"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 26 novembre 2016

L'Orthodoxie



 
L'Église orthodoxe n'a jamais suivi un chemin plat, ni accepté les conventions. L'Église orthodoxe n'a jamais été respectable. Il eût été plus facile d'accepter le pouvoir terrestre des Ariens. 
Il eût été plus facile, au XVIIe siècle calviniste, de tomber dans l'abîme sans fond de la prédestination. Il est facile d'être fou; il est facile d'être hérétique. Il est toujours facile de laisser une époque en faire à sa tête. Ce qui est difficile c'est de garder la sienne. Il est toujours facile d'être moderniste; comme il est facile d'être snob. Tomber dans l'une ou l'autre de ces trappes béantes d'erreur et d'exagération qui mode après mode, secte après secte ont été placées sur le chemin historique de la chrétienté - cela eût été simple en vérité. 
Il est toujours simple de tomber; il y a une infinité d'angles de chutes, un seul angle droit. Tomber dans quelque fadaise, depuis le gnosticisme jusqu'à la Christian Science eût été en vérité facile et banal. Mais les avoir toutes évitées a été une aventure étourdissante. Il me semble voir le char céleste poursuivre son vol formidable à travers les siècles, les mornes hérésies prostrées et rampantes, la vérité farouche, chancelante, mais debout.

G.K Chesterton 
cité in Orthodoxie n°51, avril 1993
Photo: 
Cathédrale russe Sainte Barbara,
 Vevey, 
Suisse

vendredi 25 novembre 2016

Vénérable Jean le Grand-souffrant des grottes de Kiev



Saint Jean le Grand-Souffrant pratiqua l'ascétisme dans la Laure des grottes de Kiev, acceptant beaucoup d'épreuves pour l'amour de la virginité.

L'ascète rappelait que depuis sa jeunesse il avait beaucoup souffert, tourmenté par la convoitise charnelle, et que rien ne pouvait l'en délivrer, ni la faim, ni la soif, ni les lourdes chaînes. 

Il entra alors dans la grotte où reposaient les reliques de saint Antoine, et il pria avec ferveur le saint Abba. Après un jour et une nuit, Jean, qui souffrait beaucoup, entendit une voix: "Jean! Il est nécessaire que tu deviennes reclus, afin d'affaiblir ce trouble par le silence et l'isolement, et le Seigneur t'aidera par les prières de Ses saints moines."  A partir de ce moment, le saint s'installa dans la grotte et après trente ans seulement, il vainquit les passions charnelles.

Tense et féroce était la lutte sur la voie épineuse sur laquelle le moine alla vers la victoire. Quelquefois le désir le saisissait d'abandonner sa réclusion, mais alors il résolvait de faire un effort encore plus grand. 

Le saint guerrier du Christ creusa une fosse, et au début du Grand Carême il y entra, et il se recouvrit de terre jusqu'aux épaules. Il passa tout le Grand Carême dans une telle position, mais la brûlure de ses anciennes passions ne le quitta pas. L'Ennemi du salut apportait la terreur à l'ascète, voulant l'expulser de la grotte: un serpent redoutable, soufflant du feu et des étincelles, essaya d'avaler le saint. Pendant plusieurs jours, ces mauvaises actions continuèrent.

Gravure d'un antique Patéricon des Grottes de Kiev

La nuit de la Résurrection du Christ, le serpent saisit la tête du moine dans ses mâchoires. Alors saint Jean cria du fond de son cœur: "Seigneur, mon Dieu, et mon Sauveur! Pourquoi m'as-tu abandonné? Aie pitié de moi, seulement Ami des hommes; Délivre-moi de mon iniquité, afin que je ne tombe pas dans les pièges du Malin. Délivre-moi de la bouche de mon ennemi: envoie un éclair et chasse-le. "

Soudain, un éclair zébra l'air, et le serpent disparut. Une lumière divine brilla sur l'ascète, et une voix fut entendue: "Jean! Voici de l'aide pour toi. Sois vigilant à partir de maintenant, afin que rien de pire ne t'arrive, et que tu ne souffres pas dans le siècle à venir."

Le saint se prosterna et dit: "Seigneur! Pourquoi m'as-Tu laissé si longtemps dans le tourment? - Je t'ai éprouvé selon la puissance de ton endurance", fut la réponse. "J'ai apporté sur toi la tentation, afin que tu puisses être purifié comme l'or. C'est aux serviteurs forts et puissants que le maître attribue l'œuvre lourde et les tâches faciles aux infirmes et aux faibles."

Prie donc celui qui est enterré ici (Moïse le Hongrois), il peut t'aider dans cette lutte, car il a fait de plus grandes actions que le Juste Joseph (31 mars). Le moine mourut en l'an 1160, ayant acquis la grâce contre les passions dissolues de la chair. Ses saintes reliques reposent dans les grottes de saint Antoine.

Nous prions St John pour la délivrance de l'impureté sexuelle.

Châsse des reliques de saint Jean à Kiev
*
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Un groupe de catholiques romains se convertissent à l'Orthodoxie



"Lors de la visite du patriarche, il (un responsable Caritas de Curuzu) a regardé la traduction [de la retransmission]d'Asuncion. Il a été profondément touché par les paroles de notre primat et par le fait qu'il a visité Asuncion, petite ville de province  et servi dans une petite église et a donné un merveilleux sermon", a déclaré le métropolite Ignace d'Argentine et d'Amérique du Sud, sur la chaîne Soyuz TV.

"Il a commencé à étudier l'Orthodoxie et finalement avec son personnel, une vingtaine de personnes, il a décidé de se convertir à la foi orthodoxe", a déclaré le hiérarque.

Selon le métropolite, son nom est Ernesto, maintenant il suit un cours à distance dans un séminaire et il va devenir un prêtre. D'ailleurs, avec ses compagnons ils ont construit une petite église.
[...]
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Acathiste à la Mère de Dieu



jeudi 24 novembre 2016

Sur Orthodoxie.com



Le patriarche de Moscou Cyrille : « L’Église orthodoxe russe n’a pas participé au Concile de Crète afin d’éviter un schisme »

L’Église orthodoxe russe s’est abstenue au dernier moment, au mois de juillet de cette année, de participer au Concile de Crète, afin de ne pas provoquer un nouveau schisme. C’est ce qu’a communiqué aux journalistes le patriarche de Moscou Cyrille, au cours d’une interview à la veille de son soixante-dixième anniversaire. « Dans l’histoire, des divisions ont eu lieu après presque chaque Concile. Des divisions se sont même produites après les Conciles œcuméniques, aussi, à notre époque, nous ne devons pas risquer l’apparition de nouvelles scissions. C’est précisément pourquoi nous nous étions mis d’accord pour adopter toutes les décisions par consensus, mais il s’est avéré, déjà lors de la réunion des primats à Genève, que deux Églises – celles d’Antioche et de Géorgie – n’avaient pas signé des documents très importants, et qu’il n’y avait plus alors de consensus » a expliqué le patriarche. « Ensuite, l’Église serbe a déclaré qu’elle considérait nécessaire de reporter le Concile. L’Église de Géorgie a également déclaré qu’elle ne se rendrait pas au Concile, et l’Église de Bulgarie a refusé de même», a poursuivi le patriarche. « Aussi, lorsque nous avons reçu cette information, nous avons adressé une lettre à Constantinople, proposant de convoquer d’urgence une Conférence panorthodoxe, afin de définir nos actions, et décider quelle devait être notre approche du Concile, parce que sans consensus il ne fallait pas convoquer un Concile ». Un accord fondamental entre primats prévoyait que l’adoption des documents ne se ferait que par un vote unanime. Cela permettait d’exclure les différends et de ne pas provoquer les divisions. « Nous avons dit encore une fois que les documents tels qu’ils devaient être présentés au Concile, ne nous convenaient pas, que nous avions des amendements sérieux à y apporter. Nous avons reçu une réponse très impolie, où il était dit : le Concile aura lieu, c’est tout», a poursuivi le patriarche Cyrille. « Si le Concile a lieu en l’absence de consensus, cela signifie que nous renonçons aux principes que nous avons approuvés ensemble », a-t-il clarifié. « En outre, cela signifierait pour nous, tout simplement, une division programmée dans l’Orthodoxie ». Le patriarche a rappelé que les représentants de certaines Églises se sont néanmoins rendus en Crète et ont pris part au Concile, tandis que d’autres ont refusé, ce qui a privé celui-ci du statut de « panorthodoxe ». « Dans une telle situation, notre Église a pris la décision de ne pas aller au Concile », a déclaré le patriarche. « Mais nous avons une attitude respectueuse envers ce qui s’est passé en Crète. Nous avons bien sûr nos réserves et nos amendements. Notre Commission biblique et théologique a déjà étudié ces documents, et a formulé ses amendements », a ajouté le patriarche, qui a annoncé que, lors de la prochaine Assemblée des évêques [de l’Église orthodoxe russe, ndt], ces amendements seront examinés attentivement et que « certaines suggestions seront faites ». « Nous considérons ce Concile de Crète comme une partie du processus conciliaire. À ce jour, en l’absence de tout un nombre d’Églises, mais il ne faut pas le dramatiser. Nous sommes sur la voie de ce Concile [panorthodoxe, ndt], qui sera convoqué selon toutes les règles et qui présentera à l’Église orthodoxe et au monde entier des documents orthodoxes communément acceptés », assure le patriarche Cyrille.
Source

Miracle de saint Ephrem le Nouvel Apparu



St. Ephrem le Nouvel Apparu
5/18 mai


I. Saint Ephrem le Nouvel Apparu

En l’an 1425, un hiéromoine fut fait prisonnier par des musulmans et torturé à mort dans son monastère de l’Annonciation de la colline des Irréprochables, à Nea Makri en Grèce, du fait qu’il était chrétien et refusait d’abjurer.

Il fut lentement torturé pendant huit mois. Après chaque séance, ils laissaient ses plaies guérir, puis il était soumis à de nouveaux et de pires supplices. Finalement, il fut exécuté.

Ils le clouèrent la tête en bas sur un arbre du monastère et l’empalèrent avec un pieu taillé en pointe et enflammé.

Toutes traces de sa vie et de son martyre furent oubliées jusqu’au vingtième siècle, lorsqu’il apparut à l’higoumène d’un couvent et lui raconta sa vie et ses souffrances. Il révéla également l’endroit où ses ossements, qui ne s’étaient pas décomposés, avaient été enterrés. Ceux-ci furent exhumés pour la plus grande gloire de Dieu.

II. Le toxicomane et le Saint

Quelques années plus tard, un adolescent américain du Middlewest se battait avec sa propre vie. Il faisait un lourd usage de drogues dures (cocaïne et héroïne) et sombrait rapidement vers la destruction. Il n’avait eu ni vie familiale stable ni éducation religieuse et, bien qu’encore jeune, se trouvait en grave difficulté.

Une nuit, un vieil homme laid lui apparut et lui dit : « Je suis ton ami. Je veux te proposer un rendez-vous pour que tu me rencontres. » Il lui ordonna de prendre sa voiture et de descendre aussi vite que possible une certaine route qui se terminait en épingle à cheveux avec une falaise abrupte en contrebas.

Le jeune homme fit ce qui lui avait été dit, prit sa voiture et descendit la côte aussi vite qu’il put. Perdant son sang-froid à la dernière minute, il parvint à planter les freins et à passer le virage de justesse. Il revint chez lui sous le choc.

Deux nuits plus tard, le vieil homme apparut à nouveau et lui dit avec fureur et indignation: « Je suis très déçu que tu ne m’aies pas rencontré. Prends de nouveau ta voiture et roule aussi vite que tu peux, et cette fois-ci ne freine pas. » Le jeune homme se sentit étrangement contraint de faire cela. Il monta à nouveau dans sa voiture, roula aussi vite que possible et cette fois ne freina pas, mais déboucha à toute vitesse sur la falaise. La voiture fut détruite, mais, étonnamment, il en réchappa avec seulement des coupures, des ecchymoses, et une contusion.

Quelques semaines plus tard, il sortait de l’hôpital. L'homme laid lui apparut une fois encore et lui dit : « Je suis furieux contre toi de ce que tu ne sois pas allé à notre rendez-vous. Cette nuit, sans faute, tu me rencontreras ! Mets une double dose de drogue dans ta seringue. » 
 
De nouveau, le garçon se sentit obligé de faire cela, et, après l’injection, il tomba dans un coma par overdose. Il fut transporté à l’hôpital, là, les médecins dirent à sa famille qu’il ne vivrait probablement pas. Et si par hasard il survivait, il resterait à demi-conscient –dans un état végétatif. Il n’y avait quasiment aucune chance de guérison.

Deux semaines plus tard, cependant, le jeune homme se réveilla, tout à fait conscient. Il dit à ceux qui l’entouraient qu’il avait vu un homme ressemblant à une sorte de moine rayonnant. Il était venu vers lui et lui avait dit :

« J’ai prié pour toi… Dieu t’a donné encore une chance. Tu vivras, mais tu dois corriger ta vie. Il te faut aller en Grèce visiter le lieu où reposent mes ossements, et rendre grâce à Dieu pour ton salut. Je m’appelle Ephrem. »
 
Version française hypodiacre Pierre
d'après
Death to the World, n°4, 1994,
Youth of the Apocalypse
paru dans The Orthodox Word,
 n° 183, 
1995

mercredi 23 novembre 2016

Dieu est admirable dans Ses saints: Saint Milos et l’œuf de Pâques

Saint Milos
fêté le 10/23 Novembre


Les saints se révèlent de façon miraculeuse, et au printemps dernier, alors à Patras, Grèce, recherchant une interview pour St. Andrew’s Journeys (automne 2004), Le personnel de Road to Emmaüs prit un  café avec Mme Smaragda Pavlou, originaire de Patras, dont la surprenante histoire pascale fut le clou de notre visite. Hésitant d’abord à avoir l'histoire enregistrée, à l'instigation de son père spirituel, Smaragda accepta...
*
C’était le Grand Jeudi 1939, ma sœur Photini et moi étions jeunes filles.

Le Grand Jeudi était le jour où nous teignions nos œufs de Pâques, et nous avions gardé pour cela beaucoup d'œufs pendant le Grand Carême. Patras n’était pas très peuplé en ces temps-là; nous avions du terrain derrière notre maison pour les poulets, et cette année nous avions une jeune poule nouvelle parmi nos volailles. 

Le matin du Grand Jeudi, elle pondit son premier œuf et elle mourut immédiatement. Nous fûmes très surprises et nous ressentîmes une grande pitié pour elle; nous avons donc pris l'œuf et l’avons mis avec les autres que nous teignions en rouge pour Pâques. 

Le Samedi Saint, les œufs furent bénis à l'église, à la paroisse de Saint Dionysios sur Astings Street, et après la Liturgie pascale, un œuf fut choisi pour être mis dans le coin d’icônes, comme bénédiction pour l'année. Cette Pâques-là, nous avons choisi l'œuf de la petite poule qui était morte, et nous l’avons mis dans le coin d'icône de la maison.

Quelques mois plus tard, le matin du 10 novembre, sans aucune raison particulière, l'œuf est tombé du coin d'icône de la maison, et s’est cassé avec un grand craquement. Au milieu des fragments de la coquille, nous avons trouvé un petit médaillon de cire ovale, avec une silhouette vêtue d'un homophore et d'un phélonion avec le Saint Evangile dans sa main, et le nom "Aghios Milos" (Saint Milos) gravé autour de la silhouette en  lettres capitales. Sur le côté opposé, sans inscription, il y avait l'image familière de saint Stylianos, tenant un nourrisson. Il nous a semblé que le contenu de l'œuf séché avait façonné une  icône-non-faite–de-main-d’homme. J’ai demandé à tous ceux que je connaissais qui était saint Milos, mais personne n'avait jamais entendu parler de lui, pas même le prêtre.

L'icône de l'œuf!

idem


Tout le monde dans notre famille vit cette merveilleuse icône venant de l'œuf. Nous savions que saint Milos était venu vers nous, et nous l’avons tous prié. Pendant toute une année après cela, les gens vinrent chez nous pour vénérer la petite icône; notre maison devint comme un sanctuaire public.

Ensuite, la Grèce fut envahie. C’était en 1940 et les Italiens bombardèrent Patras. Beaucoup de gens ont fui pour se mettre en sécurité dans notre maison, à cause de la présence de l'icône. Et en effet, notre maison fut une de celles qui restèrent debout après le bombardement. 

Tous les hommes de notre famille étaient allés combattre les envahisseurs italiens et allemands, chacun d’eux prit, comme protection, un peu de coquille d'œuf cassé cousu dans un morceau de tissu. Pendant la guerre, nos voisins perdirent un, deux, trois, parfois tous les hommes de leur famille, mais pas un de nos parents ne fut tué durant la Seconde Guerre mondiale ou durant la guerre civile qui suivit. Les bombes tombèrent autour d'eux, des balles et des explosions frappèrent des soldats à côté d'eux, mais ils furent sains et saufs. Plus d'une fois, ils furent les seuls de leurs compagnies restés indemnes, et nous savions que c’était par les prières du saint.

En Grèce, à cette époque, nos femmes avaient encore des bébés à la maison, et parce que l’on avait besoin des médecins pour l'armée, nous avons souvent eu à aider nous-mêmes [ces femmes]. Quand les voisines avaient des accouchements difficiles, ma sœur et moi prenions la petite icône pour les bénir. Nous priions saint Milos et saint Stylianos, et la naissance était toujours plus facile et la naissance du bébé sans problème. Plusieurs fois, les femmes qui eurent des hémorragies pendant l'accouchement furent aidées après avoir été bénies avec l'icône. L'hémorragie s’arrêtait simplement. Personne n'est jamais décédé après avoir vénéré l'icône.

Mais qui était ce saint Milos? Aucun d'entre nous ne le connaissait. J'ai demandé à beaucoup de personnes instruites, et à beaucoup de prêtres, mais aucun n'avait jamais entendu parler de lui, jusques il y a vingt ans, au moment où un pieux chrétien d'Athènes, qui était venu vénérer l'icône, a raconté l'histoire à un jeune théologien. Le théologien a entendu cette histoire la nuit du 9 Novembre, et il a été empli du désir de savoir qui était ce saint. Le lendemain matin, comme il lisait les noms des saints du jour dans le Ménée du 10 novembre, il a vu "aujourd'hui est célébré Saint Milos (ou Melisios), thaumaturge, hiéromartyr de Perse."

Il découvrit que saint Milos était un évêque du IVe siècle à Babylone, consacré après des années d'ascétisme dans le désert par l’évêque Gennade de Perse (aujourd'hui l'Iran). L'Eglise perse était profondément empêtrée dans le crime, le péché et la paresse, et les tentatives de Milos pour corriger le peuple restèrent lettre morte. Les avertissant qu'ils offensaient l'état aussi bien que Dieu, il les exhorta à se repentir avant que leurs crimes n’apportent la colère des autorités civiles sur eux. Ils le tournèrent en dérision, et voyant que leur situation était désespérée, il leur annonça qu'il allait partir et revenir seulement après qu’ils aient récolté une punition sévère pour leurs méfaits. Saint Milos partit alors pour la Terre Sainte, où il a vécu pendant deux ans avec saint Ammon, disciple de saint Antoine le Grand.

La population rebelle fut bientôt punie: le gouverneur de Babylone en passa des milliers par le fil de l'épée et lâcha sur eux un bataillon de trois cents éléphants qui écrasa tout sur son passage. 

Quand saint Milos revint, il se mit à rétablir la foi de ceux qui avaient survécu. Dans toute la Perse, sa réussite fut saluée par des acclamations, mais aussi par de la jalousie, et en 357, lui et quatre autres membres de son diocèse furent emprisonnés. 

Ceux qui étaient avec lui furent lapidés à mort, tandis que saint Milos fut d'abord torturé, puis utilisé comme cible vivante pour la chasse du dirigeant local et de son frère. Avant de mourir, percé de leurs flèches, il prophétisa que ses deux exécuteurs périraient de la même manière, et peu après, en chassant dans la forêt, un cerf s'élança entre eux. Chaque frère lâcha sa flèche, seulement pour la faire pénétrer dans le cœur de l'autre.

Le théologien fut tellement ému par l'histoire de son audition providentielle à la veille de la propre fête du saint qu'il fonda la Fraternité Saint Milos pour les orthodoxes de Patras, et il [construisit] une église dédiée à saint Milos, à la gloire de Dieu.

L'église de saint Milos, achevée

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

 *

mardi 22 novembre 2016

Sur Parlons d'Orthodoxie: Les ouvriers parlent de manifestations inhabituelles près du Tombeau du Christ




Les restaurateurs qui travaillent actuellement dans le Tombeau du Christ parlent de faits inhabituels se produisant près du Cubiculum. 

La première chose qui les a étonnés est la « douce odeur » qu’ils ont sentie en approchant du Tombeau ? Selon l’agence Catholic Culture, cette odeur rappelle un parfum de fleur, dont parlent les textes anciens lorsqu’ils mentionnent la présence de saints, et notamment de la Très sainte Mère de Dieu. 

Les ouvriers ont également mentionné que certains appareils électroniques qui ont été placés près du Tombeau ont, pour des raisons encore inexpliquées, se sont détraqués. Une partie s’est révélée hors d’usage. Une cause probable est un puissant rayonnement électromagnétique. 

Rappelons que des travaux de restaurations sont actuellement menés dans le Cubiculum. En particulier, on procède au nettoyage la partie de la roche sur laquelle a reposé le corps de Jésus Christ. Le 26 octobre, les restaurateurs ont enlevé la dalle qui depuis 450 ans recouvre le Tombeau de notre Seigneur. Au-dessous ils ont trouvé une autre dalle de marbre portant une croix. Les historiens pensent qu’elle a été posée à l’époque des croisades.

Le Sépulcre proprement dit est toujours inviolé, bien que les parois de la caverne dans laquelle il se trouvait initialement aient été détruites en même temps que la première église du Saint-Sépulcre au IXe siècle. « C’est tout à fait étonnant. J’ai les genoux qui flanchent, parce que je ne m’attendais pas à cela… Nous ne pouvons pas affirmer à cent pour cent qu’à première vue, le Tombeau n’a pas souffert durant tout ce temps. C’est un problème qui a hanté les chercheurs et les historiens durant de nombreux siècles » a déclaré l’archéologue Fredrik Hibert. 

ORTHODOXES, CATHOLIQUES ET ARMÉNIENS VONT RESTAURER ENSEMBLE LE SAINT SÉPULCRE 

Le Tombeau de notre Seigneur est une cavité taillée à même la roche à l’époque du second Temple dans laquelle se trouve une chambre funéraire (de 200 sur 80 cm et 60 cm de hauteur). Le monument actuel, comme la cavité initiale, qui s’est effondré en 1009 est appelé Saint Sépulcre. Ce monument, construit dans leCubiculum, symbolise la cavité où a été enseveli le corps du Christ. Jusqu’à aujourd’hui ne demeurent que la chambre funéraire, une partie de la paroi et de l’entrée de la cavité. 

La paroi de la chambre funéraire a été très gravement endommagée jusqu’au XVIe siècle par les pèlerins qui voulaient en emporter une parcelle comme relique. C’est pour lutter contre ces destructions qu’a été posée une dalle de marbre blanc en 1555. 

Pravmir.ru Traduction "PO" 

lundi 21 novembre 2016

Archimandrite Aimilianos de Simonopetra: Quand la Croix que vous portez vous semble trop lourde.



Mon bien-aimé, quand votre vie chrétienne commence à devenir difficile et qu'il semble que votre croix est trop lourde à porter, restez fermes, devenez martyr. Dites-vous à vous-même: " Restons debout!", demeurez fermes. Dites, comme le Prophète: "Voici, Seigneur, je suis là pour exécuter Ta volonté", ou comme la Panaghia: " Je suis la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon Ta parole."

Si vous persévérez, alors après la tempête viendra le calme, et votre vie redeviendra festive. Alors, vous aurez également un aperçu supplémentaire de la lutte spirituelle, vous aurez de l'expérience.

Après cette épreuve, après avoir soulevé votre croix, il y aura en vous la flamme de l'eros divin. Vous allez acquérir l'amour le plus beau, le plus fort, le plus pur et le plus angélique, l'amour de Dieu.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Père Païsie: La fenêtre fermée



Un jour, un homme désespéré, qui errait sur les collines entourant sa ville natale, rencontra un berger qui paissait ses moutons. Le berger vit qu'il était troublé intérieurement et lui demanda:

- Quel est votre problème, mon ami?

- Je suis accablé par la solitude.

- Je suis seul aussi, mais je ne ressens aucune tristesse, dit le berger.

- Peut-être que Dieu est à vos côtés, dit ironiquement l'autre.

- Vous avez raison, répondit le berger, ignorant son ton ironique. Voyez-vous notre ville? Vous voyez les maisons, les fenêtres?

- Oui, je les vois.

- Alors vous ne devriez pas désespérer, ajouta le berger. Il n'y a qu'un soleil, mais chaque fenêtre de la ville, même la plus petite et la plus cachée, se baigne au soleil tous les matins. Vous êtes plutôt découragé parce que votre fenêtre reste fermée...

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Jean-Claude LARCHET/Recension:Georges Kordis, L’icône comme communion. Les idéaux et les principes de composition dans l’exécution d’une icône.


Georges Kordis, L’icône comme communion. Les idéaux et les principes de composition dans l’exécution d’une icône. Préface de Jean-Claude Larchet. Éditions des Syrtes, Genève, 2016, 134 pages, nombreuses illlustrations.
Georges Kordis est depuis plusieurs décennies, l’un des meilleurs iconographes du monde orthodoxe. Son style, reconnaissable entre tous jusque dans chaque détail (ce qui est la marque du génie), témoigne d’une originalité et d’une créativité remarquables, tout en s’insérant parfaitement dans la Tradition iconographique orthodoxe dont il respecte le critères fondamentaux.
Altérée à partir du XVIIe siècle par diverses influences de la peinture occidentale, l’iconographie orthodoxe à retrouvé ses sources et sa pureté au milieu du XXe siècle grâce aux travaux de plusieurs pionniers qui ont été à la fois des peintres et des théoriciens de l’icône, en particulier Photios Kontoglou dans le monde grec et Léonide Ouspensky dans le monde slave (et bien au-delà puisqu’il a eu, à Paris, des élèves venus du monde entier). Mais ceux qui les ont suivis à juste titre dans les voies d’un retour à la Tradition ont le plus souvent été soit des copistes serviles, soit des dessinateurs et des peintres incertains, et si l’iconogaphie a retrouvé dans l’ensemble du monde orthodoxe sa pureté originelle, elle reste souvent purement technique, formelle, et pour cela assez froide dans ses expressions.
Grâce à une parfaite maîtrise des techniques picturales (qu’il sait aussi manifester dans une grande variété de créations séculières qui l’ont également rendu célèbre dans le monde entier), mais aussi grâce à une compréhension et une appropriation en profondeur des modes de représentation des meilleurs maîtres et écoles de l’iconographie byzantine du passé, Kordis a su être le représentant d’une iconographie à la fois parfaite sur le plan technique, traditionnelle dans son contenu et ses intentions profondes, novatrice autant que les règles de base l’autorisent, et surtout expressive et vivante. Il est pour notre époque ce que fut en son temps un Manuel Pansélinos.
Ce caractère vivant de l’iconographie de Kordis est lié à une conception bien définie du dynamisme des lignes du dessin qui précède la peinture (et lui donne, comme il le dit lui-même, son existence et son sens), qu’il a su déchiffrer comme un dénominateur commun des grands maîtres du passé, comprendre, synthétiser, systématiser, appliquer et expliquer.
L’icône comme communion que viennent de publier les édtions des Syrtes fait depuis longtemps autorité en matière d’iconologie et a déjà été traduit en cinq langues. L’ouvrage présente une synthèse de la compréhension et de l’expérience de l’auteur. Il ne se propose pas seulement comme un manuel permettant aux iconographes d’apprendre ou de perfectionner leur art, mais comme le moyen pour tous ceux qui s’intéressent à l’icône, de comprendre en profondeur la façon dont sont élaborées les meilleures icônes pour réaliser au mieux les buts qu’elles poursuivent, dans une perspective où l’art est au service de la spiritualité.
De manière magistrale, avec une grande cohérence et une grande rigueur, Kordis montre comment la ligne, son dynamisme et son rythme – l’édition grecque originale du livre est Ἐν ῥυθμῷ, « en rythme » – sont les principes de base de l’iconographie, et comment ils définissent une forme à la fois unifiée et en mouvement, qui doit finalement réaliser le but principal de l’icône: ne pas rester enfermée sur elle-même dans sa surface mais faire entrer en communion la représentation avec le spectateur. Ce qui en un premier temps apparaît comme purement technique se révèle vite comme s’intégrant à la théologie et à la spiritualité orthodoxes de l’icône. Kordis rejoint ici le mouvement de la théologie néo-grecque qui a fortement insisté sur la dimension relationnelle et communionnelle de la vie spirituelle, et c’est tout naturellement que ses ouvrages (qui comportent des essais théoriques, des manuels pratiques et des catalogues) ont trouvé leur place aux éditions Armos qui, en Grèce, publient les représentants de ce courant (et de la revue Synaxis qui les a rassemblés). Mais Kordis a aussi été fortement marqué par la théologie patristique et par les enseignement et témoignages des grands spirituels grecs contemporains, auxquels s’est consacré avec brio Stylianos Papadopoulos, professeur à la faculté de théologie d’Athènes, auquel la dédicace de ce livre rend hommage.
Que Kordis ait parfaitement intégré dans la pratique les principes qu’il définit, et que ces principes s’enrichissent en retour de sa pratique, se voit de manière spectaculaire dans les icônes qu’il a réalisées en direct et en seulement quelques heures pour des étudiants de divers pays (Grèce, États-Unis, Canada, Russie, Ukraine…), les enregistrements de plusieurs de ses « performances » pouvant être visionnées sur plusieurs sites Internet. Mais cela peut se constater surtout dans les nombreuses icônes portables qu’il a réalisées et dans les fresques de nombreux monastères et églises qu’il a peintes. Une série de vidéos particulièrement impressionnantes ont suivi son travail lorsque, avec son équipe, il couvrait de fresques l’église de la Sainte-Trinité à Pittsburgh [123456].
La publication de ce livre original et fort, qui permet de comprendre en profondeur – non dans la simple constatation d’un état mais dans le dynamisme d’une pratique – la composition passée et actuelle des meilleures icônes en rapport avec leur fonction spirituelle, est un événement de première importance dans un domaine où rien d’équivalent n’avait encore été publié.
Né en Grèce en 1956, Georges Kordis a étudié la théologie à l’Université d’Athènes. Il a ensuite poursuivi des études en théologie et en esthétique de la peinture byzantine à l’École supérieure de théologie de Holy Cross à Boston (USA), où il a obtenu une maîtrise en théologie. En 1991, il a reçu le titre de docteur en théologie de l’Université d’Athènes. En 2003, il a été chargé de cours, et en 2008 nommé professeur d’iconologie et d’iconographie dans cette même faculté. Il a en outre été professeur invité aux universités de Yale (Connecticut) et de Caroline du Sud, à l’École supérieure de théologie à Holy Cross à Boston (Massachussetts) et à l’Université de Notre-Dame à South Bend (Indiana), aux facultés de théologie de Cluj-Napoca et de Bucarest (Roumanie), à l’Université pédagogique d’Odessa (Ukraine), à l’Institut de théologie et d’arts sacrés de Saint-Pétersbourg (Russie) et au Centre nord-américain d’art byzantin à Ottawa (Canada).
Auteur de nombreuses icônes portatives, dont certaines ont été exposées dans plusieurs pays (Grèce, Crète, États-Unis, Bulgarie, Canada, France) il a peint les fresques de plusieurs églises et monastères (neuf en Grèce, une au Mont-Athos, cinq aux États-Unis, deux au Liban, une en Australie, une en Allemagne), Georges Kordis est reconnu comme l’un des meilleurs iconographes actuels. Il est parallèlement l’auteur d’une œuvre artistique séculière multiforme (peintures sur différents supports, gravures, lithographies…), inspirée de certains éléments de l’art byzantin, qui a fait l’objet d’expositions internationales (en Grèce, aux États-Unis, au Canada, en Italie et en France) et l’ont fait reconnaître, dans le domaine de l’art figuratif également, comme l’un des artistes les plus inspirés et originaux de notre époque.
Les lecteurs anglophones pourront trouver ici une recension de la version anglaise du livre, et ici une interview très intéressante de  l’auteur.
Jean-Claude Larchet


dimanche 20 novembre 2016

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


7/20 novembre
22ème dimanche après la Pentecôte

Les 33 martyrs de Mélitène : saints Hiéron, Nicandre, Hésychius, Athanase, Marnas, Barachus, Valère, Xanthe, Théodule, Callimaque, Eugène, Théodoque, Epiphane, Maximien, Claudien, Théophile, Dorothée, Theodote, Anicet, Eutychès, Hilarion et leurs compagnons (IIIème s.) ; saint Lazare, ascète au Mont Galèse, thaumaturge (1054) ; saints Auctus et Taurion et sainte Thessalonicée, martyrs en Macédoine ; saint Zosime, higoumène de Vorbozomsk ; saints néo-martyrs de Russie : Cyrille, métropolite de Kazan, Alexandre (Kourmychsky), Michel (Goussev), Alexandre (Krylov), Nicolas (Romanovsky), Alexis (Moltchanov), Paul (Borissoglebsky), Basile (Krasnov), Paulin (Staropolev), prêtres, Jean (Mochkov) et Benjamin (Vladimirsky), diacres, Nicolas (Philipov), Élisabeth (Sidirov) (1937), Serge, archevêque d’Eletsk, Nicolas (Troïtsky), prêtre et Georges (Yourneve) (1937).
Lectures : Gal. VI, 11–18. Lc. VIII, 41–56 ;  Gal. V, 22 – VI, 2. Мatth. IV, 25 – V, 12.

SAINT HIÉRON[1]

S
aint Hiéron était originaire de Tyane (Cappadoce). Il vivait simplement et paisiblement du travail des champs sous le règne tyrannique de Dioclétien et Maximien (vers 290). Non contents de persécuter les chrétiens, ces deux despotes faisaient enrôler de force dans leur armée tous les hommes valides et vigoureux, pour les faire servir à leur soif de conquête. Hiéron était réputé dans toute la région de Cappadoce pour sa force et sa vaillance, c’est pourquoi le gouverneur Lysias  décida de le ranger dans ses troupes. Il envoya deux soldats l’arrêter, un jour où il travaillait aux champs. En les voyant, Hiéron comprit immédiatement la raison de leur venue, et que l’enrôlement ne signifiait pas seulement affronter les risques de la vie militaire, mais surtout qu’il l’obligerait à renier sa foi au Christ pour sacrifier à l’empereur, considéré comme un dieu par les Romains. Saisissant sa bêche par le manche, il se rua sur les soldats et les mit en fuite en leur causant de sérieuses blessures. Ils revinrent un peu plus tard avec des renforts et trouvèrent le saint réfugié dans une grotte avec dix-huit parents et amis. Pour éviter un combat sanglant, Hiéron accepta, sur les instances de son frère Cyriaque, de se livrer aux soldats et d’être conduit auprès du gouverneur à Mélitène.

Le soir venu, un ange apparut au saint et lui annonça qu’il se dirigeait non vers des combats pour un royaume terrestre, mais vers l’ultime et glorieux combat, lequel lui ouvrirait les portes du Royaume éternel. Le lendemain matin, tout à sa joie, le saint annonça à ses parents, qui avaient été arrêtés avec lui, que Dieu lui avait révélé le mystère préparé par sa Providence et que désormais le chemin de la captivité se confondait pour lui avec celui qui conduit au Ciel. Parvenu à Mélitène, il fut emprisonné avec trente-trois autres chrétiens. Dès lors, il passa son temps à les confirmer dans la foi et à les encourager à offrir leur vie à Dieu comme un sacrifice de louange.

Le saint martyr comparut devant le gouverneur qui l’accusa d’orgueil pour avoir résisté aux ordres de l’empereur et méprisé les idoles. Lorsqu’on lui apprit, en outre, que c’était Hiéron qui avait mis en fuite les soldats à coups de bâton, le tyran, au lieu d’admirer son courage, ordonna qu’on le soumît à la torture et qu’on lui tranchât la main. Après avoir supporté ces supplices avec allégresse, il fut jeté à nouveau en prison, dans l’attente d’un second interrogatoire. Un de ses compagnons de captivité, Victor — qui lui était apparenté — fit venir en cachette le geôlier et, par crainte des tortures et des tourments qui l’attendaient, lui proposa de lui céder son champ en échange de son évasion. Lorsque le soldat du Christ Hiéron apprit la fuite de Victor, il fondit en larmes, se lamentant sur le triste sort de son compagnon qui, pour sauver sa vie éphémère, venait de se priver de la vie éternelle et des délices sans fin réservées aux élus, pour se condamner aux flammes de l’enfer. Pressentant que l’exécution ne tarderait pas, il fit venir ses parents, qui avaient été relâchés, pour leur confier ses dernières volontés. Il demanda à sa sœur Théotimie de se charger de la célébration annuelle de sa mémoire et lui fit promettre de remettre la relique de sa main à sa pauvre mère aveugle, en guise de consolation dans sa détresse.

Le quatrième jour, il comparut à nouveau devant Lysias avec ses compagnons. Le gouverneur les fit frapper au moyen de verges, mais sans rien obtenir d’autre qu’une confession plus ardente de leur foi, aussi donna-t-il l’ordre de les décapiter. En marchant vers le lieu de leur supplice, les martyrs chantaient le long psaume des fidèles serviteurs de Dieu : Bienheureux ceux qui sont irréprochables dans la voie, qui marchent selon la Loi du Seigneur (Ps 118).

Quelque temps après l’exécution, les parents du saint demandèrent à acheter ses reliques. Le gouverneur avide profita de l’occasion pour demander la contrepartie de leur poids en or. Il accepta aussi que l’on bâtît une église en l’honneur de saint Hiéron sur les lieux de son martyre.

Tropaire du dimanche du 5ème ton
Собезнача́льное Сло́во Oтцу́ и Ду́xoви, отъ Дѣ́вы ро́ждшeecя на спасéнie на́ше, воспои́мъ вѣ́рніи и поклони́мся, я́ко благоволи́ пло́тію взы́ти на крéстъ, и cмéрть претерпѣ́ти, и воскреси́ти умéршыя сла́внымъ воскресéніемъ Cвои́мъ.
Fidèles, chantons et adorons le Verbe coéternel au Père et à l’Esprit, né d’une Vierge pour notre salut : car il Lui a plu, en Sa chair, de monter sur la Croix, de subir la mort et de relever les défunts par Sa glorieuse Résurrection !

Tropaire des saints martyrs, ton 4
Му́ченицы Твои́, Го́споди, во страда́ніихъ свои́хъ вѣнцы́ прія́ша нетлѣ́нныя отъ Тебе́, Бо́га на́шего: иму́ще бо крѣ́пость Твою́, мучи́телей низложи́ша, сокруши́ша и де́моновъ немощны́я де́рзости. Тѣ́хъ моли́твами спаси́ ду́ши на́ша.
Tes Martyrs, Seigneur, ont reçu de toi, notre Dieu, la couronne d'immortalité pour le combat qu'ils ont mené; animés de ta force, ils ont terrassé les tyrans et réduit à l'impuissance l'audace des démons; par leurs prières sauve nos âmes, ô Christ notre Dieu.


Tropaire de saint Lazare, ton 8
Бдѣ́нными моли́твами, тече́ньми сле́зными сто́лпъ омочи́лъ еси́, и изъ глубины́ воздыха́ньми во сто́ трудо́въ уплодоноси́лъ еси́, и бы́лъ еси́ па́стырь, всѣ́мъ подая́ проще́ніе, преподо́бне о́тче на́шъ Ла́заре, моли́ся Христу́ Бо́гу спасти́ся душа́мъ на́шимъ.
Dans tes prières de toute la nuit, tu as fait pleuvoir sur ta colonne les flots de tes pleurs et dans tes profonds gémissements, tu as fait produire à tes peines cent fois plus; en pasteur, tu accordes à qui t'approche le pardon; vénérable Père Lazare, prie le Christ notre Dieu de sauver nos âmes.

Kondakion des saints martyrs, ton 8
Ли́къ му́ченическій я́сенъ, по́лкъ свѣтоно́сенъ, соше́дъ къ на́мъ разу́мно, Це́рковь дне́сь просвѣти́лъ е́сть чу́дными заря́ми. Тѣ́мже, пра́зднующе честну́ю па́мять и́хъ, про́симъ отъ Тебе́, Спа́се на́шъ: тѣ́хъ моли́твами отъ бѣ́дъ изба́ви на́съ, да пое́мъ Ти́: аллилу́ія.
Porteur de brillante clarté,  le chœur des Martyrs, se levant en esprit, a projeté sur l'Église en ce jour les rayons de ses merveilles; célébrant leur sainte mémoire, Sauveur, nous Te demandons de nous sauver, par leurs prières, de tout danger, dans Ta divine miséricorde et ton amour pour les hommes.


Kondakion de saint Lazare, ton 4.
Яко свѣти́льника превели́каго Це́рковь Христо́ва сла́витъ тя́ съ весе́ліемъ псало́мски. Тѣ́мже не преста́й моля́ся Христу́ да́ти всѣ́мъ прегрѣше́ній проще́ніе.
Comme un très grand luminaire, l’Église du Christ te glorifie avec allégresse dans les chants. Aussi, ne cesse pas de prier le Christ d’accorder à tous le pardon des péchés.




Kondakion du dimanche du 5ème ton
Ko а́ду Спа́сe мо́й, coшéлъ ecи́, и врата́ сокруши́вый я́ко всеси́ленъ, умéршиxъ я́ко Созда́тель coвоскреcи́лъ ecи́, и cме́рти жáло сокруши́лъ ecи́, и Aда́мъ отъ кля́твы изба́вленъ бы́сть, Человѣколю́бче. Тѣ́мже вси́ зове́мъ : спаси́ на́съ, Го́споди.
Ô mon Sauveur, Tu es descendu aux enfers, brisant ses portes comme Tout-Puissant; et avec Toi, Créateur, Tu ressuscitas les morts, brisant l’aiguillon de la mort et libérant Adam de la malédiction, ô Ami des hommes ! Aussi, tous nous Te clamons : Seigneur, sauve-nous!


HOMÉLIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR

« Mais pour moi, à Dieu ne plaise que je me glorifie en autre chose qu'en la Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ ». Pour lui, se glorifier est chose blâmable, mais lorsqu’il s'agit du monde et d'être glorifié par les infidèles ; s'il s'agit du ciel et des fidèles, ce n'est plus de la vanité, c'est une véritable gloire, et une grande. La pauvreté est chose honteuse, pour nous c'est chose glorieuse; l'obscurité et l'humilité prêtent à rire à la plupart des hommes, nous nous en faisons gloire. C'est ainsi que la Croix même est pour nous un sujet de glorification. Paul n'a pas dit « Je ne me glorifie pas », ou « Je ne veux pas me glorifier », mais : « À Dieu ne plaise que je me glorifie». Il repousse cette idée comme déraisonnable, et invoque le secours de Dieu pour se préserver de ce péché. Et pourquoi a-t-on le droit de se glorifier de la Croix? Parce que Jésus-Christ a pris pour moi la forme d'un esclave, qu'Il a souffert pour moi, qui suis un vil esclave, un ennemi, un ingrat, et qu'Il m'a aimé au point de se livrer pour moi. Où trouver rien de pareil? Si des esclaves sont fiers, pour peu qu'ils soient loués par leurs maîtres, qui sont des hommes comme eux, comment ne devrons-nous pas nous glorifier, lorsque le Maître suprême, le vrai Dieu, n'a pas rougi de monter sur la Croix pour nous ? Ne soyons pas indignes de Son ineffable bonté. Lui-même ne s'est pas indigné d'être mis en Croix pour vous, et vous, vous rougiriez de reconnaître Sa bonté infinie ? C'est comme si un prisonnier, qui n'aurait jamais rougi de son roi, en avait honte après que celui-ci et parce que celui-ci serait venu en personne dans sa prison pour lui ôter ses chaînes. Ce serait le comble de la démence, car c'est précisément alors qu'il faut être fier. « Par qui le monde est mort et crucifié pour moi, comme je suis mort et crucifié pour le monde ». Par le monde, il ne désigne ni le ciel, ni la terre, mais les choses de la vie humaine, les louanges accordées par les hommes, l'éclat de la puissance, la gloire, la richesse, et tout ce que nous regardons comme brillant. Cela est mort pour moi. Voilà le chrétien tel qu'il doit être, voilà le langage qu'il doit toujours tenir.



[1] Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras