30 octobre / 12 novembre
23ème
dimanche après la Pentecôte
Saint Zénobe, évêque
d'Egée, et sa sœur sainte Zénobie, martyrs en Cilicie (285) ; saint apôtre
Cléopas, des 70 ; saints Tertius, Marc, Justus et Artémas, apôtres des 70 ;
saint Eutrope, martyr (250), sainte Anastasie de Thessalonique, martyre (IIIème
s.) ; saint Étienne Miloutine, roi de Serbie (1320), son frère Dragoutine
(1316) et leur mère Hélène (1306) ; saint Iotham Zèdguinidzé le Dévoué, martyr
(1465); saint nouveau martyr Matthieu (Kazarine), diacre (1942).
Lectures : Éph. II, 4–10. Lc
VIII, 26–39.
S
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aint Zénobe et sa sœur Zénobie
étaient originaires d’Aigai, en Cilicie. Élevés par leurs pieux parents dans
les solides principes de la foi évangélique, ils distribuèrent, à la mort de
ces derniers, leurs biens aux pauvres. Zénobe, qui avait appris la médecine,
l’exerça dès lors gratuitement pour tous ceux qui venaient à lui, utilisant
moins des remèdes habilement préparés que l’invocation du seul Nom qui puisse
sauver dans cette vie et dans l’autre, celui de notre Seigneur, Dieu et Sauveur
Jésus-Christ. Au début de la grande persécution (303), l’empereur impie
Dioclétien envoya en Cilicie Lysias, un préfet cruel et implacable, pour
persécuter les chrétiens. Ayant entendu parler de la réputation de thaumaturge
de Zénobe, que sa charité et sa compassion avaient élevé à la charge d’évêque
d’Aigai, Lysias le fit comparaître à son tribunal et tenta de le convaincre de
renier le Christ, espérant ainsi entraîner tout son diocèse. Loin de craindre
la menace des tortures, Zénobe confessa le Christ et déclara que son seul désir
était de mourir pour lui, afin d’acquérir la vie éternelle. Le tyran le fit
étendre sur un chevalet et ordonna à ses hommes de lui déchirer tous les
membres. Dès qu’elle apprit l’arrestation de son frère, Zénobie accourut vers
le lieu du supplice et, à la vue de ce triste spectacle, elle ne put retenir sa
colère contre le gouverneur. Celui-ci chercha d’abord à l’adoucir, puis il la
menaça de la soumettre à la torture et à la honte publique. Rien ne put
toutefois convaincre la jeune fille d’abandonner la foi. On les étendit donc
tous les deux sur un lit de fer couvert de charbons ardents. Comme une divine
rosée était venue les recouvrir et les avait rendus insensibles à la douleur,
ils furent jetés dans un chaudron d’eau bouillante. Enfin, on les emmena hors
de la ville, et ils remportèrent la couronne de la victoire en étant décapités.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
Tropaire du dimanche du 6ème ton
Áнгельскія си́лы на гро́бѣ Твое́мъ, и стрегу́щіи омертвѣ́ша : и стоя́ше Mapíя во гро́бѣ, и́щущи пречи́стаго Тѣ́ла Tвоего́. Плѣни́лъ еси́ а́дъ, не искуси́вся отъ него́ ; срѣ́тилъ еси́ дѣ́ву, да́руяй живо́тъ. Bоскреcы́й изъ ме́ртвыхъ Го́споди, сла́ва Tебѣ́.
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Les
puissances angéliques vinrent à Ton Sépulcre, et ceux qui le gardaient
gisaient comme des morts. Marie se tenait près du Tombeau, cherchant Ton Corps
immaculé. Toi qui as dépouillé l’enfer, Tu n’as pas été dominé par lui ;
Tu es allé à la rencontre de la Vierge, Toi qui donnes la Vie. Ressuscité
d’entre les morts, Seigneur, gloire à Toi !
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Tropaire des saints martyrs, ton 4
Му́ченицы Твои́,
Го́споди, во страда́ніихъ свои́хъ вѣнцы́ прія́ша нетлѣ́нныя отъ Тебе́, Бо́га
на́шего: иму́ще бо крѣ́пость Твою́, мучи́телей низложи́ша, сокруши́ша и де́моновъ
немощны́я де́рзости. Тѣ́хъ моли́твами спаси́ ду́ши на́ша.
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Tes Martyrs, Seigneur, pour
le combat qu'ils ont mené ont reçu de toi, notre Dieu, la couronne
d'immortalité; animés de ta force,
ils ont terrassé les tyrans et
réduit à l'impuissance l'audace des démons; par leurs prières sauve nos âmes,
ô Christ notre Dieu.
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Kondakion des saints martyrs, ton 8
Истины свидѣ́тели и
благоче́стія проповѣ́дники, дво́ицу досто́йно почти́мъ въ богодухнове́нныхъ
пѣ́снехъ, Зино́вія вку́пѣ съ му́дрою Зиновíею, ку́пно жи́вшія и отше́дшія и
муче́ніемъ пріи́мшія вѣне́цъ нетлѣ́нный.
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Honorons par des cantiques divinement inspirés les Témoins de la vérité,
les hérauts de la foi, Zénobe et Zénobie, ce frère et cette sœur qui ensemble ont mené
leur vie et leur combat et reçu la couronne incorruptible des Martyrs.
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Kondakion du dimanche du 6ème ton
Живонача́льною
дла́нію уме́ршыя отъ мра́чныхъ удо́лій Жизнода́вецъ воскреси́въ всѣ́хъ,
Христо́съ Бо́гъ, воскресе́ніе подаде́ человѣ́ческому póду ; éсть бо всѣ́xъ Спаси́тель,
во-скресéніе и живо́тъ и Бо́гъ всѣ́хъ.
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Par Sa main vivifiante, le Donateur de vie a ressuscité tous les
morts de leurs retraites ténébreuses, Lui, le Christ Dieu, qui a fait don de la Résurrection à la
race des humains, car, de tous Il est le Sauveur, la Résurrection et la vie
et le Dieu de l’univers.
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HOMÉLIE DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME SUR L’ÉPITRE DU JOUR
« Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour les
bonnes oeuvres que Dieu a préparées, afin que nous y marchions ». Entendez bien
ces paroles : il fait allusion ici à la régénération. En réalité, c'est une
création nouvelle qui nous a fait passer du néant à l'être. Nous sommes morts à
ce que nous étions autrefois, je veux dire au vieil homme : ce que nous
n'étions pas, nous le sommes devenus. C'est donc une création, et une création
plus dense que l'autre : car à la première, nous devons de vivre; à
la seconde, de bien vivre : « Pour les bonnes œuvres que Dieu a préparées,
afin que nous y marchions ». Non afin que nous commencions, mais afin que
nous y marchions : car nous avons besoin d'une vertu constante et soutenue
jusqu'à notre fin. S'il nous fallait suivre une route conduisant à une
capitale, et si, après avoir fait la plus grande partie du chemin, nous nous
arrêtions lassés, au moment de toucher au but, il ne nous servirait de rien de
nous être mis en marche : de même l'espérance à laquelle nous sommes appelés
resterait inutile à ceux qui la possèdent, si nous ne marchions pas comme l'exige
la dignité de celui qui nous a appelés.
Ainsi donc, appelés pour les bonnes oeuvres, remplissons notre tâche
avec persévérance. Car si nous avons été appelés, ce n'est pas pour
en faire une, mais pour les faire toutes. De même qu'il y a en nous cinq sens,
et que nous devons les employer tous à propos, nous devons agir de même à
l'égard des vertus. Être chaste et sans charité, être charitable et injuste,
s'abstenir du bien d'autrui, mais ne pas faire l'aumône avec le sien, tout cela
est inutile. Il ne suffit pas d'une seule vertu pour nous faire comparaître
avec confiance au tribunal du Christ : il en faut beaucoup et de toute espèce,
il nous les faut toutes. Écoutez le Christ
disant à ses disciples : « Allez et instruisez toutes les nations; enseignez-leur
à garder tous mes commandements » ; et encore : « Celui qui violera l'un de ces
moindres commandements, sera appelé très-petit dans le royaume des
cieux » (Matth. XXVIII,19, et V, 19) ; c'est-à-dire, à la résurrection : Car
cet homme-là n'entrera pas dans le royaume. L’Évangile appelle
souvent royaume le temps même de la résurrection: «, Celui qui en violera un
sera appelé très-petit »... Nous sommes donc tenus de les observer
tous.
Et voyez comment, sans l'aumône, il est impossible d'entrer dans le
royaume : Comment, ne nous manquât-il que ce seul titre, nous irons au feu: «
Allez-vous-en, maudits », est-il écrit, « au feu éternel préparé pour le
diable et ses anges ». Pourquoi, pour quelle raison? Parce que j'ai eu faim, et
que vous ne m'avez pas donné à manger: parce que j'ai eu soif et que vous ne
m'avez pas donné à boire (Matth. XXV, 41.) Voyez-vous comment ce seul grief
cause leur perte? Pour cette seule raison les vierges furent chassées de la
chambre nuptiale, quoiqu'elles possédassent la chasteté; mais comme l'appui de
l'aumône leur faisait défaut, elles n'entrèrent pas avec l'époux :
« Recherchez la paix avec tous, et la sainteté sans laquelle nul ne verra
le Seigneur». (Héb. XII, 14.) Songez donc que si, sans la chasteté, il est impossible
de voir le Seigneur, ce n'est pas à dire qu'avec la chasteté on doive
nécessairement le voir : car souvent il y a un autre empêchement. Quand nous
ferions toutes les autres bonnes oeuvres, si nous n'aidons pas le prochain,
nous n'entrerons pas pour cela dans le royaume. Qu'est-ce qui le prouve?
L'exemple des serviteurs auxquels avaient été confiés les talents. Un homme
dont la vertu était sans reproche, à qui il ne manquait rien d'ailleurs, fut
rejeté justement, parce qu'il avait montré de la mollesse à faire fructifier
l'argent.
Pour une simple injure on peut tomber dans l'enfer : Celui qui dit à son
frère : « Fou» sera soumis à la géhenne du feu... Eût-on toutes les vertus, si
l'on est porté à l'injure, on n'entrera pas dans le royaume. Et qu'on n'aille
pas accuser Dieu de cruauté parce qu'il en exclut ceux qui sont tombés dans
cette faute: Parmi les hommes mêmes, l'homme qui a commis la plus légère
prévarication, enfreint une seule dès lois, est banni des regards du monarque.
Celui qui a porté une accusation calomnieuse, perd sa charge ; celui qui a été
surpris en adultère, devient indigne ; il périt, quelles qu'aient pu être ses
bonnes œuvres ; s'il a commis un meurtre et qu'il soit dénoncé, cela suffit
pour le perdre. Que si les lois des hommes sont protégées avec tant
de sollicitude, à combien plus forte raison celles de Dieu ! Mais Il
est bon, direz-vous. Jusques à quand proférerons-nous cet absurde propos ? Je
dis absurde, non que Dieu ne soit pas bon, mais parce que nous croyons que sa
bonté peut nous être en cela utile à quelque chose, malgré tout ce que nous
avons pu dire à mille reprises sur ce, sujet. Écoutez ces mots de l'Écriture : « Ne dites
pas : Son infinie miséricorde pardonnera la multitude de mes péchés». (Eccl. V,
6.) Il ne nous est pas défendu de dire : « Sa miséricorde est infinie » : à
Dieu ne plaise ! Ce n'est pas cela. qui nous est recommandé,
bien au contraire : nous devons le dire et le répéter sans cesse, et Paul fait
tous ses efforts pour cela. L'Écriture a en vue ce qui sait: Ne vous
confiez pas, dit-elle, à la bonté de Dieu pour pécher, et pour dire : « Sa
miséricorde pardonnera la multitude de mes péchés».
En effet, si nous vous entretenons si souvent nous-mêmes de la bonté
divine, ce n'est pas pour que nous y comptions au point de tout nous permettre,
car alors cette bonté deviendrait le fléau de notre salut, c'est pour que nous
ne désespérions pas dans nos péchés, et que nous fassions pénitence. C'est au
repentir que vous pousse la bonté de Dieu, et non à des fautes nouvelles. Si la
bonté divine vous déprave, vous ne faites que la compromettre aux yeux des
hommes: tant on rencontre de gens . qui accusent la longanimité
de Dieu. Vous serez donc punis, si vous en usez autrement qu'il ne faut. Dieu
est bon ? Oui, mais Il est équitable dans ses jugements. Il pardonne les péchés
? Oui, mais Il rend à chacun selon ses oeuvres. Il passe par-dessus les
iniquités, Il efface les fautes ? Oui, mais Il les compte.
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