"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 7 juin 2025

Archimandrite Emilianos de Simonopetra: la Joie comme critère

 

Géronda Aimilianos de Simonos Petra


Il n'est pas possible de dire « je jeûne » lorsque vous n'aimez pas le jeûne.

Il n'est pas possible de dire "J'aime les pauvres et je leur donne l'aumone", car lorsque vous leur donnez l'aumone, votre cœur ne ressent aucune joie.

Quand vous avez de la joie, alors tout est vrai. Ainsi, votre connexion avec Dieu et votre éloignement du monde, tout dépend de votre joie.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

THE ATHONITE TESTIMONY


vendredi 6 juin 2025

Comment comprendre les paroles du Christ dans Matthieu 5:29-30



Comment devrions-nous interpréter les paroles du Christ quand il dit : «  Si ton oeil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; car il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier ne soit pas jeté dans la géhenne. Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi; car il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier n'aille pas dans la géhenne. » (Matthieu 5:29-30) ?

Aucune des interprétations patristiques reconnues de cette phrase du Sermon sur la Montagne n'exige l'accomplissement littéral des paroles de Jésus-Christ. L'œil droit et la main droite sont souvent considérés comme représentant des personnes impies proches de nous, qui peuvent nous tenter, nous conduire au péché et nous détourner du chemin chrétien.

Théophylacte d'Ohrid offre un aperçu en déclarant : « Lorsque vous entendez parler de l'œil et de la main, ne supposez pas qu'il fait référence aux membres physiques ; sinon, il n'aurait pas précisé le « droit ». Ces mots font référence à ceux qui apparaissent comme des amis mais qui peuvent nous nuire. Le Seigneur nous conseille de « les laisser ». En faisant cela, nous pouvons les sauver s'ils retrouvent leurs esprits, mais sinon, au moins nous nous sauvons nous-mêmes. Si vous gardez votre amour pour eux, vous et eux pouvez périr. »

Cependant, ce passage peut être interprété plus largement. L'œil, en tant qu'organe de perception et « miroir de l'âme », et la main, responsable de nos actions, symbolisent nos pensées, nos croyances et nos actes. Se référer à la main et à l'œil droits met en évidence ces attitudes et habitudes intérieures profondément enracinées dans nos personnalités qui nous empêchent de vivre l'Évangile.

Le mot grec « σκανδαλον », interprété comme « tentation » ici, fait référence à un obstacle ou à une pierre d'achoppement qui entrave le progrès. Si quelque chose dans notre mode de vie habituel semble précieux et nécessaire mais entrave notre croissance spirituelle, le Christ nous conseille d'y renoncer.

Cet acte de renoncement est un processus douloureux et long. Même l'apôtre Paul, qui a atteint des niveaux élevés de perfection spirituelle, a reconnu son combat, en disant : « Je ne fais pas le bien que je veux, mais je fais le mal que je ne veux pas » (Romains 7:19). La motivation et la persévérance sont nécessaires, et nous pouvons trouver cette motivation dans le Dieu-Homme Jésus-Christ.

Pour un chrétien, la motivation pour changer et fixer correctement les priorités se trouve en Jésus-Christ, qui a proclamé : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14:6). En union avec le Christ, nous trouvons la source de la vie éternelle véritable.

Cette connexion avec le Christ se produit au sein de l'Église, l'institution terrestre établie par le Sauveur, constituant mystiquement Son Corps. Par les sacrements de l'Église, en particulier la Confession et l'Eucharistie, nous entrons en communion avec le Seigneur, devenant un avec Lui et recevant la grâce d'obtenir une transformation intérieure.

Ce n'est que par cette union avec le Christ que nous pouvons accomplir Son commandement d'éliminer tout ce qui entrave notre salut.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

The catalogue of Good Deeds

Père Ephraim d'Arizona: La prière pour les défunts


 

Une chose que vous devez savoir, c'est que notre Christ attend nos prières pour les défunts, pour avoir pitié d'eux.

Il nous éclaire pour que nous priions, pour que nous trouvions une cause à Sa justice divine, pour que nous ayons pitié d'eux.

Notre Seigneur est très heureux lorsque nous nous souvenons des âmes tourmentées de l'Hadès. Non seulement nous en profitons, mais nous profitons aussi pour nos propres âmes avec ce genre d'amour. 

En fait, cette charité spirituelle est incomparablement supérieure à la charité envers les pauvres vivants. Si seulement vous saviez à quel point ces pauvres âmes attendent cette charité spirituelle!...

C'est pourquoi elles vous supplient ardemment, par mon intermédiaire, de ne jamais les oublier, de leur envoyer chaque jour la nourriture de la prière avec douleur de l'âme et d'être certain qu'elles vous en seront reconnaissantes et qu'elles adresseront des prières à Dieu pour vous.


Avec mes meilleurs vœux, mon affection et mon amour paternel,


† Votre Père Ephraim, (d'Arizona)

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

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jeudi 5 juin 2025

St Jean-Jacob de Chozeva

Saint Jean-Jacob de Chozeva

 

Dans le livre des Saints Pères appelé les Sentences des Pères du Désert, il est dit qu'Abba Marc l'Égyptien ne quitta pas sa cellule pendant trente ans. Le prêtre de la Skite venait servir la Liturgie certains jours. Cependant, voyant la patience parfaite du staretz, le Diable entreprit de le tenter de juger les autres. Ainsi, le Malin exhorta un certain frère possédé par un démon à aller chez le staretz pour une bénédiction. Et en arrivant à l'ermite, avant de dire quoi que ce soit d'autre, l'homme possédé cria à l'adon : « Ton prêtre a la puanteur du péché ; tu ne devrais plus le laisser venir à toi ! » Pourtant, le staretz inspiré par Dieu lui dit : « Frère, tout le monde laisse sa saleté dehors, mais tu me l'as apportée ! Pourtant, il est écrit : « Ne jugez pas, afin que vous ne soyez pas jugés » (Matthieu 7:1). Bien que le prêtre soit pécheur, le Seigneur le sauvera, car il est écrit : « Priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris » (Jacques 5:16) !


Après avoir prononcé ces mots, le saint starts pria et chasséale démon de l'homme et le libéra, le rendant en bonne santé. Et le Dieu Bon, voyant la bonté du staretz, lui révéla un signe miraculeux. Et voyez comment il en témoigne lui-même dans ses propres mots : « Quand le prêtre voulut commencer la Divine Liturgie, j'ai vu un ange de Dieu descendre du Ciel et mettre sa main sur la tête du prêtre. À ce moment-là, le prêtre est devenu comme un pilier de feu. Et j'ai été impressionné par la vision, j'ai entendu une voix me dire : « Mec, pourquoi es-tu étonné par cela ? Car si un roi terrestre ne permet pas à ses nobles de se tenir devant lui avec des vêtements tachés (mais qu'ils sont tous vêtus de beaucoup de gloire), alors combien plus le pouvoir divin purifiera-t-il les serviteurs des dons sacrés lorsqu'ils se tiendront devant la gloire céleste ? » En entendant ces mots, l'ascète vigilant Marc se consacra encore plus à honorer les personnes ordonnées, progressant dans ses luttes ascétiques. Voici les dons étonnants que reçoivent ceux qui ne jugent pas le clergé.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

SAYINGS OF THE ROMANIAN ELDERS

mercredi 4 juin 2025

St. George le Pèlerin

 

Saint Georges le Pèlerin


St. George Lazar le pèlerin (1846-1916) commémoré le 17 août.

Il n'a parlé que de choses liées à Dieu et à notre salut. Il priait vingt à vingt-deux heures par jour. Tout le monde dans le pays le connaissait [...] Après un certain temps, les gens ont commencé à l'imiter. 

D'autres pèlerins sont apparus en Transylvanie qui pratiquaient la prière incessante de Jésus. Certains d'entre eux sont devenus moines. En 1895, il reçut une cellule de moine dans un clocher à Piatra Neamt. 

Chaque soir, il priait longuement à l'église. Pendant la journée, il marchait dans les rues de la ville, en priant sans cesse. De nombreux croyants orthodoxes, y compris des enfants, le suivaient, embrassant son Psautier, touchant ses vêtements en cuir. Ils ressentait tous le Saint-Esprit était avec lui. Même les chiens devenaient tranquilles et calmes lorsqu'ils le voyaient. Il allait souvent dans une boulangerie et achetait un gros sac de pain que quelqu'un l'aidait à porter à la tour. Lorsqu'il retournait à la tour, il était entouré de pauvres, de veuves, de mendiants, et le vieil homme George leur donnait le pain. Il donnait tout l'argent qu'il recevait ce jour-là à quiconque lui demandait de l'argent. Il ne gardait qu'une miche de pain pour lui-même et il la mangeait le soir, sauf les lundis, mercredis et vendredis, où il ne mangeait rien.

(Extrait d'un article du Père (maintenant Saint) Dumitru Staniloae sur St. George le pèlerin.)

3 dictons du Patericon roumain :

  1. Un jour, le vieil homme George grimpa à la skite de Sihla avec un groupe de moines du monastère de Sihastria. Le staretz marchait devant, disant la prière de Jésus intérieurement. Soudain, il trébucha et faillit tomber. S'adresant aux moines, il dit :

    « Avez-vous vu ce qui s'est passé ? J'ai à peine abandonné la prière et immédiatement la Grâce de Dieu m'a abandonné. Quand j'ai baissé mon esprit [aux choses ci-dessous], j'ai aussi trébuché et j'étais prêt à tomber, parce que l'esprit doit toujours être élevé vers Dieu. »

  2. Ce merveilleux staretz avait acquis de Dieu le don très saint de la prière de Jésus. Il la disait secrètement avec son esprit et son cœur. Mais il ne parla jamais de cette activité incroyable avec personne. Il n'a enseigné la prière de Jésus qu'à sa fille aînée, Ana, alors qu'elle vivait avec leur famille. Décrivant cela, sa fille a dit :

    « Je disais toujours « Seigneur Jésus... » comme mon père me l'a conseillé, mais je ne pouvais pas le dire attentivement. Mon esprit était toujours dispersé, même si je priais toute la journée. Il semblait que mon attention était dans ma tête, mais pas dans mon cœur. J'étais très attristé par cela et j'ai prié Dieu de m'accorder le don de la prière.

    Une fois, en marchant devant un stand d'icônes à un carrefour, je l'ai vénéré avec beaucoup de foi. À ce moment-là, j'ai senti un pouvoir entrer dans mon cœur. Depuis lors, mon esprit est descendu dans mon cœur et maintenant je prie toujours avec une joie et une chaleur indescriptibles. »

  3. Une autre fois, le vieil homme George monta dans le train à Pascani pour aller à Roman, mais il n'avait pas de billet. Le contrôleur dit :

    « Vieil homme, si vous n'avez pas de billet, vous devrez descendre au premier arrêt ! »

    Le staretz disait secrètement le Psautier qu'il connaissait par cœur depuis l'enfance. Et les gens dans le train ont demandé au contrôleur de le laisser tranquille, parce que c'était un saint homme. Cependant, il l'a fait descendre au premier arrêt, et le staretz a commencé à marcher à côté de la fenêtre, en disant :

    « Mes chers restez ici avec Dieu et la Mère de Dieu ! »

    Après un petit moment, les mécaniciens ont vu que le train ne démarrait pas, et ils ne savaient pas pourquoi ! Ensuite, les gens ont compris que le train ne partait pas parce que le staretz avait été forcé de descendre. En entendant cela, le contrôleur est immédiatement parti à pied après lui, l'a ramené dans le train, et immédiatement la locomotive a démarré.


    Version française Claude Lopez-Ginisty

    d'après

    Sayings of the Romanian Elders





mardi 3 juin 2025

Le nettoyage ethnique spirituel de Zelensky de l'Ukraine



Complètement ignoré du peuple américain, son gouvernement finance le bannissement des chrétiens orthodoxes d'Ukraine. Depuis qu'ils se sont entassés de milliards de dollars des contribuables américains, le régime autocratique de Zelensky et sa police secrète du SSB concluent une bataille de plusieurs années pour purifier spirituellement et ethniquement leur pays. Si la loi n° 3894 est mise en œuvre, elle mettra fin à jamais à l'Église orthodoxe ukrainienne (UOC canonique) et la remplacera par un groupe schismatique qui prend des ordres directs du régime Zelensky. Le sort imminent de l'UOC doit inspirer les chrétiens du monde entier à défendre leurs frères orthodoxes et à empêcher Zelensky de mettre en œuvre cette loi.

Peu d'Américains savent qu'en août 2024, le gouvernement ukrainien a adopté une loi interdisant l'Église orthodoxe ukrainienne (UOC), qui était jusqu'à récemment la religion dominante du pays. Une législation aussi sévère pouvait difficilement être crue dans un pays libre, mais l'Ukraine n'est pas libre, et ce n'était ni le début ni la fin de leur persécution de l'UOC. Depuis février 2022, plus de 1 500 paroisses de l'UOC ont été saisies par le gouvernement et remises à l'Église orthodoxe schismatique d'Ukraine (OCU), que peu de patriarcats orthodoxes reconnaissent. La loi n° 3894 a été adoptée en août de l'année dernière, mais, maintenant, le régime Zelensky se prépare à se débarrasser à jamais de l'UOC.

Les actions de l'Ukraine ont été condamnées par presque tous les groupes de défense des droits de l'homme de la planète ; même les ONG de gauche qui détestent normalement le christianisme font le tollé. Human Rights Watch, le Bureau des droits de l'homme des Nations Unies et une commission fédérale américaine sur les libertés religieuses ont condamné le régime de Zelensky. Le pape François a déclaré sans équivoque qu'« aucune église chrétienne ne peut être abolie directement ou indirectement. Les églises ne doivent pas être touchées. »

Le New York Young Republican Club appelle à une action fédérale rapide pour bloquer le nettoyage ethnique spirituel de l'Ukraine avant qu'il ne soit trop tard. Volodmyr Zelensky a annulé les élections, arrêté et assassiné ses opposants politiques, et a pris des milliards de dollars des impôts américains. Non content de cela, il colonise spirituellement des millions de chrétiens de l'UOC et impose une nouvelle Église non reconnue à son peuple qui n'est pas responsable devant Dieu, mais plutôt envers son gouvernement, laissant le peuple hors de communion avec ses frères et sœurs. Ici, le gouvernement des États-Unis doit enfin réagir.

Au Sénat en avril dernier, le sénateur de l'époque, JD Vance, a condamné "l'assaut contre les communautés chrétiennes traditionnelles" en Ukraine et a ajouté que "vous ne privez pas toute une communauté religieuse de sa liberté religieuse parce que certains de ses adhérents ne sont pas d'accord avec vous sur le conflit pertinent de la journée". Maintenant qu'il est vice-président des États-Unis, le moment est venu pour lui de s'appuyer ses paroles par des actions concrètes.

Alors que l'administration Trump négocie la fin du conflit entre la Fédération de Russie et l'Ukraine, tout accord entre les parties doit redonner à l'UOC canonique son importance historique et redonner ses libertés civiles et religieuses au peuple ukrainien.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

lundi 2 juin 2025

Saint Innocent de Chersonèse:PÂQUE: UNE CÉLÉBRATION SANS FIN POUR LE VERITABLE CHRÉTIEN

Pâque/ Yulia Kuzenkova, 2002  

Homélie pour le congé de Pâque  

St. Innocent de Chersonèse
 

En passant d'une fête à l'autre, nous sommes déjà imperceptiblement arrivés au pied du Mont des Oliviers, et nous proclamons pour la dernière fois : Christ est ressuscité ! Beaucoup d'entre nous seront sans aucun doute hâtés de voir à nouveau et e chanter des hymnes le jour de la Résurrection ; mais certains d'entre nous - et cela ne fait aucun doute - célébreront, si nous sommes jugés dignes, la prochaine Pâque au « jour sans déclin» dans le Royaume du Christ. Qui sont les premiers et qui sont les derniers ? Nous ne savons pas. Nous savons seulement que chacun de nous peut appartenir à ces derniers. Et c'est pourquoi beaucoup de gens passent ce jour présent dans une sorte de découragement. Il serait préférable que le chant joyeux ne se termine jamais, si nous ne nous séparons jamais de cette célébration lumineuse !

Mais est-ce vraiment impossible, frères ? Y a-t-il vraiment aucun moyen de continuer, en pleine force, non pas le jour mais la joie de la Résurrection du Christ ? C'est précisément ce vers quoi tout dans le christianisme est dirigé ; en cela réside le christianisme le plus authentique. En quoi consiste-t-il ? N'est-ce pas dans le renouvellement de l'esprit, dans la réception d'un nouveau cœur d'en Haut, dans la résurrection avec le Christ ? Celui qui est vraiment ressuscité en esprit, pour lui, tout le reste de sa vie est une célébration de la Résurrection ; chaque jour est brillant pour lui, et il dit constamment de toutes ses œuvres : « En effet, le Christ est ressuscité ! » Par conséquent, quiconque ne veut pas se separer du triomphe de la Résurrection, faites-lui savoir qu'il n'a pas à le faire, qu'il devrait y avoir une résurrection constante en lui ! À cette fin, la sainte Église renouvelle la mémoire de la Résurrection du Christ tous les six jours [id est le dimanche], faisant comprendre à tous que cette célébration, tôt ou tard, doit devenir continue pour un chrétien.

« Mais les moyens de cela », peuvent penser certains, « sont si grands et complexes que seuls quelques-uns peuvent en faire un usage actif. Y en a-t-il beaucoup qui peuvent se vanter de leur co-résurrection spirituelle avec le Christ ? » Vraiment, frères, il y en a peu. Mais c'est notre faute, et la plus grande faute, car cette résurrection doit nécessairement appartenir à chacun d'entre nous. En cela, comme nous l'avons dit, se trouve l'essence même du christianisme. Sans cela, il n'y a pas et cela ne peut pas être un véritable christianisme.

Ce ne sont pas mes pensées et mes conclusions, frères. Parcourez les écrits des apôtres du Christ : Vous y trouverez sur chaque page qu'un chrétien est un homme renouvelé, ressuscité et nouvellement créé. Par conséquent, lorsque les moyens que nous avons proposés à quelqu'un pour prolonger la joie de la résurrection par le renouvellement de tout l'esprit en Christ semblent être hors de portée, seulement pour quelques-uns, c'est un signe clair qu'un tel homme n'est pas simplement pas un vrai disciple du Christ, mais ne sait pas non plus ce qui est nécessaire pour cette suite - que c'est complètement impossible sans le renouvellement de l'esprit. Un tel homme doit donc ne pas essayer de perpétuer la joie pour lui-même, quelle qu'elle soit, mais de produire en lui-même un esprit de contrition pour le fait qu'il a jusqu'à présent porté le nom de chrétien sans se soucier d'être chrétien ; c'est-à-dire d'acquérir un nouveau cœur et un nouvel esprit - le cœur de Dieu, l'esprit du Christ.

C'est la fête. Ainsi, nous devons maintenant célébrer, selon les paroles de l'Église, la « prise de congé » de la Résurrection de notre Seigneur. En quoi devrait consister cette prise de congé ? Clairement pas simplement dans la répétition abrégée du service divin festif et pas simplement dans la fin de l'hymnographie joyeuse : ce serait un congé des lèvres, mais le Seigneur veut notre cœur. Ce n'est pas ce qu'Il a donné pour nous, et ce n'est pas ce que nous devons Lui donner. Donnons-Lui notre esprit, pour qu'il soit celui du Christ ; qu'il n'y ait aucune chose élevée qui s'exalte contre la connaissance de Dieu (2 Cor. 10:5), pas un seul fragment d'obscurité sous le couvert de la lumière. Donnons-lui notre cœur, qu'il soit celui du Christ : libre de partialité pour le monde et pour ses bénédictions, en s'efforçant toujours de trouver Son éternel « trésor » (Mt. 6:21). Donnons-lui notre volonté, afin qu'elle soit celle du Christ : enfermée dans Son saint Évangile, prompte à toute bonne œuvre, mais immobile envers le mal. Donnons-lui notre âme et notre corps et toute notre vie, afin qu'elle soit également cachée avec le Christ en Dieu (Col 3:3) ; ne vivons pas tant en nous-mêmes que le Christ en nous.

Donnons-nous, car peu importe combien nous nous donnons au Christ, notre Roi et Dieu, nous ne pourrons jamais nous donner à Lui comme Il s'est donné pour nous, et continue de se donner à nous tous dans le Sacrement de l'Eucharistie. Un tel don de nous-mêmes au Christ sera la meilleure préparation pour la célébration de l'Ascension du Christ. Si notre esprit et nos pensées appartiennent au Christ, alors ils ne resteront pas sur Terre ; nous ne regarderons pas les choses qui sont vues, mais les choses qui ne sont pas vues (2 Cor 4:18), et mettrons [notre] affection sur les choses d'en Haut (Col. 3:2). Si nos cœurs et nos esprits appartiennent au Christ, ils n'erreront pas le long de la terre, mais chercheront les choses qui sont au-dessus, où le Christ est assis à la droite de Dieu (Col 3:1). 

Notre chair même, appartenant au Christ, commencera à oublier sa fragilité, à s'élever le matin à la Jérusalem céleste, à aspirer aux demeures célestes. Et le Christ très miséricordieux ne perdra pas Son peuple pour toujours sur Terre. Il viendra à eux, selon Sa promesse immuable, et les emmenera là où Il est maintenant (Jn. 14:3), et Il sera avec nous tous par Sa grâce et Son amour pour les hommes !

Amen!


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Orthochristian

dimanche 1 juin 2025

DIMANCHE APRÈS L'ASCENSION



Dimanche des Pères du premier Concile œcuménique

Tropaire Ton 8

Sois glorifié par-dessus tout, ô Christ notre Dieu, / qui sur terre as établi nos Pères saints comme des flambeaux / et grâce à eux nous as tous conduits vers la vraie foi : / Dieu de miséricorde, Seigneur, gloire à toi.

...o0o...

Cette année est une année spéciale, une année anniversaire car le premier concile œcuménique fut convoqué il y a 1 700 ans. À bien des égards, il s'agit d'une étape importante dans la vie de l'Église, puisqu'il  établit le principe selon lequel un concile général est le moyen par lequel l'Église détermine et promulgue la vraie foi et dénonce les fausses doctrines qui menacent notre salut. 

Saint Constantin le Grand


Cet article tente de donner un aperçu du contexte historique du Concile, qui s'e tint à Nicée en 325, à la demande de l'empereur Constantin. L'administration de l'Empire romain comportait plusieurs niveaux d'autorité. Constantin devint empereur d'Occident en 306, mais n'est devenu empereur unique qu'en 324, date à laquelle il déplaça le centre de l'administration de Rome à Byzance, ville située sur le Bosphore, rebaptisée Constantinople.

L'ancienne religion païenne de Rome était polythéiste à l'extrême, avec de nombreux dieux. L'ajout de nouveaux dieux n'était pas inhabituel. Il ne fait aucun doute que certaines personnes croyaient en la réalité de ces dieux, mais l'établissement religieux comportait un autre élément. Il était considéré comme un facteur d'unification, rassemblant tous les peuples de l'empire. Les chrétiens ont introduit une note dérangeante avec leur insistance intransigeante sur l'existence d'un seul vrai Dieu. Pire encore, ils qualifiaient les idoles païennes de faux dieux et étaient ravis d'approuver la destruction des idoles et des temples païens. Cette destruction était considérée comme un désordre civil qui menaçait la stabilité de l'État, d'où la sévère persécution des chrétiens. L'édit de Milan, en 313, accorda la liberté et la reconnaissance juridique aux chrétiens, bien que le principe de tolérance ait déjà été établi quelques années auparavant. Il s'agissait en fait d'une évolution assez révolutionnaire, qui dut être accueillie avec inquiétude par certains administrateurs civils. L'édit de Milan n'a pas immédiatement fait du christianisme la religion officielle de l'empire, mais il amorça le processus dans cette direction.

Saint Eustathe d'Antioche
 
Saint Alexandre d'Alexandrie


Gardez à l'esprit le concept subliminal selon lequel la religion est le facteur qui apporte l'harmonie et la stabilité à l'État. Constantin aurait hérité de cette idée et aurait considéré que le christianisme remplissait ce rôle, mais il n'était pas théologien. Le débat théologique contemporain, la controverse arienne, n'était donc pas les bienvenus pour lui et ses implications n'ont probablement pas été pleinement comprises. La solution à ce problème fut la convocation d'un concile général pour rechercher un consensus sur la question. Arius était un prêtre d'Alexandrie qui était un prédicateur populaire. Il sapa la croyance selon laquelle le Christ, Dieu le Fils, est co-éternel avec Dieu le Père, le réduisant ainsi au statut d'être créé. Quelques mois avant la convocation du concile général, un concile régional se tint à Antioche sous les auspices des patriarches Eustathe d'Antioche et Alexandre d'Alexandrie pour traiter de la controverse, mais il ne mit pas fin au problème.

Saint Osions de Cordoue

Saint Eusèbe de Césarée


Saint Nicolas




Constantin envoya donc quelque 1 800 invitations aux évêques de l'empire, dont environ un millier en Orient et huit cents en Occident. La tradition veut que 318 évêques aient participé au concile général, dont les patriarches d'Antioche et d'Alexandrie, les évêques Osions de Cordoue, Eusèbe de Césarée, Nicolas de Myre et Hilaire de Poitiers, et bien d'autres encore. Les évêques ne voyageaient pas seuls, mais pouvaient être accompagnés de deux prêtres et de trois diacres. Dans l'ensemble, il s'agissait d'une entreprise complexe et coûteuse. Il aurait été normal que le hiérarque local préside un tel rassemblement mais, dans ce cas, il s'agissait d'Eusèbe de Nicomédie, dont les sympathies ariennes étaient bien connues. En fait, c'est Osions de Cordoue qui présida le concile qui s'ouvrit le 20 mai 325. Parmi les évêques présents, seuls 22 étaient des partisans de l'arianisme, dont Eusèbe de Nicomédie était le plus important. Il était donc inévitable que l'arianisme soit condamné comme une hérésie. La composition du Credo de Nicée a formalisé cette condamnation et a été acceptée pratiquement à l'unanimité par tous les évêques, y compris Eusèbe de Nicomédie, Eusèbe de Césarée, Maris de Chalcédoine et d'autres qui avaient auparavant des sympathies ariennes, après environ un mois de délibérations. Seuls deux évêques de Libye, partisans d'Arius depuis le début, n'approuvèrent pas le texte du Credo.

Le concile aborda également la question de la célébration de la Pâque et établit une vingtaine de canons (lois ecclésiastiques régissant les questions disciplinaires), mais ces sujets sont trop complexes pour être expliqués dans le cadre de cette brève étude. Le concile ne fut pas le succès escompté par Constantin, car il n'établit pas un ordre et une harmonie complets entre l'Église et l'État. L'arianisme refit surface et perturba le reste du 4e siècle. Les activités de l'empereur Julien l'Apostat et d'autres, qui cherchaient à ramener le paganisme, apportèrent un élément perturbateur supplémentaire au problème. Cependant, le premier concile œcuménique établit des normes et des principes essentiels pour régir le développement futur de la vie de l'Église.

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La lecture apostolique d'aujourd'hui est Actes 20, 16-18. Elle nous donne un aperçu de l'activité missionnaire de saint Paul. Il se rendit à Éphèse, point de rencontre culturel entre l'Orient et l'Occident, et avertit la communauté ecclésiale du danger que représentaient les hérétiques, qu'il appelait aussi les « loups redoutables ». Ces ennemis de la vérité pouvaient venir de l'extérieur de l'Église ou surgir de ses propres rangs. Le saint apôtre conclut en rappelant l'avertissement du Seigneur selon lequel il y avait plus de bonheur à donner qu'à recevoir.  

La lecture de l'Évangile est Jean 17 : 1 - 13, qui fait partie de la très longue première lecture de l'office des Douze Évangiles (Matines du Vendredi saint). 

Saint Jean le Théologien


Dans ce passage, saint Jean est le plus théologique, ce qui le rend difficile à résumer, car le commentaire est beaucoup plus long que le texte de ces versets dans l'Évangile. On peut se demander pourquoi, si le Christ est Dieu, Il a besoin de prier. La même question peut être posée à propos de Son baptême. Tout au long de Son ministère terrestre, le Christ enseigne, mais pas seulement avec des mots. Dans certains domaines, Il enseigne par l'exemple, c'est-à-dire qu'étant pleinement humain, Il fait ce qu'Il veut que nous imitions. Cependant, certains mots sont profondément significatifs : « Tout ce qui est à moi est à toi et tout ce qui est à toi est à moi ». Il se réfère aux disciples d'une manière qui explique Sa divinité et l'égalité des personnes de la Trinité.



Théophylacte dit :  Si le Fils était moins que le Père, il n'oserait pas dire « Tout ce qui est à toi est à moi ». Le maître possède tout ce que possède son serviteur, tandis que le serviteur ne possède rien de ce que possède son maître. Ici, au contraire, ce que le Père a, appartient au Fils. Et ce que le Fils a, appartient au Père. Ainsi, le Fils est « glorifié » dans tous ceux qui appartiennent au Père, car l'autorité du Fils sur toute la création est égale à celle du Père.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
in Mettingham. 

ENGLAND

Père Barnabas Iankos : La tristesse n'est pas le repentir

Père Barnabas

Même si nous commettons le plus grand péché, si nous ne permettons pas à la tristesse de nous vaincre, alors nous trouverons Dieu ! Que se passe-t-il si nous sommes submergés par la tristesse ? C'est la continuation de notre péché.

Le plus gros problème est la tristesse. Le plus grande pierre d'achoppement et la plus grande tentation démoniaque est la tristesse. Cela ne nous laisse rien faire. Nos souhaits, nos désirs et nos difficultés nous causent de la tristesse. Pourquoi y a-t-il de la tristesse dans ma volonté? Parce que ma volonté n'est pas faite. Ma volonté n'est pas faite selon mon souhait. Et les difficultés : Je n'ai pas réussi à faire ce que je voulais... que vais-je faire de ma vie... qui me soutiendra... quel chemin vais-je prendre?

Abba Isaïe


Donc toutes ces choses produisent de la tristesse en nous, et la tristesse est le plus grand succès du Diable. C'est pourquoi Abba Isaiah parle de tristesse. La plus grande réalisation du Diable est la tristesse, et elle n'a aucune justification. Et Abba Isaiah l'explique très bien. Voyons ce qu'il dit : « Veillez à ce que le démon de la tristesse ne vous envahisse pas. » C'est donc une tentation que nous n'avons jamais prise en considération. Et pas seulement ça ! Nous avons confondu la componction du cœur avec la dépression. Nous avons confondu le repentir - qui contient de la joie - avec la morosité, qui est un égoïsme blessé. Et nous avons confondu les larmes pieuses avec la tristesse, avec la contrariété.

 

Dans ce contexte, la plus grande tentation est maintenant la tristesse. Et cela est dit par nul autre que le grand ascète Abba Isaïe et expliqué par le père. Aimilianos de Simonopetra. « Parfois, la tristesse vient d'une cause psychologique raisonnable, qui peut être confirmée par notre père spirituel. » Peut-être que quelque chose vous a attristé - c'est justifié, nous ne sommes que des humains... Mais Abba Isaïe n'en parle pas. Il dit que dans ce cas, nous ne sommes pas en faute.


Mais, en général, la tristesse est un élément purement démoniaque. Abba Isaïe dit que, par exemple, je décide de ne pas manger en dehors de l'heure du repas commun. Il donne un exemple de la vie monastique, mais nous pouvons l'adapter comme nous le voulons. Il y a un canon monastique qui dit que vous ne devez pas manger avant l'heure fixée ; cela s'appelle aussi « manger en cachette ». Cinq minutes avant l'heure du repas, je mange un morceau de pain et je suis désolé pour ça. Dans cinq minutes, je pourrai manger du pain frais avec du fromage, mais je mange mon morceau de pain maintenant et j'en suis désolé. Et donc, le Diable utilise ce fait et crée de la tristesse en moi. Mais je pense qu'en étant triste, je me suis repenti d'avoir mangé ce morceau de pain.


Géronda Aimilianos de Simonopetra


N'imaginons-nous pas les choses de cette façon ? Nous enfreignons un commandement et nous sommes désolés. Nous appelons cela repentir. Mais ce n'est pas du repentir ! La tristesse contenue en cela n'est pas du repentir. Je pense qu'en étant triste, je me suis repenti du morceau de pain ou de fromage que j'ai mangé. Pourquoi n'est-ce pas un repentir ? En réalité, je ne me suis pas repenti, parce que la tristesse montre toujours un manque de repentance. Nous sommes tristes parce que nous ne voulons pas changer.


Abba Isaïe dit que la tristesse montre toujours un manque de repentance. Pourquoi ? Si nous nous repentons vraiment, alors nous sommes déjà libres du péché causé par notre passion, et nous ressentons la délivrance à travers des sentiments de joie et de liberté. La tristesse se produit parce que nous sommes contrariés - non pas parce que nous avons péché, mais parce que nous manquerons cette chance de nous réjouir. Ce n'est pas du repentir !


Ou nous regrettons que quelque chose ne se soit pas passé comme nous le souhaitions. Ce n'est pas du repentir ! Le repentir ne signifie pas que je suis désolé de ne pas avoir pu réaliser quelque chose. La repentance signifie que je regrette d'avoir trahi et blessé le Christ, cela signifie que je veux guérir ma relation avec Lui. Quand je me positionne immédiatement correctement et que je dis : « J'ai péché ! » et ma relation avec le Christ est guérie, alors je ressens de la joie. Pourquoi ressentir de la tristesse ? Le repentir signifie toujours la guérison de cette relation. Et il y a de la joie là-bas. La tristesse apparaît lorsque je ne me repens pas correctement parce que je suis enfermé en moi-même, je suis enfermé dans mon sentiment de culpabilité, dans mon égoïsme blessé, dans ma chute, et je dis : « Malheur à moi, j'ai vraiment fait une erreur ! » Qu'est-ce que c'est ? N'est-ce pas enfermé en moi ? Est-ce une ouverture de moi-même ? Le repentir signifie dire au Seigneur : « Je suis un misérable ! Si tu veux, reprends-moi! J'ai abandonné la communion avec Toi. Je suis un scélérat. Aie pitié de moi ! »

La tristesse signifie être désolé pour nous-mêmes ; c'est de l'égoïsme, être enfermé en nous-mêmes. Et en même temps, nous regrettons de ne pas pouvoir abandonner nos passions. En réalité, nous ne nous sommes pas repentis, parce que la tristesse montre toujours un manque de repentir. Nous sommes désolés parce que nous ne voulons pas changer. Bien sûr, nous pouvons le voir dans nos expériences de vie. Lorsque nous voulons un changement réel, et lorsque nous sentons que nous avons décidé et que notre transformation s'est déjà produite, que nous avons coupé quelque chose dans notre conscience qui attaquait notre relation avec Dieu - à ce moment-là, nous ressentons immédiatement la délivrance et la joie.


Qu'en est-il de la tristesse ? Cela se produit lorsque nous n'avons pas décidé de mettre fin aux choses. Nous ne sommes pas concentrés sur le Christ, sur notre relation avec Lui, et nous sommes enfermés dans notre égoïsme. Et donc, gardons ceci à l'esprit : la tristesse ne signifie pas le repentir, cela signifie un manque de repentir. La tristesse est une dissimulation, une justification pour ne pas prendre la responsabilité de nous changer. Nous ne nous sentons désolés que pour nous-mêmes et nous nous plaignons afin de dissimuler ce manque de responsabilité.


Abba Isaïe

Alors, Abba Isaïe dit que la tristesse montre la cruauté et le manque de gentillesse. Pourquoi ? Si vous vous repentez, alors vous honorez Dieu et vous Le remerciez de vous avoir reçu. Votre cœur est adouci, vous êtes reconnaissant. Vous remerciez Dieu et vous Le glorifiez parce que vous vous êtes repenti et qu'Il vous a reçu. Si vous vous sentez triste à la place, cela signifie que vous n'avez pas cet esprit de gratitude.


Et Abba Isaïe donne quelques exemples. Par exemple, j'ai une réussite... il dit en fait quelque chose d'encore de plus dur : « À travers la tristesse, on me montre que je n'obéis à personne d'autre qu'au Diable. » Le Diable m'apporte de la tristesse. Le Christ apporte joie et espoir. Ces choses sont très claires ! Abba Isaïe donne donc cet exemple : j'ai une réalisation, puis je me sens triste parce que j'ai pensé à quelque chose d'égoïste. Satan m'a apporté cette tristesse.


La tristesse qui vient de la vie, des autres, de ma nature, est toujours démoniaque. Et que dois-je faire ? Ne devrais-je pas me sentir triste ? Non, je ne devrais pas ! Souvent, nous nous sentons tristes parce que nous nous sentons exposés à des gens qui nous considèrent comme bons, calmes, paisibles, bénis... Et puis nous disons : « Malheur à moi ! Qu'ai-je fait ? Je l'ai contrarié ! » Ce n'est pas que nous l'avons contrarié, c'est que nous nous sentons exposés et que nous craignons que les gens n'aient plus d'estime pour nous. Et alors quoi ? Qu'ils ne nous estiment jamais! Le monde finira-t-il ? Je m'en moque ! Mais nous nous en soucions, nous vivons pour cela, pour notre image, pour la façon dont nous nous voyons ou pour la façon dont les autres nous voient. Alors... que nous nous sentions abaissés. Ce n'est pas une si mauvaise chose.


Alors Satan m'a apporté de la tristesse : la tristesse qui vient de la vie, des autres, de ma nature, est toujours démoniaque. Tristesse pour mes erreurs, pour le comportement des gens qui ne me respectent pas ou ne m'apprécient pas. Et Abba Isaïe donne un exemple de la vie des laïcs et le met dans le contexte de la vie monastique : « Les gens ont le confort de voyager, de s'amuser, de passer un bon moment. Cela leur apporte-t-il de la joie ? Est-ce que cela disperse leur tristesse ? Jamais. Au contraire ! Leur vie a encore plus de complications, plus de labyrinthes de tristesse. » Parce qu'ils veulent résoudre un problème, mais ils n'ont pas la bonne base. Et le problème sera apparent et deviendra encore plus lourd au fil du temps. 


Cependant, les gens pensent qu'ils seront capables de vaincre la tristesse à un moment donné. Ils ont des attentes. Il est important d'avoir des attentes - d'avoir de l'espoir, plutôt. Et les moines vivent dans la pauvreté, ils ont des afflictions et des peines ; il peut faire très chaud en été et très froid en hiver dans leurs cellules, ils doivent donc faire attention ! Il est important pour eux de ne pas laisser la pauvreté et les épreuves apporter de la tristesse dans leur vie. Et pour tous, la tristesse les pèse et les empêche d'atteindre de plus grandes vertus.


La tristesse vous affaiblit, elle vous enlève votre force. Comme St. Jean Chrysostome le dit du découragement (qui est similaire) : « Le désespoir et le découragement tuent vos nerfs. » Ils vous désarçonnent, et vous ne pouvez plus rien faire. Avez-vous déjà vu une personne triste qui peut prier ? Avez-vous déjà vu une personne bouleversée capable de donner de l'amour ? Cette personne ne peut pas donner d'amour. Ce sont des manifestations d'égoïsme. Même si nous commettons le plus grand péché, si nous ne permettons pas à la tristesse de nous vaincre, alors nous trouverons Dieu ! Que se passe-t-il si nous sommes submergés par la tristesse ? C'est la continuation de notre péché. C'est notre manque de repentance. Ce n'est pas de l'humilité, c'est de l'égoïsme blessé et rien de plus.


St. Jean Chrysostome


Comment allons-nous discerner si quelque chose se passe selon la volonté de Dieu ou non ? Si cette situation vous apporte une vraie prière et une disposition à changer, préservez-la ! Mais la tristesse apporte-t-elle jamais une disposition à changer et à prier ? Au contraire, c'est à ce moment-là que vous voulez être choyé, lorsque vous voulez des paroles agréables lorsque vous voulez être consolé, afin que vous puissiez vous tenir confortablement et dire : « Ah ! Je peux me tenir sur mes deux pieds ! » N'avez-vous pas vu cela en couple ? L'un des conjoints veut attirer l'intérêt de l'autre et se sent désolé pour lui-même. Cela se produit dix fois, puis devient routinier, puis cela se transforme en combat. Trente fois de plus, et ils divorcent.


Ce sont des pitreries que nous pouvons aussi faire devant Dieu. Nous prétendons que nous pleurons, que nous sommes tristes, comme si Dieu nous avait pitié de cela. Dieu nous aime toujours ! Ne faisons-nous pas la même chose dans nos relations ? Que disons-nous dans une vraie relation ? J'assume la responsabilité, je ne prétends pas que je suis angoissé pour voir si l'autre va faire attention à moi. Et je regarde l'autre pour voir ce qui va se passer et pour tester l'autre. Si je vois que l'autre a d'autres intentions, j'ai peur et je laisse les choses aller un peu, je commence à sourire et je reviens à la normale. Est-ce une vraie relation ? Ce sont des imaginations enfantines ! Des choses ridicules !


Et nous perdons un temps précieux dans ces relations qui auraient pu se développer très magnifiquement. Parce que nous ne sommes pas assez honnêtes (ce qui signifierait que nous avons de l'humilité et de l'amour) pour dire : « Oui, j'ai fait une erreur. Ou je pense que vous avez fait une erreur. Laissez-moi vous expliquer ma pensée, alors vous pourrez faire ce que vous voulez. » Avec honnêteté, dignité et responsabilité. Cette façon montre la dignité, l'autre façon montre l'apitoiement sur soi.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après