"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 22 mai 2010

L'Eglise Orthodoxe d'Estonie (3)


Icon of all Estonian Saints

III. CRÉATION DU VICARIAT DE RIGA

En collaboration avec la venue de l'empereur Nicolas Ier sur le trône, le gouvernement russe a commencé à accorder plus d'attention aux communautés de vieux croyants de la région de la Baltique. Membres du Saint Synode, le métropolite Séraphin (Glagolevsky) de Saint-Pétersbourg et de Novgorod fut chargé d'envisager la possibilité de créer un nouveau diocèse sur le territoire des provinces de Livonie et de Courlande (Kurzeme) avec une cathèdre épiscopale à Riga. L'archevêque de Pskov fut prié de fournir des données sur la situation et le nombre de population orthodoxe sur ces territoires. Le petit nombre de paroisses orthodoxes à cette époque, l'absence de monastères et la pénurie d'argent forcèrent le Saint-Synode d'adresser au tzar une requête pour établir non pas une cathèdre indépendante à Riga, mais un Vicariat à Riga sous l'autorité du diocèse de Pskov. Nicolas I accorda son consentement.

Le premier évêque de Riga Irinarque (Popov, 1790-1877) était une personne très érudite: il parlait plusieurs langues étrangères, était diplômé de l'Académie théologique de Saint-Pétersbourg en tant que Maître ès Théologie, il servit dans les ambassades de Russie à Milan, Florence, Rome et Athènes. Avant de nommer un évêque, normalement, le Saint-Synode préparait une instruction spéciale - un règlement sur les nouvelles activités. Cette instruction fut aussi écrite pour Irinarque. Les paragraphes sur les Vieux Croyants et les relations avec les personnes d'autres religions étaient soulignés: le vicaire de Riga était censé devenir un grand missionnaire.


Bishop of Riga Irinarch (Popov)


Vladika Irinarque arriva à Riga le 6 Novembre 1836, et après la réception officielle, les activités du Vicariat de Riga commencèrent sur le nouveau site. La première attention de cet ecclésiastique de haut rang, fut consacrée aux offices du culte, il exigeait un grand dévouement à cette mission, il était sûr que la prière et le prêche pouvaient convaincre ceux qui doutaient. Dans les relations avec les Vieux Croyants, il avait une politique très prudente, étant convaincu que tout bruit excessif ou toute mesure radicale pourrait intensifier l'attitude négative vis-à-vis de l'Eglise orthodoxe. Pendant l'apostolat d'Irinarque, les premiers mouvements de conversion des paysans luthérienne - Lettons et les Estoniens - à la religion orthodoxe commencèrent. La principale cause de ce mouvement fut la dure vie de la population dans la région, en particulier en 1838-1840, durant les années de mauvaises récoltes. L'indifférence des propriétaires et des autorités envers les paysans affamés, des rumeurs sur l'éventuelle réinstallation dans d'autres régions en Russie, poussèrent le peuple à s'adresser à l'évêque Irinarque pour demander de l'aide. Il les écouta très attentivement, et il aida les démunis. Voyant avec quelle délicatesse il étaient reçus par ce prêtre orthodoxe, le nombre de visiteurs augmenta. Ils commencèrent à s'inscrire pour l'immigration et la conversion à l'orthodoxie. Tout cela engendra l'hostilité des autorités locales dirigées par le baron gouverneur-général Palen. Un tel comportement des paysans fut interprété comme une émeute, le général-gouverneur Palen accusa l'évêque Irinarque de l'avoir incitée, et en 1841, il fit une demande pour rejeter le haut prélat orthodoxe de Riga, voyant en lui une menace pour la religion luthérienne, ainsi que pour la noblesse allemande dans la région de la Baltique. La requête reçut une réponse positive et l'évêque Irinarque quitta Riga.

Le 4 Octobre 1841, une nouvel évêque de Riga fut nommé - il était le recteur de l'Académie théologique de Moscou, l'archimandrite Philarète (Goumilevsky, 1805-1866).

Bishop Philaret (Gumilevsky)

En dépit de la prudence de Philarète la tension entre lui et les autorités locales fut ressentie dès le début. Le gouverneur-général Palen et le chef de la gendarmerie Benkendorf avaient peur de voir les événements de 1841 se reproduire. Le vicaire épiscopal de Riga, voyant les possibilités d'élargir son troupeau, promut la traduction de certains livres liturgiques dans les langues lettone et estonienne. La connaissance des langues locales fut un de ses sujets de préoccupation particulier. Dans un délai très court les langues devaient être étudiées et les prêtres devaient les utiliser pour les offices. Vladika Philarète lui-même, maîtrisait aussi bien l'estonien que le letton, il participa personnellement à l'édition des livres traduits et vérifia les compétences linguistiques des prêtres. En 1846, le tsar Nicolas I approuva la décision du Saint Synode pour la création de l'école de théologie de Riga, école qui était censée préparer des prêtres pour le Vicariat de Riga.

En 1844, une autre pénurie de récolte eut lieu dans les provinces de Livonie et d'Estonie. Elle provoqua une nouvelle période de conversion. En 1845-1846, l'évêque Philarète et le clergé du Vicariat agirent très énergiquement et dès que de nouveaux volontaires pour la conversion apparaissaient, ils envoyaient immédiatement une église de campagne, un prêtre, un lecteur et chantre. Depuis Octobre 1845 Derpt (Tartu) devint le centre de conversion orthodoxe, là, la surveillance des autorités locales était beaucoup moins intense qu'à Riga. Du 19 Septembre au 11 Octobre, 2533 paysans estoniens ont présenté leurs demandes pour se convertir à l'orthodoxie. Avec l'arrivée à Derpt du deuxième prêtre, le Père Paul Nevdachine, il devint possible d'avoir des cultes publics en estonien. Le mouvement de conversion fut contagieux: en 1845, le culte public en estonien commença à Räpina et Mustvee; en 1846 à Võru, Sangaste, Põltsamaa et Viljandi. En 1845, en tout, 9519 paysans de Livonie se tournèrent vers l'orthodoxie. Vladika Philarète prit certaines mesures visant rechercher de bons candidats pour devenir prêtres parmi les Estoniens. Les premiers d'entre eux étaient Jean Kolon et Cyprien Sarnet.

Version française Claude >Lopez-Ginisty
d'après

Hésychie (154)



Si l'inconnu t'effraie
Sache qu'il est
Dans les mains de Dieu
Au cœur de ta prière

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Eglise orthodoxe d'Estonie

Visite d'une église orthodoxe estonienne

vendredi 21 mai 2010

L'Eglise Orthodoxe d'Estonie (2)


Icon of all Estonian Saints

II. Dans le cadre de l'Empire russe

La Guerre du Nord a eu un effet majeur sur la vie de la population du littoral de la Baltique et a causé de nombreuses réformes. Même avant le Traité de paix de 1721 de nouvelles églises orthodoxes ont commencé à émerger pour répondre aux besoins des populations locales ainsi que des militaires. Au moment où Tartu a été capturée par les troupes russes en 1704 il n'y avait pas là d'églises orthodoxes, alors le comte Cheremetiev a émis un décret demandant la restitution sur l'ex église luthérienne de Saint-Jean, où la Divine Liturgie eut lieu à l'occasion de la victoire de l'armée russe; y assista par l'empereur Pierre Ier. A Reval, le gouverneur général des provinces de Livonie et d'Estonie, le maréchal Alexandre Menchikov, a fait de même pour la restitution de l'Eglise Saint-Michel de l'ancienne garnison suédoise, église, qui était située dans l'ancien couvent cistercien. L'église a reçu l'icône du Grand Martyr Théodore Tiron et l'église prit le nom de Saint-Théodore.

TALLINN. Church of the Nativity of the Mother of God
Eglise de la Nativité

Les forces terrestres à Tallinn ont obtenu leur propre église en bois de la Nativité de la Sainte Mère de Dieu. Cette église a reçu une copie de l'icône de la Mère de Dieu de Kazan, et l'ancienne icône portable de l'armée du même modèle. En public, l'église prit le nom de Kazan. Pour la Marine l'impératrice Anne ordonna de construire une église en bois au Port de Tallinn. L'église fut consacrée sous le double patronage de sainte Anne la prophétesse, sainte patronne de l'impératrice et de saint Siméon le Théodoque. L'argent pour sa construction a été donné par les marins, et selon la légende, l'église a eu pour fondations le fond d'un navire qui avait échoué sur le rivage.

Il pourrait sembler qu'avec l'annexion de l'Estonie à l'Empire russe, l'orthodoxie, appuyée par un Etat orthodoxe, serait devenue une religion d'état, mais l'Eglise elle-même ne chercha pas à faire usage de la violence, et l'état très souvent ne lui apportait aucun soutien. Au contraire, pour des raisons politiques, on offrit à l'aristocratie allemande des privilèges exclusifs.

Pendant les premières années après la guerre du Nord, les églises orthodoxes ont été régies par le locum tenens patriarcal, le métropolite Stéphane (Yavorsky), mais en Mars 1725 les paroisses des provinces de Livonie et d'Estonie ont été remises au diocèse de Pskov dirigé par l'archevêque Théofane (Prokopovitch). L'éloignement du centre du diocèse et les particularités de la situation de la population orthodoxe dans l'environnement hétérodoxe rendaient la vie de paroisse très difficile. La région de la Baltique a été gravement à court de prêtres parlant les langues locales. Le niveau d'éducation de ceux qui ont servi dans les églises a été plutôt faible. Pour éviter tout malentendu, les évêques de Pskov ont dû très souvent mettre par écrit beaucoup de directives détaillées pour les différentes cérémonies ou même faire des visites spéciales pour "instruire" sur place.

En 1764, les paroisses de la province d'Estonie ont été remises au métropolite de Saint-Pétersbourg. En vue d'assurer le contrôle direct, un nouveau bureau du Conseil de l'Estonie a été créé. Les métropolites de Saint-Pétersbourg, accablés par les problèmes de la capitale, se sont rendus en Estonie deux fois seulement: en 1783, le métropolite Gabriel (Petrov) et en 1863, le métropolite Isidore (Nikolsky), qui a consacré une nouvelle église à Weisenstein (Paide), le 8 Septembre et a servi une Liturgie dans l'Église de la Transfiguration de Reval le 10 Septembre.

En 1817, le Vicariat de Reval du diocèse de Saint-Pétersbourg a été créé. Les évêques vicaires ont directement administré les paroisses orthodoxes en Estonie du nord, mais ils résidaient dans la capitale et visitaient très rarement le Vicariat.

Parmi les ecclésisatiques de Reval, il y eut certains évêques éminents, tels que le hiérarque saint Philarète (Drozdov), plus tard métropolite de Moscou, prédicateur et théologien, homme d'État et ascète; le métropolite de Saint-Pétersbourg, Grégoire (Postnikov) et Nicanor (Klementievsky) ainsi que le saint archevêque Nicolas (Kasatkin), Illuminateur du Japon.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Николай Японский
Saint Nicolas Illuminateur du Japon

Hésychie (153)



Tu ne pries jamais seul
Ton saint patron
Et ton ange gardien
Te soutiennent dans ta prière

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Chant Byzantin

jeudi 20 mai 2010

L'Eglise Orthodoxe d'Estonie (1)


Icône de tous les saints d'Estonie


I. ORIGINE de l'orthodoxie en Estonie

Notre histoire n'a pas conservé tous les détails de l'origine de l'orthodoxie en Estonie et dans l'ensemble de la région de la Baltique. La proximité de la Russie, de villes comme Novgorod, Pskov, Polotsk et d'autres ont eu un effet illuminateur sur les païens et les idolâtres qui habitent la côte de la mer Baltique. Les premières preuves documentaires de l'avènement de l'orthodoxie en terre estonienne datent du XIIe siècle, mais, sans aucun doute, elle a été fermement établie en 1030 avec la fondation de la ville de Yuryev (Tartu) par le prince russe Yaroslav le Sage.


La propagation de l'orthodoxie ne fut pas très grande, cependant, elle toujours été un Évangile de paix et de fraternité pour le peuple, et seuls ceux qui exprimèrent leur souhait d'accepter le saint baptême se joignirent à elle. Il est bien connu que déjà dans la première moitié du XIIe siècle dans les diocèses de Novgorod et de Pskov, il y avait des règles à suivre que l'on mentionnait aux Estoniens qui devaient être baptisés. Il fut prescrit par Nifont, l'évêque de Novgorod (1130-1156), de catéchiser Estoniens 40 jours avant la cérémonie du baptême. Le développement de relations étroites et de bon voisinage entre les Estoniens et les Russes et la propagation de l'orthodoxie dans la région de la Baltique furent suspendues par l'invasion des chevaliers allemands au début du XIIIe siècle.

Mais néanmoins l'orthodoxie ne pouvait pas disparaître complètement. Au cours de la seconde moitié du XIIIe siècle des relations commerciales furent établies entre l'Est et l'Ouest. les marchands russes s'installèrent dans les villes de la Livonie y établissant leurs propres bureaux. La condition indispensable pour la conclusion d'accords commerciaux fut la construction d'églises orthodoxes.

A Reval (Tallin) la colonie russe avec sa propre église orthodoxe était située dans la rue Morskaya (de la mer) à côté de la Petite Porte de la Mer. Au début du XVe siècle, avec la renaissance du commerce, la population russe dans la ville grandit considérablement, et les marchands de Pskov et Novgorod installés dans la zone proche de de la rue Vene (=russe, en estonien) , où l'église de Saint-Nicolas fut érigée.

A Derpt (Tartu), il y avait deux églises orthodoxes: l'église Saint-Nicolas et l'église du Grand-Martyr Georges, l'une pour les habitants de Novgorod, et l'autre pour ceux de Pskov. L'église Saint-Georges, en dépit de la résistance des dirigeants allemands et du clergé catholique, conserva propre système d'auto-administration et devint le centre de la vie religieuse des croyants orthodoxes. En 1472, le prêtre Isidore et 72 chrétiens orthodoxes furent noyés dans les trous de glace de la rivière Emajõgi pour avoir refusé d'adopter le catholicisme romain.

Le prêtre de l'église Saint-Georges, présommé Jean, réussit à échapper au sort de ses correligionnaires. Il quitta la ville et fonda le monastère des Grottes du district de Pskov, en devenant higoumène sous le nom d'Iona. Le cloître eut un grand effet sur la propagation de l'orthodoxie dans le sud-ouest de l'Estonie, notamment sous l'higouménat de Corneille. La renommée des ascètes de ce monastère attira les habitants de la côte du lac Peïpous qui vinrent au monastère. De retour à la maison le peuple parlait de la Sainte Foi, des miracles et de la vie austère des ermites. Quelques paysans fuirent la brutalité et la tyrannie de leurs propriétaires, et trouvèrent refuge dans le monastère, adoptèrent l'orthodoxie et y restèrent pour la vie.

Au milieu du XVIe siècle la guerre de Livonie éclata: la Russie s'efforça de parvenir à la côte de la Baltique. À la suite des hostilités, la majeure partie du territoire estonien vint sous la domination russe. De nouvelles églises apparurent sur les terres occupées. Narva avait deux d'entre elles: l'une dans la forteresse et l'autre dans la ville, et en 1570 la cathédrale épiscopale avec son centre de Yuryev (Tartu) fut créée. "Est arrivé à Novgorod le seigneur de Moscou Corneille le Nouveau de la ville de Yuryev en Livonie". Ces données sont mentionnées à la fois dans les chroniques de Novgorod et dans les écrits du légat du pape Grégoire XIII, le jésuite Antoine Possevin. On ne sait pas combien de temps Corneille resta à la tête de la cathédrale épiscopale. Dans les chroniques du monastère des grottes de Pskov, il y a une mention sur la date de son décès - le 5 Février, et son titre - saint évêque de Yuryev et Viljandi. L'évêque Savvas est considéré comme son successeur.

Les conséquences de la guerre de Livonie furent un grand malheur pour la Russie. La Livonie cessa d'exister et ses territoires furent répartis entre la Suède et la Pologne. La population russe a dû quitter la Livonie en conformité avec les traités de paix. Le clergé a quitté le pays avec les colons et les troupes emportant les icônes et les autres objets de valeur de l'église. L'évêque de Yuryev et Viljandi quitta Derpt en 1582, et sa cathédrale fut détruite. Les églises orthodoxes devinrent désertes et au début du XVIIIe siècle l'église Saint-Nicolas de Reval était la seule église en fonctionnement sur le territoire de l'Estonie, mais même celle-ci n'était ouverte que sporadiquement, principalement pour les marchands venus de Russie et les quelques croyants orthodoxes résidant dans la ville à cette époque.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
http://www.orthodox.ee/indexeng.php?d=history/history

Hésychie (152)



Il n'est aucune faille
Dans l'amour inconditionnel
Que Dieu prodigue à tous
Pas même ta réticence et ton oubli

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Sur le blog de Maxime: Mémoire du Génocide du Pont-Euxin


Lire l'article complet

Le déracinement des Grecs du Pont est l'un des plus grands crimes de l’histoire humaine. Après 27 siècles de vie, un peuple a été expulsé de ses terres, abandonnant foyers paternels, maisons, églises, terres des ancêtres pour s'installer sur les littoraux de la Grèce.
Le génocide en Asie Mineure, autant que dans le Pont constitue l'une des pages historiques les plus tragiques de l'histoire des Grecs. Le coût humain a été conséquent : on estime à près d'un million le nombre de vies perdues dans la région d'Asie Mineure durant la période 1914-1924.
L'année 1922 a été la plus tragique. Le génocide a été reconnu par deux fois par le Parlement grec : la première fois en 1994, il reconnaît le génocide des Grecs du Pont et adopte la date du 19 mai comme journée de mémoire du génocide pour la période 1916-1923. Cette date correspond à l'arrivée de Kémal Atatürk à Samsun, soit au début de la conquête du Pont. La seconde fois, en 1998, le Parlement reconnaît le génocide pour l'ensemble de l’Asie Mineure et adopte comme journée de mémoire le 14 septembre.



+

mercredi 19 mai 2010

La Chasteté & la Pureté


Tout homme
qui aime la pureté
et la chasteté,
devient
le temple de Dieu.

Saint Ephrem le Syrien

+

Il est aussi honteux
pour les amants de la chair et du ventre
de rechercher les choses spitituelles,
que pour une prostituée de parler de chasteté.

Saint Isaac le Syrien

+

La chasteté
est le nom commun
de toutes les vertus.

Saint Jean Climaque

+

Offre au Seigneur
La faiblesse de ta nature,
reconnaissant pleinement
ta propre impuissance,
et imperceptiblement,
tu recevras le don de la chasteté.

Saint Jean Climaque

version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
http://www.monachos.net/content/patristics/patristic-quotations


Les Bulgares croient dans le pouvoir miraculeux des icônes…


Jalousement conservée et protégée au fil des siècles, la foi chrétienne du Bulgare reste toujours une source de lumière et d’espoir par temps de bonheur comme de souffrances. C’est la foi chrétienne qui nous oblige à nous relever et à continuer le chemin en dépit des obstacles et des épreuves. Et c’est l’amour de Dieu qui habite la conscience des chrétiens orthodoxes en quête du salut et de l’harmonie spirituelle. Les Bulgares sont profondément attachés à la Vierge Marie ainsi qu’à tous les saints, considérés comme les patrons célestes de notre peuple. C’est à eux qu’ils adressent leurs prières. D’après le théologien Darin Alexiev, auteur de l’ouvrage « les Icônes les plus célèbres de Bulgarie », proposé en version bulgare et anglaise, la religion orthodoxe porte une véritable vénération aux icônes et aux personnages qu’elles incarnent.



« L’album des icônes les plus célèbres de Bulgarie fait le descriptif de 17 icônes qui ne sont pas les seules connues en Bulgarie. On y retrouve les effigies très connues de la Vierge, exposées dans les monastères de Rila, Bachkovo et Troyan. Mais on mentionne pour la première fois l’icône miraculeuse de Saint Michel Archange de la ville de Lovech, mais aussi de l’icône de Saint Georges de Yambol qui aurait guéri 250 personnes, souffrant de troubles psychiques. L’ouvrage présente également les icônes miraculeuses de Saint Georges à Nevrokop, ainsi que celle de Saint Jean l’Apôtre de la ville de Karnobat dont l’histoire est liée au mouvement de libération nationale de la Bulgarie ».
Darin Alexiev attire notre attention sur le fait significatif du nombre des icônes miraculeuses pour un petit pays comme la Bulgarie ».



« Il suffit de mentionner ce qui s’est produit en 1995, lorsqu’en Bulgarie est arrivée depuis Montréal l’icône miraculeuse de la Sainte Vierge. Il était prévu qu’elle reste trois jours, mais en réalité elle a quitté la Bulgarie au bout d’une semaine. Elle était accompagnée par Josef Munos
qui a dit à l’époque que la Bulgarie était le pays que la Vierge aimait tout particulièrement. Je rappellerai aussi l’affaire des infirmières bulgares emprisonnées en Libye. Alors, les trois icônes de la Vierge ont été rassemblées au même endroit et des centaines de fidèles se sont recueillis devant elles pour une prière. Par la suite la diplomatie a beaucoup joué, la France est intervenue, et nos infirmières ont été libérées ».

Ces dernières années, ils sont de plus en plus nombreux ceux qui se tournent vers Dieu implorant sa clémence et l’allégement de leurs souffrances. On peut même voir des personnes qui passent la nuit dans les églises auprès des icônes miraculeuses avec l’espoir que Dieu entendra leurs prières.
« Qu’il soit Bulgare ou étranger, l’être humain se tourne vers Dieu en cas de besoin, conclut son récit Darin Alexiev. – Et s’il est sincère, sa prière est entendue et l’on peut dire que la joie que procure la foi est due à notre communion avec Dieu ».

Darina Grigorova
in
Radio Bulgarie

Hésychie (151)



C'est parce qu'Il est homme
Et qu'Il a connu ta condition
Que le Christ-Dieu t'écoutera
Lorsque tu Lui diras ta détresse

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

La prière orthodoxe dans le quotidien des Bulgares…

© Photo: Darina Grigorova

Les Bulgares invoquent Dieu le plus souvent pour demander la santé.
La vie n’étant pas toujours un long fleuve tranquille, une grande partie des Bulgares viennent se recueillir dans les églises à la recherche d’un réconfort et d’un soulagement de leurs peines. Certains demandent même au curé de service de dire une messe en leur faveur. Mais l’on ne franchit pas les portes de l’église uniquement quand on a du chagrin, on partage aussi avec Dieu les bonnes nouvelles ou les événements heureux de notre existence. D’après les canons de l’Eglise orthodoxe bulgare, la prière est une des obligations premières du bon chrétien, que l’on retrouve dans la Bible sous forme d’un précepte : « Priez tout le temps! ». Ce qui ne signifie pas passer toutes ses journées entre les murs d’une église, loin de là, mais d’intégrer les instants de prière dans notre quotidien, comme nous le suggère le père Clément Harizanov de l’église de la Dormition de la Vierge à Sofia :
« Impossible de donner une définition exacte de la prière, car c’est à la fois un acte et une attitude de communion avec Dieu, un moment d’intimité qui n’est pas partagé avec les autres. La prière c’est un entretien de l’âme avec Dieu, un lien invisible entre l’homme et le monde spirituel. L’homme est créé à l’image de Dieu ce qui explique cette recherche permanente de l’être humain de la proximité du Créateur. D’où les différentes types de prières - la prière d'intercession (pour demander un bienfait pour quelqu'un ou soi-même), la prière de confession, et la prière de gratitude. Mais nous prions surtout lorsque le malheur nous tombe sur la tête, et les mots viennent tous seuls, invoqués par la douleur et la souffrance du moment. »
Le livre des prières de l’église orthodoxe contient des psaumes « thématiques » suivant les événements heureux ou malheureux qui émaillent l’existence des humains. D’après le père Clément Harizanov, les prières envahissent l’âme de l’être qui les récite, et l’église a institué différents modèles et catégories en fonction des circonstances. Telle la prière dite « sensée », qui nous engage à réfléchir mûrement sur le sens de chaque mot prononcé et à transmettre son message au cœur. Dieu apprécie et récompense l’effort de l’homme et il accepte chacune de nos prières pour peu qu’elle soit sincère et profonde. Alors soyons honnêtes avec nous-mêmes ; ce n’est pas parce que nous allons aligner de belles phrases qu’il en résultera une vraie prière, telle que seul le cœur peut l’exprimer…Parlons peu mais parlons bien ! Tel est le conseil que nous donne le père Clément Harizanov qui pense aussi que la prière est le principal critère qui permet de juger de notre identité chrétienne. Et il nous rappelle qu’il fut un temps où les fidèles se disaient en guise de bonjour quand ils se croisaient dans la rue: « Où en es-tu avec tes prières ? » De nos jours, les choses sont bien différentes :
« L’homme moderne n’est pas trop enclin à la prière…Déjà il n’a pas le temps, il court toujours. Et puis le fait de prier alimente pas mal de préjugés. La prière est très souvent perçue comme un moment de faiblesse, d’égarement, quand on ne sait pas comment régler ses problèmes, d’aucuns y voient même une forme de laisser aller, un déni de réponse. Or c’est faux, dans notre église orthodoxe la prière est considérée comme une action de l’esprit, un élan de spiritualité, un retour à Dieu. La prière comme le carême sont les deux ailes de la foi…Le Bulgare n’a pas l’habitude de prier, car sa culture spirituelle bat de l’aile, tout simplement… »
Si vous demandez à un Bulgare quel est l’objet de sa prière, la réponse dans la grande majorité des cas sera la santé. Le Bulgare adresse sa prière à Dieu en espérant qu’il lui apportera une belle santé. Et pourtant, il ne s’agit pas nécessairement de demander ou d’espérer obtenir quelque chose en échange des quelques mots dévots prononcés. L’explication du père Clément Harizanov :
« Il est particulièrement important que la journée d’un chrétien commence et s’achève sur une prière. Ce n’est pas par hasard si dans le livre des prières on retrouve des prières du matin et du soir. Lorsqu’on prie le matin, on recharge ses batteries en spiritualité et le soir, on apporte la paix à son âme. Et on prie Dieu de nous pardonner nos erreurs ou gestes déplacés. Tout chrétien qui se respecte a pour moi une double « nationalité », celle du Royaume de Dieu et celle de la vie sur terre et il doit remplir ses obligations et honorer ses engagements, quels qu’ils soient… »

Darina Grigorova
Version française: Sonia Vasséva
in
Radio Bulgarie

mardi 18 mai 2010

Saints martyrs de Lituanie Antoine, Jean et Eustathe


Fête le 14 avril

Les saints martyrs Antoine, Jean et Eustathe étaient des frères qui ont souffert pour le Christ sous le Grand Prince lituanien Olgerd (1345-1377). Le prince fut marié à la princesse orthodoxe Maria Yaroslavna (+ 1346). Il fut baptisé, et pendant la durée de vie de sa femme, il accueillit la prédication du christianisme. Deux frères, Néjilo et Koumèts, reçurent le baptême du prêtre saint Nestor, et ils reçurent les noms d'Antoine et de Jean. Et à la demande de Maria Yaroslavna une église orthodoxe fut construite à Vilnius (Vilna).

Après la mort de son épouse, le prince Olgerd a commencé à soutenir les prêtres païens adorateurs du feu, et a débuté une persécution contre les chrétiens. Saints Jean et Antoine s'efforcèrent de ne pas faire étalage de leur christianisme, mais ils n'observèrent pas les coutumes païennes. Ils ne coupèrent pas leurs cheveux comme les païens, et aux jours de jeûne, ils ne mangeaient pas d'aliments interdits.

Le prince soupçonna bientôt les frères, il les interrogea et ils s'avouèrent chrétiens. Alors il exigea qu'ils mangent de la viande (c'était un jour de jeûne). Les saints frères refusèrent, et le prince les enferma en prison. Les frères passèrent toute une année derrière les barreaux. Jean pris peur à cause de la torture imminente et il déclara qu'il obéirait à toutes les exigences du Grand Prince. Olgerd, enchanté, fit relâcher les frères et les fit venir vers lui.

Mais Antoine n'avait pas trahi le Christ. Quand il refusa de manger de la viande un jour de jeûne, le prince l'enferma de nouveau en prison et le soumit à des tortures brutales. L'autre frère resta libre, mais les chrétiens et les païens le considéraient comme un traître et ne voulaient rien avoir à faire avec lui.

Se repentant de son péché, Jean alla trouver le prêtre Nestor et le pria de demander à son frère de lui pardonner. "Quand il confessera ouvertement le Christ, nous serons réconciliés," répondit Antoine. Un jour, tout en servant le prince au bain, saint Jean lui parla en privé au sujet de sa réconciliation avec l'Église. Olgerd ne manifesta aucune colère, et dit qu'il pouvait croire au Christ, mais qu'il devait se comporter comme tous les païens. Puis saint Jean confessa lui-même être chrétien, en présence de nombreux courtisans. Ils le frappèrent violemment avec des verges et l'envoyèrent avec son frère en prison. Les martyrs se retrouvèrent avec joie, et ils reçurent les saints mystères le jour même.

Beaucoup de gens allèrent à la prison pour voir le nouveau confesseur. Les frères convertirent au Christ de nombreuses personnes par leur prédication. La prison se transforma en école chrétienne. Les prêtres païens effrayés exigèrent l'exécution des frères, mais ceux-ci n'avaient pas peur de la mort.

Dans la matinée du 14 avril 1347, le martyr Antoine fut pendu à un arbre après avoir reçu les Saints Mystères. Ce chêne, que les païens considéraient comme sacré, est devenu véritablement sacré pour les chrétiens orthodoxes.

Les prêtres païens qui espéraient que la prédication chrétienne s'arrêterait avec la mort de saint Antoine, furent déçus. Une multitude de personnes se rassemblaient devant les murs de la prison où saint Jean était détenu. Le 24 avril 1347, ils l'étranglèrent et pendirent son corps mort sur le même chêne. Les corps des deux martyrs vénérés furent enterrés par les chrétiens dans l'église de Saint-Nicolas le Thaumaturge.

Une troisième personne qui souffrit pour le Christ était leur parent Kruglets. Au baptême, le prêtre Nestor l'avait nommé Eustathe. Kruglets se distinguait en raison de sa beauté, de son courage et de sa bravoure, mais encore plus en raison de son esprit et de la vertu de l'âme. Favori d'Olgerd, il pouvait compter sur un avenir très prometteur. Toutefois, il refusa également de manger de la viande à la table de fête. Saint Eustathe déclara ouvertement qu'il était chrétien et ne mangea pas de viande en raison du jeûne de la Nativité.

Ils commencèrent à le battre avec des barres de fer, mais le jeune homme ne poussa pas un cri. Le prince essaya de raffiner la torture. Olgerd donna l'ordre de mettre le martyr nu, de le sortir dans la rue et de verser de l'eau glacée dans sa bouche. Mais cela ne brisa pas son esprit. Puis ils cassèrent les os de la cheville, et arrachèrent les cheveux et la peau de sa tête, et lui coupèrent les oreilles et le nez. Saint Eustathe endura ces tourments avec une telle joie et un tel courage, que les bourreaux eux-mêmes très furent stupéfaits par la puissance divine qui lui redonnait des forces. Le martyr Eustathe fut condamné à mort et pendu au même chêne, où les saints Jean et Antoine avaient reçu une mort de martyre (le 13 décembre 1347).

Pendant trois jours, personne ne fut autorisé à enlever le corps du martyr, et une colonne de nuée le protégea contre les oiseaux et les bêtes de proie. Une église fut construite plus tard sur la colline où les saints martyrs avaient souffert. La trinité des vénérables martyrs ayant souffert la passion, glorifia le vrai Dieu adoré dans la Sainte Trinité, Père, Fils et Saint Esprit. L'église fut consacrée à la Très Sainte Trinité. La table d'autel fut construit sur la souche du chêne sacré sur lequel les martyrs étaient morts.

Bientôt leurs reliques furent découvertes non corrompues. En 1364, le patriarche Philothée de Constantinople (1354-1355, 1364 à 1376) envoya une croix avec les reliques des saints martyrs à saint Serge de Radonège (fêté au 25 septembre). L'Église établit la célébration des trois martyrs au 14 avril.

Les saints martyrs ont été d'une importance immense pour toute la frontière occidentale. Le monastère de la Sainte Trinité de Vilnius, où les saintes reliques sont conservées, est devenu un bastion de l'orthodoxie sur cette frontière. En 1915, lors de l'invasion des Allemands, ces reliques ont été emportées à Moscou.

Les reliques des saints ayant souffert la passion ont été redonnées au monastère du Saint-Esprit de Vilnius en 1946. Chaque année, la commémoration de leur retour (13 juillet) est observée solennellement au monastère.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Hésychie (150)


Quand ta prière
N'aura plus de mots
Ton cœur deviendra
Le Temple de l'hésychie

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)