"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 11 janvier 2020

Moine Andreas l'Athonite: LE STARETZ PHILARÈTE DE KAROULIA (4)


Une tentation dans sa vieillesse
Staretz Philarète de Karoulia. 
Photo : Jacques Lacarrière, 1954

Plusieurs années avant la mort du staretz Philarète, un malfaiteur vola tous les objets de valeur de sa kalyve, c'est-à-dire tous les livres des Pères Saints qu'il avait possédés et lus. La police arrêta le voleur avec tous les livres à Thessalonique. Pour se sortir de cette situation, il prétendit que le staretz Philarète de Karoulia lui avait vendu les livres. La police accusa donc le staretz de commerce illégal d'antiquités – id est de la vente de livres qui étaient considérés comme un héritage inestimable. Il reçut sans cesse des convocations et finalement dût se présenter devant le tribunal en tant qu’accusé.

Lorsque la Fraternité des Danielites apprit cette triste nouvelle, elle veilla à ce que le staretz Philarète soit vêtu de vêtements appropriés et lui ôta les chiffons déchirés et rapiécés, mais très propres, qu'il portait habituellement. Et un des frères l'accompagna au tribunal de Thessalonique.

Le satertz se présenta devant le tribunal sans avocat, tandis que le criminel s'était assuré les services d'un très bon avocat, qui par son formidable discours accusateur convainquit les juges de la culpabilité du staretz. Malheureusement, la justice humaine est souvent trompée et ne fait pas de distinction entre le bien et le mal pour juger avec justice. C'est pourquoi nous voyons d'innombrables sentences et erreurs judiciaires injustes.

Un pieux avocat qui suivit l'affaire et vit à travers le stratagème de la tricherie et la rhétorique sans fondement de son avocat (qui accusait consciemment le staretz et déformait la vérité), prit gratuitement la défense du Père Philarète et se prononça en faveur du saint et vénérable staretz. Ce dernier était si simple et si gentil que, en entendant l'avocat parler pour sa défense, il dit avec admiration :

"D'où lui vient, homme béni, tout ce savoir ? Seul celui qui possède la grâce de l'Esprit Saint peut parler si bien et présenter l'affaire exactement selon les faits !"

Quand le président de la Cour suprême demanda au staretz de jurer, le père Philarète se levé du box, s'approcha du saint Évangile, se signa trois fois et embrassa le livre avec respect. Le président de la cour lui dit d'une voix sévère de poser sa main sur l'Évangile et de jurer. Lorsque le père Philarète demanda quel livre c'était, le juge répondit que c'était le livre de l'Évangile sur lequel les fidèles posaient leurs mains et juraient, se portant garants de la vérité de leurs paroles.

Le père Philarète répondit au juge en chef :

"Si ceci est l'Évangile, comme vous le dites, alors veuillez ouvrir le verset 34 du chapitre 5 de l'Évangile selon Matthieu et vous verrez les mots suivants : Mais je vous le dis, ne jurez pas du tout, ni par le ciel, car c'est le trône de Dieu : ni par la terre, car c'est son marchepied, ni par Jérusalem, car c'est la ville du grand Roi. Tu ne jureras pas non plus par ta tête, parce que tu ne peux pas rendre un seul cheveu blanc ou noir (Matthieu. 5:34-36)".

Le juge en chef dit au serviteur d'ouvrir l'Évangile, et quand il l'eut fait, ils trouvèrent que la page avec l'enseignement du Seigneur sur le serment était manquante. Alors le staretz Philarète dit au juge en chef avec audace :

"Monsieur le juge en chef, en tant que chrétiens authentiques par la grâce de Dieu, nous essayons d'observer ce que l'Évangile du Christ notre Maître nous ordonne de faire. Si le Christ lui-même nous dit de ne pas jurer, comment pouvons-nous transgresser le commandement de Dieu pour suivre les commandements des hommes (cf. Matthieu 15,9) - vos commandements qui instruisent les gens qui se considèrent comme de vrais chrétiens de jurer, même s'ils désobéissent et ne tiennent pas compte de son commandement ? Je suis désolé, Monsieur le Juge en chef, que vous vous disiez chrétiens et que vous n'obéissiez pas aux commandements du Christ".

Le juge en chef et les autres juges se sentirent blessés par les paroles de vérité brûlantes prononcés par le staretz Philarète et le condamnèrent à neuf mois de prison pour son refus de jurer.

Le staretz accepta volontiers la sentence et était prêt à être envoyé en prison. Mais le public présent au procès, indigné par la décision injuste du tribunal, qui n'avait pas puni le brigand mais avait injustement puni le juste staretz, s'est immédiatement regroupé et a payé la caution pour le staretz. Et le Père Philarète, qui avait été condamné par un procès humain mais qui avait gagné, triomphé et défendu la vérité, retourna à sa kalyve à Karoulia.

Selon le Père Daniel, quand il revintà Karoulia, ils lui demandèrent :

"Père, comment s'est passé ton séjour à Thessalonique ? Comment as-tu trouvé le monde ? Comment s'est passé le procès ?"

Mais le staretz Philarète leur répondit avec son visage rayonnant de joie et avec un sourire :

"Mes frères, tous font des efforts et luttent pour leur salut sauf moi, pécheur."


Il ne dit rien d'autre et se retira en lui-même.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

vendredi 10 janvier 2020

Moine Andreas l'Athonite: LE STARETZ PHILARÈTE DE KAROULIA (3)

Staretz Philarète
Enseignements

Après avoir terminé sa prière ardente, il commença à nous enseigner l'illumination divine et le sérieux des vertus. Il nous dit comment et de quelle manière nous pouvons commencer à prier la prière du cœur, comment nous pouvons éviter les illusions du Diable qui sème habilement l'ivresse de l'amour-propre et de l'orgueil dans l'esprit et le cœur de ceux qui désirent lutter, grandir dans les vertus spirituelles et se lancer dans le combat spirituel où ils devront se battre contre lui face à face. Il nous dit qu'ils rencontreraient beaucoup de difficultés, mais qu'ils ne devaient pas se décourager ; au contraire, ils devaient tenir bon et dire sans cesse la prière : "Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi !

Il poursuivit :

"Mais, mes enfants, écoutez mes paroles : prononcez toute cette prière et pas seulement la moitié, comme certains s'y sont habitués par souci de brièveté. Selon les Saints Pères, il s'agit d'une erreur inadmissible, car en omettant " le Fils de Dieu ", nous annulons le sens théologique de cette prière qui, bien que simple, est remplie de théologie car elle résume tout le mystère d'économie de l'incarnation du Fils et Verbe de Dieu, comme le dit saint Nicodème l'Hagiorite [1]. Vous devez savoir qu'à partir de ce moment commence l'illusion du Diable pour ceux qui luttent pour acquérir la prière divine et céleste (qui doit être en union avec notre respiration).

" Lorsque nous nous mettrons à la prononcer correctement dès le début, notre esprit sera purifié de toutes les souillures du monde. Puis l'esprit entrera dans notre cœur, qui ressentira d'abord l'oppression, la douleur, l'essoufflement et le chagrin. Mais si nous persévérons à prononcer toute la prière (et non la moitié), alors les passions et les faiblesses humaines qui trouvent constamment refuge dans notre cœur s'apaiseront. Si notre cœur est finalement purifié, le flambeau de la lumière Divine s'allumera, c'est-à-dire que les lumières célestes commenceront à briller et le trône de Dieu s'y élèvera.

" Une fois que toutes ces choses et bien d'autres (que vous acquerrez par vos travaux) seront arrivées, des révélations et de mystérieuses victoires dans la vie spirituelle suivront, et vous les verrez vous-mêmes si le Dieu très bon vous le garantit, sous la direction de la grâce de l'Esprit Saint. Alors vous avancerez sans crainte, en progressant et en croissant dans la vraie vie spirituelle ; et les mystères Divins qui s'ouvrent devant nous et ne peuvent être compris que par notre esprit mais ne peuvent être exprimés en paroles humaines vous seront révélés.

Une prophétie

Le staretz dit ces choses et bien d'autres dont nous ne pouvons pas nous souvenir, car il s'agissait de révélations et de significations nobles que nous ne comprenions pas assez bien. Nous nous sommes émerveillés, en nous disant : "Quel grand joyau spirituel est caché dans ce vase de terre !" Comme l'a dit l'apôtre Paul : Mais nous avons ce trésor dans des vases de terre (2 Corinthiens 4:7).

A un moment donné, il nous dit

"Et maintenant, mes enfants, je vous demande de chanter l'hymne athonite et l'hymne à la Très Sainte Génitrice de Dieu "Il est digne en Vérité…"

Quand nous avons chanté ces cantiques, il nous a embrassés, nous a donné le baiser de la paix et a dit prophétiquement :

"Mes frères et anges de la Dame Souveraine, je ne vous reverrai plus jamais avec mes yeux physiques, car Dieu, par l'intercession de la Génitrice de Dieu et des saints Athonites, me conduira dans Ses demeures célestes."

Après cela, il nous accompagnés à la porte de sa kalyve. Le lendemain, quand nous sommes venus le voir pour lui demander ses prières et sa bénédiction, nous avons constaté qu'il avait quitté cette vie. Il était couché sur le lit en bois, les mains croisées et les yeux fermés, comme s'il dormait, mais en réalité son âme avait déjà atteint le Ciel. Il s'est enfoui dans son sommeil éternel, le repos béni auquel son âme aspire..., et languit pour les parvis du Seigneur (Psaume 83,3).


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Après son repos en Christ, nous avons découvert qu'il y avait une grande souche noueuse sous le lit en bois du staretz Philarète, sur laquelle il laissait son corps se reposer un peu. Son lit était toujours fait, et le seul moment où il le toucha fut à l'heure de sa mort. C'est ce que signifient " dormir sur la terre nue " et " soumettre son corps " (cf. 1 Corinthiens 9, 27).


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Sur Parlons d'Orthodoxie: Le tomos n'a pas guéri le schisme ukrainien mais l'a exacerbé



Bilan de l'année: l'octroi du tomos aux schismatiques. Une déclaration importante du responsable de administration de l'Eglise orthodoxe d'Ukraine, le métropolite Antoine /Pakanitch/ de Borispol

Au lieu de deux structures non canoniques: la soi-disant Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Kiev (UPC KP) et l'Église orthodoxe autocéphale ukrainienne (UAPC), une nouvelle organisation non canonique appelée l'Église orthodoxe d’Ukraine avec à sa tête le métropolite Epiphane (PCU) est apparue. Elle comprenait des schismatiques et des paroisses autonomes, qui de ce fait ne sont pas devenus canoniques. Cette structure est caractérisée par la politisation et la désunion. Mgr Philarète (l'ancien métropolite de Kiev), qui a effectivement fondé un nouveau schisme au sein du schisme existant, l’a en fait quitté. Et cela est logique, car un schisme ne peut donner lieu qu'à un nouveau schisme.


Les actions du Patriarche Bartholomée contredisent les canons de l’Église et les traditions de l’Église.

Il révise à titre personnel les problèmes de l'Eglise, annule les documents historiques adoptés par la Sainte Église.
En 2018, le Patriarche Bartholomé a pris une série de decisions violant le droit et les normes canoniques, ce qui a entraîné une crise dans les relations entre toutes les Eglises orthodoxes locales.

1ère violation: ingérence dans le territoire canonique d'une autre Église locale.
2e: la nomination d'exarques dans une autre Église sans coordination avec la hiérarchie de cette Église.
3ème: l'établissement de structures ecclésiales sur le territoire canonique d'une autre Église locale.
4e: Communion eucharistique avec des personnes interdites dans une autre Église locale.
5ème: restauration de l'ancien métropolite dans sa dignité après anathématisation dans une autre Église orthodoxe, sans repentir.
6e: célébrations communes avec des gens qui n'ont pas d'ordination épiscopale ou sacerdotale valide.

Le Patriarcat de Constantinople est en contradiction avec ses actions en Ukraine.

Jusqu'en 2018, le statut canonique du Primat de l'Église orthodoxe ukrainienne (UPC) (aujourd’hui c'est Sa Béatitude le métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine Onuphre), ainsi que les sanctions canoniques infligées à l'ancien métropolite Philarète (Denissenko), n'ont pas été remises en question et n'ont été contestées dans aucune Église orthodoxe locale, y compris celle de Constantinople.

En outre, la soi-disant UAPC et la soi-disant UPC KP n'étaient reconnues par personne comme étant des structures d'église canoniques.

Aujourd'hui, ces structures sont reconnues comme légitimes, malgré le fait que rien n'a change, elles n'ont pas manifesté de repentir et n'ont pas reçu de consécration légale.

L'indépendance de l'église autocéphale est fictive.

Le tomos n'a pas donné l'indépendance, mais a seulement subordonné les schismatiques à Constantinople. La soi-disant PCU s'est avérée dépendre de Constantinople, car:

1. Elle Obtient le myhre de Constantinople,

2. La plus haute instance de la PCU est le Patriarcat de Constantinople,

3. Elle n'a pas le droit d'ouvrir des paroisses ukrainiennes dans la diaspora, elles sont toutes subordonnées à Constantinople,

4. Elle n'a pas le droit de canoniser des saints. Le Patriarcat de Constantinople le fait pour elle.


Le tomos a encore plus divisé la société ukrainienne, il ne l’a pas réconcilié.

Les gens ont été séduits par le fait de la création d’une «église ukrainienne» prétendument légale. L’octroiLe du Tomos est contraire aux normes et règles canoniques de la Sainte Église apostolique.

Le PCU ne se comporte pas d’une manière chrétienne.
Malgré toutes les assurances que le tomos apporte la paix et la réconciliation, les représentants du soi-disant PCU agissent comme des pillards et des voleurs, poursuivant la politique agressive de l’UPC-KP, s'emparant des églises de l'UPC, jetant les croyants dans la rue.

Le tomos compromet la stabilité religieuse en Ukraine.
Les conflits les plus terribles sont les conflits religieux. La connivence des autorités locales conduit à des affrontements entre les croyants, semant l'hostilité. Le tomos continuera à contribuer à exacerber le schisme dans la société.

La participation non dissimulée et le lobbying pour l’octroi du tomos par l'ancien président M. Petro Poroshenko avec le soutien des représentants des autorités américaines indique qu'il y a plus de politique que d'église dans ce processus.

Les sacrements du "PCU" – ne sont pas valides.
Les consécrations sacerdotales et les évêques dans la soi-disant PCU ne sont pas valides comme Constantinople lui-même l'avait déjà reconnu. La reconnaissance de paroisses sans repentance et ordination appropriée rompt le fil de la succession apostolique dans l'Église. Si la prêtrise n'est pas valide, ses sacrements ne le sont également pas.

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Traduction PRAVLIFE pour PO

Важное программное заявление митрополита Антония (Паканича) по итогам года. Аргументы о несостоятельности идеи предоставления томоса раскольникам.