Je veux partager la façon dont la Grande-Duchesse Elizabeth m'a aidée en me guidant vers l'orthodoxie et comment elle a renforcé ma foi.
En tant que mère divorcée non remariée, je vivais avec mon fils de huit ans, Timothy, près d'Albany à New York. Mon frère aîné était devenu moine au monastère de la Sainte-Trinité, à Jordanville, et venait occasionnellement nous rendre visite. Il me parlait de sa foi orthodoxe, et je semblais l'écouter, mais je n'étais pas intéressée, et donc je n'ai pas vraiment entendu ce qu'il me disait. Un tournant s'est produit en avril 1989. Père Théophylacte est venu nous rendre visite un soir, et après son départ, j'ai commencé à me demander s'il y avait quelque chose de vrai dans ce qu'il avait dit.
Pendant de nombreuses années, j'avais été la recherche d'une église où je me sentirais chez moi. Nous avions été élevés en Baptistes et Luthériens, et j'avais été baptisée à l'âge de dix-neuf ans dans l'église luthérienne. Mais je trouvais qu'il manquait quelque chose, et au fil des ans, j'ai également assisté à des offices dans les églises méthodiste, réformée hollandaise et catholique romaine. J'étais récemment devenue membre d'une église presbytérienne, mais, là aussi, je n'étais pas vraiment satisfaite, et je continuais de prier pour que Dieu me conduise vers une église où je ne ressentirais pas ce vide.
C'est peu après la visite de Père Théophylacte du mois d'avril que j'ai appris que j'avais une excroissance sur ma thyroïde. Les médecins ont pensé qu'elle était cancéreuse, et j'ai été effrayée. J'ai toujours été très sportive et en bonne forme physique, et soudain, j'ai été confrontée à un cancer. Ceci sans aucun doute a intensifié mon désir de trouver la "bonne Eglise", et en Juillet, j'ai enfin répondu à l'invitation du Père Théophylacte de visiter le monastère. Cela me fit une grande impression - et pas seulement sur moi mais aussi sur Timothy. Mon frère nous a fait faire un tour du monastère, et nous avons même assisté à un enterrement. Pour la première fois que je suis vraiment ouverte à ce qu'il avait à dire et j'ai posé des questions.
Au début d'août je suis allée de nouveau au monastère en voiture, et j'ai assisté à ma première Divine Liturgie. Il s'agissait d'une expérience profondément émouvante. En dépit de mes inquiétudes à propos du cancer, je me suis sentie très calme. Plus tard ce mois-ci, je devais subir une intervention chirurgicale pour enlever l'excroissance de ma thyroïde. Le Père Théophylacte a demandé à l'un des hiéromoines de servir un molieben pour moi, ce qui a été fait devant l'icône "Joie Inattendue", et la tumeur s'est avérée être bénigne. Je crois fermement que c'était un miracle.
Après ma chirurgie, le Père Théophylacte est venu et m'a oint avec de l'huile de Saint Nectaire. Il est parti et tout à coup, inexplicablement, j'ai été envahie par un profond sentiment de repentance. J'ai pleuré et pleuré. Puis j'ai commencé à lire un livre que le Père Théophylacte avait apporté avec lui: Sainte Elisabeth la Nouvelle-Martyre par Ludmila Koehler. Je n'ai jamais été une grande lectrice, mais ce livre m'a captivé. J'ai ressenti une proximité avec la Grande-Duchesse martyre, et j'ai été émue aux larmes par sa vie.
Peu de temps après, lors d'un de nos voyages à Jordanville, Timothy et moi, nous nous sommes rendus au monastère féminin voisin qui est dédié à Sainte Elizabeth. Là, j'ai vécu la paix et le contentement. J'ai à peine remarqué les deux heures de route du retour à la maison dans la pluie battante.
Ce soir-là, j'ai encadré la photo de Sainte Elisabeth que l'une des moniales m'avait donnée, et l'ai mise sur ma table de chevet. Je me suis réveillée cette nuit-là en voyant de la lumière en provenance de la photo. La Grande-Duchesse avait un chapelet blanc dans la main et elle le tendait vers moi. Un sentiment de paix m'enveloppa. Après des années de recherche, je savais que j'étais sur la bonne voie.
En Novembre de cette année, Timothy et moi sommes devenus catéchumènes. Chaque week-end, nous sommes allés au Monastère, pour assister aux Offices Divins. Nous avons été baptisés le 7 avril 1990, Samedi de Lazare, qui coïncidait cette année avec la fête de l'Annonciation. J'ai pris le nom d'Elisabeth d'après la Grande-Duchesse martyre. Jamais je n'avais eu une telle joie et un tel bonheur intérieurs. Cette nuit-là, je me suis réveillée et j'ai vue Sainte Elisabeth, vêtue en habits monastiques noirs, priant à genoux à mon chevet.
Timothy et moi avons continué nos voyages du week-end au Monastère, jusqu'à ce que, en Juillet, nous avons été en mesure de déménager à Jordanville. Par les prières de Sainte Elisabeth, nous avons été autorisés à rester près de la communauté de moniales. Ce fut une grande bénédiction, car je suis vite devenu très malade. Après quatre jours à l'hôpital et de nombreux examens, les médecins étaient encore incertains quant à ce qui était à l'origine de mes douleurs. ce fut seulement en Mars qu'ils ont finalement déterminé que je souffrais d'endometdosis. Avec mes problèmes de santé aggravés par l'insécurité financière, je suis sûre que je serais devenu déprimée si j'avais pas eu le soutien des moniales. Nous avons continué à vivre à la communauté jusqu'au mois d'août, lorsque nous avons emménagé dans notre appartement à Richfield Springs, à seulement dix kilomètres du monastère.
Je crois vraiment que c'est par la prière et l'intercession de Sainte Elisabeth que la grande miséricorde de Dieu a été si généreusement manifestée à notre égard dans les événements de ces deux ans et demi: mon opération réussie, le fait que je devienne familière du Monastère de la Sainte Trinité et du monastère de Sainte Elizabeth, notre baptême dans la véritable Église, le fait que j'ai pris le nom d'Elisabeth et que j'ai Sainte Elisabeth comme protectrice céleste, et le fait de vivre dans la communauté de Sainte Elisabeth pendant une année au cours de ma maladie, où j'ai pu acquérir une base solide dans la foi orthodoxe...
Comme si tout cela n'était pas une bénédiction assez grande, en Septembre 1993, une femme âgée a demandé à ma marraine (une des moniales de la communauté de Sainte Elisabeth) et à moi-même de l'accompagner en Russie - et elle a payé pour les dépenses de notre voyage. A Moscou nous séjournions à la Communauté de Marthe et Marie, fondée par sainte Élisabeth, et nous avons été là pour sa fête, le 5/18 septembre. Les bâtiments conventuels avaient un besoin criant de réparations, mais on pouvait néanmoins fortement sentir la présence de la Grande-Duchesse. Les rosiers blancs, qu'elle avait plantés fleurissaient encore, et j'ai eu le privilège de jouer sur son piano.
Je suis tellement indigne de tout ce qui s'est passé, et j'en donne tout l'honneur et toute la louange à Dieu et la reconnaissance à Saint Elisabeth pour sa fidèle intercession. J'espère que ceux qui lisent ceci et qui ne sont pas encore bien familiarisés avec Sainte Elisabeth voudront en savoir plus sur sa vie personnelle des plus inspirantes. Il existe deux biographies disponibles en anglais: le livre de Ludmila Koehler, qui a déjà été mentionné, et la Grande-Duchesse Elizabeth de Russie: Nouvelle Martyre du joug communiste par Lubov Millar. Sa vie a été consacrée à aider les gens, et elle continue d'aider les gens, même maintenant, comme moi-même je puis en témoigner.
Version et adaptation française
Claude Lopez-Ginisty
d'après
St. John the Baptist Orthodox Church
cité par
Livres sur Sainte Elisabeth en français:
Maurice Paléologue, Aux Portes du Jugement Dernier, (épuisé, mais on le trouve chez les bouquinistes. M. Paléologue était Ambassadeur de France auprès de la Russie Impériale)
Lioubov Miller, Sainte Elisabeth, Princesse Allemande, Martyre Russe, Editions Temps et Périodes, Paris 2009