"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 19 octobre 2024

Sur Orthodoxie.com

 


Le métropolite Théodose de Tcherkassy au Patriarche Bartholomée : « Faîtes cesser l’iniquité sur la Terre ukrainienne ! »


« Je m’adresse à vous, patriarche Bartholomée.

Du temps du défunt métropolite Vladimir (de Kiev, + 2014, ndt), j’étais parmi vos hôtes. J’étais admiratif de Votre hospitalité, de votre simplicité dans les rapports et, semblait-il, de votre souhait d’aider tous les orthodoxes dans le monde entier. Mais, il résulte de Vos agissements que notre Église orthodoxe ukrainienne souffre. Vos enfants spirituels, les schismatiques légalisés du « Patriarcat de Kiev » exercent la violence à l’encontre des fidèles de l’Église orthodoxe ukrainienne, s’emparent de ses églises, saccagent ses monastères, promeuvent la loi interdisant notre Église et font du lobbying pour cela,  engagent contre nous des actions pénales, se présentant comme « témoins » et « lésés ». 

Votre Sainteté, Patriarche Bartholomée, faites cessez par vos paroles l’iniquité sur la Terre ukrainienne, enjoignez à vos enfants spirituels d’arrêter ! Ne vous moquez pas des croyants, si vos enfants se considèrent comme orthodoxes. C’est en votre pouvoir ! »

Rappelons que le même jour, les partisans de l’église autocéphale d’Ukraine se sont finalement emparés de la cathédrale  de Tcherkassy .

Source

et

orthodoxie.com

Père Haralambos Papadopoulos : Le thérapeute, l'artiste et le saint

Père Haralambos Papadopoulos 


Je n'ai jamais entendu parler ou vu un artiste sans blessures, un thérapeute sans traumatismes ou un saint sans croix.

Je pense que Dieu est caché ici - dans nos traumatismes. Parce que c'est un miracle que des êtres aussi impuissants que nous, les humains, avec tant d'échecs, de pertes, de blessures et de passions, nous puissent remodeler le matériau dont nous sommes faits. Quel pouvoir y a-t-il en nous qui nous permet de transformer l'obscurité en lumière ? Dieu Lui-Même. Il est Celui qui travaille en nous, transformant les ténèbres en lumière et ce qui est périssable en ce qui est éternel.

L'un des nombreux éléments qui prouvent que Dieu est en nous, que nous portons profondément dans notre existence les traces de Ses pas dans le jardin d'Eden, est le pouvoir de transformer les ténèbres en lumière. Certaines personnes le gèrent plus que d'autres pour permettre au changement de se produire dans leur vie. Certains univers psychologiques sont plus traumatisés et plus blessés que d'autres. Toutes les personnes ne commencent pas leur parcours de vie avec les mêmes ressources intérieures. Certains ont un meilleur héritage génétique ou de meilleurs parents. L'environnement dans lequel ils ont grandi ou leur éducation les a influencés plus positivement. Et pourtant, Dieu apporte son témoignage dans la vie de chacun. Il donne à chacun des occasions et des chances de guérison de nombreuses façons différentes.

Peut-être qu'il n'y a pas besoin d'un autre argument sur l'existence de Dieu autre que celui des gens qui ont changé leur vie - qui avait une odeur d'Hadès - au Ciel grâce à Dieu. Si quelqu'un vous demande une preuve de l'existence de Dieu, montrez-lui des gens qui se sont élevés au-dessus de leurs blessures et n'ont pas laissé le "pourquoi ?" diriger leur vie.

Lorsque les traumatismes se transforment en miracles, laissez aller ce que vous êtes aujourd'hui pour ce que vous pouvez devenir demain.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

vendredi 18 octobre 2024

Ce n'est pas le titre de patriarche qui confère à un mensonge le caractère de vérité!



Sa Sainteté le patriarche œcuménique en créant la secte ukrainienne de Serge Dumenko (dit métropolite Epiphane) avec des clercs déposés, id est des laïcs, prétend avoir œuvré pour l'unité de l'orthodoxie! 

Il n'y a que 3 Eglises orthodoxes (grecques) qui reconnaissent sa création délétère. Même le "patriarche" de Kiev Philarète, déposé par Moscou avec l'approbation de Constantinople, et qu'il avait rétabli dans son rang -en vertu de canons inexistants et de prétextes fallacieux-  a quitté cette création aberrante. 

Aucune des autres Eglises orthodoxes ne reconnaît la pseudo-église née de cette violation des canons. Si l'on ajoute à cela les églises volées, les clercs molestés, l'interdiction de l'Eglise canonique d'Ukraine, on peut légitimement se demander si ce patriarche a encore toute sa raison pour se féliciter de ce crime, fruit de sa mégalomanie et de son goût du pouvoir qui n'a rien à envier au papisme autoritaire d'autrefois.

 

jeudi 17 octobre 2024

Père Raphaël [Noica]: Chaque crise nous amène plus loin...

 

Père Raphaël


Peu de temps après mon retour à l'orthodoxie, j'ai ressenti un appel par le monachisme, qui était une réponse aux questions que je me posais depuis l'enfance. Au fil du temps, j'ai compris que la mort détenait le sens de la vie. Je vois maintenant que notre existence ici, sur terre, n'est rien d'autre que la deuxième étape de notre passage du non—être à ce à quoi Dieu nous appelle—l'être de Dieu-c'est-à-dire l'éternité.
La première étape était notre vie dans le sein de notre mère. C'était une gestation” mécanique " où ce système, ce corps, apte à vivre dans l'existence terrestre que Dieu nous donne, s'est formé. 

Dans cette existence, une seconde gestation a lieu: nous sommes morts pour pouvoir naître ici, nous sommes morts à notre vie précédente dans le sein de notre mère, et maintenant commence notre dialogue avec Dieu, à partir du moment où notre personnalité est formée. Désormais, Dieu ne fait plus rien dans notre vie sauf si nous Le Lui permettons, si nous disons “Amen” à Sa parole, si nous Lui faisons confiance. Dieu nous appelle, nous donne foi en Lui, nous montre ce qu'Il peut et veut faire de nous à travers toutes les formes qu'Il nous a données dans l'histoire, et à travers ce dialogue entre notre âme et Dieu, notre Père céleste continue la création de l'homme, cette fois non sans la volonté de l'homme. Il ne fait rien sans notre volonté (cette notion de liberté de l'homme est très importante); Dieu fait appel à notre liberté et nous enseigne dans cette vie qu'elle aussi est une “gestation” pour la vie à venir, c'est-à-dire la vie éternelle. Dans le sein de notre mère, Il a formé nos membres corporels, dont nous n'avions pas besoin là-bas. Qu'est-ce que les mains et les pieds avaient à faire là-bas; qu'est-ce que nous avions à faire de notre nez, de nos yeux et de notre bouche? Ceux-ci, cependant, étaient destinés à la vie qui devait être après celle-là [dans l'utérus].
Beaucoup de nos intellectuels se trompent et ne croient ni à la prière, ni à la spiritualité, et cela semble normal; avec l'intellect qui reste dans les limites de cette vie, nous ne pouvons pas voir de raison pour les choses spirituelles, car elles sont les membres de la vie à venir. 

Cependant, contrairement à l'état avant la naissance, Dieu ne forme ces membres pour nous que par notre libre arbitre, et ce libre arbitre s'exprime à travers la foi que Dieu nous encourage à avoir et cultive quotidiennement en nous. Je dis que Dieu la cultive en nous plus que nous ne la cultivons. Ainsi, en répondant à Dieu par notre libre choix, nous Lui donnons le pouvoir de continuer Sa création en nous; Dieu nous enseigne dans cette vie à commencer à couper nous-mêmes le cordon ombilical entre nous et le ventre de cette vie. Et ici commence, dans l'état déchu de l'homme, la douleur et la tragédie de la vie spirituelle, qui doivent être vues du point de vue de la vie éternelle. Et de même que le bébé ne sait rien dans le sein de sa mère, mais laisse la nature faire ce qu'elle sait avec lui, de même, dans le sein de cette vie, nous devons nous confier complètement à Dieu.
Et nous devons réellement collaborer, par la prière et la participation aux sacrements de l'Église, qui sont les énergies de la vie à venir. En commençant par le Baptême, dont saint Paul dit qu'il est déjà une mort en Christ, nous descendons dans la mort, dans les eaux baptismales, et nous en sortons renouvelés dans la vie nouvelle, en Christ; à travers les efforts ascétiques de notre vie, nous apprenons, petit à petit, à nous éloigner, à nous détacher, dans la mesure où nous le pouvons, des éléments de cette vie et à goûter quelque chose de la vie éternelle, c'est-à-dire la troisième étape. À la fin, nous mourrons corporellement, nous mourrons irrévocablement à cette vie, afin que nous puissions naître irrévocablement dans la vie à venir.




Père Raphaël, quelle a été votre crise la plus puissante?
Je n'arrête pas de réfléchir, mais je n'ai pas encore trouvé de réponse complète. Ce que je veux vous dire maintenant n'est pas une réponse mathématique. Chaque crise, quand elle survient, est la plus puissante. Je me souviens de la parole du Père Sophrony, qui dit que “le chemin du salut est une ascension du Golgotha."Et à chaque pas, vous rencontrez le même effort pour monter plus haut, vous rencontrez la même difficulté, à laquelle s'ajoute, je dirais l'épuisement.
Chaque crise qui survient pour une personne est pour la première fois, et cette question m'intéresse car maintenant je commence à réaliser que chaque crise était, vraiment, une continuité du chemin. 

C'est un fait très important qu'il n'y a pas de crise qui ne vienne sans profit. Et je remercie celui qui m'a posé cette question, surtout parce que cela m'a fait prendre conscience de ce profit. Tout ce qui est douloureux dans cette vie n'est rien d'autre qu'une naissance, à commencer par la toute première guérison que l'homme a subie après la Chute. Dieu a dit à Eve qu'elle donnerait naissance à des enfants dans la douleur.
J'ai observéet maintenant c'est de plus en plus clair—que non seulement les enfants naissent dans la douleur, mais que chaque douleur est la naissance d'un enfant, et cet enfant c'est toi, qui porte la douleur, qui traverse la crise. Un professeur de théologie à Paris explique le fait que la notion de "crise" vient du mot grec krisis qui signifie jugement. En cas de crise, Dieu juge ma vie. Ainsi, une crise est un jugement que Dieu manifeste à moi ou à une nation (ce professeur a parlé des crises et des périls qu'Israël dans l'Ancien Testament a traversés, de l'esclavage à d'autres nations, etc.), à travers lequel Dieu m'invite à juger aussi ma propre vie.
À travers une crise, la pensée de Dieu est de voir ce qui est vrai et ce qui n'est pas vrai dans ma vie. Ainsi, une crise est un moment nous aussi nous pouvons nous juger, le jugement de Dieu se manifeste. Je regrette qu'en roumain il n'y ait pas de mot comme “défi” ou “challenge” dans la langue anglaise; il y a un terme proche de la provocation, qui est plus péjoratif que dans les langues occidentales; ainsi, c'est à la fois une provocation et une invitation de Dieu à aller plus loin. Et, par conséquent, chaque crise est un pas de plus; chaque crise, parce que vous ne l'avez pas passée, est la plus grande. Et en ce sens, avec tremblement, tu attends de voir quelles autres crises la vie t'apporte; et je dirais que moi aussi j'attends. Mais j'attends aussi avec espoir, avec d'autres profits, et je reste avec la prière: "Seigneur, comme tu le sais, aie pitié de nous tous.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

mardi 15 octobre 2024

Enseignements des startsy d'Optina



Startsy d'Optina


***



Par la pureté de nos pensées, nous pouvons voir tout le monde comme étant saint et bon. Quand nous les voyons comme mauvais, c'est à cause de notre propre état intérieur - Saint Macaire d'Optina 

En regardant N., vous imaginez clairement les passions des autres. Mais qui peut examiner les mouvements intérieurs de leur cœur ? Beaucoup de choses qui nous semblent être des actes de péché sont acceptés par Dieu comme de bonnes actions à cause des bonnes intentions ; alors que d'autres, qui semblent être de bonnes actions, à cause de leurs mauvaises intentions sont rejetées par Dieu. Laissons leurs actes au jugement de Dieu et au lieu de cela, prenons soin de nous-mêmes, afin que par un jugement strict des autres nous ne devenions pas comme celui qui a vu la paille dans l'œil de son frère, mais n'a pas vu la poutre dans le sien. Il est impossible pour eux de ne pas être attristés par le fait que vous voyez le mal dans leurs actions. Ainsi, selon les paroles du staretz, "Vous voyez les chutes des autres, mais vous ne voyez pas leur repentance" - ces mêmes paroles peuvent vous être adressées - Saint Macaire d'Optina 

Je vous conseille de ne pas avoir de méchancetés à l'égard de qui que ce soit ; Qui es-tu, toi qui juges un serviteur d'autrui? S'il se tient debout, ou s'il tombe, cela regarde son maître. (Cf. Romains 14:4) ; et personne ne sera puni ou récompensé pour les actions d'un autre : Chacun portera son propre fardeau (Galates 6:5). Les saints Pères nous apprennent à ne même pas croire nos propres yeux, car par les passions, à celui qui est encore emprisonné par elles et qui n'en est pas libre, l'Ennemi présente ce qu'il veut. Ne croyez que les pensées qui ne témoignent que de bonnes choses envers votre prochain. Mais mieux encore, ce serait pour vous et moi d'apprendre à ne voir que nos propres défauts ; alors nous souffririons moins des assauts de l'Ennemi, car les paroles du Seigneur sont vraies : Ne jugez pas, afin que vous ne soyez pas jugés (Mt 7,1) -Saint Macaire d'Optina 

Celui qui voit sa propre âme morte, qui gît devant lui, pleure sur elle et ne prête pas attention aux âmes des autres. Par ces paroles, je parle de ne pas condamner notre prochain, de prêter attention à nos propres faiblesses et de faire attention à ne pas penser ainsi de nous-mêmes : Je ne suis pas comme les autres hommes... (Luc 18,11) ; car c'est pour cela que les passions non seulement nous combattent plus durement, mais nous vainquent -toutes pour notre propre bien, afin que nous soyons humiliés... Saint Macaire d'Optina 

Prenez soin de vous garder de condamner et de juger ; vous aurez à donner une réponse non pas pour les fautes et les offenses de votre prochain, mais pour les vôtres, et surtout pour avoir jugé. Qui est libéré des passions et des faiblesses spirituelles et ne se laisse pas vaincre par elles ? Certains ont des passions, d'autres en ont d'autres ; certains en ont plus, d'autres en ont moins ; et souvent, nous voyons une paille dans l'œil de notre prochain, mais ne voyons pas la poutre dans le nôtre. 

Quand quelqu'un vous inflige des épreuves, ne vous fiez pas non plus à la pensée qui vous apprend à ne pas vous condamner vous-même, mais à être offensé par ceux qui vous les infligent comme s'ils étaient à blâmer, et qu'ils obéissent à l'Ennemi, etc. Cette pensée vient de l'Ennemi et conduit discrètement de l'autojustification à l'autoconception. Il est beaucoup plus bénéfique de se condamner soi-même comme étant celui qui a commencé en premier, c'est-à-dire de se condamner soi-même comme ayant donné une raison d'être insulté ; de se condamner soi-même comme étant digne des insultes, à cause du manque de patience, d'humilité, de condescendance et d'amour ; et ce faisant il devient pleinement possible avec l'aide de Dieu pour nous soit de renoncer ou bien d'éliminer complètement l'hostilité de notre frère envers nous. De plus, il faut se rappeler que cela n'arrive pas sans la permission de Dieu, mais que tout se passe selon nos péchés pour notre instruction et notre humilité - Saint Macaire d'Optina 

Selon le commandement de l'Église et l'instruction apostolique, vous devez respecter les prêtres comme ceux qui servent à l'autel et célèbrent les sacrements, car sans eux il est impossible d'atteindre le salut. Et, autant que vous le pouvez, donnez-leur selon leurs besoins, car ceux qui font le service des choses saintes mangent des choses du temple (1 Corinthiens 9:13) ; mais après la confession, vous pouvez leur faire l'aumône ou non. Cependant, il ne vous appartient pas de les juger sur leurs fautes ; un mouton ne juge pas son berger, qu'il soit bon ou mauvais. Juger un prêtre, c'est juger le Christ Lui-même ; faites attention à cela autant que possible. Saint Macaire d'Optina 

Ne jugez surtout pas les autres, car cela seul nous apporte toutes sortes de condamnations devant Dieu. Saint Macaire d'Optina 

Tous les jours, j’entends tes paroles : "Je parle paresseusement et je juge". Nous savons à quel point c'est grave, surtout en jugeant, mais tu n'abandonnes toujours pas ton habitude. Et si nous devons rendre compte à Dieu de chaque parole oiseuse que nous disons (Matthieu 12:36), alors qu'y a-t-il à dire sur le jugement ? 

Votre jugement est né de l'orgueil pharisien. Vous voyez la paille dans l'œil de votre prochain, mais votre propre œil est obstrué par une poutre. Vos propres fautes et chutes sont capables de repousser ce démon ; lisez l'orgueil, l'humilité et le fait de ne pas juger les autres dans l'échelle de Saint-Jean [Climaque], et lisez aussi les écrits d'Abba Dorothée [de Gaza] sur ces mêmes choses. Alors, peut-être que sera inculqué dans votre mémoire que pour avoir jugé les autres, Dieu nous quitte et que nous tombons dans le même péché ou pire encore, afin que nous puissions comprendre notre infirmité et être humiliés. Saint Macaire d'Optina 

Je dirai encore quelques mots sur le jugement. Nous savons tous combien il est important et grave, mais nous n'essayons pas de nous en abstenir et de n'ouvrir la bouche que pour prononcer le jugement pour une bonne raison. Mais si nous nous apprenions à rejeter notre volonté à l'égard des paroles que nous prononçons, même s'il était très difficile de nous forcer à le faire, nous prendrions l'habitude de le faire, tout comme nous avons l'habitude de ne pas nous empêcher de juger... Saint Macaire d’Optina. 




Vous devez prêter attention à votre vie intérieure, afin de ne pas remarquer ce qui se passe autour de vous, et alors vous ne jugerez pas. Saint Ambroise d'Optina 

Prenez soin de vous garder de condamner et de juger ; vous aurez à donner une réponse non pas pour les fautes et les offenses de votre prochain, mais pour les vôtres, et surtout pour avoir jugé. Qui est libéré des passions et des faiblesses spirituelles et ne se laisse pas vaincre par elles ? Certains ont des passions, d'autres en ont d'autres ; certains en ont plus, d'autres en ont moins ; et souvent, nous voyons une paille dans l'œil de notre prochain, mais ne voyons pas la poutre dans le nôtre. 

Lorsque nous sommes en compagnie d'autres personnes et que nous communiquons avec elles, nous devons éviter toute évaluation et tout jugement néfastes de la part des autres ; éviter de fouiller dans des coutumes et des manières établies qui ne nous concernent pas et de ne pas porter la litière - c'est-à-dire les faiblesses et les défauts des autres - dans le "temple" de nos sens et aussi de notre cœur et de notre esprit, mais essayer de voir chacun comme des anges, même si on nous reproche d’avoir fait ainsi, il serait préférable dans un cas comme dans le précédent d'offenser Dieu que d'en faire autant pour autrui. Quand vous commencerez à agir ainsi, vous vous débarrasserez des divers ragots qui peuvent vous enchevêtrer... Quand vous évaluerez les actions des autres, soyez sages comme des serpents, et inoffensifs comme des colombes (Matthieu 10:16), pour lesquels vous devriez demander au Seigneur de l'aide. Considérez tous les êtres comme des anges, mais considérez-vous comme le dernier de tous les autres ; c'est une chose pour laquelle vous devez faire un effort. 


Tu te souviens que le juste Lot avait gardé sa justice même à Sodome. La même chose devrait être pour St…(sic), son âme sainte n'était pas attirée par le bruit de ceux qui faisaient la fête ; tandis que nous, assis dans nos chambres comme des ermites, quel genre de pensées ne recevons-nous pas ?! Ceux qui sont compétents dans le bien tirent profit de tout. Mais qu'en est-il de nous ? Ô "Ma bouche n’a point parlé à la manière des hommes !" (Cf. Psaume 16,4) - Saint Antoine d'Optina 

En ce qui concerne votre question sur le non-respect de l'ordre religieux, lisez la réponse à cette question dans le livre contenant la biographie du staretz moldave Païssi [Vélitchkovsky], où en réponse à une telle question, le staretz a dit ceci : "Cesse de parler, pour l'amour du Seigneur, cesse de parler. Qui t'a établi comme juge, c'est-à-dire comme surveillant et gardien de l'ordre ?" -Saint Antoine d'Optina. 

Comme le dit le vieil adage : "On ne vient pas dans un monastère avec son propre typicon." Par conséquent, ne laissez pas votre amour pour le P. N. s'estomper avec une cuillère d'huile végétale - Saint Antoine d'Optina.* 


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Note:
*[id est, ne jugez pas ce Père parce qu’il prend de l’huile alors que ce jour est jour de jeûne strict] 


lundi 14 octobre 2024

Supplique aux prédicateurs


Ce que je veux dire aux prédicateurs dans le Corps du Christ, comme chrétien laïc (tou laou, "du peuple") est ceci...


Nous ne venons pas à l'église pour entendre des histoires drôles.
Nous ne voulons pas être divertis.
Nous n'avons pas besoin de connaître le contexte culturel.
Nous ne sommes pas intéressés par ce que disent les érudits de la Bible.
Parlez nous hébreu et grec quand cela approfondit le sens réel,
mais ne le faites pas juste pour impressionner.
Nous savons que vous êtes allés au séminaire,
mais peu nous importe qui a dit ceci ou cela.
Nous voulons entendre la Parole Vivante que vous êtes censé communiquer.
Nous voulons l'entendre simplement et directement.
Nous voulons savoir ce que Jésus peut faire avec nous, 
si nous ne le laissons aux commandes.
Nous ne voulons pas que vous nous disiez "vous "devriez", 
ou nous faire vos débiteurs.
Il suffit de parler de la Parole de Vérité qui nourrit les enfants,
que nous sommes tous devant le trône du Père.
Nous voulons grandir à l'image du Maître.
Juste semer la graine de la façon qu'Il veut la semer.
Ne vous pressez pas si l'Esprit veut se faire attendre,
ne pas faites pas  traîner les choses, si courte et douce est la Parole.
Ouvrez la bouche pour prêcher ce que vous pratiquez vous-mêmes.
Nous pouvons voir à travers la rhétorique plus clairement que vous ne le pensez.
Pourquoi perdre notre temps, et celui de Dieu? 
Restez à niveau,
puisque chaque colline et montagne, sera abaissée par Lui,
quand Il reviendra rétribuer Ses serviteurs.
Vous ne voulez pas rejoindre les boucs quand ils iront à Sa gauche.

Romanòs

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

dimanche 13 octobre 2024

16e DIMANCHE APRÈS LA PENTECÔTE

Saint Grégoire l'Illuminateur
Tropaire Ton 3

Tu as semé la connaissance de Dieu dans le cœur des fidèles, en cultivant la Foi; rendu rayonnant par les blessures du martyre, tu as répandu ta lumière sur tous. Ô hiérarque Grégoire, prie le Christ notre Dieu de nous accorder Sa grande miséricorde.

Le saint hiérarque Grégoire, l'Illuminateur de la Grande Arménie, est né en l'an 257. Il descendait d'une lignée de rois arsakides parthes, mais ses antécédents sont extrêmement compliqués en raison des luttes violentes et meurtrières sans scrupules pour le pouvoir de divers membres de sa famille élargie, qui étaient tous païens. Les débuts de l'histoire de l'Arménie sont trop complexes pour être expliqués en quelques phrases. Selon la tradition, Grégoire vivait à Césarée lorsqu'il était jeune homme. Là-bas, il se convertit au christianisme et se maria, devenant père de deux fils, mais il devint rapidement veuf. Son fils, Orthanes, fut ordonné prêtre et son autre fils, Aristane, fut tonsuré moine et alla vivre dans le désert en ermite.

Afin d'expier le péché de son père, qui avait assassiné le père de Tiridate, Grégoire entra au service de ce dernier et lui fut un fidèle serviteur. Tiridate, qui servait dans l'armée romaine à cette époque, avait une grande affection pour Grégoire et le traitait plus comme un ami que comme un serviteur. Pourtant, il était irrité par le fait que Grégoire était chrétien. Grégoire ignora la colère injuste de son maître. Pour les services rendus, l'empereur romain fit de Tiridate le roi d'Arménie. En remerciement pour cette promotion, Tiridate offrit des sacrifices à ses “dieux " païens et voulut que Grégoire le rejoigne. Grégoire refusa fermement et fut condamné à être torturé. Des tortures diaboliques furent conçues, mais Dieu préserva le saint homme du mal. Lorsque Grégoire se tint devant le roi indemne, dans sa rage, Tiridate ordonna que les tortures soient répétées. Après cela, Grégoire fut jeté dans une fosse et laissé pour mort. De pieuses femmes lui apportaient du pain et l'encourageaient. Pendant ce temps, Tiridate fit tuer de nombreuses vierges pieuses dans sa haine du christianisme.

Le monastère de Tatev en Arménie



Quand Satan est venu pour les siens, Tiridate et ses hommes de main furent assaillis par des démons comme Nabuchodonosor autrefois. Plus tard, Grégoire fut sorti de la fosse, lavé, revêtu de vêtements propres et emmené au roi. Voyant Grégoire comme un faiseur de miracles, le peuple l'exhorta à prier pour son dirigeant tourmenté, dont le visage était déformé ressemblant à une bête sauvage, afin qu'il soit guéri. D'abord, le saint posa des questions sur les corps non enterrés des femmes martyrisées. Il enterra respectueusement leurs restes mortels et commença à prêcher la Vraie Foi, exhortant ses auditeurs à se détourner des ténèbres et de l'erreur. De nombreuses âmes furent sauvées en se tournant vers le Christ et en construisant une église pour enchâsser les reliques des femmes martyres. Grégoire conduisit ensuite Tiridate au sanctuaire afin qu'il puisse demander le pardon du Christ pour sa méchanceté. Tiridate se repentit et se convertit. À cela, son esprit et son apparence extérieure furent miraculeusement guéris. Élevé à l'épiscopat, Grégoire commença un programme de construction d'églises en Arménie. Il construisit des écoles, ordonna des prêtres et mit en branle la conversion de la nation. Bientôt, les temples païens furent détruits, remplacés par des églises pour le culte de la Très Sainte Trinité. Le fils de Grégoire, Aristane, fut également ordonné évêque et fut l'un des 318 Saints Pères au 1er Concile œcuménique de l'an 325. Saint Grégoire se retira finalement dans le désert il se reposa en 335.

Mont Ararat



La triste note de bas de page de l'histoire de l'Église arménienne est qu'elle a suivi les Coptes en rejetant le 4ème Concile œcuménique et en adoptant l'hérésie monophysite.

+

L'Évangile du dimanche est l'un des plus courts de l'année, Luc 6: 31-36, et il fait suite au commandement “aimez vos ennemis” (versets 27-30). Aux fins de compréhension, il est utile de lire le verset 27 où les apôtres étaient sur le point d'être envoyés prêcher malgré le fait que les persécuteurs et les détracteurs les attendaient. Les peurs humaines auraient pu les influencer dans la mesure ils auraient pu vouloir se protéger en gardant le silence et en ne prêchant pas la Vraie Foi. La conséquence de cela serait d'éteindre la Lumière de l'Évangile. Le Seigneur exhorte les apôtres en leur disant de ne pas céder à des mesures défensives contre leurs ennemis mais d'endurer toutes choses, insultes et pire, même jusqu'à la mort. 




Ainsi, la lecture de l'Évangile commence avec le Christ rappelant aux apôtres de réfléchir à la façon dont ils aimeraient être traités et de traiter tous les autres de cette manière compatissante, même leurs ennemis. Puis il énumère une série d'incidences pour souligner le point.

Le commentaire de Théophylacte se termine par:....si vous aimez ceux qui vous aiment, vous êtes comme les pécheurs et les Gentils; mais si vous aimez ceux qui vous font du mal, vous êtes comme Dieu, qui est bon envers les ingrats et les méchants. Que désirez-vous, être comme des pécheurs ou être comme Dieu? Voyez-vous l'enseignement divin? D'abord, Il vous a persuadé au moyen de la loi naturelle: ce que vous voulez qu'on vous fasse, faites-le aux autres. Ensuite, Il vous persuade avec le résultat et la récompenseIl promet que vous deviendrez comme Dieu.

À première vue, ce dernier semble contredire la parabole de Lazare et de l'homme riche, mais il y a une différence. Le conseil concerne notre comportement dans cette vie, pendant que nous avons le temps d'agir en conséquence. L'homme riche, dans la parabole, n'a compris la vérité que lorsqu'il était trop tard pour y faire quoi que ce soit.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND