"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 23 novembre 2019

Sur le blog du moinillon: Starets


Un jour, quelqu'un s'est rendu chez un starets.
« Père ! Aide-moi ! Ma foi est bien faible ! Ma vie spirituelle sent la mort. Pas de relation vivante avec Dieu. La grâce ne touche pas le cœur. Je n'avance pas... »


Однажды к старцу пришел человек:

«Отец! Помоги! Что-то слаба моя вера! Духовная жизнь дышит на ладан. Нет живого общения с Богом. Благодать не приходит в сердце. Стою на месте».


Старец посмотрел на человека добрым взглядом и молвил:
«А ты повыбрасывай из души все, что мешает ей плыть! Когда корабль перегружен лишним ненужным грузом, он легко может посреди плавания пойти ко дну. Повыбрасывай из сердца мелочность, осуждение, злопамятность, обидчивость, самоценку, вечное недовольство, ропот, надменность, спесь, чванство. А трюмы души наполни самым важным: великодушием, простотой, незлобием, прощением обид, желанием пойти навстречу! Увидишь, как твой корабль воспрянет и вдохновенно поплывет к цели». ⠀

Игумен Тихон (Борисов)




Le starets observa l'homme avec un regard aimable et lui dit :

"Rejette de ton âme tout ce qui l'empêche de voguer ! Lorsque le navire est surchargé de cargaisons inutiles, il peut facilement couler au milieu du voyage.

Ôte de ton cœur la mesquinerie, la condamnation, la rancune, le ressentiment, l'estime de soi, le mécontentement sempiternel, les murmures, l'arrogance, l’attitude hautaine et la vanité. 

Et remplis les cales de l'âme avec les choses les plus importantes : la générosité, la simplicité, la douceur, le pardon des griefs, l’inclination d’aller à la rencontre des désirs des autres ! Tu verras comment ton bateau s’élèvera et voguera avec enthousiasme jusqu'à sa destination."⠀

Higoumène Tikhon [Borissov]






Quand on parle de "problèmes"...

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Lorsque vous discutez d'un problème avec quelqu'un, rappelez-vous que ce n'est pas vous et le problème contre l'autre mais vous et l'autre contre le problème.

Nous devrions toujours séparer le problème des personnes problématiques, le péché du pécheur - nous devrions haïr le péché mais aimer le pécheur.

Nous devrions toujours chercher à améliorer le déroulement du travail, à éviter les erreurs, à améliorer le processus et non pas tant à trouver les coupables.

Avoir la recherche des coupables comme première priorité génère de la répulsion, parce qu'elle est basée sur la haine, alors qu'avoir comme but principal l'amélioration de la communauté crée une atmosphère très positive parce qu'il est basée sur l'amour.

N'ayez pas peur, ne cessez jamais d'être une bonne personne à cause de mauvaises personnes. Même si vous tombez, Dieu sera toujours là pour vous relever.

Un péché n'est qu'une distorsion. Même s'il semble que le péché a gagné, il ne durera pas, et ceux qui ont péché ne seront jamais heureux, même s'ils prétendent l'être.

L'amour, la vertu sont toujours vainqueurs.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Tȟatȟáŋka Íyotake (Bison Assis) de la Nation Lakota: Le guerrier véritable


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Tȟatȟáŋka Íyotake
(Bison/Taureau Assis)

Le guerrier n'est pas quelqu'un qui se bat,

Car personne n'a le droit de prendre une autre vie.

Le guerrier, pour nous, est celui qui se sacrifie pour le bien des autres.

Sa tâche est de prendre soin des personnes âgées, des personnes sans défense, de ceux qui ne peuvent subvenir à leurs besoins et, surtout, des enfants, de l'avenir de l'humanité.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

vendredi 22 novembre 2019

Kirill Aleksandrov : Le Phanar commence-t-il une prise de contrôle hostile de l’Eglise des Terres Tchèques et de Slovaquie?

Métropolite Rostilav 
de
l'Église orthodoxe des terres Tchèques et de Slovaquie 

Photo : UOJ

18 novembre 2019


Le Métropolite Rostislav et son Eglise font face à la menace d'un raid du Phanar.

Pourquoi Constantinople a-t-il enregistré son organisation comprenant une seule personne à l'adresse du monastère tchèque.

Des sources ouvertes ont révélé que le Patriarcat de Constantinople a commencé à créer une juridiction parallèle en République tchèque, sur le territoire canonique de l'Église orthodoxe des terres Tchèques et de Slovaquie et a enregistré un "monastère" subordonné au Phanar. Quels sont les objectifs des Phanariotes et quel peut être leur plan de prise de contrôle par la force de cette Église locale ?

Sts Cyrille et Méthode

Le christianisme a été apporté en Moravie par les saints Égaux aux apôtres Cyrille et Méthode, qui sont aussi appelés les frères moraves. En 869, le pape Adrien II ordonne saint Méthode au rang d'archevêque de Moravie. C'était avant la chute de l'Église romaine, qui eut lieu près de 200 ans plus tard, en 1054. Ainsi, la première Église Mère de l'Église orthodoxe des terres Tchèques et Slovaque fut précisément le monastère orthodoxe de Sazavska, et l'Orthodoxie disparut de ces terres pendant presque 800 ans. Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle que des temples orthodoxes sont apparus en République tchèque, que l'Église russe a construits pour les vacanciers russes dans les stations touristiques tchèques. Il est apparu une communauté orthodoxe tchèque à Prague, qui était également dirigée par un prêtre de l'Église russe.

Cependant, en raison de désaccords politiques entre la Russie et l'Autriche-Hongrie, puis la Première Guerre mondiale, les autorités autrichiennes n'ont pas enregistré cette communauté orthodoxe à Prague et elle appartenait légalement à la communauté de l'Église orthodoxe serbe de Vienne. L'Église serbe a ordonné le premier évêque pour les terres tchèques et slovaques, Mgr Gorazd (Pavlik). Ainsi, l'Église serbe est devenue la deuxième Église Mère de l'Église orthodoxe des terres Tchèques et de Slovaquie.

Mgr Gorazd a consacré beaucoup d'efforts à la formation de l'Église en Tchécoslovaquie, et dans l'entre-deux-guerres, elle s'est développée très activement, tout en étant sous la juridiction de l'Église serbe. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Mgr Gorazd fut torturé par les nazis et devint le premier saint martyr de l'Église de Tchécoslovaquie.

Saint Martyr Gorazd

En même temps, au lieu de soutenir l'œuvre de saint Gorazd, le Patriarcat de Constantinople tenta de créer une juridiction parallèle et, en 1923, fonda son Église orthodoxe autonome en République tchèque et en Moravie et ordonna à Mgr Sabbatius (Vrabets) de la diriger. Cependant, les croyants le rejetèrent et restèrent fidèles à Mgr Gorazd. Mgr Sabbatius se retira, tandis que l'Église autonome de Constantinople ne restait que sur le papier.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Eglise tchécoslovaque fut liquidée par les nazis et rétablie après la victoire, mais déjà sous la juridiction de l'Eglise orthodoxe russe. Contrairement au Phanar, l'Église orthodoxe russe n'a pas prétendu gouverner cette Église et, en 1951, lui a accordé la pleine autocéphalie, devenant ainsi la troisième Église Mère de l'Église orthodoxe des terres Tchèques et de Slovaquie.

Dès 1923, le Phanar tenta de créer une juridiction ecclésiastique parallèle en Tchécoslovaquie.

Un acte signé par le Patriarche Alexis (Simansky) se lit comme suit : "L'Église orthodoxe russe, représentée par le Patriarche Alexis de Moscou et de toute la Russie et l'ensemble du Concile des évêques, en considération de la pétition du Concile de l'Église orthodoxe en Tchécoslovaquie, accorde l'autocéphalie à cette Église, autrefois Exarchat du Patriarcat de Moscou. L'Église orthodoxe russe prie d'un seul cœur le Pasteur céleste, notre Chef, le Seigneur Jésus-Christ, pour qu'il envoie Sa bénédiction divine à la plus jeune sœur de la famille des Églises autocéphales orthodoxes, l'Église de Tchécoslovaquie et la couronne de sa gloire éternelle".

Il convient de noter qu'il s'agit du texte intégral cet acte.

Constantinople ne l'a pas reconnu catégoriquement en faisant valoir que les saints Cyrille et Méthode sont venus en Moravie de Constantinople, donc que c'est son territoire canonique. Le Phanar n'était pas du tout embarrassé par le fait que Méthode fut ordonné évêque de Moravie à Rome et que pendant presque 800 ans il n'y eut aucune Orthodoxie dans ces terres,.

Mais même sans la reconnaissance de Constantinople, l'Église orthodoxe des terres Tchèques et Slovaque se développa avec beaucoup de succès et compte déjà plusieurs centaines de milliers de paroissiens à la fin du XXe siècle.

En 1998, l'actuel Patriarche de Constantinople, Bartholomée, reconnut l'Église orthodoxe des terres Tchèques et Slovaque en publiant son Tomos sur l'autocéphalie de l'Église orthodoxe des terres Tchèques et de Slovaquie. Ce Tomos est étonnamment différent de l’acte de l’Eglise orthodoxe russe. Alors que l’acte ne contient pas de dispositions sur la limitation de l'autocéphalie, le Tomos du Phanar en regorge. Comme dans le Tomos pour  l'église orthodoxe ukrainienne schismatique, l'Église orthodoxe des terres Tchèques et de Slovaquie a l'obligation de recevoir le saint Chrême de Constantinople, d'y faire appel, de coordonner toutes les questions importantes avec le Phanar et d'agir en stricte conformité avec la politique étrangère menée par le Patriarcat de Constantinople.

l'Église orthodoxe des terres Tchèques et de Slovaquie considérait le Tomos émis par le Phanar comme un simple document interne du Patriarcat de Constantinople.

Cependant, en 2013, le Primat de l'Église orthodoxe des terres Tchèques et Slovaque, le Métropolite Christopher (Pulz) fut contraint de prendre sa retraite en raison de l'apparition de publications qui jetaient une ombre sur son caractère moral. Les publications, comme cela fut établi plus tard, se sont avérées diffamatoires, mais cela a permis au Phanar d'intervenir dans les affaires de l'Église orthodoxe des terres Tchèques et de Slovaquie.

Le 19 octobre 2013, lors de la rencontre diocésaine du diocèse de Prague, qui devait choisir un nouvel évêque de Prague, le célèbre métropolite français Emmanuel (Adamakis) a déclaré que le Phanar ne reconnaîtrait aucun des candidats proposés à la reunion. Cela causa de la confusion et la congrégation ne pu élire son évêque.

En décembre 2013, à Prague, se tint une réunion du Saint Synode de l'Église orthodoxe des terres Tchèques et de Slovaquie, à laquelle le locum tenens du chef de cette Église, Mgr Siméon (Yakovlevic) avait déjà invité deux métropolites de Constantinople - Emmanuel (Adamakis) de France et Arsène (Kardamakis) de Vienne. Il a été annoncé à tous que ces hiérarques participeraient aux réunions du Synode d'une Église étrangère avec une voix prépondérante.

Le reste des hiérarques tchécoslovaques s'y est résolument opposé et a demandé à l'Eglise orthodoxe russe de la protéger contre l'ingérence grossière du Phanar dans les affaires de l'Église orthodoxe des terres Tchèques et de Slovaquie. Le métropolite Hilarion (Alfeyev), chef du Département des relations extérieures de l'Église, est arrivé à Prague. Il négocia avec les Phanariotes et s'assura que le Synode de l'Église orthodoxe des terres Tchèques et de Slovaquie règlerait ses propres affaires sans ingérence des autres Églises.

Le Synode de l'Église orthodoxe des terres Tchèques et Slovaque a démis de leurs fonctions Mgr Siméon (Yakovlevic), archevêque suppléant, et nommé le Métropolite Rostislav (Gont). Et peu après, le Conseil local de l'Église orthodoxe des terres Tchèques et de Slovaquie a élu comme Primat le Métropolite Rostislav, qui a obtenu 87 % des voix,.

Le Tomos émis par Constantinople pour l'Église orthodoxe des terres Tchèques et de Slovaquie est rempli de termes et de restrictions - comme le Tomos octroyé à l'église orthodoxe ukrainienne schismatique.

Il est facile de deviner que le Phanar n'a pas reconnu une telle élection et a continué à considérer son protégé - l'archevêque Siméon - comme le locum tenens provoquant ainsi une scission dans l'Église orthodoxe des terres Tchèques et Slovaque.

En février 2015, Constantinople aggrava encore ce schisme en ordonnant l'évêque Isaïe (Slanink) pour l'Église orthodoxe des terres Tchèques et de Slovaquie afin de créer un "Synode alternatif" de l'Église orthodoxe des terres Tchèques et Slovaque.

On ne sait pas comment la situation évoluerait, mais en 2016 le Phanar avait un besoin urgent du soutien de l'Église orthodoxe des terres Tchèques et de Slovaquie avant le Concile Crétois. Ce Concile, rappelons-le, devait affirmer la primauté de Constantinople dans le monde orthodoxe, en lui conférant de nombreux pouvoirs exclusifs, et aussi ouvrir la voie à l'unification avec les Latins, en reconnaissant le Vatican comme Église orthodoxe dans l'Orthodoxie.

Grâce à la Providence de Dieu, quatre Églises locales n'assistèrent pas à ce Concile et il n'est pas devenu pan orthodoxe, en fait. Mais alors, devant ce Concile, le patriarche Bartholomée lutta pour assurer la présence des Primats de toutes les Églises locales et il n'avait pas le temps de se battre avec le Métropolite Rostislav. En conséquence, le Phanar reconnut le Métropolite Rostislav comme chef de l'Eglise, tandis que l'Église orthodoxe des terres Tchèques et de Slovaquie reconnut le Tomos de Constantinople de 1998 sur sa propre autocéphalie, ce qui place l'Église orthodoxe des terres Tchèques et de Slovaquie en réelle subordination à Phanar.

Une nouvelle attaque du Phanar contre l'Église orthodoxe des terres Tchèques et de Slovaquie eut lieu dès 2019 en raison du fait que l'Eglise tchécoslovaque n'avait pas reconnu l’église orthodoxe ukrainienne schismatique et avait déclaré son soutien à l'Eglise Orthodoxe Ukrainienne canonique  et à Sa Béatitude le Métropolite Onuphre. Le même jour où le Phanar prit ses décisions anarchiques sur l'Ukraine, le 11 octobre 2018, le Métropolite Rostislav envoya une lettre à l'Eglise orthodoxe russe condamnant l'ingérence flagrante du gouvernement ukrainien dans la vie interne de l'Église orthodoxe des terres Tchèques et de Slovaquie et déclara également que la position de l'Eglise sur cette question demeure inchangée.

"L'Orthodoxie mondiale reconnaît comme seul chef canonique de l'Église orthodoxe ukrainienne - Sa Béatitude le Métropolite Onuphre de Kiev et de toute l'Ukraine. Ce fait a été mentionné et réitéré à plusieurs reprises au nom de toutes les personnes présentes par le Saint Primat de la Grande Eglise du Christ de Constantinople, le patriarche œcuménique Bartholomée à la Synaxe des Primats des Eglises locales orthodoxes, qui eut lieu à Chambésy (Suisse) du 21 au 27 janvier 2016. Par conséquent, toute tentative de légalisation des schismatiques ukrainiens par les autorités de l'Etat doit être fermement condamnée par tous les Primats des Eglises orthodoxes locales", dit la lettre.

Et le 3 février 2019, le jour de "l'intronisation" d'Epiphane Doumenko, le Métropolite Rostislav déclara ce qui suit : "En fait, l'Église orthodoxe d'Ukraine existe depuis des siècles - depuis l'époque de saint Vladimir Égal-aux-Apôtres et de la princesse Olga, depuis le jour du baptême dans le Dniepr, et elle a son primat - c'est Sa Béatitude le Métropolite Onuphre de Kiev et toute l'Ukraine. […] Parmi les hauts hiérarques, il y avait ceux qui décidèrent de réfuter cela, qui considérèrent pour rien ce qui avait été pendant des siècles et proclamé cet imposteur "métropolite de toute l'Ukraine" au lieu du Métropolite canonique."

Bien sûr, cette position a suscité l'indignation de Constantinople, qui a lancé une nouvelle offensive contre l'Église orthodoxe des terres Tchèques et de Slovaquie. En août 2019, le Phanar a initié la création d'une juridiction parallèle du Patriarcat de Constantinople en République tchèque. Lors de l'assemblée constitutive, la personne morale "Association : Le Saint Monastère Patriarcal Stavropégique de l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie (ci-après dénommé l'Association)" a été créé et le statut a été adopté.




Protocole de l'Assemblée constituante. 
Photo : à partir de sources ouvertes.

Seules trois personnes ont participé à l'Assemblée constituante : Konstantinos Kardamakis, qui est aussi le Métropolite Arsène d'Autriche (Patriarcat de Constantinople), Dr Igor Slaninka, qui est aussi évêque Isaïe, et aussi un certain Roman Rugyko. Konstantinos Kardamakis, né le 31 octobre 1973, domicilié au 13 Fleiskmarket, 1010 Vienne, Autriche" et son adjoint - "Dr. Igor Isaiah Slaninka, né le 25 juin 1980, résident à l'adresse : Jana Zizky, 1116/13, 434 01 Bridge."

Le 1er octobre 2019, l'Association fut enregistrée par le tribunal régional de la ville d'Ostrava.




Extrait du registre du commerce du tribunal régional d'Ostrava. 
Photo : open source

Ce qui est remarquable, c'est que dans cet extrait de la colonne "nombre de membres", il y a un chiffre 1. Et le plus intéressant, c'est que le monastère de l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie à cette adresse existe déjà depuis longtemps.



Couvent de l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie
 à Vilemov, République tchèque. 

Il n'y a pas beaucoup d'informations à ce sujet sur Internet. Il y a quelques photos sur le site tchèque "Lumière de l'Orthodoxie" et quelques informations pour les pèlerins sur le site "Alphabet du pèlerinage" :

"Le monastère de l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie est situé dans la ville de Vilemov, en République tchèque. Au cours des longues années de son existence, ce couvent est devenu l'un des principaux centres d'Orthodoxie de la République tchèque traditionnellement catholique. Situé dans un quartier calme, le monastère est devenu un lieu d'isolement pour une petite communauté orthodoxe. [...] Adresse : République tchèque, district d'Olomouc, 783 22 Vilemov 159."

Qu'est-ce qu'on a ? Le Phanar a créé un monastère sous le nom d'"Association" à la même adresse, sur le site d'une communauté monastique féminine, qui existe depuis de nombreuses années. De plus, l'Association établit formellement trois personnes, dont aucune n'a quoi que ce soit à voir avec cette communauté monastique. Le nombre de membres de l'Association, selon l'extrait du registre, n'est qu'une personne. De plus, l'Association est subordonnée non pas à l'Église orthodoxe des terres Tchèques et de Slovaquie, c'est-à-dire à l'Église locale sur le territoire canonique de laquelle elle est enregistrée, mais directement au Patriarcat de Constantinople.

Voici un paragraphe du statut de l'Association sur ses objectifs : "L'Association est une association bénévole, non gouvernementale et sans but lucratif de croyants orthodoxes sous la direction spirituelle du Patriarcat de Constantinople, qui réunit les défenseurs du développement spirituel des citoyens orthodoxes vivant en République tchèque et d'autres croyants orthodoxes pour satisfaire leurs besoins spirituels, pour une activité vigoureuse dans ce développement, pour faire connaître cet objectif et assurer des activités charitables dans le cadre de cette activité missionnaire. Il s'agit aussi de mener une vie spirituelle et liturgique, de s'engager dans des œuvres caritatives, d'aider ceux qui en ont besoin et, en même temps, de créer des centres spirituels de contact (dépendances) pour atteindre cet objectif. A cet effet, le président de l'association (abbé) désigne le clergé qui a reçu la mission canonique. En même temps, elle doit prêter attention et contribuer à protéger les droits des citoyens et des croyants orthodoxes, défendre leurs intérêts conformément à la Charte des droits fondamentaux et des libertés et veiller à ce que personne n'incite à la haine, à l'intolérance, à la violence ou à la violation de la Constitution et des lois.

Nous soulignons :

L'Association est subordonnée à Constantinople ;
L'Association étend ses activités à tous les citoyens orthodoxes vivant en République tchèque ;
dans la liste des tâches du monastère établi (Association) il n'y a pas un mot sur la vie monastique.
Cela signifie que sous le couvert d'un monastère, une juridiction parallèle sera établie, qui s'étendra à toute la République tchèque, puis, éventuellement, à la Slovaquie.

Le fait que l'Association soit supervisée par l'évêque, qui vit en Autriche, révèle deux choses. Premièrement, l'Association n'attirera pas des "chercheurs de la vie monastique" mais des paroisses entières avec le clergé, les laïcs, les églises et les biens de l'église. Comme le montrent les récents développements, le Phanar maîtrise parfaitement l'art de "chasser la tête" des clercs dans sa juridiction par le chantage, les menaces, les incitations financières, les pressions politiques et autres, etc. Deuxièmement, s'il n'y a pas tant de gens qui veulent passer de l'Église orthodoxe des terres Tchèques et de Slovaquie à la juridiction du Phanar, non seulement les prêtres tchèques ou slovaques seront attirés, mais aussi le clergé loyal au POhanar d'autres pays.

Lorsque les membres de l'Association seront significativement plus d'une personne, le Phanar pourra soit faire un coup d'état dans l'Église orthodoxe des terres Tchèques et Slovaque, portant son peuple au pouvoir (le même Igor-Isaïe Slaninka), soit même transférer l'Église orthodoxe des terres Tchèques et Slovaque dans sa juridiction ayant éliminé l'autocéphalie. Un telle "église" orthodoxe des terres Tchèques et de Slovaquie renouvelée (ou abolie) reconnaîtra certainement l'église orthodoxe ukrainienne schismatique .

Le temps nous dira si ces plans sont destinés à se réaliser, mais nous n'avons pas d'autre choix que de prier pour le Primat de l'Église des Terres tchèques et de la Slovaquie, le Métropolite Rostislav, et les fidèles hiérarques de son Église en leur souhaitant d'avoir la même vigueur et le même courage que Sa Béatitude le Métropolite Onuphre de Kiev et toute l'Ukraine.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après
UNION DES JOURNALISTES ORTHODOXES

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Saint Martyr Stanislav
prie pour l'Eglise orthodoxe 
des terres Tchèques et de Slovaquie


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Sur le blog de Maxime: BARTHOLOMÉE ET L'OTAN ORTHODOXE


BARTHOLOMÉE SE PRÉOCCUPE PLUS DES CANONS DE L'OTAN
QUE DES CANONS DE L'ÉGLISE…


Arrêtons de nous prendre la tête avec le respect de la théologie et de l'ecclésiologie orthodoxes traditionnelles et notre indignation au vu de ses saintes règles profanées. Là n'est pas la question. 

Regardez plutôt les cartes ci-dessous et retracez l'itinéraire trans européen des magouilles de Bartholomée. C'est clair !



Ce qui motive Bart à persévérer diaboliquement dans l'erreur,
Croyez-vous que ce soit un chantage qu'on lui a fait de dévoiler des choses douteuses qui seraient à son actif pour le soumettre ?
Croyez-vous que c'est parce qu'il est grassement payé pour le faire par la CIA ?
Croyez-vous que ce soit une ambition démesurée et insatiable qui l'anime ?
Croyez-vous que ce soit le rêve mégalomaniaque de régner sur le monde chrétien avec Pape François ?

Peut-être, peut-être…

Mais n'oubliez pas : ce qui rend les gens acharnés à diviser et à détruire à ce point avec une semblable froide colère, c'est le ressentiment, et plus précisément la haine anti russe, qui étreignent les entrailles de ce monsieur.

LIRE LA SUITE ICI

*
L'humour de cette carte postée par Maxime dans l'article vaut son pesant d'or!

Miracle sur la tombe de Frère Joseph, gardien de la Portaïtissa

jeudi 21 novembre 2019

Saint Jean de Cronstadt: Prière pour obtenir la grâce de pouvoir prier

Saint John of Kronstadt



***


Ô Seigneur très miséricordieux !


Accorde-moi 
le don divin d'une sainte prière,
 qui coule du plus profond de mon cœur.

Rassemble les pensées dispersées 
de mon esprit, 
afin qu'il puisse toujours
 tendre vers son Créateur 
et Son Sauveur.

Détruis les flèches brûlantes du Malin,
 qui m'arrachent à Toi.

Eteins la flamme 
des pensées passionnées
 qui me dévorent 
pendant la prière.

Couvre-moi de la grâce
 de Ton Esprit Très Saint, 
afin que, jusqu'à la fin de ma vie de pécheur,
 je T'aime seul 
de tout mon cœur,
 de toute mon âme
 et de toute ma pensée,
 et de toute ma force,
 et à l'heure où mon âme
 prend congé de mon corps mortel,
 O doux Jésus, 
prends entre Tes mains 
mon esprit 
quand Tu viendras dans Ton Royaume.

Amen!


****
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Extrait du Journal spirituel 
de saint Jean de Cronstadt 
" Ma vie en Christ " 

mercredi 20 novembre 2019

Saint Daniel de Katounakia: La puissance de la Bénédiction

Saint Staretz Daniel de Katounakia

Il y avait un jeune moine / frère qui était bouffi d'orgueil à propos de ses capacités. Il était très fort, avait beaucoup de dextérité et, par conséquent, il pouvait travailler beaucoup et, faire également beaucoup de prosternations.

Les Pères lui conseillèrent de ne pas être si orgueilleux, mais il leur répondit continuellement : "Vous m'enviez" ou "Nous devons être un brillant exemple pour les autres" - des choses comme ça.

Seul, il commença également à faire beaucoup de prières et de prosternations, aidé par l'énergie démoniaque. Il faisait des milliers et des milliers de prosternations chaque jour, mais il laissait un peu ouverte la porte de sa cellule quand il les faisait, afin que les autres puissent voir son "brillant exemple."

Les Pères étaient très contrariés par cette situation, surtout parce qu'ils n'arrivaient pas à trouver une solution à ce problème. Soudain, ils se souvinrent de saint Daniel de Katounakia et dirent "lui seul peut résoudre le problème".

Ils allèrent le voir et lui firent part de leur situation. En effet, le saint vint voir le jeune moine en question et lui dit : "Eh bien, mon frère, j'ai entendu dire que tu es un frère très ascétique et célèbre qui fait beaucoup de prières et de prosternations chaque jour."

Alors le frère répondit en souriant : "Oh, mon Dieu, je suis un homme très humble et très simple, Géronda. Mais, avec l'aide de Dieu, chaque jour, je fais facilement trois mille prosternations."

Alors, le saint dit : "Gloire à Dieu ! Tu en fais beaucoup ! Cependant, je te donne la bénédiction de ne faire que vingt-cinq (25) prosternations par jour."

Le frère dit : "Vingt-cinq ? Géronda, c'est du gâteau pour moi ! Ce n'est rien !"

Cependant, parce qu'avant il faisait les prosternations sans aucune bénédiction et seulement pour alimenter son orgueil, le Diable l'aidait. Maintenant, quand la grâce de Dieu apparut par la bénédiction, l'énergie démoniaque se dissipa et le frère ne réussit pas à faire même ces vingt-cinq prosternations. Il vint plus tard supplier le saint de réduire le nombre de vingt-cinq parce que c'était beaucoup trop pour lui.

Le Saint réduisit l'obédience à vingt - un nombre très bas pour un jeune moine athonite en bonne santé - afin de le garder humble et de lui montrer la puissance de la bénédiction.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

LES OPPOSANTS DES ÉGLISES SCHISMATIQUES UKRAINIENNES FONT UN PIQUET DEVANT LES AMBASSADES GRECQUES ET TURQUES À MOSCOU

Photo: interfax-religion.ru
Photo : interfax-religion.ru

Moscou, le 19 novembre 2019

Une série de piquets de grève s'est tenue aujourd'hui devant les ambassades grecque et turque à Moscou, concernant la récente reconnaissance par l'Eglise grecque de la schismatique "église orthodoxe d'Ukraine".

Les piquets de grève ont commencé hier après-midi devant l'ambassade de Grèce contre les hiérarques qui soutiennent "l'église orthodoxe ukrainienne schismatique"  et "l'Etat grec qui les manipule", rapporte Interfax-Religion.

La manifestation fait suite à la reconnaissance officielle des schismatiques ukrainiens par Mgr Jérôme [Ieronymos], archevêque d'Athènes, et par le patriarche Théodore d'Alexandrie au cours du mois dernier.

Les participants au rassemblement tenaient une affiche avec les mots "Ainsi ils vendent la foi", écrite en grec et en russe. L'affiche montrait le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis debout sur un tabouret branlant portant l'inscription "US Democratic Party", avec le "patriarche" Théodore et l'archevêque Jérôme dans ses mains comme des marionnettes . Au-dessus de sa tête, l'affiche dit : "EU.[Union européenne]"

"Il y a beaucoup de preuves que les décisions anticanoniques et immorales du patriarche Théodore d'Alexandrie et de l'archevêque Jérôme d'Athènes ont été prises non sans l'influence des autorités grecques, qui ont aujourd'hui un vecteur Atlantique. On sait qu'Athènes est sous le strict contrôle financier et économique de Bruxelles, et le point de soutien pour eux sont les démocrates américains, parmi lesquels il ya un fort lobby ethnique grec", a déclaré l'un des participants l'archiprêtre Vsevolod Tchapline, recteur de l'église de Saint-Théodore le Studite, qui est situé dans le voisinage immédiat de l'ambassade de Grèce.

L'Eglise russe a besoin de passer des compromis aux conversations, estime le Père Vsevolod, d'autant plus qu'ils "ont rencontré un déshonneur absolu de la part de certaines figures ecclésiastiques et politiques du monde grec".

"Vous pouvez parler au peuple grec au dessus de ses élites, parler à la majorité populaire conservatrice, à ceux qui ne permettent pas aux dissidents ukrainiens d'entrer dans les églises grecques, malgré la position du système hiérarchique, aux pasteurs, théologiens, moines, évêques qui ne suivent pas le chemin du rénovationnisme en faveur des élites combattant Dieu de Bruxelles et Washington. L'establishment grec, laïc et religieux, nous a souvent trompés, nous et son propre peuple", a conclu le Père Vsevolod.

Les piquets se sont poursuivis plus tard dans la journée à l'ambassade de Turquie, les participants tenant des affiches sur lesquelles on pouvait lire : " Turquie, pourquoi avez-vous besoin de Russophobes grecs ?"

Lors de cet événement, le Père Vsevolod a rappelé que le christianisme est né des juifs, et non des Grecs, et a souligné la nouveauté de la théorie de Constantinople d'un caractère spécial du peuple grec qui lui donne une place prééminente dans l'Église sur les peuples slaves. "C'est, bien sûr, un nouvel enseignement très étrange, remarqua-t-il.

En octobre dernier, le patriarche Bartholomée déclarait : "Que nos frères russes le veuillent ou non, tôt ou tard, ils suivront les décisions du Patriarche œcuménique, car ils n'ont pas d'autre choix... Nos frères slaves ne peuvent tolérer la primauté du Patriarcat œcuménique et notre nation en Orthodoxie."

Plusieurs hiérarques de l'Église grecque, y compris le métropolite Chrysostome de Dodoni, ont ouvertement soutenu qu'ils devaient être d'accord avec les actions de Constantinople en Ukraine afin de soutenir les Grecs plutôt que les Russes.

Le Père Vsevolod a également noté que sur le territoire de la Turquie moderne, le troupeau orthodoxe se compose principalement de personnes d'origine turque et slave - principalement des immigrants des pays de l'ex-URSS.

En conclusion, au nom des participants aux piquets de grève, le Père Vsevolod a demandé : "Pourquoi la Turquie, un pays très fort et ami de nous, qui a le droit de mener une politique indépendante, aurait-elle une telle cinquième colonne de forces atlantiques jouant les productions de Bruxelles et de Washington, surtout que le groupe orthodoxe de Turquie n'a rien à faire avec ces forces ?

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

LE "PATRIARCHE" BARTHOLOMÉE ET UN ABBÉ ATHONITE ET UN HIÉROMOINE PRIENT LES VÊPRES AVEC LES CATHOLIQUES EN BELGIQUE

Photo : Facebook
Rochefort, Belgique, 19 novembre 2019
   
Le Patriarche Bartholomée de Constantinople et des membres de deux monastères athonites ont participé récemment au culte vespéral dans un monastère catholique en Belgique.

Le mardi 12 novembre, le Patriarche, accompagné de l'Abbé Alexis du monastère de Xénophont et du hiéromoine Théophile du monastère de Pantocrator sur le Mont Athos, a visité l'Abbaye Notre-Dame de Saintt Rémy à Rochefort, monastère de l'ordre monastique Cistercien. Comme on peut le voir sur les photos affichées sur la page Facebook de l'abbaye de Chevetogne, non seulement ils ont visité le monastère, mais ils ont participé au service des Vêpres du monastère, à l'autel.

Les monastères de Xénophont et de Pantocrator ont également accueilli avec enthousiasme le "patriarche" Bartholomée lors de l'invasion du territoire de l'Église ukrainienne et ont célébré avec les schismatiques ukrainiens.

Photo : Facebook   

Le "patriarche" Bartholomée fut chaleureusement accueilli par toute la confrérie monastique et s'assit sur le trône de l'évêque pendant le service. Toute la confrérie de l'abbaye de Chevetogne était également présente. L'abbaye de Chevetogne a été fondée en 1925 dans le but de faire du prosélytisme auprès des orthodoxes, et en particulier de l'Eglise orthodoxe russe.

Le chœur catholique a chanté des hymnes gréco-slaves et byzantins pendant le service.

Le "patriarche" Bartholomée exprima sa grande joie de visiter le monastère et remercia l'abbé pour les relations fraternelles et l'aide significative que son monastère apporte à la métropole grecque de Belgique. Il a ensuite remis une croix d'argent à l'abbé catholique, et le monastère a présenté une Bible reliée en cuir au "patriarche" Bartholomée.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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L'unia fait la Farce!

Οι Έλληνες έχουν έναν πάπα

!!!

mardi 19 novembre 2019

Vingt Conseils spirituels de Sa Béatitude le Métropolite Onuphre



Le Primat de l'Eglise orthodoxe ukrainienne, le métropolite Onuphrie de Kiev et de toute l'Ukraine, a eu 75 ans récemment.

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° Notre Ange Gardien se réjouit de nos bonnes actions et souffre quand nous faisons le mal. Nous devrions essayer de vivre de telle sorte que les Anges puissent se réjouir de notre vie.


° Pour éviter le péché, il faut savoir quelle est la volonté de Dieu. C'est ce que nous apprenons de notre conscience, et c'est ce que nous apprenons des Saintes Écritures.

° La personne qui a toujours une prière sur les lèvres et dans le cœur, associée à la repentance, est une cible difficile pour les forces du mal parce que la prière la protège.

° Ce sont des temps difficiles, mais ce sont aussi des temps où vous devez être attentifs à vous-mêmes, afin que les passions politiques et la sagesse humaine ne nous détournent pas du droit chemin de la foi. Si nous gardons notre foi pure, si nous essayons de vivre par la foi, Dieu nous enverra la paix et la tranquillité. Cependant, si nous sombrons dans l'abîme des passions humaines, de l'inimitié et de la confrontation, alors, bien sûr, nous nous écarterons du chemin du Seigneur, et cela ne fera aucun bien.

° La capacité de tolérer son prochain est la sagesse de la vie. Il faut percevoir son prochain tel qu'il est. Vous voulez qu'il aille mieux ? Priez pour lui. Dieu peut le rendre meilleur. C'est ainsi que se manifeste la patience chrétienne.

° De même qu'une personne étouffe sans air, de même une âme sans prière devient morte et insensible.

° La prière n'est pas nécessaire pour Dieu mais pour nous ; elle est comme l'oxygène spirituel sans lequel une personne meurt. Cette conversation avec Dieu fournit une source de vie pour une personne.

° C'est une chose quand les gens versent du sang pour Christ, et une autre quand ils tolèrent les abus, les insultes et le ressentiment pour leur foi. Ces personnes reçoivent la couronne du martyre sans effusion de sang.

° Les pensées remplies d'amour, de miséricorde, de patience et de respect attirent la grâce de Dieu, et celles qui abritent la colère, la haine et l'orgueil la chassent. Si nous sommes vaincus par la colère, la haine et l'orgueil, cela indique que l'image de Dieu en nous est endommagée.

° De nos jours, nous devons vivre selon les lois chrétiennes et non selon les lois de ce monde. Il n'est pas nécessaire de regarder comment le monde vit ; il est régi par des règles quelque peu différentes.

° Si la grâce de Dieu manque, un homme peut être placé dans le plus bel endroit, entouré de tous les bienfaits du monde, et il sera toujours malheureux.

° Plus on accumule les biens terrestres, plus on devient désespéré, parce qu'ils n'apportent pas de joie spirituelle. Vous pouvez rassembler tous les trésors de la terre et les mettre devant vous, tout en étant la personne la plus misérable.

° Les douleurs sont une leçon spirituelle par laquelle un homme apprend sa faiblesse et la puissance de Dieu. Plus la douleur est dure, plus la leçon est profonde. Tout ce que nous avons à faire est d'endurer ces tribulations avec patience et gratitude envers Dieu.

° Vous n'avez pas à attendre. Les grandes choses sont faites par de grandes personnes, et nous sommes de petites personnes. Par conséquent, nous devons faire de petites choses.

° L'amour pour nos ennemis n'est pas facile, mais nous devons prier, lire les Saintes Écritures, nous forcer à être patients avec ceux qui nous blessent.

° Pendant notre vie terrestre, nous devons nous assurer d'avoir un vêtement décent pour nos âmes. Les vêtements de notre âme sont souillés par le péché. Vous devez vous repentir immédiatement après avoir commis un péché.

° Le courage, c'est aller à contre-courant. Comme vous le savez, seuls les poissons morts coulent librement partout où la rivière coule, tandis que les poissons vivants remontent vers la source pure et l'environnement vierge. Seuls ceux qui ont su faire preuve d'une certaine humilité sont capables d'un véritable courage.

° On dit qu'il y a beaucoup de restrictions dans le christianisme, mais ce n'est pas vrai. Tout est bien, mais en bonne mesure et avec raison. Les saints nous montrent à quel point nous n'avons pas vraiment besoin de beaucoup pour survivre.

° Si une personne est attentive à elle-même et vit une vie décente selon les commandements de Dieu, alors elle sent la présence de Dieu en elle, à ses côtés et dans tout l'Univers.


° Chaque homme est un vase de la grâce de Dieu. En touchant une personne, on touche la grâce de Dieu.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
The Catalogue of Good Deeds

lundi 18 novembre 2019

Youri Pouchtchaev/ Pavel Kouzenkov: LE VESTIGE D’UN PROJET ULTRA-ŒCUMÉNIQUE, OU POURQUOI CONSTANTINOPLE AVAIT-IL BESOIN DE L'INTRODUCTION D'UN NOUVEAU CALENDRIER?



Quand et pourquoi le patriarcat de Constantinople a-t-il introduit un nouveau style de calendrier, quel est son lien avec le conflit religieux en Ukraine ? Nous en parlons avec le candidat (grade universitaire russe) aux sciences historiques, professeur du Séminaire théologique Sretensky, Pavel Kuzenkov, spécialiste des systèmes chronologiques chrétiens. 

Johann Rasch. A fragment from his book of 1586
Johann Rasch. Fragmentde son livre de 1586 

Au XVIème siècle les papes ont essayé de prouver qu'ils géraient toujours les processus globaux.

- Dites-moi quand et quelles églises ont adopté le calendrier du nouveau style et pourquoi? J'avoue que le patriarcat de Constantinople nous intéresse particulièrement. 

- La question du style de calendrier ne peut être considérée indépendamment des deux points clés suivants. Le premier est la question de l'intégration du monde orthodoxe dans la civilisation de l'Europe occidentale, qui a débuté il y a longtemps. Par exemple, en Russie - à partir du 17ème siècle. 

Et le deuxième point est la question des relations entre l’État et l’Église. Dans la plupart des pays orthodoxes, le calendrier "se divisait" en Etat officiel et en Eglise traditionnelle, puisque c’était en général l’État qui réalisait cette intégration même dans le monde occidental. 

Nous avons commencé ce processus avec Pierre le Grand. Ce fut lui qui, en 1700, introduisit le calendrier européen et la chronologie européenne en Russie. Heureusement pour nous, à cette époque, ni en Angleterre, ni en Hollande, ni dans d'autres pays protestants, par lesquels il était guidé, le calendrier grégorien papal n'avait pas encore été adopté. De plus, les protestants ont violemment débattu contre lui: ils ont adopté la réforme grégorienne avec hostilité et y ont résisté très longtemps. 

- Pourquoi? 

- Parce que tout ce qui vient du pape fait du mal aux protestants, par définition. 

Il faut également garder à l'esprit que l'idée même d'une réforme du calendrier du pape Grégoire XIII en 1582 était inspirée par des considérations politiques. À la fin du XVIe siècle, lorsque la fermentation protestante a balayé toute l'Europe, les papes ont essayé de prouver qu'ils étaient toujours capables de gérer les problèmes mondiaux relatifs à l'humanité tout entière. L’Église romaine traversait alors une crise profonde, causée en grande partie par les critiques des scientifiques. Les protestants dans leur critique du papisme s'appuyaient activement sur des méthodes scientifiques. Et ainsi la papauté en prit l'initiative. Un rapprochement marqué de l'Eglise et de la science dans le monde catholique commence : universités et académies s'ouvrent et le statut de scientifique augmente fortement. Les sciences naturelles sont au premier plan, mais pas pour longtemps. Au siècle suivant, Galilée devra trouver des excuses pour l'Inquisition, murmurant à lui-même : "Et pourtant elle tourne...". Et au XVIe siècle, le système héliocentrique de Copernic (d’ailleurs docteur en droit canon) jouissait de l’attention favorable des papes. Et la réforme du calendrier était basée sur le travail de grands astronomes. L’invention du nouveau calendrier grégorien est devenue un symbole important de l’union de l’Église catholique romaine et de la science. Et son introduction dans le monde entier est une preuve visible du pouvoir de l'autorité papale. 

Et si, à l’époque de Pierre le Grand, le nouveau calendrier était adopté dans les pays protestants, alors il n’y avait pas de doute : la Russie l’accepterait sans hésiter. Mais la Grande-Bretagne ne l’a adopté qu’en 1752 et la Suède en 1753. Et la question du calendrier en Russie à cette époque semblait s'atténuer. Certes, il semble que Catherine II ait décidé d'adopter un "nouveau style". Mais les turbulents événements révolutionnaires en France, puis l'incendie de Moscou par Napoléon entravèrent pendant longtemps le processus de rapprochement avec l'Occident. Et encore une fois, la question de l'unification du calendrier ne fut soulevée que sous Nicolas II. 

- Pourquoi 

- Tout d'abord, pour plus de commodité. En passant, les protestants ont également adopté le calendrier grégorien uniquement pour des raisons pragmatiques. Cela a été particulièrement rentable pour les échanges, car l’écart par rapport au calendrier nécessitait des dépenses supplémentaires, entraînant des erreurs et des pertes. 

Soit le nouveau calendrier - ou la Pascalie 
The historian Vasily Vasilievich Bolotov
L'historien Vasily Bolotov 

En effet, répondre à la question de savoir pourquoi la Russie devait-elle adhérer à son propre calendrier spécial alors que l'Europe et l'Amérique vivaient selon un système de calendrier unique était loin d'être simple. Des arguments significatifs étaient nécessaires. Au début du XXe siècle, la Russie était déjà considérée comme une partie intégrante du monde civilisé et la transition vers le calendrier grégorien était très appréciée. Cependant, Nicolas II, qui organisa une commission pour revoir le calendrier en 1899, décida de ne pas précipiter les choses. Selon moi, le rôle décisif fut joué par l'opinion de notre plus grand historien de l'église, Vassili Vasilievich Bolotov. Il démontra de manière très convaincante la nécessité de préserver le calendrier julien, car c’est sur celui-ci que se construit la Pâques orthodoxe. 

Le fait est que la Pascalie d’Alexandrie, développée au début du IVe siècle, est un outil mathématique assez élégant pour coordonner deux cycles astronomiques - le solaire et le lunaire, ainsi que le cycle hebdomadaire. En conséquence, le cycle complet de Pâques et des fêtes de l’Eglise itinérante associée s’élève à 532 ans. Mais l’essence de ce cycle est qu’il s’agit, pour ainsi dire, d’une année julienne de 365 joursv¼. Si, au lieu du calendrier Julien, on utilise le grégorien, le cycle s'effondrera. Par conséquent, la Pâques grégorienne n'existe pas. La Pâques selon le "nouveau style" est calculée à l'aide de manipulations de la traditionnelle Pâques alexandrine, en y apportant des corrections assez complexes. Mais c’est la Pâques qui est au cœur du calendrier liturgique de l’Eglise. En fait, la question est la suivante : il faut choisir entre un nouveau style, ou Pâques. 

Ces arguments de Bolotov ont pris effet et, au niveau des États, il fut décidé que ce processus devrait être étudié, mais pas imposé, et de rester dans sa propre tradition. Cela était d'autant plus facile que, dans de nombreux pays, le même calendrier agissait, en particulier dans l'empire ottoman, dans tous les États des Balkans. En d'autres termes, il ne s'agissait pas exclusivement d'une différence avec les Russes, mais d'une caractéristique propre à plusieurs pays de l'ancien monde byzantin. 

Le calendrier julien est devenu un symbole de l'ancienne Russie 


- Quand d’autres pays ont-ils commencé à adopter le nouveau calendrier ? 

- Au fil du temps, la question du calendrier est devenue plus pertinente. Le jalon décisif de cette histoire a été la Première Guerre mondiale. Comme vous le savez, la Bulgarie y a participé aux côtés de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie, et les alliés, sous la forme d'un ultimatum, ont demandé aux Bulgares de passer au calendrier européen pour coordonner leurs opérations militaires, leurs transports, etc. Les Bulgares ont été les premiers à adopter le nouveau style en avril 1916, au beau milieu de la Première Guerre mondiale. 

Mais il est important de constater que l'Eglise orthodoxe bulgare resta avec son calendrier. Ici, pour la première fois, nous rencontrons cette différence lorsque le pays orthodoxe passe au calendrier de l'Europe occidentale sans affecter la tradition de l'Eglise. 


En Russie, en 1917, le gouvernement provisoire a mis cette question à l'ordre du jour et elle aurait très probablement été réglée en faveur d'une réforme. Mais il arriva que Lénine dût prendre une décision qu'il accepta en janvier 1918 sans hésitation et sous un libellé très intéressant. Le décret du Conseil des commissaires du peuple sur la transition vers le calendrier d'Europe occidentale indique que l’on devait basculer vers le calendrier "afin d'établir en Russie le calcul du temps, qui est presque identique à celui de presque tous les peuples cultivés". Cette phrase - « avec presque tous les peuples cultivés » - est importante pour caractériser le bolchevisme. Le bolchevisme n'est pas du tout un phénomène anti-occidental, comme certains le pensent parfois. Au contraire : c’est un « occidentalisme » extrême et radical. 

La transition vers le nouveau calendrier a également été provoquée par les plans bolcheviques, car la révolution d’octobre a été conçue dans le cadre de la révolution mondiale. Et l’Église orthodoxe russe à cette époque n’était pas seulement un gardien des traditions. Il y avait une sorte de division de la vision du monde de civilisation, pas seulement de calendrier. Il se trouve que le calendrier julien est devenu un symbole de la Russie ancienne et de la résistance au bolchevisme. C'est pourquoi l'armée volontaire et les gouvernements anti-bolcheviques ont obstinément maintenu leur ancien calendrier, bien que les alliés de l'Entente leur aient conseillé de procéder à une réforme du calendrier. 

Quand les bolcheviks ont vaincu, il est devenu évident que c'était grave et que longtemps, l'ancien calendrier pour la personne russe, pour la personne aux croyances traditionnelles, est devenu le symbole survivant de la culture ancienne avec le patriarcat restauré. Un symbole qui devait être chéri. 

Un projet ultra oecuménique 

British troops in Istanbul are marching in front of Nusretiye Mosque in Tophane district
Les troupes britanniques défilent à Istanbul devant la mosquée Nusretiye à Tophane 

Le vingtième siècle est intéressant pour la décomposition de l'histoire du monde. La rupture provoquée par l'invasion radicale de l'Europe dans d'autres civilisations à la fin de la Première Guerre mondiale. Ainsi, l’Empire ottoman a adopté le nouveau calendrier un peu plus tôt que la Russie soviétique, en mars 1917, peu de temps avant son effondrement. Il est important que le Patriarcat de Constantinople ait existé dans cet état. En 1919, le calendrier grégorien fut adopté par la Yougoslavie et la Roumanie - mais les églises orthodoxes serbe et roumaine gardèrent le calendrier Julien. 

Il est intéressant de noter que la fin de la Première Guerre mondiale a été marquée non seulement par la création de la Société des Nations, mais également par le projet de création de la Ligue des églises. Elle devait être dirigée par l'évêque le plus influent du monde orthodoxe - le patriarche de Constantinople. Ce projet n'a pas seulement été discuté, mais a été approuvé par la grande majorité des églises orthodoxes en 1920. Cela doit également être rappelé. En fait, il s'agissait de l'unification de toutes les églises du monde - non seulement orthodoxes, mais aussi anglicanes et, à l'avenir, catholiques. C’est-à-dire qu’il s’agissait d’un projet ultra-œcuménique. 

- Qui a été l'initiateur de ce projet ultra-œcuménique ? 

- Il a été créé à l'époque par le Locum Tenens du trône patriarcal de Constantinople, Dorothée. À cette époque, Constantinople était occupée par l'Entente (1919-1920). Et puisque la Russie quitte alors la scène en tant qu’Eglise de taille considérable, les Grecs, menés par Constantinople, tous les phyllins, pour ainsi dire, revêtent le drapeau de l’Orthodoxie. Ils sont maintenant ses principaux gardiens, la Russie a quitté la partie. Et ils comptent sur les Britanniques - les principaux gagnants de la guerre mondiale. Ils estiment qu'il est maintenant nécessaire de s'unir avec les anglicans sur la base de la non-reconnaissance des catholiques, puis de négocier avec les catholiques ensemble, derrière lesquels se tient la France. Il est clair que la France est aussi un acteur, mais le catholicisme est une contrepartie moins pratique que les anglicans. Ils semblent créer une communion eucharistique entre différentes églises en dehors du contexte du Credo. 

Mais ce projet a échoué à la suite de l'offensive Atatürk. Et puis, deux éléments restent à la base de ce projet grandiose: la reconnaissance des ordinations anglicanes et l’introduction d’un nouveau calendrier. Certes, elles ont déjà eu lieu sous le patriarcat de Mélèce ([Meletios]Metaxakis), en 1922-1923. 

Ce fut déjà le départ de ce plan grandiose, et il fut très dramatique. Mélèce devint patriarche au moment le plus inopportun: dès son arrivée à Constantinople sur un navire de guerre anglais, la ville fut occupée par les kémalistes. La catastrophe de l’Asie mineure avait déjà éclaté, la déportation totale des Grecs d’Asie mineure avait commencé. À Lausanne, les négociations sur le sort des Grecs de Constantinople se déroulent difficilement. Les Turcs exigent l'expulsion de tous les Grecs et du patriarche lui-même. Les Français et les Britanniques parviennent difficilement à pousser les Turcs à laisser le patriarche de Constantinople, mais à la condition qu'il soit complètement éloigné de toute activité politique, culturelle ou autre, ne soit pas associé à la Grèce, il doit être citoyen turc, etc… 

La soi-disant conférence panorthodoxe de 1923 à Constantinople s'est terminée par un scandale. Non seulement toutes les Eglises n'y ont pas participé, mais au milieu de la réunion, un attentat a été commis contre Mélèce. Il a été battu à Constantinople par une foule de Turcs fanatiques. 

Mais c’est alors que le Phanar a commencé le jeu qu’il dirige à présent. Il a été pris entre trois feux. D'une part, le monde orthodoxe le considère toujours comme son dirigeant et lui demande ce qu'il a de plus important : la préservation fidèle de la tradition orthodoxe. D'autre part, il y a le monde occidental qui divise le territoire de la Turquie. L’empire ottoman n’existe plus, la Turquie d’une manière ou d’une autre devient pro-occidentale et les puissances occidentales exigent une politique de la part de Constantinople, lui garantissant une certaine protection. Et le troisième côté est l’Est, qui n’a pas disparu. Il est toujours hostile à Constantinople dans toutes ses manifestations - tant musulmanes que kémalistes. Pour l'Est, Constantinople est un double ennemi. Tout d’abord, c’est un ennemi culturel et religieux. En fait, on croyait que la Turquie avait perdu la guerre précisément parce que qu'elle avait été trahie par les peuples orthodoxes et, en général, par les chrétiens qui en faisaient partie: Arméniens, Grecs. D'où vient en particulier le génocide arménien. C'est le complexe interne de l'empire ottoman, où les musulmans représentaient moins de la moitié de la population. De plus, ils avaient une démographie catastrophique. Les familles chrétiennes avaient deux fois plus d'enfants que les familles islamiques. Cette psychose est devenue le terrain sur lequel ont commencé les terribles phénomènes de génocide. 

Deuxièmement, Constantinople est un ennemi géopolitique pour les Turcs. Derrière lui se trouve l’Occident, qui humilie et met en œuvre ses traditions, ses ordres, etc. Y compris la réforme du calendrier, qui a été conçu pour indiquer l'unité de Constantinople avec le monde occidental. L'unité qui garantissait son intégrité. 

- De qui, des Turcs ? 

- Oui, des kémalistes. En Turquie à cette époque, il existait un très fort mouvement anti-phanariote et anti-grec. Mais une sorte de compromis fut atteint. Constantinople devint le centre par lequel le gouvernement kémaliste s’accorda avec l’Occident. 

Les décisions de la réunion de 1923 eurent des implications pratiques. La Grèce fut le premier pays à adopter le nouveau style, non seulement dans la vie civile, mais aussi dans la vie de l'Eglise. C'est arrivé en mars 1924. Il a ensuite été officiellement accepté par l'Église de Constantinople et de Chypre. 

- Et par l'église grecque également? 

- Le fait est qu'en Grèce l'Église au niveau constitutionnel est unie par l'État. En outre, Mélèce et ses projets avaient un fort soutien dans certains milieux politiques grecs. 

Vient ensuite une réaction en chaîne. Les patriarcats grecs, un à un, ont commencé à changer de calendrier. Certes, ce processus a traîné. Ce qui est le plus intéressant, c’est que Photios (1900-1925) était à la tête du deuxième patriarcat d’Alexandrie dirigé par Mélèce, qui faisait autorité, et qui s’opposait vivement à sa réforme. Et il dit qu'en aucune circonstance l'Eglise d'Alexandrie ne l'accepterait. Il en résulta qu'après Photios, le même Mélèce fut élevé sur la chaire d'Alexandrie, les Britanniques l’y poussèrent après son expulsion de Constantinople par les Turcs. Il devint le patriarche d'Alexandrie - et procéda immédiatement à une réforme du calendrier. 

Il convient de garder à l'esprit que la base du nouveau calendrier n'était pas le calendrier grégorien. Cela est impossible canoniquement, car le calendrier grégorien a été officiellement condamné et anathématisé lors de l'un des Conciles des Patriarches orientaux au XVIIIe siècle. Au lieu de cela, un nouveau calendrier fut développé. Il fut développé par l'astronome serbe Milankovic. Et cela jusqu'en 2800 coïncide complètement avec le grégorien. Pendant cent ans, ils divergent pendant un jour, puis coïncident à nouveau. Il est plus complexe que le calendrier grégorien, mais il est formellement impossible de l’en distinguer. Il ne faut pas oublier cela, car pas une seule Eglise orthodoxe n'est passée au calendrier grégorien à l'exception de celle de Finlande L’église orthodoxe finlandaise est passée au calendrier grégorien. 

La séparation du monde orthodoxe 


- Et ensuite que s'est-il passé en Russie à ce moment là? 

- En Russie, la situation s'est dramatiquement développée. Quand on a appris que presque tout le monde orthodoxe était passée au nouveau style, le Patriarche Tikhon, qui venait de sortir de prison, échappant de peu à l'exécution, publia un décret sur la transition vers un nouveau calendrier. C'était en octobre 1923. Quelques semaines plus tard, un message indique que de nombreuses Églises locales n'ont pas accepté la réforme. Alors le Patriarche publia un décret : suspendre l'introduction de nouveau calendrier. Cela fut causé non seulement par les nouvelles de Jérusalem, mais aussi par la vive réaction du peuple orthodoxe. Le milieu des années 1920 marqua l'apogée de la confrontation entre l'Église canonique, les rénovateurs et les autorités bolcheviks. Le soi-disant « deuxième concile local» de 1923 - un pseudo-concile dirigé par les rénovateurs, qui destitua saint Tikhon - se félicita de la réforme. En juin 1923, le « concile suprême des églises rénovatrices » annonça la transition vers le «calendrier julien nouveau», quelques jours seulement après la fin de la conférence pan- orthodoxe de Metaxakis. En passant, bientôt, sous le patriarche suivant Grégoire VII, le patriarcat de Constantinople reconnaît officiellement les « rénovateurs » et propose au patriarche Tikhon d'abdiquer et d'abolir le patriarcat... Les relations des rénovateurs avec le Phanar étaient donc stables. 

Le fait est qu’en 1924, à Constantinople, ils comprirent qu’il n’y aurait pas de véritable soutien de la part des Britanniques. Dans ces conditions, les phanariotes commencèrent à rechercher des contacts avec le gouvernement de la Russie soviétique, espérant ainsi affaiblir l’attaque des kémalistes. 

- Qu'est-il arrivé aux autres pays orthodoxes ? 

- La Bulgarie et la Serbie ont changé de style, mais les églises locales ont conservé l'ancien calendrier. Dans l'Église grecque, dans les patriarcats de l'Est et dans les pays musulmans, un nouveau style a été adopté, outre le patriarcat de Jérusalem et Athos, qui ont gardé l'ancien calendrier. L’ancien style fut également conservé par les églises orthodoxes géorgiennes et russes. 

Ensuite, l'Église orthodoxe roumaine adopta le nouveau style, même avant la guerre et en même temps que l'État. Et après la Seconde Guerre mondiale, de manière tout à fait inattendue, l’Église bulgare adopta également le nouveau style. L’Église orthodoxe serbe ne se tourna jamais vers lui, alors même que l’inventeur du nouveau calendrier julien était un Serbe. 

- Il se trouve que le monde orthodoxe est maintenant divisé à cause du calendrier. 

- Oui, vous avez raison une partie des églises orthodoxes célèbre Noël le 25 décembre et une autre le 7 janvier. Par conséquent, quand ils disent "Noël catholique", je vous le rappelle : qu'en est-il des Grecs? Ils sont orthodoxes, mais ils célèbrent Noël le 25 décembre. Et si on le souhaite, n'importe quel orthodoxe peut célébrer Noël deux fois. Comme en général lors de toutes les vacances des jours fériés. Dans le même temps, le système de vacances, dépendant de la Pâques alexandrine, restait paradoxalement commun. C'est-à-dire que le défaut de cette réforme est que, après avoir adopté le nouveau calendrier, elle n'a jamais créé de Pâques, correspondant au nouveau style. Et à présent, les pays du monde orthodoxe, les Églises qui sont passées au nouveau calendrier, vivent dans une situation paradoxale. Le calendrier des fêtes fixes est celui du nouveau calendrier Julien et celui des autres est Julien. De ce fait, des phénomènes absurdes apparaissent, tels que, par exemple, la disparition parfois du carême des Apôtres, d’autres chevauchements et échecs. Mais ce n'est pas ce qui est effrayant, car ce qui l’est, c’est la division de la tradition. 

Il est curieux que le processus inverse ait été récemment planifié. Ainsi, en 2014, l'Église orthodoxe polonaise est revenue au calendrier julien. Depuis 2015, le Vatican a décidé que les paroisses catholiques de Terre Sainte fêtaient Pâques selon la Pâques orthodoxe ! 

En fait, la question du calendrier est maintenant un écho d’une tendance, qui s’est en principe complètement épuisée. Cette tendance devait absorber la civilisation occidentale orthodoxe orientale. 

Echo de la tendance rejetée 




- Il semble que le contraire soit vrai : cette tendance se développe avec succès de nos jours. 

- D'une part, elle se développe, car elle n'a pas encore été arrêtée. Mais d'autre part, dans ses fondements idéologiques, elle est épuisée. Ces motifs, en particulier, impliquaient la reconnaissance de l'infériorité et du caractère secondaire du projet byzantin et de la civilisation orthodoxe par rapport à la civilisation occidentale. 

- Mais maintenant, les frontières de ce monde, si vous pouvez même en parler, se sont en fait rétrécies aux frontières de la Russie. 

"C'est compréhensible." Mais au niveau méthodologique scientifique et fondamental, ce mythe sur la préférence de la civilisation de l'Europe occidentale par rapport à celle de l'Europe de l'Est est dissipé même par les scientifiques occidentaux eux-mêmes. Il est maintenant universellement reconnu que la civilisation d'Europe occidentale n'a pas d'avantages indéniables sur l'Europe orientale, byzantine. Mais dans l’opinion publique, dans l’espace public d’information, les anciennes tendances tiennent toujours. Elles ont perdu du terrain mais sont épargnés par l'inertie. Et la Russie est dans cette situation le seul gardien de l’ancienne tradition byzantine, sans le vouloir. Mais le monde occidental la pousse à cela. 

C'est incroyable. Nous-mêmes ne comprenons pas pourquoi l’Occident a une telle attitude envers nous. Et l’Occident comprend parfaitement que des modèles de valeurs fondamentalement différents sont au cœur de la mentalité et de la culture russes. Comme l'écrivait Stefan Batory, pape de Rome, "l'Orthodoxe est pire qu'un Juif". Les orthodoxes peuvent être rééduqués, persuadés, mais toujours impossibles à refaire. C'est un "homme fini" pour la civilisation d'Europe occidentale. La seule chose à faire est de le mettre à la poubelle. Et d’inciter les nations orthodoxes à se battre entre elles. 

Un croyant et un intrigant
Patriarch Meletius (Metaxakis) of Constantinople
"Patriarche" de Constantinople Mélèce (Metaxakis) 

- Récemment, il est apparu que le patriarche de Constantinople Mélèce (Metaxakis) était franc-maçon. Est-ce vrai ? 

- Ce n'est pas une information nouvelle. Presque tous les patriarches grecs de cette époque étaient maçons. Son activité ecclésiastique est beaucoup plus criminelle quand il est excommunié de l'Église grecque et qu’il est élu patriarche de Constantinople. 

- Comment est-ce arrivé et pourquoi ? 

- Ceci est une histoire compliquée. Très probablement, c'était un conflit d'argent. La riche église américaine était autrefois placée sous l'omophorion de l'église russe, car ce sont les Russes qui apportèrent l'Orthodoxie sur le continent américain. Après que la Russie ait quitté la scène politique, les Grecs s’emparèrent de tout le continent américain. Au début, cela fut fait par l'Église grecque. En 1918, Mélèce (Metaxakis), avec le soutien de son ami, le Premier ministre grec Venizelos, est devenu primat de l'Église de Grèce. En 1920, Venizelos a démissionné et Mélèce fut retiré de la chaire. Parti aux États-Unis, il y créa l'archevêché américain puis, devenant patriarche de Constantinople, il annonça qu'il prenait les États-Unis pour Constantinople. La principale base financière de la diaspora grecque quitta donc l’Église grecque. 

"Était-il un politicien et un intrigant, ou bien était-il un hiérarque croyant? " 

- Ceci est une figure byzantine de la fin classique - un intrigant croyant. Il y en avait beaucoup dans l'histoire byzantine. Autrement dit, c’est une personne, à mon avis, un croyant sincère, aimant son peuple et sa culture, mais absolument sans principes. Si la question se pose, ce qui vient en premier : intérêt pragmatique ou tradition, une telle personne choisira toujours la première. C'est le vieux paradigme byzantin du « clergé politique» , qui a déjà conduit à l'union de Florence et à la destruction du grand empire orthodoxe. Il y avait un clergé hésychaste, mais c'était politique. Dans l'histoire de Byzance, ces deux pôles sont souvent liés et interagissent, mais ce sont deux paradigmes et modèles de valeur différentes. 

- Et que mettaient-ils en premier lieu - la politique ou la spiritualité ? 

- On ne peut pas dire qu'ils étaient motivés par des intérêts personnels égoïstes. Mais dans leurs activités politiques et religieuses, ils mettaient au premier plan certaines valeurs politiques qui peuvent être dénotées par le mot russe "Mère patrie". Pour les Grecs, il s'agit d'un concept très large, car pour eux cela signifie la renaissance de l'empire byzantin, l'exaltation du nom grec. C'est ce qu'on appelle la « grande idée», le panhellénisme. 

Cependant, le paradoxe est que leur panh ellinisme est opposé aux valeurs ecclésiastiques et traditionalistes. Le fait est que les Byzantins se considèrent comme des maîtres de la tradition. La logique est la suivante : nous les avons inventés - nous pouvons les transformer à notre guise. 

"Mais Byzance n'existe plus!" 

"Pour eux, elle est toujours en vie." Le drapeau du patriarche de Constantinople représente un aigle impérial byzantin. Byzance est dans leur cœur. Après tout, il s’agit d’un phénomène non seulement étatique et politique, mais également civilisationnel. Ils sont les détenteurs de cette culture, de ces valeurs, de cette civilisation. Étant en Amérique, en Europe ou en Turquie, ils ne sont ni des Américains ni des Turcs, mais des représentants de la civilisation byzantine. 

- Peut-on dire que Metaxakis est tombé dans l'hérésie du phylétisme ? 

"Ils sont trop intelligents pour s'exposér à des accusations formelles d'hérésie." Formellement, il est difficile de prétendre à l'exaltation de leur ethnie, d’une nation. Le phylétisme, c'est quand les gens sont les détenteurs de l'Église, quand le marqueur de l'Église est la nationalité. Les Grecs, par exemple, n'utiliseront jamais l'expression "Eglise grecque", mais uniquement "Eglise de Grèce". En effet, dans une seule église du Christ, il ne peut y avoir de division par nation, mais seulement par région géographique. Mais l'Ukraine est très différente et un phylétisme flagrant y fleurit. 

Constantinople joue maintenant son tapis 

Patriarch Bartholomew of Constantinople
"Patriarche" Bartholomée de Constantinople 

- Dans ce cas, pouvons-nous dire qu'en Ukraine, en un sens, les idéologies du monde byzantin, panhellénique et du monde russe se sont affrontées? 

- Le conflit ukrainien n'est pas un conflit d'Eglise. C'est un conflit de civilisation. En fait, l'Ukraine dans le monde moderne est une zone de contact de deux grandes civilisations. Ce conflit est profondément étranger à l’Eglise, car il n’y a aucune frontière de civilisation. Il est au-delà de ce paradigme. 

Et notre église a raison dans ce conflit, car elle est du côté des canons et des traditions. Strictement parlant, elle n'est pas impliquée dans ce conflit. Une autre chose est qu’elle subit une pression énorme, mais le paradoxe est qu’elle ne peut rien faire pour gagner. Pour ce faire, il suffit de résister au coup. Il y a un assaut de Constantinople, un assaut de l'Ukraine, un assaut de l'Occident. 

Et lorsque nous parlons de canons et de respect des traditions, nous avons déjà ici un avantage complet et inconditionnel. Parce que, pour être honnête, Constantinople joue son tapis [id est, comme au poker, joue tout ce qui lui reste !]. Il met en jeu son destin historique et son rôle dans le monde orthodoxe. 

- Et elle a totalement perdu la face. 

- Non, maintenant elle ira jusqu'au bout, et nous devons nous préparer à cela. En se préparant notamment au fait qu’à un moment donné, Constantinople disparaîtra en tant que centre de coordination de l’Orthodoxie, dans la mesure où elle perdra complètement son autorité morale et son autorité religieuse. Ensuite, l'Orthodoxie aura besoin d'un autre centre de coordination. 

-"Mais les phanariotes sont des gens intelligents, ils n'ont pas pu s'empêcher d’envisager les conséquences." Pourquoi alors ont-ils fait cela? 

- Ceci est une question ouverte pour moi. Personnellement, je crois qu’ils ont choisi ce genre de jeu dans le cadre d’un vaste jeu géopolitique. Il est très probable que tout cela a été conçu comme un prologue à la grande guerre. Il a été décidé de diviser le monde orthodoxe, ou de le désintégrer. Cependant, il est clair que cela ressemble à un suicide de Constantinople, car lorsque le monde orthodoxe reprendra ses esprits, le "Patriarche œcuménique" n'y aura plus sa place. 

- Qui se battra pendant cette grande guerre  ? 

"Ce n'est pas si important." L'essentiel, c'est que ce sera une guerre dans les territoires du monde orthodoxe. Et sa cible principale sera sans aucun doute la Russie. 

La Russie est-elle prête pour son futur rôle? 
Mikhail Nesterov. The Soul of the People
                               Mikhail Nesterov. L'âme du peuple 



"Quand pensez-vous que cette grande guerre peut commencer ?" 

- À en juger par le fait qu'ils ont lancé ce processus de désintégration maintenant, la crise dans la phase aiguë prendra un an ou deux et quelque chose devrait se produire au plus fort de cette crise. En tout état de cause, il est clair que la décision n’a pas été prise à Constantinople. 

Vous avez dit à juste titre que les évêques de Constantinople sont des personnes très intelligentes et prudentes. Ils sont bien versés dans les canons. Le même patriarche Bartholomée est docteur en droit canonique. Et si une telle personne joue son tapis si ouvertement, cela signifie que certaines garanties lui ont été données. (Plus pour lui personnellement, le patriarche Bartholoméeest une personne gravement malade.) Mais, en tant que véritable byzantin, il représente les intérêts de l’ensemble du parti hellénique. Il est fort possible qu'on lui ait promis un gain énorme, comparable à la renaissance de l'empire byzantin, à l'établissement de la domination grecque panorthodoxe. Toutefois, cela signifie que la condition de cette domination ne peut être que l’élimination de la Russie, sa désintégration ou son isolement. 

Donc il y a des plans pour la destruction de l'unité orthodoxe. 

-« Mais pourquoi ceux qui clament être les gardiens de cette unité participent-ils à la destruction de l’unité orthodoxe ? 

"Comme je l’ai dit, on leur a très probablement promis quelque chose de très sérieux." Peut-être la participation à un projet œcuménique historique qui sera mis en œuvre au cours de la prochaine décennie. Après tout, le projet d'union de toutes les confessions chrétiennes, qui a cent ans, n'a pas été retiré de l'ordre du jour. De plus, les liens étroits de Constantinople et de Bartholomée avec Rome montrent clairement qu’il n’y a plus de désaccord profond entre eux. Le seul obstacle important est la Russie, qui compte des millions de personnes, un troupeau potentiellement conservateur et « réactionnaire ». Une fois neutralisée, l'intégration deviendra réelle. Après tout, presque tous les orthodoxes vivent déjà dans l'Union européenne et leur rapprochement civilisationnel avec les Européens bat son plein. 

Pour le monde orthodoxe, ce projet sera bien pire que l'Union de Florence. Et après ses résultats, la Russie restera le seul gardien de la tradition orthodoxe. Et la question est de savoir à quel point la Russie sera prête pour ce rôle.

Version française Claude Lopez-Ginisty