"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 3 juillet 2021

Higoumène Nikon (Lazar): COMMENT RENDRE VOTRE PRIÈRE FRUCTUEUSE


L'higumène Nikon [disciple du staretz Ephraïm de Philothéou qui partit en Arizona]est le recteur de la kellia athonite de Saint Spyridon, Lappartenant à Néa Skiti .



Toutes les vertus nous préparent à l'union avec Dieu. C'est le but de notre vie - l'union avec Dieu, la déification, comme disent les théologiens. Toutes les vertus... Cependant, quelque chose de merveilleux arrive avec la prière ! La prière nous relie à Dieu et ne nous prépare pas seulement à l'union avec Lui. Par conséquent, nous devons nous préparer à rencontrer Dieu. Faites attention à la façon dont nous nous présentons devant Dieu. C'est important. Ce n'est pas une petite chose.

Nous ne prétendrons pas que la prière est une activité purement spirituelle et se réfère uniquement à l'âme. Non! Un jour, un homme instruit m'a dit :

- Quelle différence cela fait-il quant à ma position dans la prière ? Ce qui est important, c'est de savoir comment mon âme apparaît.

Oui, mais seulement ce que ni nous ni lui ne savions, et c'est une vérité très importante, qui a été découverte par un saint à l'Église : l'âme est modelée selon le corps. L'âme prend la pose du corps. Nous ne pouvons pas nous asseoir dans la position du lotus, comme le font les hindous, et dire : « Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi. Non. Nous nous tiendrons les bras croisés, nous nous couvrirons du signe de la Sainte Croix et prierons.

Higoumène Nikon (Lazar)

Le corps doit aussi apprendre à prier. Pas seulement l'âme. Nous garderons cela à l'esprit afin de le mettre en pratique. Par exemple, nous ne nous sentons pas toujours bien, nous n'avons pas toujours envie de prier : peut-être sommes-nous fatigués, ou l'indifférence à la prière nous envahit, ou peut-être est-ce une tentation du Diable, qui nous amène un état de mélancolie, de tristesse et de sécheresse spirituelle. Que pouvons-nous donc faire si nous n'avons aucun désir de prier ?

Alors nous nous signons et disons : "Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi". Inclinons-nous et relevons-nous : "Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi !" - inclinez-vous et relevez-vous. "Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi!" - et inclinez-vous à nouveau, et relevez-vous. Et le corps entraînera l'âme avec lui. L'âme commencera également à se prosterner. L'âme commencera également à s'accroupir et à s'élever avec le corps. Cela nous préparera à nous tenir correctement debout dans la prière. C'est la première chose. Faites maintenant attention à la seconde.

Avant de commencer une prière, oublions tout le mal que nous avons enduré de la part de notre prochain. Si pendant la prière nous nous souvenons de celui qui nous a affligés, notre prière deviendra vaine. Ne nous souvenons pas du mal ! Toute notre vie, chaque jour nous nous battrons pour cela, et encore plus pendant la prière. Savez-vous ce que disent les Pères ? Celui qui se souvient du mal se suicide, il se tue. Par conséquent, oublions tout mal qui nous a été fait.

Un Père de l'Église dit que quiconque prie et se souvient du mal est comme un homme qui sème sur un terrain rocheux. Combien de racines pousseront d'une graine semée sur une pierre, la même quantité de fruit sera portée par la prière de celui qui se souvient du mal.

Que disons-nous dans la prière de notre Père ? "Et remet-nous nos dettes, comme nous les remettons aussi nos débiteurs." Comprenons-nous ce que nous disons ? Nous prions Dieu de nous pardonner dans la mesure où nous nous pardonnons nous-mêmes. [Nous disons] qu'Il nous pardonnera comme nous pardonnons. Pensez à ce que nous disons ! Nous Le prions de nous pardonner et de le faire dans la mesure où nous nous pardonnons nous-mêmes. Hélas pour nous !

Par conséquent, ce que je vous dis est si important: que nous nous tenions correctement (première étape de la préparation) et oublions tout mal que les autres nous ont fait (deuxième étape). Et puis commençons à prier. Nous serons toujours attentifs à ces points.

Et par où commençons-nous notre prière ? Nous commencerons toujours par l'action de grâce. Tout d'abord, remercions Dieu ! Avant de faire ou de dire quoi que ce soit, remerciez d'abord Dieu.

Pourquoi devrions-nous Le remercier ? Pour tout ce qui se passe autour de nous? Pour tout ce qu'on endure ? Pour toutes les maladies que nous avons ? Pour quelle raison? Réfléchissez! Avons-nous des raisons de Lui être reconnaissants ? Nous regardons généralement ce qui nous manque. Et nous faisons bien de nous battre pour cela, pour y parvenir. Mais avons-nous déjà pensé à tout ce que nous avons déjà ? 

Par exemple, pourquoi Dieu nous a-t-il donné ces yeux ? Nous le devait-Il ? Avons-nous déjà remercié Dieu pour ce que nous voyons ? Et pourquoi devrions-nous voir? N'aurions-nous pas pu être nés aveugles ? Qu'avons-nous fait pour recevoir ce don [de la vue]? Nous n'avons absolument rien fait ! Nous sommes nés voyants, nous n'avons même pas commencé à faire quoi que ce soit pour mériter le don de la vue. Avons-nous remercié Dieu pour ce que nous voyons ?

Le saint Apôtre Paul dit que nous devons rendre grâce pour tout (Cf. 1 Thess. 5:18). Et il entend ici aussi les choses désagréables qui nous arrivent. Remerciez pour tout! Et nous sommes arrivés à un tel état d'impiété que nous ne remercions même pas Dieu pour Ses dons. Nous nous imaginons aussi être de bons chrétiens ! Alors voyons ce qui nous manque, prions Dieu de réaliser nos désirs. Mais remercions-Le aussi pour ce que nous avons déjà reçu.

Reconnaissant ceux qui ont appris à dire : « Gloire à toi, Seigneur ! », Dieu attire à Lui par Son amour, exauçant immédiatement leurs demandes. Dieu exauce rapidement les demandes des reconnaissants, car il sait qu'ils ne s'éloigneront pas de Lui. Et aux ingrats, qui n'ont pas appris à dire : " Gloire à toi, Seigneur ! " Et qui ne remercient pas Dieu pour Ses dons, Dieu hésite à satisfaire leurs désirs. L'ingrat, qui n'a pas appris à dire : « Gloire à toi, Seigneur ! », prie et prie, et Dieu hésite à répondre à ses demandes. Et Il le fait exprès, afin de les garder en prière le plus longtemps possible, pour les garder auprès de Lui le plus longtemps possible.

Alors, voulons-nous que Dieu nous entende ? Commençons alors par : « Gloire à toi, Seigneur ! Merci, Seigneur, pour ce que je vois et j'entends, j'ai une maison, j'ai de quoi m'habiller, j'ai un lit pour pouvoir dormir! J'ai des amis, je peux parler, j'entends !" 

Et puis passons à la deuxième étape de la prière - la confession. Nous confessons nos péchés devant Dieu. Dieu les connaît, mais nous devons en être conscients nous-mêmes. Parce que nous aimons oublier ce que nous avons fait. Et nous nous considérons toujours comme meilleurs que nous ne sommes. Par conséquent, nous n'acceptons pas les critiques des autres.

L'action de grâce est suivie d'une confession, puis d'une pétition : « Seigneur, je veux ceci, je veux cela. Aide-moi à réussir ceci ou cela. Aide-moi à y parvenir." Et n'oublions pas que le Christ lui-même nous exhorte : « Demandez, et il vous sera donné » (Matthieu 7 : 7).

Version française Claude Lopez-Ginisty
et

vendredi 2 juillet 2021

Archiprêtre Viatcheslav Reznikov: Le salut hors de l'Église



Actes 10 : 21-23

En tant que chrétiens, nous avons choisi l'Eglise comme chemin vers la vie éternelle. Mais est-ce vraiment le seul moyen ? Qu'en est-il des gens qui croient différemment, ou ne croient peut-être pas du tout, mais font beaucoup plus de bien que nous ? Il y a des opinions différentes à ce sujet. Mais toutes nos spéculations ne peuvent ni ouvrir ni fermer les portes du Ciel.

Le sermon d'aujourd'hui porte sur Corneille le centurion. Il fait partie de ceux qui nous font parfois douter de l'unicité de notre parcours. Bien qu'il ne soit pas chrétien, Corneille savait qu'il n'y a qu'un seul Dieu et c'était un « homme pieux qui craignait Dieu avec toute sa maison, faisait généreusement l'aumône au peuple et priait constamment Dieu ». Un jour, un Ange lui apparut. Connaissant la justice de Corneille, il aurait pu dire quelque chose comme : « Corneille, tu as plu à Dieu et maintenant tu es sauvé et tu peux entrer dans le Royaume des Cieux !

Mais au lieu de cela, l'ange dit : « Tes prières et tes aumônes sont montées en mémorial devant Dieu. Envoie maintenant des hommes à Joppé vers un certain Simon qui s'appelle Pierre ; il ta donnera un message par lequel toi et toute ta famille serez sauvés. Corneille appela Pierre et entendit parler de Jésus-Christ, de Son incarnation, de Sa vie terrestre, de Sa crucifixion « pour nous les hommes et pour notre salut » et de Sa résurrection. Pendant que Corneille écoutait, le Saint-Esprit descendit sur lui et il reçut, de l'Apôtre, le saint baptême avec sa famille.

Cet exemple montre clairement que ce n'est ni la foi au Dieu unique, ni les prières, ni la charité qui nous sauvent, mais seulement la foi au Seigneur Jésus-Christ incarné et crucifié. La porte du salut n'est ouverte que par Son Sang, et nous n'entrons dans cette porte que par le saint baptême, de la manière qu'Il nous a Lui-même commandée.

Le Seigneur veut le salut pour tous. Il a commandé à Pierre l'Apôtre de « ne considérer personne comme profane ou impur ». La recherche de Dieu n'est jamais vaine, et les bonnes actions non plus. Mais tout cela ne fait que témoigner devant Dieu que notre âme est vivante et non désespérée. Il enverra son messager pour montrer la porte du salut à ceux qui la recherchent sincèrement et diligemment. Mais il est impossible de contourner cette porte qu'est le Christ, car Lui seul est le Chemin, la Vérité et la Vie.

Ainsi, notre question ne devrait pas être simplement par curiosité vaine, de savoir qui sera ou ne sera pas sauvé. La question devrait être : comment puis-je moi-même être sauvé ? Et puis, comme Corneille, nous pouvons être considérés comme dignes d'être sauvés nous-mêmes, nos maisons et beaucoup autour de nous.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Comment les chrétiens devraient utiliser leur temps libre en termes de monde moderne

 



Très probablement, les inventeurs d'Internet qui a modestement commencé comme un petit réseau de partage d'informations‚ n'espéraient pas, même dans leurs rêves les plus fous, qu'en moins de 50 ans, leur invention deviendrait ce qui est aujourd'hui le plus grand échange d'informations qui ait jamais existé. 

La bibliothèque d'Alexandrie ? Jeu d'enfant ! Pensez à tout ce qui passe par Internet aujourd'hui : les sites Web‚ les e-mails les actualités‚ la télévision‚ les réseaux sociaux‚ le divertissement‚ les finances‚ le bricolage‚ les appels téléphoniques‚ les appels vidéo‚ les encyclopédies‚ les livres électroniques‚ les cartes et nous sommes sommes encore à la surface. Tout ce que vous voulez, attend d'être trouvé au simple contact  d'un doigt. Personne ne demande quoi que ce soit à personne avant de « googler » les informations.

Avec une connexion Internet à portée de main, on se sent comme un enfant dans un magasin de jouets, toujours prêt à s'engager et à découvrir. 

Vous vous réveillez le matin et la première chose que vous faites est de vérifier votre téléphone. Ai-je raté quelque chose pendant que je dormais ? Comment va la bourse ? Des urgences au travail ? Comment vont mes amis sur Facebook, des selfies idiots ? 

Est-ce que quelqu'un a aimé mon Instagram ? Combien de likes ai-je eu ? Nous marchons comme des zombies, les yeux rivés sur nos smartphones avant même d'avoir eu la chance de prendre une tasse de café. Et qui a inventé la règle selon laquelle vous ne pouvez pas envoyer de SMS et conduire ? N'était-ce pas suffisant de ne pas pouvoir boire et conduire ? Heureusement, il y a les feux rouges‚ où tout le monde vérifie ce qui s'est passé dans les trois dernières minutes depuis le feu rouge précédent. Vous ne me croyez pas ? Regardez autour de vous la prochaine fois que vous êtes à un feu rouge, c'est-à-dire si vous n'êtes pas sur votre téléphone.

Cette avalanche d'informations sur tout et n'importe quoi nous a tous transformés en drogués de l'information. Nous vérifions constamment nos téléphones en attendant la prochaine nouvelle ou la prochaine conversation. Nous vivons et respirons l'information. Il n'y a qu'un seul inconvénient à cette dépendance‚ nous commençons à avoir de moins en moins de temps. Paradoxalement‚ quand nous pouvons trouver quelque chose plus rapidement que jamais‚ nous finissons par avoir moins de temps que jamais. Le travail ne s'achève pas‚ les conversations‚ à moins d'être virtuelles sont au bord de l'extinction‚ les interactions humaines sont à nu car elles vous éloignent de l'envie de tout savoir maintenant !

Où cette connaissance nous mène-t-elle ? On peut dire que si nous recherchons la bonne information, c'est une bonne chose. Disons que l'on s'intéresse à Dieu ; en utilisant seulement un smartphone, on peut trouver toutes les traductions de la Bible jamais imaginées‚ tous les écrits des Pères‚ on peut demander des conseils spirituels en ligne ou même assister virtuellement à un service dominical en streaming. 

Plusieurs fois cependant nous restons au niveau de la recherche. Hypnotisés par les informations sur la foi, nous n'avons plus le temps de vivre réellement la foi. Avec autant de livres de prières virtuels disponibles, nous ne trouvons pas le temps de prier.

Cependant, avoir la connaissance de Dieu ne signifie pas que l'on connaît Dieu. Dieu n'est pas dans l'information Le concernant. Connaître Dieu, c'est être avec Lui, faire l'expérience de la communion immédiate avec Lui. La connaissance n'est bonne que si elle conduit à l'action‚ la connaissance sans action est inutile ou même carrément dangereuse. 

Adam et Eve savaient qu'ils mourraient s'ils mangeaient de l'arbre, mais ils ont été tentés par la promesse d'encore plus de connaissances. Ils en savaient assez pour les garder en communion avec Dieu‚ pour vivre éternellement dans le bonheur sans rien manquer‚ pourtant ils voulaient plus et dans cette tentation ils ont perdu le Paradis. Parfois, en savoir plus, surtout avant l'heure, peut nous éloigner de la pratique de ce que nous savons déjà.


Il ne faut pas comprendre tout cela comme une rébellion contre le savoir et une invitation à l'obscurantisme‚ mais comme une mise en garde contre le mirage du « tout savoir » qui peut être dévorant. 

Prendre du temps pour la prière personnelle‚ être physiquement à l'église‚ rendre visite à un ami à l'hôpital‚ nourrir ceux qui ont faim là où ils vivent‚ nous aidera davantage à découvrir Dieu grâce à l'accès à des informations brutes sur Lui. 

Connaître les Écritures et la théologie, c'est bien‚ mais Dieu n'est pas un Être théorique‚ Il est une véritable Trinité de Personnes divines qui interagissent les unes avec les autres et avec nous. De cette interaction, nous apprenons qui Il est et qui nous sommes ; en faisant‚ en aimant‚ en étant ensemble‚ maintenant et dans l'éternité.

Une histoire des moines d'Egypte parle de trois frères qui rendaient parfois visite à un staretz. Deux d'entre eux profitaient toujours des visites et avaient beaucoup de questions à poser. Le troisième s'asseyait toujours avec eux, sans rien demander. 

Après quelques visites, le staretz lui demanda directement: 'Tu n'as pas de questions ? Tu ne veux pas en savoir plus ?' Le frère répondit 'Pour moi, il me suffit d'être en ta présence'. 

À l'ère de l'information gratuite mais accablante, nous devrions envisager de suivre les conseils du frère sage et, peut-être, de temps en temps, nous libérer d'Internet et reconnaître la présence de Dieu autour de nous. Partagez une tasse de thé avec un ami‚ regardez un enfant jouer‚ écoutez le chant d'un oiseau‚ et‚ en prenant ce temps pour penser à Dieu‚ vous pourrez peut-être entendre Dieu frapper à la porte de votre cœur.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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Voir aussi:









jeudi 1 juillet 2021

Le thé et les briques peuvent-ils être plus importants que la prière de Jésus ? Une histoire racontée par l'ancien Paisios de la Sainte Montagne



« Lorsqu'en 1953 je suis arrivé au monastère d'Esphigmenou, en tant que novice, j'ai été affecté à l'aide au réfectoire.

Un jour, un vieux moine assez décrépit d'environ quatre-vingts ans m'a demandé de lui apporter quelquefois de la soupe dans sa cellule, et ainsi, finissant mon obédience, je versais de la soupe dans un bol et je la lui apportais.

Il y avait un frère là-bas qui n'aimait pas ça. Une fois qu'il m'avait vu verser la soupe, il a commencé son refrain habituel.

— Écoute, ne l'habitue pas à la vie facile. Il s'y habituera et commencera à te harceler en te demandant une chose après l'autre. Tu finiras par passer tout ton temps avec ce vieil homme jusqu'à ce que tu n'en aies plus pour garder ta règle de prière monastique. Tu aurais dû le voir me torturer avec ses requêtes ! Je ne l'ai aidé qu'une seule fois quand il a attrapé un rhume, et il ne voulait tout simplement pas me laisser tranquille. Il n'arrêtait pas de frapper sur mon mur avec son « Montre-moi de l'amour et fais-moi du thé » ou « Montre-moi de l'amour et aide-moi à me retourner de l'autre côté ». Et puis de nouveau après quelques minutes : toc-toc, 'Montre de l'amour et mets une brique chaude sur le bas de mon dos'… une brique, verse-moi du thé'. Mais je dois prier, hein ?.. J'ai ma règle de prière !.. Quand suis-je censé le faire si ce vieil homme continue de me rendre fou ?..'

Pouvez-vous imaginer ce cauchemar? Je ne peux pas m'en désintéresser ! Un vieil homme souffre et gémit derrière le mur demandant de l'aide à un moine, mais le moine dit « non » car il ne veut pas interrompre sa règle de prière !

C'est le signe d'un état complètement glacial et sans âme.

Quels doutes peut-il y avoir quand il est clair comme le jour que ces briques et ce thé seraient d'une bien plus grande importance pour Dieu que n'importe quel nombre possible d'enclins et de prières « parfaits » !

Après tout, debout avec son chapelet devant le Christ, ce moine lui a demandé : 'Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi' en s'en prenant à son prochain souffrant ».

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après






mercredi 30 juin 2021

Michael Fiocca: Hors des routes secondaires sur le chemin illuminé




Ce que nous sommes censés être


« La personne qui aime Dieu valorise la connaissance de Dieu plus que tout ce qui a été créé par Dieu, et poursuit une telle connaissance ardemment et sans cesse. »

-Saint Maxime le Confesseur

Lorsque nous parlons de quelque chose comme étant générique, cela suscite souvent l'idée qu'un produit est « médiocre » ou « moins fiable ». J'admets que je trouve que mes serviettes en papier génériques sont moins faciles à déchirer, mes miettes de pain génériques nécessitent un peu plus d'épices et mon chargeur de téléphone générique s'épuise trop rapidement. De la même manière, j'ai trouvé que ma forme générique de foi et de spiritualité était rapidement sèche et stérile. Comme un nom de marque, il ne possédait pas cette qualité qui m'a donné envie de plus. Comme la marque générique, j'ai accepté l'incomplétude, c'est-à-dire la non-catholicité, si je puis me permettre, de ma vie spirituelle. Je dois cette réalisation à mon épouse bien-aimée, Lucy, qui a décrit un jour notre confession (religion) antérieure à notre prêtre comme

"une forme générique d'orthodoxie".

À l'école primaire, j'étais toujours celui qui servait la messe, qui aimait être entouré des prêtres et qui faisait ouvertement connaître sa foi catholique romaine. Au lycée, j'ai décidé que le but de ma vie était d'être prêtre catholique. Je ne me marierais jamais. Je ne me convertirais jamais. Essentiellement, j'avais les réponses et ma vie planifiée. Pendant ce temps au lycée, je suis devenu très actif dans la messe en latin, et dès ma première année à l'université, j'ai dit à mes parents que j'avais l'intention d'entrer au séminaire à l'automne suivant. Ma mère était compréhensive et savait ce que je voulais vraiment faire, mais mon père a répondu très négativement et décidé qu'il ne voulait plus parler avec moi. Il était difficile d'accepter leur réaction mitigée quand j'ai vu d'autres jeunes gens recevoir des réponses joyeuses, mais j'ai continué le combat. (J'utilise cette expression parce que j'ai aussi servi dans l'armée*).

L'été précédant mon entrée prévue, alors que j'avais été accepté dans un séminaire catholique romain, j'ai rencontré ma futura compagne de voyage vers le Ciel. Ces deux mois d'été furent extrêmement éprouvants, pour être honnête. Mon cœur et mon esprit étaient tournés vers le séminaire, mais encore plus que mon cœur et mon esprit n'étaient attachés à Lucy – il y avait quelque chose que je ne pouvais pas abandonner. À la fin, la volonté de Dieu a prévalu et j'ai choisi de me retirer du séminaire avant même qu'il ne commence, pour être avec Lucy.

Alors que nous commencions ce voyage, je l'ai exposée à la messe en latin, et par l'œuvre du Saint-Esprit, sa foi a grandi et est devenue fructueuse. Elle s'est développée spirituellement et a mûri d'une manière admirable. Notre foi a commencé à faire partie de notre vie commune, mais nous n'en étions pas encore là.

Quelques années plus tard, j'ai appris que ma grand-mère paternelle, qui s'était endormie quatre ans auparavant, était une chrétienne orthodoxe, appartenant très probablement à la juridiction grecque. Adhérant à ma loyauté envers Rome, j'ai décidé d'explorer le rite byzantin de l'Église catholique romaine. Nous avons passé plusieurs années à fréquenter une paroisse ukrainienne et byzantine (anciennement « ruthène ») et en même temps j'ai servi la messe en latin en tant qu'acolyte. De toute évidence, nos dimanches étaient chargés, mais notre exposition initiale à l'Est se déroulait. Après un certain temps, nous avons fait d'une paroisse notre foyer permanent, car nous en avons trouvé une qui était un peu plus proche de l'orthodoxie en ce qui concerne l'expression liturgique, et que la juridiction à laquelle elle appartenait était plus ouverte à adhérer à la théologie orthodoxe parmi la plupart des personnes que nous avons rencontrées. En outre, les catholiques de rite byzantin sont encouragés à suivre la théologie orthodoxe, mais cela n'est pas évident dans tous les endroits.

Au cours de ces années de rite byzantin, Lucy et moi avons souvent visité des paroisses orthodoxes, en particulier le monastère Saint-Tikhon. À plusieurs reprises, nous quittions la liturgie en nous disant :

"C'est comme ça que nous sommes censés être."

Cependant, je n'arrêtais pas de m'assurer qu'être « catholique » était la seule « voie ». Je ne quitterais jamais Rome. Au fil du temps, ma lecture de l'histoire de l'Église s'est accrue, mes discussions avec les chrétiens orthodoxes et les catholiques byzantins sont devenues plus substantielles et notre vie de prière s'est épanouie à mesure que nous utilisions la spiritualité orthodoxe. 

Comme beaucoup le disent d'eux-mêmes qui ont vécu un voyage similaire, Lucy et moi étions déjà orthodoxes dans notre cœur et dans nos esprits. Nous avions embrassé presque secrètement certains points théologiques (orthodoxes) incompatibles avec la théologie occidentale. Cela nous a laissé nous demander comment nous pouvions être « orthodoxes en communion avec Rome” quand il était clair qu'un côté s'écartait de ce qui était autrefois cru, tandis qu'un autre côté refusait simplement d'abandonner la Foi. C'était comme essayer de forcer ensemble deux aimants du même pôle. La lutte interne causait plus de décadence et d'incertitude.

Le sommet de ce voyage fut rendu manifeste le Jour du Souvenir de 2017. Lucy et moi avons décidé de visiter St. Tikhon après avoir vu en ligne leur pèlerinage du week-end. Maintenant que je m'en souviens au moment où j'écris ceci, la première personne à côté de laquelle je me suis garé quand nous sommes arrivés, qui était aussi la première personne à qui j'ai parlé ce jour-là, est un lecteur de ma paroisse ! Dieu sait certainement ce qu'il fait ! Nous nous sommes immédiatement rendus à la chapelle pour vénérer l'icône hawaïenne de la Mère de Dieu, ruisselante de myrrhe. En entrant, bien que ce soit le jour de l'apogée de ce pèlerinage, avec plus d'une centaine de personnes, il n'y avait pas une seule personne dans cette église du monastère autre que Lucy et moi. Comme notre expérience précédente était avec des icônes myrrhoblyte, nous avons rencontré le parfum céleste, et nous sommes approchés de la Mère de Dieu pour implorer ses prières.

Ma supplication envers elle était profonde et du cœur - je voulais servir l'Église (byzantine) et je l'ai suppliée de prier pour moi pour que mon chemin soit illuminé sur le bon chemin vers le Ciel pour Lucy et moi, et pour le sentiment dans mon cœur d'avoir de la place pour grandir. Comme Lucy restait à l'intérieur de l'église, j'ai décidé de sortir et de me promener. Au cours de l'heure suivante, j'ai rencontré deux prêtres orthodoxes dont les interactions avec moi étaient clairement une réponse à mes prières. Après cela est venue une journée pleine d'expériences si extraordinaires pour nous deux que je suis resté abasourdi et à court de mots, mais aussi de pensées ! Nous sommes rentrés à l'hôtel ce soir-là, et tout en dînant (du moins en essayant de manger, car j'étais encore en admiration devant ma journée), nous nous sommes regardés et avons dit :

« Je pense que nous devons devenir orthodoxes. »

Alors que j'étais assis là, à table, j'ai envoyé un e-mail à mon pasteur actuel depuis mon téléphone – c'est à quel point j'étais contraint et ému ce jour-là.
Nous croyons certainement que les prières non seulement de la Mère de Dieu ont été exaucées ce jour-là, mais aussi celles de Saint Alexis Toth, un ancien prêtre catholique de rite byzantin qui entra plus tard dans l'Église orthodoxe. Ses reliques se trouvent dans l'église du monastère de Saint-Tikhon, où il est vénéré par de nombreux fidèles, dont moi. Je l'invoque souvent dans la prière, car je crois qu'il comprend bien notre cheminement.

Ma foi et celle de Lucy n'est plus générique, défectueuse ou incomplète - elle est actualisée, accomplie, manifestée et catholique [universelle] - c'est-à-dire qu'elle est complète. Nous sommes sortis des routes secondaires pour aller sur le chemin illuminé où nous allons cheminer et terminer le combat ensemble. Notre compréhension de Dieu était autrefois théorique, mais maintenant nous l'expérimentons, Lui, Son Église et Ses saints d'une manière réelle.

En ce temps du Grand Carême, en attendant la Résurrection, soyons attentifs à la direction dans laquelle vont nos vies, et discernons si c'est bien la volonté de Dieu. Si l'on peut prendre position pour soutenir et défendre l'Église orthodoxe, il n'y a rien qui se compare à l'expérience et au caractère céleste des offices liturgiques et à la pureté des enseignements de l'Église.

« Tout périra, sauf ce que l'âme a recueilli par l'amour et la prière. »

-Saint Jean Maximovitch le Thaumaturge

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après




* Le terme pour persévérer est ici soldiered qui fait allusion à l'obéissance dans l'armée (ndT)

mardi 29 juin 2021

Christopher Petersen: Mon cheminement vers l'orthodoxie chrétienne



Je m'appelle Christopher Petersen, et voici mon histoire d'entrée dans l'orthodoxie. Je n'ai pas du tout été élevé dans un foyer religieux. Nous avons commencé à aller à l'église après le décès de mes deux grands-parents. Je dirais que j'étais en 6e ou 7e année. La famille de mon père était luthérienne, c'est donc là que nous allions. J'ai été baptisé alors que j'étais un jeune adulte, et mon père a fait mémoriser à ma sœur et moi le Notre Père et le Symbole des Apôtres [Credo]. Je suis passé par la confirmation et j'ai été confirmé en tant que jeune adulte. Mais c'était là toute l'étendue de mon éducation religieuse. On ne parlait pas souvent de religion dans notre maison. Ironiquement, je suis reconnaissant pour cela. À mon avis, c'était, d'une certaine manière, probablement pour le mieux. J'ai un trouble bipolaire, et les personnes atteintes de ce trouble ont tendance à être plus à risque de narcissisme et de possession idéologique.

J'ai rejoint le Corps des Marines en 2006. Je suis devenu un disciple dévoué du Christ vers 2008. J'ai commencé à m'éloigner progressivement du luthéranisme au profit d'autres formes de christianisme. J'ai passé peu de temps parmi les évangéliques, mais j'ai vite découvert que ce n'était pas pour moi. Plus j'en apprenais sur la Bible et son monde, plus je commençais à réaliser que très peu de cette théologie était basée sur une véritable vision biblique du monde. 

J'ai passé un court laps de temps à lire des livres de télévangélistes et de prédicateurs de rue populaires. Il ne m'a pas fallu longtemps pour réaliser que la plupart de ce travail est spirituellement faible et intellectuellement superficiel. Bref, ma perception était que la plupart de ces gens sont des charlatans. J'ai finalement fait mon chemin dans le mouvement « juif messianique », et j'y suis resté pendant environ une décennie. Dans cet « espace », j'ai été exposé aux sources juives classiques, et même aux sources judéo-chrétiennes. J'ai toujours un grand amour pour ces œuvres. C'est à ce moment que je me suis trouvé capable de proclamer les mêmes paroles que mon « père spirituel », Rabbi Abraham Joshua Heschel,


"J'ai demandé un miracle et Tu me l'as donné."

J'ai découvert l'ascendance juive du côté maternel en 2016. Finalement, j'ai dû comprendre la réalité que le mouvement «juif messianique» était et est une branche du christianisme évangélique. Dans ce contexte, j'ai commencé à découvrir à quel point le christianisme en Occident est décalé. Surtout l'évangélisation. J'ai commencé à voir à quel point la mythologie et la philosophie grecques ont influencé les doctrines protestantes. Je n'ai rien contre la mythologie et la philosophie grecques. Mon seul point est que ce n'est pas le contexte de la Bible, ou de ses auteurs, (j'ai personnellement un amour profond pour la philosophie et la mythologie). J'ai commencé à voir clairement, à travers mes études, que l'apologétique chrétienne est fondamentalement une logique aristotélicienne. Que le paradigme « Ciel et enfer » est fondamentalement le dualisme platonicien.

La Bible est rarement interprétée dans le contexte dans lequel elle a été écrite. J'ai commencé à voir que, là oû les chrétiens occidentaux sont allés, le texte biblique est interprété à travers le prisme de la mythologie et de la philosophie grecques ; plutôt qu'à travers les lentilles de la théologie hébraïque - id est la vision du monde des auteurs bibliques. J'ai rapidement commencé à réaliser que le christianisme évangélique possédait une multitude de problèmes. Le moindre n'est pas leur lecture particulière de la Bible.

Je me suis plongé dans la littérature juive. Les enseignements du Rabbin. Je suis devenu profondément attiré par le judaïsme hassidique et j'ai passé le reste de mon temps, jusqu'à ce que je passe à l'orthodoxie, dans cet espace. Je suis devenu un étudiant dévoué d'un rabbin en particulier – Abraham Joshua Heschel. J'ai fait la connaissance d'un rabbin qui est maintenant un ami. Il m'a enseigné la langue hébraïque et le hassidus, (œuvres de piété hassidiques), et même quelques-unes des œuvres classiques de la Kabbale. C'est à cette époque que j'ai découvert mon ascendance juive du côté maternel. On m'a donné un nom hébreu, Feivel, d'après un juif chrétien qui m'a fortement influencé. J'ai été étonné de la très haute éthique que l'on trouve dans la littérature hassidique. Je n'avais jamais rien rencontré de tel avant nulle part ailleurs. J'ai vu, dans tout ce travail, un lien direct avec la pensée et la théologie apostoliques. Il existe également de nombreux écrits érudits dans ce domaine. C'est à la lumière de toutes ces études que j'ai été  amené à l'orthodoxie. C'est à ce moment-là que j'ai commencé à voir l'évangélisation comme une sorte de parasite, construit sur une structure religieuse. Poussé par l'arrogance et l'égocentrisme... Par l'idéologie et un besoin narcissique de contrôler le comportement des autres. Une chose importante que j'ai apprise du Dr Jordan Peterson sur l'idéologie :

« Pour moi, l'idéologie est corrompue ; c'est un parasite des structures religieuses. Être un idéologue, c'est avoir toutes les choses terribles qui sont associées à la certitude religieuse et aucune à l'utilité. Si vous êtes un idéologue, vous croyez tout ce que vous pensez. Si vous êtes religieux, il y a là un mystère.

J'ai appris que toute possession idéologique, peu importe d'où elle vient, est incroyablement dangereuse. Que le fondamentaliste religieux est aussi dangereux qu'un marxiste.

Je m'oppose à l'évangélisation pour une multitude de raisons. Comme je l'ai expliqué plus tôt, les axiomes et notions généraux ont leurs origines dans des enseignements qui ne sont pas indigènes aux écrits bibliques, ou à l'esprit et à l'orientation de ces écrits. Et, pour la plupart, sont en conflit direct avec la théologie biblique.

Toutes mes études m'ont finalement amené au christianisme orthodoxe. Au début, j'ai été étonné de voir à quel point l'orthodoxie sonnait et ressemblait au judaïsme hassidique. La pensée et la théologie étaient les mêmes. La différence n'est pas celle de la croyance, mais celle du degré. J'avais vraiment l'impression de participer à quelque chose d'ancien. Je n'ai eu à changer aucune de mes croyances fondamentales. J'ai l'impression que cette foi a été faite sur mesure pour moi. Je sens que je suis exactement à ma place.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après





lundi 28 juin 2021

Le célèbre auteur britannique Paul Kingsworth baptisé dans un monastère orthodoxe en Irlande



Le célèbre auteur, penseur et activiste britannique Paul Kingsnorth a été uni au Christ lors du saint baptême au monastère orthodoxe roumain de Shannonbridge, en Irlande, le 6 janvier de cette année, pour la fête du baptême du Christ.

« En tant que nouveau venu occidental dans l'orthodoxie, j'ai devant moi le voyage d'apprentissage d'une vie, mais j'ai déjà l'impression d'être rentré chez moi », a-t-il commenté à propos de cette étape capitale.

Kingsnorth, 49 ans, qui vit dans la campagne de Galway, en Irlande, est connu à la fois pour ses livres de fiction et ses essais sur l'environnement, ainsi que pour le projet militant écologiste Dark Mountain Project , qu'il a fondé en 2009 et dirigé jusqu'en 2017. Cependant, il ne fut jamais matérialiste, comme beaucoup d'autres dans le mouvement, dit-il. Au lieu de cela, il a cherché une vérité plus profonde pendant de nombreuses années.


« J'ai découvert l'orthodoxie chrétienne pour la première fois il y a quatre ans lorsque je suis entré dans une petite église de Bucarest. Cette expérience puissante est restée en moi, mais je n'aurais pas pu savoir qu'elle me conduirait sur un chemin qui m'amènerait à devenir membre de l'Église roumaine », a déclaré Kingsnorth à l'agence de presse Basilica.

« Je me sentais à la fois joyeux et apaisé après… et froid ! Mais avec le sentiment plus fort que j'étais arrivé quelque part où j'étais censé être. Ma réception dans l'Église a été un grand privilège, et la communauté [roumaine] ici en Irlande a été très accueillante pour moi et ma famille », a déclaré l'écrivain.

Le père Tudor G..., qui a baptisé Kingsnorth, se souvient qu'il a fait comprendre au célèbre écrivain qu'être chrétien est un travail sans fin qui devrait apporter une joie spirituelle, plus profonde que les premiers sentiments d'enthousiasme lors de la découverte de l'orthodoxie.

Sur son propre site Web, Kingsnorth écrit qu'il était sur une longue recherche spirituelle qui l'a mené à travers le bouddhisme zen, le taoïsme, la mythologie, le soufisme, le traditionalisme, la Wicca et diverses autres pratiques. Cependant, quelque chose manquait toujours.

Il écrit:

Puis, en 2020, alors que le monde était bouleversé, moi aussi. De façon inattendue, et initialement contre mon gré, je me suis retrouvé entraîné avec détermination vers le christianisme. C'est une longue histoire, que je raconterai peut-être un jour. Qu'il suffise de dire que j'ai commencé l'année en tant qu'éco-païen éclectique avec une douleur informe de longue date dans mon cœur, et l'ai terminée en chrétien pratiquant, la douleur disparue et remplacée par la chose que, tout au long, j'avais recherchée. En janvier 2021, j'ai été baptisé et reçu dans l'Église orthodoxe orientale. Je ne sais pas où le chemin mène d'ici, mais je sais enfin comment le parcourir.

Rod Dreher, auteur orthodoxe et admirateur de Kingsnorth, qui lui a un jour recommandé de lire La Montagne du Silence de Kyriacos Markide, écrit que,

« Paul est différent. Il voit le vide de notre civilisation mécanique avec des yeux beaucoup plus sages et scrutateurs que Houellebecq, mais il a aussi de l'espoir, car avant même d'être chrétien, Paul croyait au sacré. Il sentait la présence du divin immanent dans la nature. Il lui suffisait de prendre contact avec la Source.

En septembre, OrthoChristian a rapporté que l'acteur et musicien orthodoxe Jonathan Jackson a déménagé en Irlande pour aider à soutenir le monastère orthodoxe roumain nouvellement créé de la Source Vivifiante à Shannonbridge.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

dimanche 27 juin 2021

« Les essentiels » du dernier numéro de « La Vie » consacré à Jean-Claude Larchet


L’hebdomadaire La Vie, n° 3956 du 24 juin, consacre son cahier central « Les essentiels » à Jean-Claude Larchet. Dans une longue interview, celui-ci évoque son itinéraire spirituel vers et dans l’orthodoxie, et son intérêt pour les thèmes, qui dominent son œuvre, de la maladie, de la souffrance et de la mort, et des manières de leur faire face dans une perspective chrétienne. Figurent aussi dans ce cahier des conseils pour « affronter positivement la maladie » et un extrait de son livre Petite théologie pour les temps de pandémie, récemment paru aux éditions des Syrtes.

Saint Nicolas de Jitcha: L'action et la parole



Une bonne action faite en silence
vaut plus qu'une bonne action
faite et commentée en paroles,
et 
elle a incomparablement plus de valeur
que la plus spirituelle des explication
sans bonne action.


De saint Nicolas de Myre en Lycie,
aucune parole n'a été conservée,
mais ses actions sont restées.


A trois reprises,
sans explication,
il vint de nuit chez un pauvre homme
et il jeta secrètement
un sac d'or par la fenêtre.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Saint Nicolas de Jitcha
cité par