mesure spirituelle de Hadji-Géorgis, préserva son typicon ascétique et le transmit jusqu’à nos jours.

Deux vies parallèles, qui présentent maintes similitudes. Tous deux partirent de leur pays natal dès leur jeunesse, tous deux quittèrent leurs parents pour l’amour du Christ tous deux «firent sortir» leur amour du cercle de leur petite famille et acquirent ainsi l’amour divin, si bien qu'ils considéraient tout homme comme leur frère. Ils devinrent enfants de la grande famille de Dieu et voyaient sur le visage de chaque homme l’Adam total - tout le genre humain. Ils n’avaient pas de projets propres. Aussi Dieu les fit-Il entrer dans Son divin Projet. Ayant compris la grande dignité de l'Habit Angélique et les délices de la véritable vie monastique, ils ne désirèrent pas d’autres dignités. Et alors qu’ils s’efforçaient de se cacher et de rester dans l’ombre, Dieu les révéla aux hommes.

Tous deux avaient reçu les dons de la Grâce de Dieu en abondance, en particulier, celui de réconciliation avec la nature et les bêtes sauvages - comme avant la Chute. L’un s’entendait avec les sangliers et les hébergeait; l’autre avec les vipères et les lézards. Chacun d’eux possédait de façon évidente le don de clairvoyance, qui fonctionnait comme une «télévision» spirituelle. Tous deux avaient aussi le don de guérison des malades. Et ils utilisaient ces dons, non pour se mettre en avant, mais pour affermir et consoler les hommes souffrants et désespérés en les aidant à trouver la voie du salut. 

Déja de leur vivant, leur renommée avait dépassé les limites de la Sainte Montagne et de la Grèce. De partout, les gens accouraient à eux pour leur profit spirituel. De l’aube jusqu'au soir, ils recueillaient la douleur de ceux qui souffrent et réchauffaient leur cœur par leur amour spirituel, semblable au soleil du printemps. C’est pourquoi à leur contact les cœurs des hommes s'ouvraient et devenaient aptes à recevoir la Miséricorde de Dieu. Ils usaient du retranchement de la volonté selon l’esprit des Pères, c’est-à-dire ils élaguaient les passions avec discernement et ne tranchaient pas sans discernement. Comme Ils étaient réellement saints, les hommes se soumettaient à eux par respect, et non par crainte. 

Tous deux se sacrifièrent à Dieu par l’ascèse pratiquée avec philotimo et servirent les hommes d'un amour désintéressé. Ils se reposaient rarement sur un lit. Le repos pour eux était la «station» dans leur stalle. Là, ils se réjouissaient des agrypnies et s’en nourrissaient spirituellement. «J’ai préféré la dernière place dans la maison de Dieu, plutôt que d’habiter sous les tentes des pécheurs» (Ps 83,11). Ils ne «voyaient» presque jamais leur cellule, car, la nuit, ils étaient à 1’église et 1e jour, c’étaient les hommes souffrants qui les «voyaient». Tous ceux qui vécurent auprès de Père Paissios pendant la dernière période de sa Vie, c’est-à-dire après son opération, peuvent certifier la véracité de cette parole. L’aumône était une autre de leurs caractéristiques. Le Përe Paissios, non seulement «jeûnait comme Hadji-Géorgis», mais encore «donnait comme Hadji-Géorgis». «Qu'est-ce que c’est qu’un cœur miséricordieux? C’est un cœur brûlant d’amour pour toute la création», dit saint Isaac le Syrien, dont l'Ancien faisait ses délices quotidiennes. Il avait hérité de Hadji-Géorgis cette règle de donner en bénédiction” lesbénédictions qu’on lui donnait et de rester lui-même toujours plus pauvre que les pauvres. Il envoyait les sacs de provisions qu’on lui apportait à de vieux moines impotents et alités au Skite de Koutloumoussi ou à d‘autres Cellules” en disant: «À quoi cela me servira-t-il? Va-t-on ouvrir un supermarché? Je ne suis pas venu ici en vacances. Donnez-les ) à ce petit vieux qui en a besoin!»

Dans les dernières pages du livre, consacrées aux péripéties et épreuves de Hadji-Géorgis, le Vieillard Paissios s’efforce d’aider tout homme souffrant et ayant subi l’injustice à interpréter correctement les afflictions causées par les autres et à pouvoir s’en réjouir. Le dépassement des afflictions qu’il propose est parfaitement biblique et patristique. Ceux qui ont subi l'injustice, souligne-t- il, sont les enfants bien-aimés de Dieu et peuvent se réjouir et exulter auprès du Christ ayant subi l'injustice. Pourtant, son grand discernement et son amour s’efforcent non seulement d’approcber et d'aider ceux qui souffrent à interpréter les afflictions et épreuves des justes, mais aussi d’amener au repentir ceux qui nuisent aux autres et leur font du tort. Seule l'approche pastorale et si patristique d‘un cœur brûlé par l’amour peut ne pas décourager les injustes et les pécheurs et arranger toutes choses, afin que pas une seule âme faible ne se perde.

Maintenant, le corps de Père Paissios, usé par l'ascèse, repose, selon son désir, dans la cour du monastère de saint Jean le Tbéologien, près du village de Souroti, «dans la maison et les bras de son saint», saint Arsène de Cappadoce. Et son âme sanctifiée se réjouit et exulte «dans les parvis du Seigneur», «dans les demeures des anges», qu ’il avait désirés par toute sa Vie. La, il intercède auprès de Dieu pour nous. Il se trouve avec saint Arsène, avec l'Ancien Hadji-Géorgis et les autres Pères hagiorites, dont il imprima la vie, non seulement dans ses livres, mais aussi par sa vie. Il est difficile de discerner laquelle de ces deux empreintes est la plus exacte. Nous rencontrons rarement ressemblance et identification si admirables entre le biographe et son personnage. Le souci du Père Païssios que l’esprit de la Vie des moines du Mont Athos et plus généralement du monachisme soit gardé avec authenticité et fidélité ainsi que son amour pour tous les hommes — «la grande famille d’Adam», l’Église - accomplirent ce double miracle.

Sa simple sépulture, qui héberge son corps habité par la Grâce de Dieu, affermit les hommes dans leur combat, leurs souffrances et leurs épreuves, car elle fait «jaillir des miracles et est une source de guérison». Ses livres emplis de grâce et de sagesse patristique guident le lecteur de manière accessible à tous dans la voie de la vie spirituelle orthodoxe et I’aident à trouver le chemin du salut. Toute l'Orthodoxie est concernée et intéressée par le Père Paissios et par ses livres. […] Ces quelques lignes à la mémoire du Grand Ancien se veulent un humble témoignage de reconnaissance et de gratitude pour tout son amour et ses prières. 
Professeur Anestis KesséIopouIos
le 26 septembre 1995 fête de Saint Jean 1e Théologien
(extrait de la préface du livre 
   "Le vénérable Georges (Hadji-Géorgis) moine du Mont Athos 1809-1886)"
édition du monastère de St Jean Le Théologien, Souroti de Thessalonique Grèce

Très Saint Père Païssios prie Dieu pour nous !

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