Un journaliste qui avait pris la défense de l'Eglise orthodoxe d'Ukraine a quitté la chaîne américaine Fox News. Qui est Tucker Carlson, quelles sont ses convictionss ? Et combien de personnes comme lui y a-t-il en Occident ?
L'espace médiatique américain discute activement du départ du journaliste en chef de la chaîne, Tucker Carlson, de Fox News. Et il semble que cet événement n'ait rien à voir avec la vie religieuse des Ukrainiens, mais ce n'est pas tout à fait vrai. Aujourd'hui, il est de coutume de ne pas remarquer la répression évidente contre l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] dans le monde, et en particulier aux États-Unis. Que dire, si les représentants du département d'État répondent à la question directe sur la persécution de l'Église qu'ils n'en savent rien. La seule personne faisant autorité qui ait parlé publiquement et ouvertement de la répression contre l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] était peut-être le journaliste Tucker Carlson. Il a sévèrement critiqué Zelensky à plusieurs reprises pour sa persécution réelle de l'Église orthodoxe ukrainienne. Et grâce à son énorme public, un nombre important d'Américains ont appris la situation de l'Église en Ukraine. Petit rappel des faits.
Le 10 décembre 2022, le journaliste a parlé vivement de Zelensky dans le cadre des perquisitions de masse de la SBU ["KGB" ukrainien] dans les églises et les monastères de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique].
"La police secrète de Zelensky a fouillé des monastères dans toute l'Ukraine, et même dans un couvent, et a arrêté des dizaines de prêtres complètement sans fondement et en violation claire de la Constitution ukrainienne, qui ne signifie plus rien. L'Église orthodoxe ukrainienne a plus de mille ans. Et avec le plein soutien de l'administration Joe Biden et du Congrès américain, Zelensky a décidé de l'interdire", a déclaré Carlson à l'époque.
Il a déclaré que la plupart des médias américains ignoraient les actions de Zelensky, et certains ont même trouvé des excuses pour cela à cause des hostilités.
"Mais il n'y a aucune excuse pour cela. L'Église orthodoxe ukrainienne n'est pas russe, elle est ukrainienne. Ce n'est pas lié au gouvernement de Poutine. Elle a même officiellement condamné l'invasion russe de l'Ukraine. Donc, encore une fois : il n'y a aucune justification à la destruction et à l'interdiction de cette Église ! Et pourtant, de nombreux partisans célèbres de Zelensky en Occident n'ont rien dit à ce sujet. Et il est grand temps qu'ils le fassent", a alors souligné Tucker Carlson.
Le 23 décembre, le journaliste a de nouveau souligné que le président de l'Ukraine "interdit la dénomination chrétienne, arrête les prêtres, s'empare des monastères et des églises".
Et à la mi-mars, lorsque le ministère de la Culture de l'Ukraine avait déjà annoncé l'expulsion de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] de la Laure des Cavernes de Kiev, Carlson a publié toute une histoire sur l'UOC.
"Il est surprenant de voir la situation actuelle quand ils (les autorités - Ed.) expulsent les moines d'un monastère qui existe depuis le XIe siècle, et dans les cavernes duquel des saints sont enterrés. Ce comportement n'est pas approprié pour les démocraties libérales. Par conséquent, la pensée se pose : il y a ceux qui considéraient Zelensky comme un héros spécial, qui l'ont accueilli, qui ont assuré que cette personne devrait être fournie et exprimée de toutes les manières possibles. Mais en même temps, les chrétiens remettent en question certaines de ses actions, sur lesquelles nous oublons maintenant les yeux et sur lesquelles nous sommes complètement silencieux. Les actions entreprises par Zelensky peuvent à bien des égards être qualifiées de persécution de l'Église fidèle. Alors pourquoi sommes-nous silencieux ? » a déclaré Carlson.
Et sa collègue, Megan Besham, a ensuite exprimé sa perplexité sur la raison pour laquelle les dirigeants chrétiens et les grandes organisations chrétiennes, telles que Christianity Today, se taisent sur la répression de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique].
Plus d'un mois s'est écoulé depuis cette publication sur Fox News, au cours de laquelle la situation autour de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] s'est considérablement détériorée. Et il semble que le départ de Tucker Carlson de la chaîne ait fermé la dernière source objective de vérité sur l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] pour les Américains. Maintenant, la position officielle du Département d'État, qui a été directement impliquée dans la création de "l'église" orthodoxe d'Ukraine [schismatique], et donc la situation dans laquelle l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] se trouve aujourd'hui, va finalement prévaloir.
Mais comment se fait-il que dans le pays d'apologie amicale, où seule la position de Zelensky et Dumenko a été diffusée, il y ait soudainement eu une personne qui s'y est fortement opposée ? Bien sûr, nous pouvons dire que Carlson est un partisan du parti conservateur et critique donc sévèrement tout ce qui concerne les projets démocrates. Mais ce n'est pas toute la réponse.
Premièrement, "l'église" orthodoxe d'Ukraine [schismatique] a été créée sous le républicain Trump, et deuxièmement, le rejet des mensonges et de l'injustice est la position de Tucker Carlson lui-même.
Dans son discours sur le fait de quitter Fox News, le journaliste a déclaré ce qui suit à propos de sa position dans la vie :
"Dire la vérité, vous rend fort et courageux, en disant des mensonges, vous devenez faible et lâche. Mais certaines personnes paient un pris trop fort pour dire la vérité - elles deviennent des brebis galeuses, elles sont forcées de sortir des réseaux sociaux, quels que soient ces réseaux. Mais celui qui dit la vérité est un héros à mes yeux. Oui, je n'ai pas reçu d'éducation chrétienne. Mais si l'avortement et le vecteur transgenre du développement de la société font partie de la politique, et c'est ce que disent les puissants, alors pour moi, ce n'est pas un mouvement politique, mais du mal. Parce que le résultat d'une telle politique est la destruction de la société."
Et en parlant de l'antinomie de la vérité et des mensonges, Carlson arrive inévitablement à comprendre le bien et le mal - les principales questions à cause desquelles une personne se tourne vers Dieu et vient à l'Église.
"Bien sûr, ici, nous nous reposons sur la religion et les concepts théologiques du bien et du mal. Voyons ce qu'ils produisent, quel est leur produit final. Le bien se caractérise par l'ordre, la paix, la tranquillité, la tranquillité, le non-conflit, la pureté - et la pureté s'apparente à la justice, à côté de la piété. Alors que le mal est tout le contraire du bien - la violence, la haine, les émeutes, la scission, le chaos et la saleté", dit Karslon.
Paradoxalement, les paroles de cet homme non-croyant peuvent servir d'illustration de ce qui se passe aujourd'hui sous la Laure des Cavernes de Kiev, la cathédrale de Kamianets-Podilskyi ou le "couloir de la honte" à Ternopil. Quand, d'une part, les gens qui exigent l'expulsion des croyants du sanctuaire crient et escroquent, et d'autre part, les croyants eux-mêmes prient docilement Dieu. Et Carlson arrive intuitivement à la conclusion qu'il faut être du côté de l'homme pour qui l'honneur, la vérité et la moralité ne sont pas des mots vides de sens.
"Si vous êtes du côté de ce qui constitue le "panier" des produits maléfiques, alors vous soutenez le mal. Je ne vais pas commencer une guerre religieuse, je demande simplement la reconnaissance de ce que nous voyons tous. Et il ne s'agit pas de soutenir les républicains, il s'agit de l'évidence - de ces manifestations qui nous sont imposées par une certaine force de l'extérieur. C'est assez évident. À cet égard, j'ai deux réflexions :
- Nous devons le dire à haute voix et arrêter de faire de la démagogie et de la fraude.
- Nous devons trouver au moins 10 minutes pendant la journée pour prier pour l'avenir."
Et à la fin de son discours, Carlson dit ce qui suit : "Vous pouvez me considérer comme un Samaritain de ce siècle, littéralement un modeste prédicateur protestant, mais je vous recommande fortement de trouver ces 10 minutes pour prier pour l'avenir. J'espère que vous le ferez."
Bien sûr, un homme d'église, ayant lu toutes ces paroles qui sont assez naïves pour l'enseignement chrétien, peut dire que nous "nous faisons une idole de nous-mêmes". Mais la question est beaucoup plus large.
Ces dernières années ont montré que l'image du monde, qui semblait inébranlable dans l'orthodoxie hier, est détruite aujourd'hui. Le chef de l'Église locale la plus autoritaire, pour le bien du pouvoir indivis et de ses propres ambitions, détruit l'unité orthodoxe et lance les processus de destruction de centaines (et bientôt peut-être de milliers) de communautés.
Et il peut arriver que la question évangélique "Qui est ton prochain ?" soit entendue d'une nouvelle manière pour les orthodoxes.
Après tout, sous nos yeux, il peut y avoir une visualisation moderne de la parabole du Christ sur le bon Samaritain. Nous regardons déjà les "lévites" et les "prêtres" modernes se détourner des orthodoxes battus par les brigands actuels, comment ils passent leur chemin avec dégoût.
Dans le même temps, il y a plusieurs milliers, et peut-être des millions de personnes, des Tuker Carlsons, qui ressentent intuitivement la vérité de l'enseignement chrétien et y aspirent intérieurement. Et ils ont besoin d'une impulsion pour transformer une chrysalide en papillon. Et peut-être que le journaliste lui-même ne s'est pas accidentellement qualifié de " samaritain de ce siècle".
Le fait que les orthodoxes d'Ukraine aujourd'hui, comme dans les temps théologiques anciens, soient forcés de défendre leur foi, entre autres choses, est une prédication du christianisme pour de nombreuses personnes aux États-Unis, en Europe et dans d'autres régions. Beaucoup de gens les regardent aujourd'hui. Tous ceux qui ne perçoivent pas l'image du monde qui leur est maintenant imposée. Et il peut arriver que le tout "petit troupeau" dont le Christ a parlé sera composé de ces gens demain.
