Dans le même désert vivait un autre moine du même nom de Macaire et celui dont nous allons parler fut appelé par tout le monde le citadin parce qu'il était originaire de la célèbre ville d'Alexandrie. Saint Macaire était vieux alors et dirigeait un monastère de moines lorsque eut lieu la situation que nous allons raconter.
Un jour, un homme vint vers saint Macaire et lui apporta un raisin très mûr et savoureux. Nous devons savoir que dans le désert, les moines n'avaient pas d'endroit où cueillir des raisins parce qu'il y avait une chaleur brûlante tout le temps, des sables sans fin et les plantes manquaient presque complètement.
L'homme pensait qu'il ferait une grande joie à Macaire, plus âgé, en lui apportant ce raisin qui est très précieux dans le désert où l'eau manque. Le saint prit le raisin et remercia son invité pour l'amour qu'il lui montrait.
Restant seul dans sa cellule, Macaire l'ancien pensait manger ce beau raisin qui était si itentant avec sa bonne odeur. Mais quand il voulut prendre un grain de raisin tout à coup, il se souvint de toute la communauté de moines qu'il dirigeait et pensa qu'ils voudraient bien sûr goûter à un raisin comme celui-là. Que faire ? Il ne voulait pas le manger seul parce que la pensée des autres moines le faisait se sentir avare et avide.
`Suis-je si égoïste de manger ce raisin seul pendant que d'autres frères endurent la soif ? Je ne ferai pas cela. » se dit cet ancien à lui-même. Et en pensant à ce qu'il fallait faire de ce raisin, il décida de le donner au premiier venu.
Peu de temps après, un moine a frappé à sa porte. En le voyant, l'ancien se réjouit et après lui avoir parlé, il sortit le raisin et le lui donna en disant : "Voilài, frère, prends-moi ce raisin, je suis vieux et j'ai l'estomac malade, donc je ne peux pas manger de raisins. ` Saint Macaire mentionna la maladie que pour faire recevoir son cadeau au frère, mais il aurait aimé goûter au moins un grain de ce beau raisin qui sentaitt bon. Le frère prit le raisin et en remerciant il retourna à sa cellule.
Mais quand il eut atteint sa cellule et voulut manger le raisin, le jeune moine eut la même pensée que saint Macaire.
`Comment mangerai-je ce raisin quand les autres frères endurent la soif ? J'irai le donner à un frère malade. Il alla chez un frère qu'il savait fragile. « Il a plus besoin du raisin que moi », se dit-il à lui-même.
Mais il se trouve que ce moine frêle ne garda pas le raisin pour lui-même et décida de le donner à quelqu'un d'autre. De cette façon, le raisin passa d'un moine à un autre car chacun pensait aux autres et non à lui-même. Le soir, l'un des moines qui venait de recevoir en cadeau ce beau raisin d'un autre frère pensa en lui-même : « Quel beau raisin. Comment est-il arrivé dans ce désert brûlé par le soleil et manquant de verdure ? J'irai donner ce raisin à notre père Macaire, car il est vieux et a beaucoup plus besoin de ce fruit que moi qui suis jeune et fort. En disant que ce moine cacha le raisin sous sa soutane et alla avec lui à la cellule de Macaire.
Quand Macaire l'ancien, vit le raisin, il fut très surpris car il le reconnut immédiatement . C'était exactement le raisin qu'il avait reçu et ne voulant pas le manger l'avait donné à un autre moine. Il fut surpris parce que le moine qui lui donna le raisin n'était pas le même que celui du matin. Le saint se rendit compte très rapidement de ce qui s'était passé: aucun des frères ne voulait garder le raisin pour lui-même et ils l'e donnèrent de l'un à l'autre et le raisin lui fut rendu. Faisant semblant de ne rien savoir, saint Macaire a pris le raisin et remercia en s'émerveillant de l'amour que les moines de sa communauté avaient prouvé car personne ne pensait à lui-même, mais aux autres.
Restant seul, Macaire l'ancien, prit le raisin en disant : « Puisqu'aucun des frères n'a mangé ce raisin, comment le mangerai-je quand je serai leur père et leur conseiller ? et disant cela, il prit le raisin et le mit sur une pierre. Un oiseau vint et l'enporta à ses petits. C'est ainsi que finit le raisin de saint Macaire.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Extrait du petit patericon.
Raconté et illustré pour les enfants
par le père Savatie Baștovoi,
Cathisma Publishing, 2008.