J'ai vécu deux ans dans le kellion historique de saint Nil le myrrhoblyte. Dans cette demeure hésychaste vivait aussi le staretz Méthode, frère de Père Photios de Simonos Petra. Le staretz Méthode avait un abord extérieur sévère, de sorte que, comme il me l'a dit lui-même, on l'avait surnommé "le bandit." Il n'était pas intentionnellement fol-en-Christ, mais toute sa conduite ressemblait à celle des moines qui donnent des signes de folie en Christ. Il était sans prétention, direct, se blâmant toujours, et humble à l'extrême.
Il avait l'habitude de dire, "depuis mon enfance, je suis un tourbillon. Mais au moins j'ai pris soin de mes startsy âgés. On me disait fou, mais je n'ai pas abandonné ma famille monastique. Je n'ai pas pris soin de ma propre mère et de mon propre père, mais j'ai pris soin de mes startsy Nil, Méthode, Chariton et Antoine. La Toute Sainte ne va-t-Elle pas me sauver? Celui qui aime la Toute Sainte, reste ici."
Il n'avait reçu aucune éducation. Chaque après-midi, durant les vêpres, quand on lisait le Théotokion, il voulait toujours lire "O Vierge Mère de Dieu, sauve-moi!" Il le disait avec une voix forte et avec une telle componction que cela faisait trembler tout l'être.
Il disait souvent," On peut facilement pécher, mais on peut aussi facilement être sauvé-comme on peut être sauvé d'un coup de rame quand on est dans un bateau."
Il avait été pêcheur dans le passé. La pêche était sa spécialité et celle de son staretz. Le staretz Méthode était partout connu, sur terre et sur mer, dans tout l'Athos, parce qu'il était aussi un chasseur passionné. Il était féroce en apparence, mais humble en vérité. Ce n'était pas un fou, mais un moine qui ressemblait aux rocs de granit qui surplombaient sa calyve: il était patient, et aimait la solitude, et il avait un cœur bon, accueillant, comme celui d'un enfant qui devient quelquefois têtu. Mais à d'autres moments, il souriait simplement, et son cœur devenait aussi doux que du coton.
Un jour il me dit, "Je vais enlever les branches du chemin, afin que les gens qui le traversent ne se mouillent pas. Peut-être que l'un d'entre eux dira. "Que Dieu lui pardonne... Et même si personne ne le dit, il y aura quand même une bénédiction pour l'avoir fait."
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Pendant le temps de la confession, ce n'est pas seulement la personne qui fait la confession qui est jugée, mais le confesseur aussi.
Dans le passé, les confesseurs avaient l'esprit pratique. Ils ne jugeaient pas sur la base du sérieux de la transgression, mais plutôt sur l'intention. Ils ne se concentraient pas autant sur les péchés confessés, mais sur la question de savoir comment traiter l'âme de la personne qui se repentait.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Archimandrite Ioannikios (Kotsonis)
An Athonite Gerontikon
Sayings of the Holy Fathers of Mount Athos
Publications of the Holy Monastery of St. Gregory Palamas
Kouphalia-Thessaloniki
Grèce 1997