JOACHIM,
métropolite de Volos
*
"Je
suis Juif."
*
Le
30 septembre 1943, pour le Nouvel An juif, il a été ordonné au grand rabbin de
la ville grecque centrale de Volos d’aller voir le chef militaire allemand,
Kurt Rikert, et de soumettre une liste des noms de la communauté juive de la
ville dans les 24 heures. À l'époque, il y avait 872 habitants juifs.
Le
rabbin se tourna vers son ami, le métropolite Joachim (Alexopoulos) qui
présidait le troupeau orthodoxe grec de la région et qui n’hésita pas un seul
instant lorsqu'on lui demanda son aide.
Il
ordonna à tous les prêtres de son diocèse d’aider tout Juif qui le demandait et
il signa de son propre nom une lettre de recommandation que le rabbin utilisa pour
rechercher une cache. La lettre disait en partie "Je recommande chaudement
l'enseignant, porteur de cette lettre, et je demande à chaque frère qui le
rencontrera, de l'écouter attentivement et avec bonne volonté, de lui donner
toute forme d'assistance pour tout ce dont il pourrait avoir besoin dans sa
vie, ainsi que pour son troupeau, afin qu'ils ne deviennent pas victimes de
cette situation difficile. "
Joachim
mobilisa la résistance de la région et dans les 24 heures, 702 Juifs grecs fuirent
et furent pris dans les mains protectrices des étrangers dans les villages des
montagnes qui entourent la ville. Lorsque les allemands lui demandèrent des informations sur les
Juifs, il refusa fermement leurs demandes de listes de résidents juifs, en leur
répondant: "Je suis Juif"
Les
130 Juifs qui décidèrent de rester en arrière furent arrêtés par les SS et envoyés
à Auschwitz. Les nazis firent sauter la synagogue et saccagèrent et pillèrent
les magasins et les maisons du quartier juif.
En
Novembre 1944, après la libération de la Grèce, les Juifs sortirent de leur
cachette, Joachim fit une déclaration exhortant tous les habitants à redonner
aux résidents juifs des objets de valeur qu'ils avaient soit pris lors du
pillage ou qui avaient été laissés entre leurs mains pour les garder.
Pour
avoir sauvé la vie de quelque 700 personnes, il a été reconnu à titre posthume,
en 1998, par l'Etat d'Israël avec une inscription dans le Musée de l'Holocauste
à Washington et sur le mur d'honneur des Justes à Yad Vashem à Jérusalem.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
www.pappaspost.com
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