Lectures : Eph. II, 14–22. Lc. VIII, 26–39. Martyrs
: Eph. VI, 10–17. Matth. X, 16–22.
VIE DES Saints Akindynos, Pégase, Aphtonius, Elpidiphore et Anempodiste
es saints martyrs étaient
dignitaires de la cour du roi de Perse Sapor II (309-379). Lorsque le roi
déclencha sa sanglante persécution contre les chrétiens, Akindynos, Pégase et
Anempodiste, tout brûlants de zèle pour la vraie foi, trouvèrent refuge dans
une demeure privée d’où ils exhortèrent les chrétiens à demeurer fermes dans la
confession du Christ Sauveur, sans tenir compte des risques qu’ils encouraient.
Ils furent arrêtés et amenés devant Sapor pour être interrogés, après avoir été
cruellement flagellés. Comme le roi blasphémait le Nom du Christ, les saints le
frappèrent de mutisme et de surdité par leur prière. Pris de pitié, ils l’en
délivrèrent, mais le tyran resta toutefois insensible à ce signe de la
puissance accordée par Dieu aux chrétiens. Il les fit étendre sur des lits de
fer brûlants, puis ordonna de les plonger dans des chaudrons remplis de plomb
fondu. Comme les saints martyrs en étaient sortis indemnes, un des soldats,
nommé Aphtonios, embrassa la foi chrétienne. Il fut décapité sur-le-champ, sans
autre forme de procès. Les saints confesseurs furent alors soumis à de nouveaux
supplices, qui n’eurent pour tout résultat que de conduire à la foi
Elpidéphore, un membre important du Sénat, et sept mille autres Perses. Ils
eurent tous la tête tranchée après avoir reçu la nouvelle naissance par le
saint baptême. Quant à Akindynos, Pégase et Anempodiste, ils furent jetés dans
une fosse pullulant de toutes sortes d’animaux sauvages ; mais préservés
de nouveau par la Grâce divine, ils conduisirent la propre mère du roi à la
vraie foi. C’est en sa compagnie qu’ils reçurent la couronne du martyre avec
vingt-huit autres de leurs compagnons.
VIE DES Saints
Attique, Agapios, Eudoxe, Marin, Océan, Eustrate, Captérios et leurs compagnons
Soldats dans la ville de Sébaste,
sous le règne de Licinius (vers 315), ces saints martyrs encourageaient les
membres de l’armée à embrasser la foi, ou à y persévérer s’ils étaient déjà
chrétiens et étaient tentés de la renier. Ils furent arrêtés, et après avoir
été interrogés par Auxanon, le gouverneur de la ville, ils furent livrés au
gouverneur Marc Agricolaos, qui les fit torturer par Marcel, le chef de la
garnison. Après leur avoir frappé le dos et le ventre à coups de nerfs de bœuf,
les soldats leur arrachèrent les dents. Le duc Marcel s’adressa alors à saint
Cartérios : « C’est toi seul qui a détourné le peuple l’engageant à
ne plus se soumettre à l’empereur. » Le martyr répondit : « Je
n’ai pas prescrit au peuple de se révolter contre l’empereur, mais d’aller vers
le Christ, le Roi éternel de toutes choses. » Styrakios et Tobie
confessèrent à leur tour la vraie foi, puis ils furent condamnés à périr par le
feu avec leurs compagnons.
Tropaire du dimanche, ton 7
Pазрyши́лъ ecи́
Кресто́мъ Tвои́мъ сме́рть, отве́рзлъ ecи́ разбо́йнику pа́й, мироно́сицамъ
пла́чь прело-жи́лъ ecи́ и aпо́столомъ проповѣ́дати повелѣ́лъ ecи́, я́ко
воскре́слъ ecи́, Xpистé Бо́же, да́руяй мípoви вéлiю ми́лость.
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Tu as détruit la mort par Ta Croix, Tu as ouvert le paradis
au larron, Tu as transformé le
pleur des myrophores, et ordonné à Tes Apôtres de prêcher que Tu es
ressuscité, Christ Dieu,
accordant au monde la grande miséricorde.
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Tropaire des saints martyrs, ton 2
Страстоте́рпцы
Гócподни,
блaже́нна
земля́
напи́вшаяся
кровьми́
ва́шими,
и
свя́та
селе́нiя
прiи́мшая
тѣлеса́
ва́ша:
въ
три́знищи
бо
врага́
побѣди́сте,
и
Xриста́
со
дерзнове́нiемъ
проповѣ́дасте:
Tого́,
я́кo
блáга,
моли́те
спaсти́ся,
мо́лимся,
душа́мъ
на́шимъ.
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Heureuse la terre
arrosée de votre sang, athlètes du Seigneur ! Saintes les demeures qui
ont accueilli vos âmes ! Car, dans l’arène, vous avez vaincu l’ennemi et
prêché courageusement le Christ. Suppliez-Le, nous vous le demandons,
puisqu’Il est bon, de sauver nos âmes.
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Kondakion des saints martyrs, ton 2
Блaгочести́выя
и
бoгонóсныя
мýчeники,
я́кo
на
земли́
oста́вльшыя
вся́,
прiя́лъ
еси́
въ
наслажде́нiе
блaги́хъ
Tвои́хъ
и_упокое́нiе,
Aкiнди́на,
Пига́сiа,
Aнемподíста:
съ
ни́миже
Aфѳо́нiа,
и Eлпiдiфо́ра
же,
еди́не
сы́й
преблaгíй.
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Tu as reçu, Toi le seul
Bon, dans la jouissance de Tes biens et Ton repos, les pieux et théophores
martyrs Akindynos, Pégase, Anempodiste et avec eux Aphtonios et Elpidiphore,
comme ayant tout laissé sur terre.
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Kondakion du dimanche, ton 7
Не ктому́ держа́ва смéртная воз-мо́жетъ держа́ти человѣ́ки; Христо́съ бо
сни́де, сокруша́я и разоря́я си́лы ея́. Cвязу́емъ быва́етъ а́дъ, пpоpо́цы
согла́сно ра́дуются: предста́, глаго́-люще, Спа́съ су́щымъ въ вѣ́рѣ,
изыди́те, вѣ́рніи, въ воскресéніе.
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Désormais l’empire de la mort ne peut retenir les mortels, car le
Christ y est descendu pour briser et défaire sa puissance. L’enfer est
enchaîné, les prophètes jubilent, disant d’une seule voix : « Il est venu, le
Sauveur, pour ceux qui ont la foi ; fidèles, allez à la rencontre de la Résurrection
! »
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HOMÉLIE DE ST JEAN
CHRYSOSTOME SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR
« Mais maintenant que vous êtes
dans le Christ Jésus, vous qui étiez autrefois éloignés, vous avez été
rapprochés par le sang de ce même Christ. Car c'est Lui qui est notre paix, Lui
qui des deux choses en a fait une seule, détruisant dans Sa chair le mur de séparation,
leurs inimitiés ». Voilà donc cette grande chose, dira-t-on ? C'est notre
entrée dans la société des Juifs? Que dis-tu? Tout ce qui est au ciel et sur la
terre a été restauré et tu viens maintenant nous parler des Israélites? Oui,
dit Paul, car les premières choses ont besoin de la foi pour être admises;
celles-ci se voient par les « faits eux-mêmes. Mais maintenant que vous êtes en
Jésus-Christ, vous qui étiez autrefois éloignés, vous avez été rapprochés ». —
« Eloignés, rapprochés»: c'est le fait du seul libre arbitre. « Car c'est Lui
qui est notre paix, Lui qui des deux choses en a fait une seule ».
Qu'est-ce à dire : « Des deux
choses une seule?» Il ne veut pas dire qu'il nous ait conféré la même noblesse [que les Juifs], mais bien qu'Il nous a promus avec ceux qui
en étaient revêtus déjà, à une noblesse plus haute... D'ailleurs, le bienfait a
été plus grand en ce qui nous touche. Les Juifs avaient reçu des promesses, ils
étaient tout près: nous, rien ne nous avait été promis, et nous étions plus éloignés.
C'est pourquoi Il dit: «Et les gentils, à glorifier Dieu pour Sa miséricorde
».(Rom. XV, 19.) Dieu avait promis aux Israélites, mais ils se montrèrent
indignes : à nous, il n'avait rien promis, nous étions même étrangers; nous
n'avions rien de commun avec eux, et Il nous a réunis, non pas en nous
rapprochant des Juifs, mais en formant d'eux et de nous un seul corps. Je
recourrai à un exemple : Supposons deux statues, l'une d'argent, l'autre de
plomb; on les fond toutes deux; et deux statues d'or sortent du moule. C'est
ainsi que Dieu a fait de deux choses une seule. Autre exemple : Soit un esclave
et un fils adoptif, l'un et l'autre coupables d'offenses; l'un proclamé enfant
par le héraut, l'autre fugitif et ne connaissant pas même son père. Qu'après
cela tous deux deviennent héritiers et enfants légitimes. Les voilà portés à la
même dignité : ils sont devenus une même chose, l'un venant de plus loin,
l'autre de plus près, et promu seulement à la qualité de légitime qui lui
manquait avant l'offense.
« Détruisant le mur de séparation
». Ce que c'est que ce mur de séparation, Il l'explique en disant: «Leurs
inimitiés dans sa chair ». — « Abolissant par sa doctrine la loi des préceptes
». Selon quelques-uns, le mur de séparation, c'est la loi : alors Paul aurait
appelé la loi ainsi parce qu'elle ne permettait pas aux Juifs d'avoir des
rapports avec les païens... Quant à moi, je ne le pense pas : je pense qu'Il
appelle ainsi la haine qui est comme une cloison mitoyenne qui nous sépare de
Dieu, ainsi que le prophète dit : « Est-ce que vos péchés ne s'élèvent pas
entre vous et moi? » Et c'est à bon droit ; car c'était bien une sorte de mur,
en effet, que la haine qui séparait Dieu des Juifs et des païens. Tant que la
loi subsista, cette haine, loin de diminuer, ne faisait que s'accroître. « La
loi », est-il écrit, « produit la colère ». (Rom. IV, 15.) Comme dans cet
endroit, en disant : La loi produit la colère, il n'entend pas la loi
absolument, mais la loi, quand nous la transgressons : de même ici, II l'appelle
mur de séparation, à cause de la haine produite par les infractions. La loi
était une cloison; mais une cloison de sûreté, comme un rempart. Ecoutez encore
ces paroles du prophète : « J'ai mis un rempart autour de lui ». (Isaïe, V, 2.)
Et ailleurs : « Tu as détruit son rempart, et tous ceux qui passent sur la
route la vendangent». (Ps. LXXIX, 13.)
C'est donc bien une cloison de
sûreté. Ailleurs « Je renverserai son rempart, et il sera foulé aux pieds ». Et
encore : « Il a donné la loi pour protection ». (Isaïe, V, 5, et VIII, 20.) Et
enfin : « Faisant miséricorde et justice, le Seigneur a fait connaître ses
jugements à Israël ». (Ps. CII, 6, 7.) Mais ce mur de séparation, au lieu de
rester une défense; devint un obstacle qui les séparait de Dieu. Tel fut ce mur
de séparation qui avait commencé par être un rempart. Comment fut détruit ce
mur, Paul l'indique lorsqu'il ajoute : « La haine dans sa chair ». — «
Abolissant la loi des préceptes ». Comment? En y mettant son cachet, et en
détruisant ainsi la haine. Mais ce n'est pas seulement par là qu'Il fit cesser la haine, c'est encore par l'observation de la
loi. — Eh quoi ! acquittés de notre précédente infraction, nous voilà donc
obligés de nouveau à l'observation ? —
C'eût été remettre les choses dans leur état; mais la loi même, Il
l'abolit : « Abolissant par Sa doctrine la loi des préceptes ». O charité ! Il
nous a donné une loi, afin que nous l'observions; puis, comme nous ne l'avons
pas observée, au lieu de nous punir, Il a été jusqu'à abroger la loi.
Sur
le site Orthodoxie.com paraît quotidiennement, sous la rubrique « VIVRE
AVEC L’ÉGLISE »,
la vie du saint commémoré avec son tropaire et son kondakion, ainsi que la
lecture de l’Évangile du jour et un commentaire de saint Théophane le Reclus.