"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 4 avril 2020

Higoumène Nectaire [Morozov]: La tempérance, simple et complexe!



Le jeûne implique nécessairement la tempérance, et bien que l'on ait déjà beaucoup parlé et que l'on en dira probablement beaucoup plus sur le fait que la composante "gastronomique" du jeûne n'est pas la chose principale, et certainement pas la seule, elle existe néanmoins. Elle provoque presque invariablement une sorte d’écueil. Certains lui donnent une sorte de valeur absolue, et se trompent, tandis que d'autres, à l'inverse, pensent qu'elle n'est pas du tout importante, et se trompent également. Certains, ne calculant pas leur force et ne s'adaptant pas à l'état de leur corps, s'efforcent de jeûner le plus strictement possible, en essayant de respecter les prescriptions du Typikon, et finissent par se retrouver dans un lit d'hôpital. D'autres, ayant une excellente santé et possédant une force physique remarquable, sont sincèrement convaincus qu'il n'y a aucune chance qu'ils survivent au Carême sans l’ingestion de produits laitiers.
Il ne fait aucun doute que le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat (Marc 2:27). Et de la même manière, l'homme n'a pas été fait pour le jeûne, mais le jeûne pour l'homme. C'est pourquoi, lorsque nous jeûnons, nous devons suivre la voie royale, c'est-à-dire la voie du milieu : Ne vous imposez pas un fardeau insupportable, ne jeûnez pas plus sévèrement que les capacités du corps ne le permettent, mais en même temps, n'oubliez pas que le Carême exige un podvig [exploit spirituel, ascèse]- l'oppression de la chair, et nous devons absolument ressentir cette oppression, sinon où est le podvig ? Et je suis certain que, même si nous sommes raisonnables, même si nous sommes sensés, il est encore plus correct que les chrétiens qui se préparent au Carême consultent leur père spirituel sur tout, y compris sur le côté dit gastronomique.
Pourquoi la tempérance est-elle si importante ? De par sa nature même, l'homme aspire naturellement à une bonne existence. Mais à l'état déchu, notre conception de ce en quoi consiste cette bonne existence est fondamentalement déformée, et nous considérons le plus souvent que le "bien" est la satisfaction de nos passions - peut-être pas crues et évidentes, mais subtiles et cachées. Cependant, tout est interconnecté, et si nous ne nous efforçons pas de supprimer une passion, nous nous retrouvons naturellement sans défense devant une autre. Et la tempérance alimentaire devient une sorte de base, la première et la plus simple expérience de renoncement à ce qui nous apporte du plaisir - pas quelque chose de péché, mais d'assez innocent. Mais c'est ce renoncement volontaire, non forcé, qui nous aide à renforcer au moins un peu notre volonté, et qui nous donne, d'une part, une idée de la dépendance que nous avons vis-à-vis de notre chair et de ses désirs, et qui, d'autre part, nous permet de réduire sensiblement cette dépendance.
Une personne qui jeûne renonce, au nom de Dieu, au nom de son bienfait spirituel, à ce qui lui plaît ; elle renonce à ce dont elle peut se passer en principe, mais dont il lui est en même temps difficile de se passer. Et elle ne le fait pas par son propre arbitraire, mais par obéissance à l'Église, en essayant, autant que possible, de se rapprocher de la réalisation des exigences du Typikon. Ce faisant, elle peut, comme le psalmiste, dire une prière : Regarde mon humilité et mon labeur, et pardonne tous mes péchés (Psaume 24, 18) - si, bien sûr, elle ne s'humilie pas seulement devant les préceptes du Typikon, mais pense aussi à son propre jeûne avec humilité - non pas comme une haute vertu, mais comme une action naturelle pour un pécheur pénitent.
Cependant, est-il possible de penser que tout cela épuise et clôt le sujet de la tempérance ? Qu'en déterminant la mesure du jeûne corporel et en acquérant une attitude correcte à son égard, nous avons accompli tout ce qui concerne la tempérance ? Bien sûr que non.
L'homme moderne est avant tout un consommateur. L'esprit de consommation pénètre profondément dans nos cœurs - si profondément qu'il nous est difficile de ne pas être consumériste non seulement par rapport au monde dans lequel nous vivons, et aux gens, mais même par rapport à Dieu : Nous attendons constamment quelque chose du Seigneur. Nous exigeons quelque chose, et si nous ne recevons pas ce que nous avons demandé, nous nous offensons et nous murmurons contre Lui.
Et la tempérance est la meilleure façon de déclarer la guerre au consumérisme lui-même. S'opprimer dans la nourriture est, je le répète, d'un caractère limité. Nous nous souvenons probablement tous de l'âne de Hodja Nasreddin, à qui il a enseigné à mortifier la chair : chaque jour, Hodja réduisait la quantité de nourriture pour lui, jusqu'à ce que, finalement, en arrivant à l'étable, il voit l'âne couché sur le sol sans vie. Mais quant à la tempérance dans ce que nous consommons en excès, dans ce qui n'est nullement nécessaire ou simplement nuisible pour nous, nous avons ici un champ vraiment vaste pour les podvigs.
Au moins quelques exemples : Nous tous, même si le Seigneur ne nous a pas doté du don de l'éloquence, commettons beaucoup de péchés avec la langue. Cela est particulièrement facilité par notre habitude de parler sans réfléchir, sans craindre de dire plus que nécessaire. Si nous osons nous limiter au moins un peu pendant le jeûne dans des conversations inutiles, si nous décidons de ne pas parler sans réfléchir, et si nous décidons de ne pas dire ce que notre conscience nous dit clairement qu'il n'est pas nécessaire de dire, nous en tirerons un grand bénéfice, et cette tempérance sera très louable.
Il y a tant d'informations superflues que l'homme moderne consomme ! Elle nous parvient en un flux incontrôlé à partir des écrans de télévision, des moniteurs d'ordinateurs, des réseaux sociaux et des haut-parleurs de radio, y compris dans la voiture. Nous en sommes surchargés ; notre système nerveux ne peut pas supporter une telle abondance de stimuli, et notre esprit n'est pas en état d'analyser et d'évaluer pleinement tout ce que nous voyons et entendons. Et la parole de Dieu, si nécessaire pour nos âmes, disparaît dans toute cette multiplicité de nouvelles, d'histoires, de rumeurs, et dans la diversité des vidéos et des photos, comme la graine de la parabole de l'Évangile qui tomba parmi les épines. Il est donc clair que la restriction de l'information, le contrôle de celle-ci, une sorte de "jeûne de l'information", est une composante obligatoire du podvig du Carême, sans laquelle nous ne réussirons rien.
Il y a ce phénomène de la réalité d'aujourd'hui qu'on appelle le shopping. Quelque chose ne va pas, des problèmes nous assaillent, notre cœur est lourd - que faire dans une telle situation ? C'est ça, faire du shopping ! Le shopping nous permet de nous remonter le moral, d'améliorer notre humeur, d'augmenter notre vitalité, d'oublier les difficultés et les conflits, et on se réjouit, en espérant le meilleur, jusqu'à ce qu'on se décourage à nouveau et qu'on sente qu'il est définitivement temps de faire à nouveau du shopping. Ce serait bien si cette "recette magique" n'était accessible qu'à ceux qui ont des liasses de billets ! Mais aujourd'hui, il y a quelque chose de non moins magique : la carte de crédit : Non seulement vous n'avez pas d'argent, mais vous êtes endetté jusqu'au cou, et pourtant vous avez toujours la merveilleuse possibilité de continuer à faire vos courses. Et puis, après vous être amusé un peu, vous êtes plongé dans la tristesse parce que vous n'avez aucune idée de la façon de rembourser ce que vous avez emprunté et de payer des intérêts en plus. S'abstenir de faire des achats excessifs et inutiles et de faire du shopping pour se divertir est l'exercice spirituel le plus important pour l'homme moderne. En y travaillant, il renforce sa volonté, se délivre de nouvelles raisons de découragement (à cause d'un nouveau gaspillage d'argent) et économise les fonds nécessaires pour finalement acquérir quelque chose de vraiment nécessaire ou même pour aider les nécessiteux.
Je pense que n'importe qui peut accomplir cela s'il regarde attentivement sa vie et essaie de comprendre ce qui, dans cette vie, se jette littéralement dans son caddie, d'où vient le moment de se libérer. Une telle tempérance globale donne à l'âme une grande force et une grande liberté et lui permet de voir la réalité d'une manière complètement différente, sans se fixer sur le fait que tout ce qu'elle contient est littéralement un objet de consommation.
Et cela n'est pas suffisant. Tout d'abord, elle libère dans notre cœur un petit coin pour ce qui devrait idéalement le remplir : pour le contenu spirituel qu'est en fait la vie, au sens véritable et non déformé du terme.
C'est le premier fruit, vraiment important, d'un jeûne correct et raisonnable.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après

ARCHIMANDRITE PAVEL (BUYURAS; † 1ER MARS 2020): «NE JUGEZ PAS!»

Archimandrite Paul (Buyuras). 
Photo: facebook «Amis du monastère du mont Sinaï»

Vie et conseils du confesseur du monastère du Sinaï
Il y a des gens avec qui vous avez parlé un peu, mais vous gardez toujours leur lumière dans votre cœur. Vous souvenant de leur justice, vous la recherchez vous-même. Père Paul - de nombreux pèlerins russes l'ont vu, il dirigeait des visites dans le Sinaï - un ange terrestre. Tout en lui est vérité, joie, humilité, pureté. À côté de lui, vous réchauffez votre âme. Tout ce qui est intellectuel et ingénieux tombe comme une écorce, et vous pouvez clairement voir où est la lumière et où se trouve l'obscurité.
L'archimandrite Paul (dans le monde George Buyuras) est né le 16 janvier 1939 dans une famille pieuse de Kranidi dans le Péloponèse,. Il a travaillé à l'hôpital Evangelismos d'Athènes. Après avoir obtenu son diplôme de la faculté de théologie de l'Université d'Athènes en 1972, il s'est rendu au monastère de Sainte-Catherine du Sinaï, où il fut tonsuré moine et ordonné. Il a été confesseur du monastère du Sinaï pendant 48 ans. Membre de la synaxe du monastère. Deuxième rang après l'higumène Damien, archevêque de Raifa et du Sinaï . Un ascète strict, un livre de prières, un travailleur acharné, miséricordieux envers tout le monde, en particulier envers les Bédouins vivant dans la région du monastère. Il a reposé en Christ le 1er mars 2020.
Nous nous sommes rencontrés à l'été 2007. J’étudiais à la bibliothèque du monastère du Sinaï. Un jour après la Liturgie, je suis monté à l'archondaria pour boire du café. Le père Paul été très heureux d'apprendre que je venais de Russie. Il venait lui-même de revenir d'un pèlerinage: «Pouvez-vous imaginer? L'avion atterrit et autour - forêts, champs, tout est vert ... ". Oui, après avoir passé une semaine dans le Sinaï, dans la sévère austérité de son décor de pierre, vous regardez différemment la joie que l'épanouissement de la nature russe nous donne!
Le Père Paul est discret et irremplaçable. Il est constamment en mouvement: balayer la cour, nettoyer l’église, laver, conduire un tour pour les pèlerins. Il vient le premier à l’église et en part le dernier. Comme un simple moine. Et il est une figure importante - le confesseur du monastère du Sinaï: des clercs et des laïcs de tous les coins du monde viennent le voir quotidiennement pour la confession. Quand je suis allé pour la première fois me confesser en grec, mes voisins de la maison d'hôtes, parents des moines, m’ont rassuré: «N'ayez pas peur! Le Père Paul conseille peu, prie plus pour vous, et il dit toujours: ne jugez pas! ”” Au jour et à l'heure convenus, je suis allé me confesser. Le père Paul a des yeux vifs et un cœur tranquille. Il dit des prières, demande comment je crois - j'ai lu le Credo - il accepte la confession. Le prêtre prie et à la fin demande en silence: «Souvenez-vous: tous nos ennuis viennent du fait que nous ne nous jugeons pas, mais nous jugeons les gens. Ne jugez personne! » Un tel humble amour émane du staretz (il se considère sincèrement pire que moi!) que cet amour guérit et ressuscite l'âme.
Le père Paul aime Dieu et a peur de l'offenser ne serait-ce qu’un peu

Au Sinaï, les offices commencent à 4 heures du matin. Les premiers jours je me lève facilement, puis bien que j'arrive au début, je m'endors pendant la lecture monotone des psaumes et du canon le matin. Je m'en plains. Le père se réjouit comme un enfant: «Mais tu dors parmi les saints! Viens quand même! "
Le père Paul aime Dieu et a peur de l'offenser au moins un peu. Il vit dans le Sinaï depuis longtemps, mais il n’est pas allé au sommet: pour ne pas déranger les moines et demander une escorte de l’accompagner. Un soir, je découvre que les pèlerins de Thessalonique feront la Liturgie au sommet la nuit, et je peux aller avec eux pour participer à la communion. La frustration remplace la joie: au déjeuner, ils nous ont apporté des œufs au plat, un plat rare ici... où on a généralement des légumes... mais je ne savais pas qu’il y avait une Liturgie la nuit... En y pensant, j'ai composé le numéro de la cellule du père Paul et j'entends: "Alexandre, tu offenseras Dieu par une telle communion, et tu n'en tireras aucun bienfait. Avant la communion, on doit jeûner au moins une journée pour le Seigneur. Va prier et reviens dans la joie. Et communie au monastère après avoir parlé. » Entendre ces paroles d'un autre, je serais bouleversé - de lui, elles sonnent comme venant de la bouche du Christ!
Le père Paul est décédé le matin du Dimanche du Pardon. Un des frères du Sinaï a déclaré: «Il prie pour que si le trône est englouti maintenant par les flammes, il ne le remarquera pas! Je crois que le géronda [staretz]ne quittera pas son occupation bien-aimée - la Communion avec Dieu - et dans le Royaume des Cieux, il priera pour nous! Celui qui a consolé toute la vie des gens, recevra lui-même maintenant un grand réconfort de Dieu! »
Le Père Paul n'a aucun héritage écrit. Par conséquent, il ne reste plus que des conversations orales avec les pèlerins du monastère du Sinaï et des émissions de télévision et de radio de Crète et de Chypre. Voici quelques conseils spirituels venant de cette source.
Archimandrite Paul le Sinaïte
Jugement, prière, cœur pur - le fondement du labeur spirituel

Archimandrite Paul (Buyuras). Photo: facebook «Amis du monastère du mont Sinaï»

Le Nom de Dieu est une grande puissance! Et ces mots que nous, moines, prononçons: "Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi." Si vous les pronoincez de tout votre cœur, efforcez-vous de garder votre cœur pur, ils prendront un pouvoir énorme. Un simple exemple. Souvent, nous perdons quelque chose. Le Malin nous rend nerveux et agacé: "Eh bien, où ai-je mis ça?" Ne vous inquiétez pas, dites: "Seigneur, Jésus-Christ, montre-moi ce que j'ai perdu." Et Il le montrera.
La prière est une grande consolation dans toutes les tentations, les épreuves de la vie. C'est une arme invincible

La prière est une grande consolation dans toutes les tentations, et les épreuves de la vie. C'est une arme invincible. Par conséquent, l'Ennemi se tournera avec crainte contre la prière et essaiera de quelque façon que ce soit de l'enlever à une personne. Lorsque nous prions à l'église et que notre esprit est dispersé, nous devons le reprendre: «Où vas-tu? Reviens! " Et surveillez la pureté du cœur, car plus le cœur est pur, plus il est facile d'atteindre le Christ. Les grands ascètes ont atteint de grands sommets, mais cela fut précédé par leurs exploits de purification de l'âme des passions. La passion est comme des nuages ​​dans le ciel : ils cachent la lumière et l'obscurité advient.
Souvent dans la confession, nous disons: "Je n'ai pas de péchés spéciaux... [ils sont] ordinaires..." Et parmi eux, la condamnation, qui est un grave péché. Nous le considérons comme «ordinaire». La condamnation est un désastre spirituel. Son rejet était le fondement de l'exploit de tous ceux qui ont réussi spirituellement. Les vertus de la non-condamnation ont été éprouvées par les Pères du désert. Ils n'ont condamné personne, ils avaient très peur de condamner. Saint Jean Climaque dit: «Un moine qui ne condamne pas, entre dans la cellule d'un autre moine, y voit de la saleté et du désordre. Et que dit-il? Ah, ce frère est engagé dans un labeur spirituel, et il n'a pas de temps pour lui. Il entre dans la cellule d’un autre - il y a de la propreté, et tout est rangé. Il pense: le genre de pureté que ce frère a à l'intérieur est le même dans la cellule. " Il n'a condamné ni l'un ni l'autre. Nous, dans notre négligence, nous aurions pu condamner les deux.
Nous perdons facilement le jugement et nous nous justifions souvent: «Je l'ai dit par amour!» Ce n'est pas de l'amour !

Le Christ a très sagement dit: «Ne jugez pas, afin que vous ne soyez pas jugés» (Luc 6 : 37). Et nous perdons facilement le sens commun et nous nous justifions souvent: «Je l'ai dit par amour!» Ce n'est pas de l'amour! Le grand ascète Isaac le Syrien a dit: "Le jour où vous ouvrirez la bouche et condamnerez votre frère, tout ce que vous avez fait de bien sera perdu." C’est une parole très forte! Si nous sommes attentifs à nous-mêmes, nous verrons les fruits du non-jugement.
L’absence de jugement, la prière, la pureté de cœur - c'est le fondement sur lequel repose tout labeur spirituel.
La plus grande consolation est l'acquisition de la paix de l'âme

- Parlez-nous du réconfort divin que la vie apporte au Sinaï?
- Une personne doit être plus simple. Un enfant à qui la simplicité est naturelle aime tout. Il aime tout. Il est tout content. Il n'a aucun problème. Et si une personne, ayant mûri, reste un enfant dans son âme, elle vit bien! Celui qui ne juge pas sait que le non-jugement apporte la paix à l'âme. Quand une personne a la paix en elle-même, elle a aussi un grand réconfort! Ce n'est donc pas un hasard si l'Église prie ainsi à chaque office: "Encore et encore en paix (c'est-à-dire dans le monde), prions le Seigneur", "A propos du monde... Prions le Seigneur." Par inattention, nous perdons la paix. Et même nous, moines, sommes distraits. Mais si vous parvenez, dans votre âme, à rester simples comme des enfants, à ne pas juger, à prier, à avoir la paix dans votre âme et à vivre en présence de Dieu, alors c'est le plus grand réconfort.
Un homme spirituel ne perd jamais espoir

- Souvent, nous entendons: «homme spirituellement spirituel, spirituel» - comment comprendre cela? Y a-t-il de telles personnes aujourd'hui?
- Pour les laïcs, c'est une personne de grande connaissance, une personne inspirée, en un mot, «l'intelligentsia». Pour nous, pour les croyants, pour ceux qui luttent pour la bonne action en Christ, c'est celui qui est devenu le temple du Saint-Esprit, Sa demeure. C'est-à-dire, littéralement "personne qui respire spirituellement" - quelqu'un qui porte le Saint-Esprit. Par un amour divin sans limites, le Saint-Esprit habite l'homme. Une telle personne fait l'expérience des qualités gracieuses du Saint-Esprit: paix d'esprit, amour, patience, foi, espérance, qu'elle ne perdra jamais. Le découragement et le désespoir lui sont complètement étrangers et incompréhensibles.
Un homme «spirituel» au sens séculier de ce mot peut désespérer, c'est-à-dire perdre espoir (nous connaissons des exemples de poètes qui se sont suicidés très jeunes). Nous ne le sommes pas, car l'espérance est le fruit du Saint-Esprit, qui a le pouvoir de donner la vie et nous donne la vie.
Archimandrite Paul (Buyuras). Photo: facebook «Amis du monastère du mont Sinaï»

La principale différence entre la compréhension de la «spiritualité» au sens séculier et chrétien est que le chrétien fait l'expérience de l'acquisition du Saint-Esprit et de Ses dons, et relie sa vie à la vie du Saint-Esprit. L'homme séculier peut être appelé «spirituel», mais ne pas relier sa vie au Saint-Esprit.
L'acquisition du Saint-Esprit se manifeste également extérieurement: une telle personne a un esprit recueilli, une simplicité de raisonnement, exprime ses pensées en peu de mots et profondément, comme chez les saints Pères. Après tout, la parole des Pères est très riche, surtout dans les paterics [Recueils des dits des Pères]: quelles significations élevées ils expriment en courtes phrases! Par conséquent, les paterics ne nous ennuient pas et sont agréables à lire.
Une personne spirituelle fait l'expérience de la présence du Saint-Esprit. Il reçoit Ses dons: sanctification, vie pure, amour, espérance, foi. Et souvent le don de prévoyance - éclairé par le Saint-Esprit, il prévoit ce qui pourrait arriver à l'avenir.
Et aujourd'hui, il y a de telles personnes.
- Comment devenir une personne spirituelle, obtenir les dons du Saint-Esprit? Y a-t-il une recette?

- Bien sûr, c'est une recette spirituelle que le Christ nous a donnée. Il était suivi des apôtres, des Pères de l'Église, des saints. L'Église l'a écrit dans les Livres saints, dans les paterics, dans les Règles des Conciles œcuméniques, dans sa vie quotidienne. Et chacun peut agir selon lui et voir son action sur lui-même.
Le but du chrétien orthodoxe est d'acquérir le Saint-Esprit. Devenir une bonne personne n'est pas un objectif, et il y a de très bonnes personnes en dehors du christianisme. Devenir une personne porteuse d'esprit, absorber le Saint-Esprit en est une autre. L'essentiel est de purifier votre cœur des passions, car le Saint-Esprit ne peut pas demeurer dans leur cœur pollué. Il n'y a pas de nationalisme dans l'Orthodoxie - il n'y a ni hellénique, ni juif. Mais il est important de savoir combien vous vous êtes libéré des passions.
Le Saint-Esprit cherche un cœur pur et y habite. Une telle personne vit constamment en présence du Saint-Esprit: trouve le silence intérieur, se réconcilie d'abord avec Dieu, avec lui-même et avec les gens. Celui qui a un cœur pur ne divise pas les gens en bons et en mauvais. Ce qui lui importe, ce n'est pas la «réalité», mais la «réalité spirituelle». Il espère qu'il sera sauvé. Il ne désespère jamais, ne perd pas espoir dans des conditions de vie difficiles. Telle est une personne pleine de Grâce et porteuse de l’Esprit.
Mettez votre vie par écrit
"Et si je ne connais pas la vie de mon saint?"
- Si quelqu'un ne connaît pas la vie de son saint, je vous conseille de travailler pour qu'une vie soit écrite sur vous, et que votre nom soit inscrit sur les visages des saints.
Le choix du mariage ou du célibat est le choix interne de chacun
- Monachisme et mariage - différentes voies avec un seul but ou un seul chemin?
- Un homme spirituel a dit qu'il y a deux croix: la croix du mariage et la croix du célibat, c'est-à-dire la vie monastique. Un autre a ajouté qu'il y a une troisième l’absence d’enfant dans le mariage. Le choix du chemin est l'affaire intérieure de chacun. Personne ne dira s’il est préférable de devenir moine ou se marier.
- Comment faire un choix, comment savoir quelle est votre vocation - dans le mariage ou le monachisme?
- Un homme lui-même, à l'intérieur de lui-même, comprend ce qui lui appartient et ce qui ne lui appartient pas. Ce n'est pas difficile! Mais le choix doit être fait de façon indépendante, c'est une décision personnelle de chacun. Une personne est déterminée par elle-même: "Le monachisme n'est pas ma voie, je veux créer une famille." Untel, s'il vient au monastère, devient novice, alors il partira avec le temps. Cela signifie que la voie monastique n'est pas la sienne. Dieu ne viole pas notre liberté. Il voit sur quoi l'homme a un penchant et le renforce sur cette voie.
La dissemblance des personnages dans le mariage est nécessaire
"Dans quelle mesure pouvez-vous supporter le mariage?"
- Si vous avez choisi le chemin du mariage et que vous vous êtes connecté à une autre personne dans ce sacrement dit grand, vous devez porter la croix jusqu'au bout. Quand un prêtre ou un hiéromoine enlève sa soutane et va dans le monde, les gens n'aiment pas ça. Et c'est vraiment difficile! Lorsqu'une personne divorce, quitte la famille, cela est considéré comme la norme. Comme la conclusion des deuxième et troisième mariages... Mais le sacerdoce est un sacrement, et le mariage est aussi un grand sacrement! Et soudain, l'un des époux part «arranger» sa vie. Qu'allez-vous "corriger"? En fait, au final, ce sera pire pour les deux: plus de problèmes que de «réparer» la vie. Et s'il y a des enfants, ils souffriront spirituellement et mentalement. Ils auront des problèmes psychologiques: il n’arrive pas que les enfants ne souffrent pas du divorce.
Nous ne savons pas comment nous réconcilier et dire: "Comme tout ne se passe pas comme je le souhaite, j'accepte la situation telle qu'elle est." «Mais celui qui tiendra bon jusqu’au bout sera sauvé.» (Matt. 10, 22). Et ici, en fait, le véritable amour se manifeste, surtout dans le mariage. Souvent, dans une famille, deux personnes ont des caractères complètement différents: l'un est colérique, l'autre est doux. Et le Seigneur unit deux de ces opposés.
C'est une grosse erreur de dire: ils avaient des caractères en désaccord! Souvent, les conjoints se séparent pour cette raison. Mais par nature, c'est comme ça - les gens ont des caractères différents: la femme a un caractère, le mari en a un autre. La similitude des personnages n'est pas naturelle. La dissimilarité est nécessaire! Mais la patience et l'amour en Christ sont nécessaires. Et une profonde humilité comme fondement de nos vies. L'égoïste pense qu'il est le centre de la vie, pas l’autre. L'homme humble pense qu'il est le plus bas et monte ainsi au Ciel. Mais grâce à la patience, l'humilité, l'amour, vous pouvez «conquérir» une autre personne.
- Autrement dit, les vertus monastiques - amour, humilité, gentillesse, patience, exploit spirituel, ascèse [podvig]- sont nécessaires dans le mariage?
"Oui, c'est pourquoi cet ascète a parlé de deux croix: le mariage et le célibat." Les gens portent la croix ici et là.
- Quel est le sens d'une telle vie?
- Vivre selon la volonté de Dieu et faire Sa volonté. Et comprendre que ce n'est pas un hasard si je me suis retrouvé avec cette personne: le Seigneur sait pourquoi l’un s'est connecté à l'autre. Pour sentir vie marcher dans la providence de Dieu.
Personne ne peut être sauvé sans tentation
"Pourquoi y a-t-il tant de tentations lors du jeûne?"
- Dans le Pateric, un saint staretz dit: "Si vous supprimez les tentations de nos vies, personne ne sera sauvé!" Le Seigneur ne nous envoie pas de tentations. Il les laisse entrer pour notre bien. Les tentations ne nous plaisent pas, mais elles aident à avancer. Sans elles, une personne ne peut pas devenir spirituelle. Grâce à elles, nous luttons contre le mal, contre le péché et nouscommençons à prier. Les tentations nous réveillent du sommeil.
Le staretz Paissï a dit que les tentations sont nécessaires pour cultiver de bonnes intentions. "Il me déteste." Ne pense pas ainsi! Comment te déteste-t-il? L'homme n'est pas fait pour haïr. N'oubliez pas que notre ennemi est notre bienfaiteur. Celui qui nous fait du mal nous fait nous tourner vers Dieu. Selon saint Jean Chrysostome: "Il n'y a pas d’offenseurs, il y a ceux qui sont offensés."
[...]
Un téléphone portable: emprisonné à vie

- Nous sommes très préoccupés par la question du «sceau de l'Antéchrist». Comment ne pas l'accepter?
"Mais ce moment qui est décrit dans les Saintes Écritures de l'Apocalypse, est-il déjà arrivé,?" Il indique clairement qu’une partie croira en l'Antéchrist et le suivra, et recevra un sceau sur la main et le visage. Est-ce que cela se produit maintenant? Lorsque cette heure viendra, notre foi se manifestera. Et puis il faudra dire: non.
Si une personne n'était pas si attachée aux choses et au confort! La moitié de la Grèce, probablement pas les trois quarts, s'est réunie aujourd'hui à Athènes! Maintenant, nous sommes tous des Athéniens. Les gens ont quitté les beautés d’Hellas - sa mer et ses montagnes. Nous dormions sous les pins du village et nos poumons étaient remplis d'oxygène. Nous étions les gens les plus heureux du monde! Plus de ça ! Mon père et moi sommes allés sur notre terre et y avons passé la nuit - dans les montagnes, en silence. C'était un rêve céleste - dans le parfum des pins et du thym! C'était une vie! Maintenant, nous sommes tous emballés en Attique pour le soi-disant «confort». Est-ce vraiment du confort?!
Chaque enfant a déjà un téléphone portable. Nous nous achetons ou donnons de l'argent pour l’acheter.  Mais le téléphone est-il si vital? Après tout, ce n'est pas seulement le rayonnement (les téléphones portables nuisent physiquement à une personne), mais surtout, le téléphone vole l'âme du monde. Où que vous alliez, le téléphone est avec vous. Il n'y a aucune liberté dans votre vie. Et c'est un vrai "sceau"[ lui !].
Un chrétien dit toujours la vérité
- Un mensonge pour le salut, dans certaines circonstances, est-il bon ou péché?
- Ne vous justifiez pas par les circonstances. Un chrétien croyant doit toujours dire la vérité. Peut-être qu'une ou deux fois dans la vie, il peut y avoir des «circonstances» pour mentir: quelqu'un poursuit une personne pour le tuer, vous le cachez chez vous et, bien sûr, vous ne direz pas: «Entrez, le voici!»
"Et si une personne est mortellement malade, doit-elle aussi dire la vérité?"
- J'ai eu un cas quand je travaillais à l'hôpital Evangelismos. D'une manière ou d'une autre, ils m'ont appelé chez les mourants. Les sœurs sont venues: "Elle veut te parler." La femme était à l'agonie. Elle avait environ 50 ans, pas encore une personne âgée. Et elle a dit: "Eh bien, pourquoi m'ont-ils caché la vérité?" Elle avait un cancer... Sa maladie a duré longtemps, maintenant je ne me souviens plus combien, ils ne lui ont rien dit. Mais pendant ce temps, elle pouvait se préparer, y compris spirituellement!
Les gens ne meurent pas. Ils s'endorment avant la seconde venue
"De quoi nos morts ont-ils le plus besoin – d’offices commémoratifs, de funérailles sur la tombe, d'aumônes en leur nom?"
- Premièrement, nous ne devons pas les appeler morts, mais défunts. Les premiers chrétiens n'ont pas appelé le lieu de sépulture des défunts tombes, mais tombeaux, car la personne n'est pas morte, elle s'est endormie.
Ce qui aide le plus notre défunt, c'est la Divine Liturgie. Quand un prêtre fait la proscomédie et retire des parcelles pour les défunts, c'est la chose la plus importante. L'aumône aide également l'âme du défunt.
Mais il y en a une chose de plus qui aide beaucoup - c'est l'attitude de notre âme envers Dieu. Par exemple, si notre bien-aimé est parti trop tôt - frère, enfant, as’il y a eu un accident, - nous ne devrions jamais attribuer ce qui est arrivé à Dieu. Cette idée met la pression sur notre âme. Saint Anastase du Sinaï, le grand saint, qui est devenu Patriarche d'Antioche, dit que l'âme peut laisser ce monde propre, et nous le tourmentons avec nos questions à Dieu: pourquoi? Pourquoi Dieu nous a-t-il pris cet homme? Quel malheur! Mieux vaut dire: «Mon Dieu, tu as donné la vie à l'homme, tu l'as reprise. Tu as fait ce que tu voulais, "à l'image de Job qui a tant souffert," bénissez le nom du Seigneur! "
- Qu'arrive-t-il à une personne après sa mort?
"Celui qui vit dans le péché goûte déjà l'enfer sur terre." Qu'en penses-tu? La vie dans le péché est l'enfer. Celui qui vit dans la foi goûte déjà au paradis dans cette vie. C'est-à-dire, avant même le jugement final, certains participent à l'enfer, d’autres en partie au paradis. Et après la Parpousie [Seconde Avènement], ils participeront enfin à la gloire de Dieu ou vice versa (que Dieu ne permette cela à aucun de nous!).
Ne peut pas jeûner physiquement, jeûner verbalement
"Je ne peux pas jeûner à cause de la maladie." Puis-je communier sans jeûner?
- S'il existe une raison sérieuse pour laquelle vous ne pouvez pas vous abstenir, observez un autre jeûne verbal. Observez ce qui sort de votre cœur, du plus profond de votre âme, car c'est ce qui pollue le plus. Essayez de ne pas trop parler, ne blâmez pas les autres. Et ce sera le meilleur jeûne pour vous. L'Eglise ne veut pas nuire à une personne, et comme elle ne le peut pas, que va-t-il devenir maintenant? L'Eglise est comme une mère. Mais même ceux qui peuvent réellement jeûner, qu'ils ne cherchent pas d'excuses. Ne bavardez pas, ne faites pas de commérages, ne vous énervez pas avec une autre parole - c'est là votre jeûne, et vous communierez  avec un cœur pur.
Il n'est pas important de savoir combien de fois vous communiez, mais comment vous communiez

- Que pensez-vous de la Communion fréquente ?

- La question de la Sainte Communion n'est pas de savoir combien de fois vous la recevez, mais comment vous la recevez. Si nous venons sans être préparés, l'apôtre Paul dit : "Beaucoup d'entre vous sont malades et mourants parce que vous ne méritez pas la communion" (cf. 1 Corinthiens 11, 29-30). Par conséquent, celui qui participe à la Communion doit tout d'abord examiner soigneusement s'il est digne de recevoir le Corps et le Sang du Christ. Ce n'est pas le temps qui rend une personne digne de la Communion, car celui qui en est digne - dit St Jean Chrysostome - peut recevoir la Communion quotidiennement. Et celui qui n'en est pas digne, - ne peut pas recevoir la communion une fois par an. Vous ne pouvez pas dire ici : ici, je reçois la communion quatre fois par an, et tout va bien. Si vous aimez Dieu, est-ce que cela vous suffit 4-5-6 fois par an ? Le nombre de vos communions est toujours disproportionné par rapport à l'Amour sans limite de Dieu.

- Pendant le pèlerinage en Terre Sainte, nous avons eu la bénédiction de communier dans tous les lieux saints. Est-ce un péché ?

- Chacun doit s'examiner s'il est digne de participer au sacrement ou non. Ce n'est pas mon avis, comme le dit la Sainte Écriture : "Chacun doit s'examiner par la communion au corps et au sang du Christ". Nous ne sommes pas dignes parce que nous sommes en Terre Sainte ou dans le Sinaï. Nous devons être très prudents dans la préparation à la Communion !

Quiconque participe à la Communion doit examiner attentivement s'il est digne de recevoir le Corps et le Sang du Christ.

- Comment savoir si vous en êtes digne ou non ?

- Il existe une règle simple à l'Eglise : vous vous adressez à un prêtre en confession et le lui demandez. S'il vous donne la bénédiction pour la Communion, ne doutez pas. Plus de responsabilité à ce sujet ! Si le prêtre se trompe, il en répondra devant Dieu. Et le croyant qui a demandé et s'est humilié avant la réponse est calme. Pour un prêtre, c'est vraiment la chose la plus difficile - que les gens puissent lui ouvrir leur cœur. C'est comme une effusion de sang.

Sur la signification de la parabole du Samaritain miséricordieux.

- La parabole du Samaritain miséricordieux parle d'un homme blessé et de la façon dont le prêtre est passé à côté de lui. Devons-nous, nous les blessés, attendre quelque chose des prêtres ou non ?

- Ce passage de l'Evangile a une signification symbolique. Qui est ce prêtre qui a fait preuve d'indifférence envers l'homme ? Qui est le bon samaritain qui a pansé les blessures faites par les voleurs ? Voyons comment les saints pères ont interprété ce passage.

Pour autant que mes rares connaissances me le permettent, le bon Samaritain de cette parabole est le Christ qui a aidé quand d'autres sont passés - et le prêtre (c'était un prêtre judéen pré-chrétien), et le pharisien (qui a témoigné de sa vertu en paroles plus qu'en actes). Ces personnes n'ont pas arrêté l'hémorragie. Le Christ a eu pitié de lui. Il l'a emmené à l'hôtellerie et lui a donné deux deniers. Que sont deux deniers ? Les deux pactes sont l'Ancien et le Nouveau. Et il a dit, si vous avez besoin d'autre chose, je reviendrai. Sa mesure d'amour est élevée !

Bien sûr, nous ne pouvons pas le reporter à aujourd'hui et dire que nous n'avons rien à attendre de nos prêtres. Beaucoup de nos prêtres font un travail de miséricorde, visitent les hôpitaux. Beaucoup restent indifférents. Je suppose que je suis aussi parfois indifférent. Mais il y a des prêtres qui se sacrifient pour les autres. Il y en avait un à Athènes qui collectait les vieux papiers, les vendait et aidait les orphelins avec les recettes. Il faut donc être prudent dans l'interprétation des paroles de l'Evangile.

Nous ne sommes pas faits pour la mort. Nous sommes faits pour vivre éternellement.

- Dans les monastères, les moines visitent régulièrement les cimetières et les ossuaires "pour la mémoire du mortel". Pourquoi les mortels ont-ils besoin de mémoire ?

- Un homme est condamné à mort depuis le jour de sa naissance. Il ne sait pas quand cette vie s'achèvera pour lui. Un très jeune homme a un accident et quitte sa vie. Nous montons dans un train ou un avion et nous ne savons pas si nous atteindrons notre destination. Nous ne savons pas si nous serons en vie demain. C'est pourquoi la mémoire de la mort (ne la confondez pas avec la mémoire des derniers temps et de l'Antéchrist !) est une réalité : nous sommes tous en réalité au seuil de la mort.

- Mais alors pourquoi étudier, travailler, vivre ?

- La mémoire de la mort - est créative. Si je pense que demain je peux mourir et donner une réponse pour tout ce que j'ai fait, cela ne m'apporte pas la confusion et le désespoir, mais la joie de vivre pour toujours. Je n'ai pas été créé pour cette vie sur terre, mais pour une autre. La peur de la mort m'aide à grandir spirituellement et donne la paix à mon âme.

- Vous avez peur de la mort ?

- J'ai un peu peur, pour être honnête. Cette peur est ancrée dans notre nature : nous ne sommes pas faits pour la mort. Nous sommes créés pour vivre éternellement. C'est ainsi que Dieu nous a créés. Le péché nous a rendus mortels. Et j'ai quelques "réalisations pécheresses", et bien sûr je les ai confessées, repenties, mais en tant qu'homme, j'ai peur. Ceux qui ont atteint la plus haute mesure spirituelle, la sainteté, n'ont pas peur de la mort. Je vous assure que la mort sera unie au Christ.

Archimandrite Paul (Buyuras). Photo: facebook «Amis du monastère du mont Sinaï»

Que pensez-vous de la communion fréquente?
- La question de la Sainte Communion n'est pas à quelle fréquence vous participez, mais comment vous participez. Si nous commençons sans préparation, alors l'apôtre Paul dit: «Beaucoup d'entre vous sont malades et meurent parce que vous recevez indûment la communion» (cf. 1 Cor. 11, 29-30). Par conséquent, tout d'abord, celui qui commence la communion doit soigneusement examiner s'il est digne de recevoir le Corps et le Sang du Christ. Ce n'est pas le temps qui rend une personne digne du sacrement, car celui qui en est digne, dit saint Jean Chrysostome, peut recevoir quotidiennement la communion. Et celui qui n'est pas digne ne le peut pas une fois par an. On ne peut pas dire: ici, je communique 4 fois par an, et tout est en ordre. Si vous aimez Dieu, cela vous suffira-t-il vraiment 4 à 5 ou 6 fois par an? Le montant de vos communions est toujours disproportionné par rapport à l'amour illimité de Dieu.
- Pendant le pèlerinage en Terre Sainte, nous avons eu la chance de participer à tous les sanctuaires. Est-ce un péché?
- Chacun doit s'interroger: est-il digne de communion ou non. Ce n'est pas mon avis, dit la Sainte Écriture: chacun devrait s'interroger, prendre la communion dans le Corps et le Sang du Christ. Cela ne nous rend pas dignes d'être en Terre Sainte ou au Sinaï. Vous devez être très prudent dans la préparation de la communion!
Celui qui commence la communion doit examiner attentivement s'il est digne de recevoir le Corps et le Sang du Christ.
- Et comment comprendre si vous en êtes digne ou non?
- Il y a une règle d'église simple: vous allez voir le prêtre en confession et demandez. S'il vous donne la bénédiction de la Sainte-Cène, n'hésitez pas. Plus de responsabilité à ce sujet. Si le prêtre se trompe, il répondra devant Dieu. Mais le croyant, qui a demandé et s'est humilié avant la réponse, est calme. Pour le prêtre, c'est en effet la chose la plus difficile - pour que les gens lui ouvrent leur cœur. Ceci est un déversement de sang.
Sur le sens de la parabole du Samaritain miséricordieux
- La parabole du Samaritain miséricordieux parle d'un blessé et de la façon dont le prêtre l'a dépassé. Faut-il, blessés, attendre quelque chose des prêtres ou non?
- Ce passage évangélique a une signification symbolique. Qui est ce prêtre qui a montré de l'indifférence à l'homme? Qui est le bon Samaritain qui a pansé les blessures tombées entre les mains des voleurs? Voyons comment les saints pères ont interprété ce passage.
Autant que ma maigre connaissance le permette, le bon Samaritain dans cette parabole est Christ, qui a aidé quand d'autres sont passés, à la fois le prêtre (c'était un prêtre juif de l'ère pré-chrétienne) et le pharisien (qui a témoigné sa vertu plus souvent avec des mots qu'avec des actes). Ces gens n'ont pas regretté le saignement. Le Christ a eu pitié de lui. Il l'a conduit à l'hôpital et lui a donné deux deniers. Qu'est-ce que deux dinaria? Deux testaments - ancien et nouveau. Et il a dit, si vous avez besoin d'autre chose, je serai de retour. Sa mesure d'amour est élevée!
Bien sûr, cela ne peut pas être reporté à ce jour et dire que nous n'avons rien à attendre de nos prêtres. Beaucoup de prêtres font grâce et visitent les hôpitaux. Beaucoup restent indifférents. Probablement, je reste aussi parfois indifférent. Mais il y a des prêtres qui se sacrifient pour le bien des autres. En voici un à Athènes qui ramasse les vieux papiers, les vend et aide les orphelins avec le produit. Par conséquent, il faut être prudent lors de l'interprétation des paroles de l'Évangile.
Nous ne sommes pas faits pour la mort. Nous sommes faits pour vivre éternellement
- Dans les monastères, les moines visitent régulièrement les cimetières et les ossements «pour la mémoire des mortels». Pourquoi la mémoire mortelle est-elle nécessaire?
- Une personne est décédée le jour de sa naissance. Il ne sait pas quand cette vie se terminera pour lui. Un très jeune homme est victime d'un accident et décède. Nous montons dans un train ou un avion et nous ne savons pas si nous atteindrons notre destination. Nous ne savons pas si nous serons en vie demain. Par conséquent, le souvenir de la mort (ne le confondez pas avec le souvenir des temps récents et de l'Antéchrist!) Est une réalité: nous sommes tous vraiment au bord de la mort.
"Mais alors pourquoi étudier, travailler, vivre?"
"La mémoire mortelle est créative." Si je pense que demain je pourrai mourir et donner une réponse pour tout ce que j'ai fait, cela ne m'apporte pas de confusion et de désespoir, mais la joie que je vivrai pour toujours. J'ai été créé non pas pour cette vie sur terre, mais pour une autre. La peur de la mort m'aide à grandir spirituellement et donne la paix à mon âme.
"Avez-vous peur de la mort?"
- J'ai un peu peur, pour être honnête. Cette peur est inhérente à notre nature: nous ne sommes pas créés pour la mort. Nous sommes faits pour vivre pour toujours. Ainsi, le Seigneur nous a créés. Le péché nous a rendus mortels. Et j'ai quelques «réalisations coupables», et, bien sûr, je les ai avouées, repenties, mais en tant que personne, j'ai peur. Ceux qui n'ont pas peur de la mort sont ceux qui ont atteint la plus haute mesure spirituelle - la sainteté. J'espère que la mort s'unira au Christ.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après







vendredi 3 avril 2020

PRIERES AU TEMPS DE LA PANDEMIE


Jésus guérit le serviteur du centurion


Prières pour une époque de peste dévastatrice


"Certains d'entre vous souffrent-ils ? Qu'ils prient. Certains sont-ils joyeux ? Qu'ils chantent des louanges ! Certains d'entre vous sont-ils malades ? Qu'ils appellent les presbytres de l'Église à prier sur eux et à les oindre d'huile au nom du Seigneur. La prière de la foi guérira ceux qui sont malades et le Seigneur les relèvera. S'ils ont commis des péchés, ils seront pardonnés. Confessez vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour les autres afin que vous soyez guéris. La prière insistante d'un juste est d'une grande efficacité !" (Jacques 5 : 13-16)

"Je vous laisse la paix ! Je vous donne ma paix ! Je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Ne laissez pas votre cœur se troubler et ne le laissez pas avoir peur". (Jean 14:27)

Ces prières proviennent de diverses sources orthodoxes, […]. Elles peuvent nous apprendre à répondre à l'épreuve actuelle, non pas en nous inquiétant des dernières nouvelles, mais en ouvrant notre cœur et notre esprit à la Grâce divine et à la paix que notre Seigneur nous a offerte, par une prière fervente.
***
LA PRIÈRE PENDANT UNE ÉPIDÉMIE DÉVASTATRICE
Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie

Seigneur notre Dieu, n'entre pas en jugement avec Tes serviteurs, et protège-nous de la peste dévastatrice qui s'est abattue sur nous. Seigneur au cœur compatissant, Qui es enclin à la bienveillance, aie pitié de nous, Tes serviteurs humbles et indignes, qui se prosternent devant Toi avec des cœurs brisés et qui espèrent en Ta miséricorde. C'est à Toi qu'il revient de faire preuve de miséricorde et de nous sauver, ô notre Dieu, et c'est à Toi que nous rendons gloire : au Père, et au Fils et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.

PRIÈRE EN TEMPS DE CORONAVIRUS
Seigneur Jésus-Christ, par tes soins aimants, tu parcourus les villes et les villages "en guérissant toutes maladies". A Tes ordres, les malades furent guéris. Viens à notre secours maintenant, au milieu de la propagation mondiale du coronavirus, pour que nous puissions faire l'expérience de Ton Amour salvateur.

Sois avec les familles de ceux qui sont malades ou qui sont morts. Qu'ils puissent retrouver leur force et leur santé grâce à des soins médicaux de qualité. Alors qu'ils s'inquiètent et sont en deuil, défends-les contre la maladie et le désespoir.

Guéris-nous de notre peur, qui empêche les nations de travailler ensemble et les voisins de s'entraider.

Sois avec les médecins, les infirmières, les chercheurs et tous les professionnels de la santé qui cherchent à guérir et à aider les personnes touchées et qui se mettent en danger dans ce processus.

PRIÈRE DE PROTECTION CONTRE LES CORONAVIRUS
L'évêque Alexis [Trader] de Bethesda

Dieu tout-puissant, Seigneur du Ciel et de la terre, et de toute la création visible et invisible, dans Ton ineffable bonté, abaisse Ton regard sur Ton peuple réuni en Ton Nom. Sois notre aide et notre défenseur en ce jour d'affliction. Tu connais notre faiblesse. Tu entends notre cri de repentance et de contrition du cœur. Seigneur ami de l’homme, délivre-nous de la menace imminente du coronavirus. Envoie Ton Ange pour veiller sur nous et nous protéger. Accorde la santé et le rétablissement à ceux qui souffrent de ce virus. Guide les mains des médecins et préserve ceux qui sont en bonne santé afin que nous puissions continuer à Te servir dans la paix et à glorifier Ton Nom très honorable et majestueux, du Père et du Fils et du Saint-Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

PRIÈRE POUR LA PROTECTION CONTRE UNE PANDÉMIE
Archidiocèse grec orthodoxe d'Amérique

Seigneur Jésus-Christ notre Dieu, Toi Qui as créé les êtres humains avec une bonté absolue, Toi Qui as guéri nos âmes et nos corps, écoute maintenant la supplication de Tes enfants et sauve-nous de la menace qui pèse sur le monde. Car cette affliction s'est répandue avec férocité et la peur de la mort nous a entourés. Beaucoup ont souffert et beaucoup sont passés à trépas, et il n'y a personne pour nous sauver, sauf Toi, Seigneur.

Nous savons, Seigneur miséricordieux, que tout cela agrandira notre foi, tandis que nous T'implorons, en criant vers Toi avec un repentir total. Annule, ô Seigneur, les effets dangereux du virus et guéris tous les gens, Toi Qui es un Seigneur très Gracieux. A ceux qui reposent en paix, accorde le repos dans Ta demeure céleste. Accorde la paix au monde, afin que tous les peuples sachent que Tu es le seul Dieu, et que Tes fidèles ne sont pas liés par la mort, mais qu’ils vivent pour toujours.

Car tu es notre espoir et toute notre vie est entre Tes mains bienveillantes, et c'est à Toi que nous rendons gloire, ainsi qu'au Père et au Saint-Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
ANOTHER CITY
A JOURNAL OF ORTHODOX CULTURE

LA PRIÈRE DU PÈRE SPIRITUEL

 Archimandrite Benoît

Comment j'ai rencontré mon futur père spirituel

À la fin des années 80, ma mère et moi vivions en banlieue. Maman était une personne très religieuse, elle me demandait souvent d'aller à l'église avec elle, de lire l'Évangile tous les jours, mais j'ai toujours cru en Dieu et je n'empêchais pas ma mère de prier à l'église, mais j'étais moi-même très loin de la vie de l'Eglise.
Il est vrai qu’à partir de l'enfance, chaque année, j’allais avec elle, à la Laure de la Trinité-Serge, généralement pour la fête de Saint-Serge ou de la Trinité. On se préparait à l'avance, on sortait nos sacs: à cette époque, il n'y avait pas d’hôtellerie et les pèlerins mangeaient leurs propres provisions. Maman m'avait aussi parlé du père Naoum - l'un des startsy de la Laure.
Un jour, ma vieille amie d'école, Nadejda, est tombée gravement malade avec sa fille, et aucun médicament n'a aidé. Alors je me suis souvenu de la Laure de la Trinité-Saint Serge et du Père Naoum, j'en ai parlé à mon amie et je lui ai conseillé d'y aller.
Nadejda est partie, le père Naoum n'a pas accepté de la voir et il lui a été conseillé de se tourner vers l’higoumène Benoît (Penkov), également confesseur de la Laure, qui était déjà considéré comme un staretz à cette époque. Elle a parlé avec Père Benoît et, de retour, m'a raconté son voyage. Le Père Benoît l'a tellement impressionnée qu'elle m'a invitée à aller le voir avec elle.
Une semaine plus tard, nous sommes allés à la Laure. J'ai donc rencontré mon futur père spirituel.
Dons spirituels
S'il priait pour vous, la situation la plus désespérée s’améliorait.

Je me souviens que cela m'a choqué: j'étais une parfaite inconnue pour Père Benoît, et il a montré un tel amour pour mon âme, comme si nous étions des personnes apparentées! Il semblait qu'il avait vu à travers moi, qu’il m'avait comprise - je n'avais jamais vu une telle chose auparavant, et c'était très captivant. J'ai commencé à me confesser à lui chaque semaine, je suis devenue son enfant spirituel.
Peu à peu, je suis devenu convaincue, comme tous ses enfants spirituels que si quelque chose de très grave se produisait dans ma vie, il suffisait d’en parler à ce prêtre. S'il priait pour vous, la situation la plus désespérée s'améliorait.
L’higoumène Benoît n'avait pas encore 50 ans (il s'est avéré avoir un an de plus que moi: né en 1939), mais il avait déjà acquis les dons de raisonnement spirituel et de perspicacité - j'en fus convaincue personnellement et à plusieurs reprises.
Higoumène Benoît à la Laure
L'histoire d'un appartement commun

A cette époque, ma mère et moi vivions dans un appartement commun, notre voisin était musicien. Chaque jour, il répétait, et très fort, donc notre vie ne pouvait pas être qualifiée de calme. Il avait fait la queue pour obtenir  un appartement séparé, et finalement on lui a offert un appartement d'une pièce.
À notre grande horreur, le voisin a refusé: il se considérait comme digne d'un logement d'une superficie plus grande et il a réclamé un appartement de deux pièces. L'administration ne le jugeait pas possible et son refus a menacé notre appartement de rester à jamais dans le statut de communauté. Maman et moi étions très contrariées.
Je suis immédiatement allé voir le prêtre et j'ai tout raconté. Trois jours plus tard, mon voisin m'a dit:
- Je n'ai pas dormi correctement pendant trois nuits et j'ai continué à réfléchir: j'ai refusé en vain. J’y vais - je suis d'accord.
Il est allé chercher un contrat [pour l’appartement].
Je suis de nouveau allé voir le prêtre. Après avoir parlé avec lui, j'ai réalisé qu'il avait prié pour nous pendant ces trois nuits.
Excès de pommes de terre
La mère de Père Benoît vivait à la campagne, dans une vieille maison en bois: deux chambres et une terrasse. Un jour, nous, plusieurs enfants spirituels du prêtre, sommes venus dans ce chalet pour aider sa mère: ses jambes lui faisaient très mal et elle marchait avec des béquilles. Le Père vint également pour lui rendre visite.
Nous avons commencé à cuisiner, à mettre la table, nous voulions faire rapidement une salade, mais nous avons constaté qu'il n'y avait pas de pommes de terre dans la maison. Nous sommes allés voir le prêtre et lui en avons parlé.
Après un très court laps de temps, on a entendu le bruit d'une voiture près de la porte. Je suis sortie et j'ai vu un camion. Le chauffeur m'a offert un sac de pommes de terre - huit kilogrammes. J'ai demandé:
"Combien vous devons-nous?"
Et il a répondu:
"Vous ne devez rien : j’ai des pommes de terre en trop."
Plat rempli
J'ai été étonnée de constater que les pommes de terre ne diminuaient pas!
Nous avons préparé le dîner, nous nous sommes assis à table. Les pommes de terre fumaient sur un grand plat, à partir duquel tout le monde en prenait dans une assiette, puis en reprenait. J'ai été étonnée de constater que les pommes de terre ne diminuaient pas. Il semblait qu'il devait y avoir un trou dans le plat, car il restait toujours plein, avec comme un monticule de pommes de terre.
J'ai regardé le prêtre, il a intercepté mon regard et, m'a demandé en souriant:
- Est-ce que ça diminue?
Et j'ai répondu avec confusion:
- Ça ne diminue pas, Père...
Personne n'a prêté attention à notre dialogue, comme si d'autres ne l'avaient pas entendu.
Vice-roi du désert d'Optina

En 1991, le Père a été élevé au rang d'archimandrite et nommé supérieur du désert d'Optina. Il arrivé ici le 20 janvier 1991 et est parti vers le Seigneur le 22 janvier 2018 - 27 ans de labeur inlassable et d'exploits spirituels du Père-higoumène d'un immense monastère, que seul le Seigneur peut pleinement apprécier.
Et nous sommes déjà heureux d'avoir assisté à seslabeurs et à ses prières. Je suis allée vers le prêtre et toutes ces années j'ai eu une obéissance plutôt responsable au monastère dans ma spécialité.
Selon les prières du prêtre

Je connais personnellement deux femmes qui ont été guéries d'un cancer grâce aux prières du prêtre. Tous deux étaient ses enfants spirituels. L'une d'elles avait de petits enfants et nous étions très inquiets pour elle. On lui a prescrit une chimiothérapie - le diagnostic après l'examen n'a suscité aucun doute chez les médecins.
Le Père a commencé à faire un service de prière pour sa santé. Beaucoup se sont réunis, nous l'avons tous connue et aimée, et je l'aimais comme ma propre fille. Il célébra tout le moleben à genoux. Elle était à l'hôpital à ce moment-là, et peu de temps après l’office, j'ai demandé au prêtre la bénédiction pour aller rendre visite à la patiente. Avant le voyage, je l'ai appelée. J'étais solidement résolue à ne pas pleurer lors d'une conversation, mais plutôt à la soutenir et à l’encourager.
Et elle m'a dit:
- J'ai été examinée à nouveau - le diagnostic n'a pas été confirmé.
Et alorss j'ai éclaté en sanglots au téléphone.
Elle a commencé à me rassurer et m’a demandé de raconter cette nouvelle joyeuse et exaltante à sa mère. Je l'ai immédiatement appelée et elle a eu la même réaction que la mienne: elle a pleuré en sanglotant.
Père Benoît
Ce ne sont que quelques histoires sur mon Père spirituel que je voulais partager avec les lecteurs du portail Pravoslavie.ru.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après