Icône des Saints Ancêtres
Les Saints Ancêtres sont les prophètes et les justes serviteurs de Dieu dans l'Ancien Testament dont le message était d'attendre et de préparer la venue du Messie. Malheureusement, leur prédication est tombée dans l'oreille d'un sourd. Trop souvent, ils ont été ignorés, et parfois persécutés, maltraités et même tués. Le résultat est que, lorsque le Messie est venu, les dirigeants et le peuple étaient mal préparés, et l'ont donc rejeté.
Icône des Saints Innocents
Un exemple flagrant est celui du roi Hérode, qui ordonna le massacre des bébés innocents dans le but de tuer le Christ. En ce moment, nous nous préparons à Noël, mais il y a tant de facteurs envahissants et d'erreurs qui peuvent causer de la confusion. Nous avons la chance de disposer d'une iconographie qui nous aide à comprendre.
L'hymnographie et l'art pictural de l'Ouest répètent des erreurs. Prenons par exemple les premières paroles du chant populaire : « Jadis, dans la cité royale de David, se dressait une humble étable, où une mère déposa son enfant ». Il est évident que cette image s'inspire des peintures de la Renaissance représentant une crèche dans une étable ou une dépendance quelconque. Ces détails sont répétés à l'infini dans les œuvres d'art liées à Noël. Ensuite, regardez une icône de la Nativité, en vous rappelant que, dans l'iconographie, il y a une convention qui veut qu'un intérieur ne soit jamais montré.
Ainsi, la scène est représentée à l'entrée de la grotte, mais il s'agit toujours d'une grotte, jamais d'une étable ou d'un bâtiment quelconque. La raison en est simple. Si vous vous rendez en pèlerinage à Bethléem, vous pouvez visiter la grotte, où vous verrez une étoile d'argent sur le sol, marquant le lieu même de l'Incarnation, avec une ouverture au centre pour permettre aux fidèles de pénétrer dans la terre sacrée.
Iconographie traditionnelle et peinture occidentale
de la Nativité
L'église de la Nativité fut construite au-dessus de la grotte et il y a donc des marches qui descendent dans ce lieu très saint. Puisque nous abordons le sujet de l'iconographie, regardez les icônes de la Génitrice de Dieu [Théotokos] et comparez-les avec les images occidentales, qui montrent une jeune femme tenant un bébé joufflu. Il peut s'agir de n'importe quelle jeune mère. La différence est immédiatement frappante, car dans une icône, l'Enfant Jésus n'est pas un bébé. La petite taille indique le jeune âge du Seigneur mais les proportions sont celles d'un adulte. La raison en est simple. Le Christ n'est pas un enfant mâle quelconque, ni un être créé ; Il est Dieu incarné. Il n'y a pas eu un seul moment où cela n'a pas été le cas, c'est pourquoi Il est représenté comme un adulte, bien que d'une taille plus petite. On peut donc dire que la Vierge Marie a tenu dans ses bras son propre Créateur. Elle est donc véritablement la Théotokos (Mère de Dieu). Les traditions de l'iconographie démontrent cette vérité éternelle avec la plus grande clarté.
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La lecture de l'Évangile du dimanche est Luc 14, 16-24 et raconte la parabole de l'homme qui fit un grand souper. À première vue, nous pourrions nous interroger sur la pertinence de ce passage, mais il devient clair à mesure que nous y réfléchissons. Le Tout-Puissant souhaite le salut de toute l'humanité. La route est jalonnée de panneaux indicateurs : les prophéties, puis l'Incarnation. Ce sont les « invitations au repas ».
Les prophéties ont été ignorées et, dans la parabole, l'invitation a été rejetée. Aujourd'hui, il suffit de regarder l'état spirituel de notre pays, autrefois chrétien, pour voir comment l'histoire se répète de génération en génération. La lecture des quatre versets précédents nous aide à comprendre cette parabole, car elle nous donne le contexte. Le Seigneur répondait à l'homme qui était à table avec lui et qui avait dit : « Heureux celui qui mangera du pain dans le royaume de Dieu ». Lorsque le Christ parle d'un certain homme, il fait clairement référence à Dieu le Père. L'utilisation du mot « souper », qui se mange tard dans la journée, est un autre symbole.
Matthieu 22:1-14
En termes d'éternité, le Seigneur est venu dans les derniers jours de cet âge (ce symbolisme est perdu dans certaines traductions - la RSV utilise le mot banquet au lieu de souper). L'homme a envoyé son serviteur, qui représente le Christ, lequel, en devenant homme, a pris la forme d'un serviteur. C'est pourquoi il n'est pas dit « serviteur », c'est-à-dire n'importe quel serviteur, car il s'agit d'une référence spécifique.
Le Christ est le seul et unique serviteur qui, dans Sa nature humaine, a été parfaitement obéissant et agréable à Dieu. Plus loin, nous lisons qu'il s'agit de ceux qui ont été appelés, ce qui signifie très probablement les enfants d'Israël qui ont été appelés par la loi et les prophètes. Le Seigneur a certainement été envoyé pour appeler tous ceux qui appartenaient à la maison d'Israël. Leur réponse pourrait facilement être résumée par les mots utilisés dans la parabole : ils se mirent tous d'un commun accord à s'excuser. La parabole nous donne les détails des excuses. Le morceau de terre représente la terre et les cinq jougs de bœufs sont les richesses de la terre. Cela implique non seulement l'amour des avantages matériels de cette vie, mais aussi l'incapacité de voir au-delà des choses du monde physique. L'homme qui a épousé une femme n'est pas critiqué à cause de son mariage mais à cause de son attitude. C'est-à-dire qu'il a laissé le plaisir dominer sa vie et n'a pas été capable de voir plus loin.
L'avertissement est que nous devrions nous méfier de l'attachement à quelque chose qui consume toute notre vie et nous éloigne de Dieu. Pour prendre un moment de réflexion ici, il peut être légitime de se demander si les personnes qui donnent de telles réponses pensent qu'elles font délibérément quelque chose de mal. Peut-être pas, et il y a des exemples contemporains.
Aujourd'hui, on parle beaucoup de sauver la planète, mais le salut des âmes ne semble pas susciter le même intérêt. Il y a aussi la fameuse phrase de la Déclaration d'indépendance américaine sur la recherche du bonheur. Présentée sous un jour positif, elle pourrait être une manifestation d'égoïsme.
Il s'agit de regarder au-delà de ce qui est immédiat et matériel, afin de commencer à comprendre ce qui plaît à Dieu. Le maître de maison est informé de la réponse de ses invités. Cela symbolise le fait que les chefs des Juifs ont refusé l'invitation de Dieu. Eux aussi avaient une vision limitée. Ils étudiaient les paroles de la loi et des prophètes, mais avec des yeux juridiques plutôt qu'avec les yeux de la foi. Quelques âmes ont été inspirées, dont les apôtres et des dizaines de milliers de personnes. Pour prendre la place de tous ceux qui ont refusé l'invitation divine, les portes ont été ouvertes à tous.
Les routes et les haies suggèrent ce qui est sauvage, indiscipliné et en dehors de la loi. Les païens ne connaissaient rien de la loi et des prophètes, ils avaient de nombreuses fausses croyances et des coutumes barbares, mais ils furent appelés par Dieu. Comme l'observe Théophylacte dans son commentaire : On pourrait dire que les Grecs païens ne voulaient pas quitter leurs idoles et leurs riches festins, mais qu'ils ont été contraints de les fuir par la vérité de l'Évangile.
Le Seigneur a commencé par dire à ses compagnons de table de ne pas inviter leurs riches convives, mais de donner la subsistance aux pauvres et aux nécessiteux. Qui sont les pauvres et les nécessiteux qui doivent être invités au festin du Seigneur ? Certainement ceux qui meurent de faim à cause de leur pauvreté spirituelle due à leur ignorance de l'Évangile.
C'est ainsi que nous bouclons la boucle. Le Seigneur a commencé par dire à Ses compagnons de table de ne pas inviter leurs riches convives, mais de donner la subsistance aux pauvres et aux nécessiteux. Qui sont les pauvres et les nécessiteux qui doivent être invités au festin du Seigneur ? Certainement ceux qui meurent de faim à cause de leur pauvreté spirituelle due à l'ignorance de l'Évangile. Théophylacte termine son commentaire de ce passage par la phrase suivante. C'est aussi un bon conseil pour les enseignants : enseignez ce qui est nécessaire, même si les étudiants ne le veulent pas.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
in Mettingham.
ENGLAND