"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 24 octobre 2015

Saint staretz Philothée [Zervakos] à propos de l'union avec Rome...


En ces temps où certains hiérarques orthodoxes (?) parlent encore de la levée des anathèmes (acte sans aucune valeur car les raisons de l’anathème n’ont jamais disparu, et de nombreuses hérésies ont été ajoutées!), en disant en outre que jamais l’Eglise Orthodoxe n’a considéré l’église latine de Rome comme hérétique, il semble utile d’écouter ce que disait le saint staretz Philothée Zervakos, dans sa lettre adressée au Patriarche Athénagoras de Constantinople, d'autant plus que les attitudes qu'il mentionne sont toujours présentes, et que la situation a empiré depuis ses remarques salutaires.  C.L.-G.

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Elder Philotheos

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L'auteur de cet appel, le staretz Philothée [Zervakos] (1884-1980) fut le confesseur et prédicateur le plus connu de Grèce -véritable et nouveau saint Côme d’Etolie- qui traversa la Grèce à pieds d’innombrables fois pendant ses 67 ans de sacerdoce. 

Il avait un grand nombre d'enfants spirituels non seulement en Grèce, mais aux États-Unis, en Australie, en Europe, et dans d'autres parties du monde également. Homme véritablement apostolique, rempli des dons de l'Esprit Saint, il fut connu surtout pour exorciser les démons et pour sa guidance spirituelle en tant que staretz. 

Il accomplit de nombreux miracles. Il prophétisa la destruction de l'Asie Mineure au début des années vingt, à une époque où personne ne pouvait croire et ne voulut ce qu'il disait.

Père Philothée fut souvent invité, à la fois par le patriarche Athénagoras et l'archevêque Iakovos, à se rendre à Constantinople et aux  États-Unis dans le but d'entendre des confessions et de prêcher. En toutes ces occasions, il refusa, disant qu'il ne voulait pas concélébrer avec un clergé rasé qui ne respectait pas les traditions de l'Église. 

Plusieurs fois, il écrivit à ses enfants spirituels, en particulier à ceux des États-Unis, de cesser d’assister aux offices dans les églises de l'archidiocèse grec, et d'aller plutôt dans les églises de l'Eglise Russe Hors Frontières. Il écrivit de nombreux livres et articles. Il construisit, durant sa vie, douze églises, deux monastères, trois cimetières et deux écoles. Saint Nectaire d’Egine fut son père spirituel…
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Icône de Père Philothée

Depuis quelque temps j'avais résolu d'écrire à Votre Sainteté à cause de Votre action hâtive et irréfléchie en vue d'une union de l'Église orthodoxe orientale avec la papauté à la doctrine maligne.

Je ne vous ai pas écrit, parce les hiérarques illustres, les clercs distingués, la plupart des pieux professeurs et théologiens, et des moines vertueux, des laïcs érudits informés, ont écrit clairement contre cette fausse union poursuivie d'une manière si hâtive et servile. [1]

J'avais espéré que les souffrances qui sont venues des péchés de nous tous grecs -à la fois membres du clergé et laïcs, hommes et femmes, petits et grands- Vous auraient ramené à la raison, et que Vous Vous seriez détourné de Votre audacieuse et très violente résolution pour l’âme (pour l'Eglise orthodoxe) dans un effort pour unir les parties divisées de l'Eglise orthodoxe en Grèce. On se serait attendu à ce que le primat de l'Orthodoxie grecque prêche la repentance à l'ensemble de l'Eglise orthodoxe et au peuple grec pécheur; qu'il aurait donné le signe d'un retour au Souverain de tous; et qu'il allait appeler à une union et une amitié avec le très aimant, mais aussi notre très juste Père céleste, de Qui, comme contempteurs désobéissants et ingrats de Ses commandements et Ses préceptes divins, nous nous sommes éloignés et sommes devenus, au lieu de Ses amis, Ses ennemis. 

De même, on se serait attendu que Vous preniez soin de rétablir l'unité de notre Eglise après la division et le schisme causés par cette innovation irréfléchie, inutile, inopportune et diabolique de l'introduction du calendrier grégorien (Papal) par Votre prédécesseur maçonnique, Meletios Metaxakis, qui induisit alors en erreur l’archevêque d'Athènes, Chrysostome Papadopoulos.

Malheureusement non, cependant. Non seulement Vous n’avez eu aucune disposition et aucun souci pour les besoins primaires mentionnés ci-dessus, et pour les questions similaires sacrées et urgentes, qui doivent avoir la priorité sur toute autre entreprise, mais au lieu de cela, Vous Vous consacrez hâtivement et avec servilité au renforcement et à l'élargissement du schisme au sein de l'Eglise de Grèce, selon Votre première décision qui est douteuse, vers une fausse union avec le Pontife faussement infaillible qui Vous a convoqué -lui qui est dans l’erreur- pour revenir au bercail papal.

C’est précisément parce que je vois que l'Union au-dessus de tout autre union, qui est, l'Union et l’amitié essentielles avec le Dieu trinitaire ne Vous concernent pas (pas plus que le rétablissement de l'unité de l’Église orthodoxe grecque divisée et très souffrante) que je suis obligé de Vous écrire, craignant de pécher si je garde le silence et ne professe pas la vérité.

Voyez, Votre Toute Sainteté , comment au moyen de dissensions, le loup saisit et disperse les brebis de Votre propre troupeau que le Seigneur Vous a confié, et pour lequel Il a versé Son Sang. Et Vous avez aucun souci des brebis. Vous ne ne Vous souciez que de réaliser à tout prix l'union et l'amitié avec le Pape et Votre propre soumission de Votre troupeau au Pape.

Mais prenez garde, Votre Toute Sainteté, parce que les bonnes brebis raisonnables du troupeau du Christ ne Vous suivront pas, conformément à la parole de l'Evangile: Elles ne suivront point un étranger; mais elles fuiront loin de lui, parce qu'elles ne connaissent pas la voix des étrangers. (Saint Jean 10: 5). Celles qui Vous suivront seront telles, qu'elles seront à l'extérieur de la bergerie du Christ, où sont les papes et les  luthéro-calvinistes, ceux dont les esprits sont hétérodoxes.

Les premiers à parler étaient déjà les Pères très justes de la Sainte Montagne, qui ont donné le mot d'ordre, le bon et honorable exemple, à l'imitation de leurs saints Pères orthodoxes qui ne veulent pas écouter d'autres voix comme la Vôtre, qui est la voix de l’étranger latinisant, le patriarche Jean Beccos. [2] Ces Pères préfèrent la mort à la fausse union. Et non seulement les Pères athonites présents ne Vous suivent pas, ils ont même cessé de Vous commémorer dans les offices divins. Vous devez savoir, Votre Toute-Sainteté, qu'il n'y a pas seulement les Pères de la Sainte Montagne, mais aussi des myriades d'autres membres du clergé grec et des laïcs, véritables orthodoxes, qui Vous ont désavoué et d'autres qui sont prêts à Vous désavouer pour autant que Vous persistiez dans l'union fausse retorse et délibérée.

Par Votre effort inconsidéré et impatient, Vous avez scandalisé les myriades d'âmes des élus chrétiens orthodoxes. [Mais, si quelqu'un scandalisait un de ces petits qui croient en moi,] il vaudrait mieux pour lui qu'on suspendît à son cou une meule de moulin, et qu'on le jetât au fond de la mer. (Saint Matthieu 18: 6) alors, Votre Toute Sainteté, quelle sera la punition de Votre péché? Car Vous avez scandalisé non seulement l'un des petits, mais des myriades de grands: évêques, prêtres, moines, hiéromoines, théologiens, hommes et femmes.

Comprenez cette vérité que d'autres aussi ont souligné pour Vous. Avant toute chose, il est de Votre devoir de ramener la paix et l'unité de l'Eglise orthodoxe, qui a été littéralement secouée par l'innovation [le Calendrier Grégorien], qui d’une manière qui était anarchique et sans l'accord de toutes les Églises orthodoxes a été introduit dans l'Eglise de Grèce en 1924; une innovation qui a renversé l'ordre ecclésiastique et la tradition établie depuis les siècles passés, qui a provoqué des dissensions et des divisions, qui ont détruit l'unité de culte et créé un schisme religieux partout parmi les orthodoxes. Supprimez d’abord ce schisme, puis tournez-vous vers l'Occident. Alors, et seulement alors, ouvrez les portes de l'Eglise orthodoxe, et avec un amour pur et sincère, dites au Pape et aux hérétiques, "Vous désirez l’union? Nous la désirons aussi et y aspirons ardemment. Voici, nous vous recevrons avec plaisir une fois que vous aurez précédemment rejeté vos doctrines et vos  erreurs malignes, et rejeté tout ce qui est contre les saints canons et traditions patristiques des Sept Saints Conciles œcuméniques".

Mais, Votre Toute Sainteté, nulle part nous n’avons une indication que l'Eglise de Rome ait clarifié sa position concernant le rapprochement avec l'Eglise orthodoxe et les autres confessions chrétiennes. Au contraire, plutôt, nous avons l'occasion et des raisons de croire résolument que les papistes persistent obstinément et immuablement dans leurs doctrines mauvaises et arbitraires. Même aujourd'hui, ils annoncent catégoriquement et prêchent sans vergogne que «l'Union du christianisme ne signifie rien d'autre que la soumission à Rome, au seul Vicaire du Christ sur terre,» et que «la primauté et l'infaillibilité ne sont pas des décrets ecclésiologiques que l'Eglise peut invalider, mais des dogmes que personne ne peut ébranler "(Catholike, journal catholique d'Athènes, 16 octobre, 1963); et en outre que «l'Eglise catholique ne va sacrifier aucune de ses vérités» - disons plutôt, de ses erreurs. 

A quelle fin, donc, y a-t-il cette diligence ostentatoire de la part de l'Eglise orthodoxe? "L’union poursuivie des deux côtés ne peut pas être une véritable union, ni permanente ou stable, car elle ne repose pas sur l'unité de doctrine. Il est clair que, puisque l'union intérieure est impossible, l'union extérieure est également impossible, c’est-à-dire que tout rapprochement des deux églises sans l'unité dogmatique d'une manière telle que les partisans de l'une pourraient partager les mystères des prêtres de l'autre sans hésitation. Cette union extérieure, qui est basée sur l'indifférence religieuse, aura comme résultat non une véritable union, mais la confusion des églises. L'Eglise d'Orient n'a jamais permis, et ne sera jamais en mesure de permettre, à ses membres de recevoir les pseudo-mystères et  la (supposée) grâce de l'Esprit Saint des clercs d'un église hétérodoxe. Celui qui pense autrement n’est assurément pas un chrétien orthodoxe. "[3]

Mais l'ensemble du sujet a été rendu merveilleusement et superbement clair, ne laissant aucun doute que ce soit, par saint Nectaire de la Pentapole [4] dans son livre éclairé par Dieu, Une étude historique sur les causes du schisme ... concernant l'impossibilité ou la Possibilité de l'Union. Ce serait plus bénéfique et cela éclairerait les fidèles si nous citons le texte in extenso. Le Saint dit à la page 9: "Les conditions de l'union sont telles qu'elles rendent l'union recherchée impossible, parce qu'ils ont aucun point de contact. Chacun recherche de l'autre ni plus ni moins que le déni de lui-même et des principes de base sur lesquels toute la structure de l'Eglise est constituée pour une part, l'église papale est basée sur la primauté du Pape en fonction de leur compréhension de ce point; et de l'autre, l'Église d'Orient est fondée sur les Conciles œcuméniques. Pour cette raison, les conditions de l'union présentées par les deux parties sont impossibles à accepter, car elles renversent les églises de leurs fondements mêmes. D'où l'inefficacité de toutes les concessions que chaque côté peut faire. 

La primauté d'honneur qui est donnée par l'Église d'Orient au Pape est une concession inutile, car elle n'a pas le pouvoir de maintenir ensemble le tissu de l'Eglise d'Occident. Les concessions accordées par le Pape à l'Eglise [Orthodoxe], c’est-à-dire le fait qu’elle garde ses propres dogmes, coutumes et disciplines n’est pas le moins du monde considéré comme des "concessions" par elle, mais comme légitimes en elles-mêmes, car elles sont fondées sur les canons de l'Eglise, raison pour laquelle seule, elle [l’Eglise orthodoxe] demeure en eux. Mais elle exige aussi que le Pape lui-même avec toute l'Église occidentale retourne en son sein, renonce à son ancienne vie, et vienne à elle dans la repentance. Par conséquent, les concessions apparentes n’ont pas du tout de sens, car ce ne sont pas réellement des concessions. Pour que l'union en vienne à exister, il est nécessaire que les concessions suppriment les principales causes de la séparation. Les concessions ne seront véritables que lorsque le Pape abandonnera ses propres usages, et non pas quand il tolèrera tout simplement ces choses qui ont été bien établies dans l'Église. Puisque les principales causes de la séparation restent en tant que telles, les églises persistent dans leurs propres usages, et l'union est impossible. Pour que l'Union soit mise en place, elle doit être assurée sur le même principe. Sinon tout labeur est vain. "

Qu'il y ait union, Votre Toute Sainteté, mais de la manière que le Christ le désire: loin de tout objectif mondain et de tout compromis. Votre désir concernant l'église papale à la doctrine maligne devrait être un désir apostolique, un désir saint et porteur de Dieu. Car, comme les canons sacrés le proclament: "Les choses qui ont été transmises dans l'Orthodoxie ne sont pas " oui et non", mais elles sont "Oui" dans la vérité, et elles restent intactes et inébranlables dans l'éternité." 

Concernant la voie médiane de compromis, Saint Marc Evgenikos [d’Ephèse] dit que même pas cette idée  ne devrait tromper personne, car entre deux doctrines opposées une véritable voie médiane de compromis ne peut pas exister. "Pour ces raisons, ceux qui annoncent la voie médiane de compromis et enseignent qu'il n'y a rien de stable ou précis et certain, mais comme hypocrites au moyen de concessions adaptent et oscillent entre les opinions de chacun, doivent être évités. Ni par exemple, votre Toute Sainteté, que nous poursuivions simplement un rapprochement extérieur et d'unité pour la formation d'un front uni de l'amour contre la faim, contre le malheur, contre l'athéisme, contre le communisme, contre la guerre, etc., puisque l’union doit d'abord être un triomphe de la vérité, et puis un triomphe de l'amour qui jaillit de l'unité de la foi. Et encore une fois, ni sous le couvert de parvenir à la paix ne devez vous efforcer comme vous le faites, puisque comme ce grand défenseur de l'Orthodoxie, saint Marc Evgenikos, le dit encore, "Il est impossible de restaurer la paix si la cause du schisme n’est pas supprimée précédemment, et le Pape, qui est déclaré être l'égal de Dieu, ne vient pas à cette réalisation."

Votre Toute Sainteté, toute l'histoire des efforts de l'Union, à partir de 867 (et surtout à partir de 1054) et au-delà, nous assurent que l'Occident a toujours offert à l'Orient l'union tant attendue des églises afin de poursuivre les plans inavoués du Pape pour la soumission de l'Eglise orthodoxe orientale. En outre, nous sommes rendus encore plus hésitants à la face lamentable que dans notre milieu, il existe, comme cela ne devrait pas être, l’Uniatisme, qui, selon Chrysostome Papadopoulos à jamais mémorable, "cherche habilement à conduire le peuple dans le papisme et progressivement et imperceptiblement à le latiniser." Comme c’est précisément en raison de leur posture trompeuse que les uniates empoisonnent les relations entre les deux églises, Vous, Votre Toute Sainteté, auriez dû poser comme condition première pour l'union la dissolution immédiate de l'Uniatisme.

Bien sûr, aucun véritable chrétien orthodoxe, clerc ou laïc, ne  reste de marbre par le désir d'union béni par le Christ, pour autant que la tromperie et l'asservissement honteux ne sont pas cachés sous Son Nom très doux. Mais une étude plus sérieuse de la situation telle qu'elle a pris forme pendant dix siècles de schisme et de séparation complète, prouve que les choses ne sont pas si simples, et que d'un simple dialogue dans les couloirs du Palais du Latran, nous serons en mesure d'atteindre l'union longtemps désirée. 

Et un dialogue sur un pied d'égalité, en ce moment étant démenti par les faits, se révèle être un fantasme utopique. L'Église d'Occident doit prendre non seulement des mesures, mais faire des pas de géant, afin d'atteindre l'endroit où elle se trouvait autrefois comme sœur de l'Église d'Orient. Sinon, si l'Eglise de Rome continue à persister dans les principes de papisme et cherche par divers moyens à étendre sa domination sur l'ensemble de l'écoumène [du monde habité], d’avaler et et d’assimiler tout, ce serait pure folie pour nous orthodoxes d’ouvrir des discussions avec les hommes qui n’ont pas l'intention de bouger de leurs positions, pas même dans la moindre mesure, mais montrent une tendances contraire à engloutir toutes les autres églises. La conscience saine et intacte des orthodoxes rejette de telles vaines discussions comme sans objet.

Prenez garde, Votre Toute Sainteté, de peur qu’avec Vos efforts intempestifs Vous ne déchiriez l'Église et ne divisiez les orthodoxes encore plus qu'ils ne sont divisés. Prenez-Vous la responsabilité de briser l'unité du peuple grec et de briser leurs liens spirituels avec les autres orthodoxes? Pourquoi devriez-Vous forcer les Pères de la Sainte Montagne, ou cinq à dix métropolites de Grèce, de diviser l'Église de demain afin de la préserver d'une "union" prématurée? Que pensez-vous que Vous ayez obtenu par Votre rencontre unique et sans précédent, mais totalement non canonique, avec l'évêque de Rome? Plus simplement, Vous renforcez la position latine sur le schisme. Et qu'est-ce que Votre salutation farfelue et mélodramatique, Vos étreintes étroites, et Votre échange non canonique de cadeaux a réalisé? Précisément cela a  augmenté le danger -le danger qui fait que la conscience que les fidèles avaient que les papistes sont des hérétiques, est maintenant émoussée. 

Le dialogue, les prières communes, la réception des cadeaux, et les innovations "libérales" sont impardonnables selon les prescriptions orthodoxes, car ils dénaturent et changent ce qui a été transmis par les saints apôtres, les saints Pères et les Conciles œcuméniques et locaux. Vous avez empiété sur ces choses "auxquelles il est interdit d'ajouter ou de soustraire." Et comment est-ce que le contenu de la page 929 du second volume du Tome de l'Union échappe à Votre attention et ne Vous terrifie pas ? A ceux qui dédaignent les saints et divins canons de nos Pères sacrés qui avaient la charge de la Sainte Eglise, qui illustrent l'ensemble de la manière de vie chrétienne et guident tous les fidèles à la vénération divine: ANATHEME !

Tous Vos efforts (et surtout ces rencontres inadmissibles, qui ne ne sont pas même dignes d’être commentées, avec les chefs spirituels des "églises"), n’apportent que la confusion et l'agitation. Non, Votre Toute Sainteté; ne "nous conduisez pas dans une captivité maligne, et ne visez pas à nous faire glisser vers le bas dans la Babylone des coutumes et dogmes occidentaux." [5] Ne le faites pas; Parce que Vous allez rencontrer de la résistance. Gloire à Dieu, il existe dans ce pays de martyre, un amour de l'Orthodoxie et un esprit de résistance. Comme une vague de l'océan, la pensée orthodoxe va submerger et couler Votre esquif sur son cours vers une servile union contre le Christ (soumission) avec la superhérésie du papisme. [Le Concile de] Florence ne doit jamais vivre à nouveau, sous quelque forme que ce soit. Nous ne tolérerons aucune sorte de trahison. Le peuple grec, peuple qui a un jour donné naissance à beaucoup de saints comme saint Photius, le patriarche Michel Cérulaire, et saint Marc Evgenikos, ne tolèreront pas la trahison. Dieu a balayé les traîtres.

Demeurez dans les décrets apostoliques et les Traditions patristiques. Fuyez les innovations comme si elles étaient dictées par le Diable. Demeurez dans les canons sacrés. Si vous demeurez en eux, vous serez sauvé et vous aurez la paix, mais si vous désobéissez, vous souffrirez tourments et vous [les évêques] aurez la guerre éternelle les uns avec les autres, recevant en récompense un jugement approprié pour la négligence (Saints Apôtres, Epilogue des canons sacrés). Pouvez-Vous, Votre Sainteté, répondre de même manière et proclamer en tous lieux, par la parole et par les actes, que nous pourrions aussi nous réjouir et prendre courage: [...] Nous nous réjouissons en eux comme celui qui a trouvé un grand butin, et pressons sur notre sein avec joie les divins Canons, maintenant tous les préceptes de ceux-ci complets et sans changement, tels qu'ils ont été exposés par les saintes trompettes de l'Esprit, les apôtres de renom, les six conciles œcuméniques, par les conciles assemblés localement... ou par nos saints Pères... Et ceux qu'ils ont placés sous l'anathème nous les anathématisons également; ceux qu'ils déposèrent, nous les déposons également; ceux qu'ils ont excommuniés, nous les excommunions aussi; et ceux qu'ils ont livrés au châtiment, nous les avons soumis à la même peine... (Premier Canon du Septième Concile Œcuménique).

Votre Toute Sainteté, Le Lucifer de Rome étant devenu très enflé et il a placé son trône au-dessus des étoiles, soyez zélé et criez: Tenons-nous droits, Tenons-nous dans les vénérables traditions des Pères. [6]

Ne soyons pas empressés de tirer des conclusions générales et enthousiastes en raison de quelques manifestations. Et surtout, ne nous illusionnons pas. Encore lointaine –en effet très lointaine, malheureusement, est l'union vers laquelle se tournent nos espoirs.

Toutes choses, Votre Toute Sainteté, proclament les périls que nous subissons par des dialogues avec les hérétiques obstinés. Et toutes ces choses nous obligent à garder une veille diligente. En restant enracinés et inébranlables dans notre orthodoxie nous donnons aussi l'occasion aux hérétiques de se réveiller et d’être intégrés dans l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique, afin qu'ils puissent trouver leur salut.

Ne les flattez pas, parce que ce faisant, Vous leur nuisez. Que cela soit notre préoccupation première et principale: Comment apaiser le Seigneur qui est déjà courroucé à cause de nos péchés; et comment, avec une pure repentance, allons-nous Le rendre aimant et indulgent. Parce que, je le confesse, je crains que, concernant le malheureux Patriarcat Œcuménique (et aussi dans d'autres cas), la Parole de l'Ecriture ne se répète: [Les prêtres] violent ma loi et profanent mes sanctuaires, ils ne distinguent pas ce qui est saint de ce qui est profane, ils ne font pas connaître la différence entre ce qui est impur et ce qui est pur. Il est terrible pour moi, même de le dire, mais je vois avec les yeux spirituels de mon âme, et j'entends avec les oreilles de mon cœur, l'ange de l'Apocalypse dire au dirigeant de l'Orthodoxie grecque: Souviens-toi donc d'où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières œuvres; sinon, je viendrai à toi, et j'ôterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes. Quelle chute! Quelle catastrophe!

Votre Toute Sainteté, ce qui est arrivé, est arrivé. "Tomber est humain; persister est satanique." Corrigez l'erreur. Ayez pitié des fidèles blessés. Affermissez [dans la foi] et unissez les peuples orthodoxes, qui sont en difficulté et divisés à chaque occasion, d’une part par les efforts et les actes anticanoniques de tel ou tel patriarche ou archevêque qui viole le calendrier (et, avec lui, l'ordre ecclésiastique et l'harmonie), détruisant ainsi l'unité des fidèles en matière de culte extérieur; et d'autre part par des réunions inconsidérées et inadmissibles avec les hérétiques, et en cherchant une union prématurée et irréfléchie avec eux dans le but de satisfaire les désirs égoïstes et les noires activités qui ne sont pas à l'avantage de l'Eglise de Dieu. 

Nous Vous prions avec ferveur: Mettez fin au scandale, "car le chemin que Vous avez choisi, s’il devrait en outre Vous apporter l’union avec les catholiques romains, susciterait une division dans le monde orthodoxe, car sans aucun doute beaucoup de Vos propres enfants spirituels aussi préfèreront la fidélité à l'Orthodoxie à l'idée d'une union œcuménique compromettante avec les non-orthodoxes sans leur accord complet dans la vérité. [7]

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Notes
1. Voir, par exemple,  The Orthodox Word, «Le Patriarcat œcuménique » par Theoklitos, moine de Dionysiou (vol 2, no 1, p 31 et suiv....); Et "Une Lettre Ouverte au Patriarche œcuménique '' par l'archimandrite Epiphanios Theodoropoulos (vol. 2, no. 4, pp. 141 et suiv.)[en anglais]

2. Qui a vécu au XIIIe siècle. Voir The Orthodox Word, vol. 3, no. 4, p. 138. [en anglais]


3. K. Dyovouniotes (Théologien du siècle dernier à l'Université d'Athènes).

4. Le Patriarche Athénagoras désigna saint Nectaire d'Egine comme "Saint Patron de l'Union"! Au contraire, comme la présente citation le révèle, c’était un champion de l'Orthodoxie.

5. De l'encyclique de Saint-Marc d'Ephèse à tous les pieux chrétiens orthodoxes, après le concile de Florence; voir The Orthodox Word, vol. 3, no. 2, p. 53ff. [en anglais]


6. Des «Laudes» pour l’Orthros pour la fête de saint Photius de Constantinople.

7. Lettre du métropolite Philarète au Patriarche Athénagoras (voir The Orthodox Word, vol. 2 no. 1, p. 30). Comme la présente citation l’indique, cette lettre a été très bien reçue par les pieux grecs orthodoxes. [en anglais]
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Cet article apparut dans The Orthodox Word, janvier-février. 1968, 11-20 [en anglais].
Le saint staretz Philotheos Zervakos sera bientôt glorifié comme saint par l'Eglise de  Grèce. Il est déjà vénéré comme un saint en Grèce. Un livre sur ce grand confesseur a été publié dans la série Modern Orthodox Saints du Dr. Constantine Cavarnos.

Modern Orthodox Saints, Vol. 11: Blessed Elder Philotheos Zervakos

vendredi 23 octobre 2015

Entretien avec saint Seraphim de Sarov (31/31)/Fin



Владимирский собор. Икона преподобного Серафима Саровского, чудотворца


Parlez-moi comme si j'étais vivant, et je serai toujours vivant pour vous!


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après une brochure intitulée
One Month with Saint Seraphim

Преподобный Серафим Саровский с житием

Sur l'excellent blog de Maxime


L'UNESCO N'A AUCUN DROIT DE CÉDER DES ÉGLISES SERBES À ÉTAT ISLAMIQUE AU KOSOVO

Belgrade, le 20 Octobre  2015
L'Association des familles des Serbes enlevés et assassinés au cours des affrontements dans le Kosovo-Metohija (Kim) a envoyé une note aux organes de l'UNESCO, lundi, les avertissant qu'ils ne possèdent pas le droit de remettre des églises et des monastères orthodoxes serbes à l'État islamique sous la protection de l'armée terroriste de libération du Kosovo (UCK).

Dans un communiqué aux médias, l'Association a déclaré que l'UNESCO serait sinon responsable du déplacement collectif de Serbes qui vivent au Kosovo-Metohija en tant que gardiens de leurs lieux saints.
Les Serbes n'auront alors plus une seule raison de rester dans leurs foyers et de continuer à vivre dans un «Etat islamique en ayant leurs lieux siècles saints orthodoxes multiséculaires "protégés" par l'UCK criminel.
Les familles des victimes serbes au Kosovo-Metohija ont l'obligation de lutter pour la justice au nom de tous les Serbes tués depuis 1389 jusqu'à ce jour, précise le communiqué.

jeudi 22 octobre 2015

Entretien avec saint Seraphim de Sarov (30/31)


Явление Божией Матери старцу Серафиму в день Благовещения 1956 - 1957 годы. Монахиня Иулиания (М. Н. Соколова). Дерево, левкас, темпера. 132 х 72 см. Придел Преподобного Серафима Саровского трапезного храма Преподобного Сергия Радонежского, Троице-Сергиева лавра.

A ses moniales…

Vous devez toutes venir à ma tombe lorsque l'affliction vous abattra. Vous penchant, dites-moi vos peines. Je vous entendrai, et vos afflictions vous seront enlevées.

Comme je fus avec vous jusqu'à présent, je resterai attentifs à vos afflictions, à toute affliction, jusques au jour du Jugement.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après une brochure intitulée
One Month with Saint Seraphim

mercredi 21 octobre 2015

Entretien avec saint Seraphim de Sarov (29/31)



Saint Seraphim à ses premières moniales…

Je vous ai engendrées spirituellement et je ne vous abandonnerai jamais.

Celles qui ont été choisies par le Seigneur pendant ma vie, sont mes sœurs; celle qui viendront après ma mort, seront mes filles.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après une brochure intitulée
One Month with Saint Seraphim

Solidarité Kosovo

SOLIDARITE KOSOVO


Le sort des chrétiens un enjeu majeur pour notre temps

Le 1er octobre 2015, des élus d'Ile-de-France organisaient à Asnières une conférence consacrée au sort des chrétiens d’Orient et des Balkans ainsi qu'à l'enjeu majeur de géopolitique qu'ils représentent.
La soirée a été introduite par Franck Margain, vice-président du Parti chrétien-démocrate, qui a souligné l'importance d'agir en faveur de ces populations opprimées, privées de leur dignité et de leurs droits fondamentaux.
Marc Fromager, directeur de l'Aide à l'Église en détresse, a ensuite traité la situation au Proche-Orient en détaillant le martyre des chrétiens aux mains de l'État islamique.
Nikola Mirkovic, représentant de Solidarité Kosovo, a pris le relais pour parler longuement du sort des chrétiens du Kosovo.  Notre ami a rappelé des faits terribles qui ont ému le large public présent : en 2015, en Europe, cent vingt mille Serbes du Kosovo ne peuvent vivre leur foi en paix; cent cinquante églises et monastères ont été détruits durant la dernière décennie; les édifices chrétiens restants sont aujourd'hui encore protégés jour et nuit par l'OTAN ou la police.
Nikola a révélé à un auditoire abasourdi qu'avec seize combattants pour cent mille habitants, le taux de recrutement pour le Djihad est au Kosovo huit fois supérieur à celui de la France, qui est pourtant le plus gros fournisseur de djihadistes en Europe.
La stupeur à l'énoncé de ces informations a laissé place à l'espoir lorsque Nikola a décrit les actions menées par Solidarité Kosovo depuis plus de onze ans au profit de ces courageux Serbes du Kosovo qui, malgré la tentation légitime d'un avenir meilleur ailleurs, se refusent à émigrer et à abandonner leurs terres.  Les projets agricoles visant à l'autosuffisance alimentaire qui vont dans ce sens, tel que la ferme bovine, ont été ovationnés par une salle conquise par l'œuvre de Solidarité Kosovo.
Les mots de la fin des trois intervenants ont été : espoir, volonté, solidarité, courage et action!

Andrey Gidaspov: La sainteté ne demeure pas dans des paroles creuses (Dédié à Saint Jean de Changhai)


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La sainteté ne demeure pas dans des paroles creuses,
Ni dans les salles de Congrès,
Ni dans les foules, les foules aveugles
Que vous clouent à la croix
Le jour suivant.


Non! La sainteté est portée,
Par deux pieds nus,
Des pieds en sang, des pieds endoloris,
Marchant sur le chemin du Maître,
Qui sacrifia Son Sang
Pour ceux qui avaient perdu espoir,
Qui criaient de désespoir,
Qui ne pouvaient pas supporter
La douleur.

La sainteté non recherchée,
Les deux pieds saignants,
Portaient un cœur battant
Qui guérissait nos âmes brisées
Par des nuits sans sommeil,
Des métanies incessantes,
Des larmes remplissant les âmes,
Et des cris à minuit
Que personne n'entendait;
Des prières incessantes et de douces paroles
Qui nous atteignaient au plus profond,
Extirpant de nous le meilleur:
La lumière instillée en nous
Par Dieu, il y a une éternité.

Version française Claude Lopez-Ginisty

Note: Andrey Gidaspov est un fidèle de la Cathédrale St. John the Baptist (Fondée par saint Jean [Maximovitch]) de Washington D.C. (ROCOR)